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Entre le stress scolaire, les écrans qui envahissent le quotidien, les situations de harcèlement, le mal de vivre, les dangers liés au cannabis, l’adolescence est une période à risque.
Avec beaucoup d’humour et d’humanité, les deux auteurs ont fait le pari de mettre en images une vraie première consultation psy.
Leur conviction est simple : la prévention est fondamentale à cet âge et elle concerne tous les adolescents !
Un livre solide et plein d’humour pour aider tous les ados et leurs parents.
Citation de Marie-Pierre Genecand, Le Temps, 30 septembre 2019
«Un face-à-face à la fois malin, instructif et aidant entre un psy éclairé et un adolescent fasciné par les écrans, fumeur de joints régulier et «saoulé» par sa maman. Impressionnant de voir comment, en 130 pages illustrées par le dessinateur Muzo façon croquis rigolos, le psychiatre David Gourion a recensé tous les tourments de l’adolescence, avec, chaque fois, leur solution. Dire ce qui ne va pas est une chose. Donner des pistes pour aller mieux en est une autre. Que ce soit sur les écrans, le cannabis, l’alcool, la dépression, le harcèlement, les troubles alimentaires, les identités sexuelles, les problèmes de sommeil ou encore les difficultés scolaires, sa BD épate par la qualité de ses propositions. A offrir sans réserve aux 15-20 ans qui vous sont chers.»
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bioéthicien
La narration dans les contacts avec les patients, quoique sans doute aussi vieille que les activités de soins, a vu son importance adéquatement reconnue au cours des décennies récentes seulement. Des formations ont été développées, dans les pays anglo-saxons et ailleurs, en médecine* et dans d’autres cadres. Ainsi, l’Université de Fribourg a créé en 2011 un Certificate of Advanced Studies (CAS) de Recueilleuses·eurs de récits de vie. L’ouvrage présenté ici en est un fruit.
Catherine Brun-Schmutz, docteure en sciences de l’éducation qui a créé ce CAS, est à la tête du quartette d’auteures qui ont toutes suivi sa formation : Hélène Cassignol, écrivaine et intervenante en institution ; Anne-Marie Nicole, journaliste indépendante; Daniela Hersch, enseignante, concernée par le séjour en institution de sa mère; Marie-Josèphe Varin, infirmière et animatrice de journal. Une est de la région de Zurich, les autres sont romandes.
L’ouvrage traite des expériences diverses et attachantes de recueils de récits des auteures. La pertinence de cette pratique en institution est analysée sous l’angle de l’impact relationnel et personnel du récit, avec ses possibles écueils. Les apports pour les résidents/raconteurs et pour d’autres qui les lisent sont vus par une non-soignante, avec une discussion sur la gérontagogie ou l’art de bien conduire sa vieillesse. Un chapitre est consacré aux perspectives institutionnelles où le recueil de récits de vie est devenu un projet d’établissement. «L’expérience contribue à la dynamique institutionnelle. C’est d’autant plus vrai lorsque le recueil de récits devient collectif, comme dans le cas des cafés-souvenirs, favorisant les liens interpersonnels dans l’institution.» Le dernier chapitre inclut des « récits de vie en marge », sur les circonstances et les difficultés de l’entrée en EMS, et quelques pages de témoignages d’aides-soignantes originaires d’autres continents.
Une préoccupation déontologique apparaît : « Je me suis attachée à Madame R. Je me dis qu’une fois son récit achevé, je pourrais continuer de venir lui rendre visite. Je m’interroge alors sur mon rôle, sur la bonne distance à adopter. »
Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à Paris, écrit dans la préface : « Ce recueil de la parole se découvre comme l’expression d’un accueil de l’autre, c’est redonner vie à travers l’échange ». Pierre Dominicé, de l’Université de Genève, écrit dans la postface : « La production d’un récit génère un effet un peu magique d’accès à la parole (…) Il faut sortir la parole du silence entretenu par tous ceux qui se taisent parce qu’ils considèrent qu’ils n’ont rien à dire. »
Raconter, c’est un médicament sûr
Cette phrase a été écrite par Primo Levi, rescapé des camps de concentration. D’autres citations pour donner envie de lire ce livre :
En plus de leur riche contenu et de leurs composantes professionnelles, représentant un substantiel « tour de la question » du recueil de récits de vie, les textes de ces cinq auteures se lisent très agréablement.
* La médecine narrative est une compétence qui permet de «reconnaître, absorber, interpréter et être ému» par les histoires des patients. Son enseignement devrait être, avec celui de la «médecine fondée sur les preuves», l’un des deux piliers de la formation des médecins. Il peut constituer une réponse à certaines insuffisances du système de santé. Voir par exemple cette page sur «La médecine narrative».
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Deux enseignants universitaires romands publient un gros ouvrage sur le coaching, principalement en milieu hospitalier. Dans la vie des professionnels de la santé, médecins en particulier mais pas seulement, les difficultés de relations sont en effet courantes. Il s’agit parfois de l’hubris de certains patrons, de compétences insuffisantes de leadership ou de gestion, d’antagonismes ou de jalousies. Parfois aussi, c’est l’histoire d’un·e chef·fe de services récemment arrivé·e qui fait preuve de peu de psychologie à l’égard de ses rivaux malheureux par exemple. Dans d’autres situations, un professionnel est le souffre-douleur d’un supérieur, voire d’une équipe. Tout cela est longtemps resté dans le domaine du non-dit.
Les auteurs de « Coaching des soignants » ont été amenés, à l’issue de belles carrières, à accepter des mandats dans de telles situations et à se former en conséquence. Après quarante ans en réanimation et soins intensifs, le professeur René Chioléro, du CHUV, est ainsi devenu coach certifié, comme Véronique Haynal, psychologue et psychomotricienne à Genève. lls réunissent leur savoir et leur expérience dans ce livre.
Après une présentation de la philosophie et de l’approche du coaching, l’ouvrage présente les fondamentaux pour distinguer le coaching du mentorat ou l’importance de la supervision. Suit l’analyse de la pratique du coaching hospitalier. Ainsi, en matière de culture professionnelle, nous n’en sommes pas toujours conscients, il s’en faut de beaucoup, de l’importance et des conséquences de cette culture, des socialisations et des formatages que nous avons subis et/ou dont nous avons bénéficié. L’ouvrage présente aussi le passage de la demande de coaching au contrat, le coaching exécutif et le leadership, le coaching individuel et le coaching de vie, les conflits et la violence. Quant au coaching pour une santé mentale, les deux coachs précisent les notions de burnout et de sa prévention, l’importance de prendre soin de soi et l’utilité possible de la « pleine conscience ». Sont aussi abordés le domaine des conflits et de la violence à l’hôpital. Dans les deux derniers chapitres, les auteurs décrivent leurs propres parcours et évoquent des perspectives en « croisant les regards ».
Un traité pratique, nourri de tableaux et de multiples vignettes tirées de situations vécues. A noter que R. Chioléro fait preuve de transparence dans plusieurs cas où il a été impliqué comme soignant, avant d’être coach. Ce qui retient l’attention est que, à chaque fois, sont décrits la situation de départ, les contacts avec le coach, le mandat, les différentes étapes. Mais, sauf dans une minorité de cas, le résultat n’est pas précisé (« happy end », issue difficile, insuccès). Cela m’a interpelé. Est-ce lié au fait que l’accent est mis sur les processus ? Par ailleurs, au moment de #MeToo et de la mise en évidence de la fréquence des gestes inappropriés à connotation sexuelle dans tous les domaines (et le système médico-hospitalier ne fait certainement pas exception), on trouve en tout et pour tout une mention de « remarques sexistes » (p. 342) et une de « sexisme » (p. 382). Etonnant, non ? Je m’en suis ouvert au premier auteur qui est lui aussi resté perplexe.
Sans que cet ouvrage soit de ceux que les Anglo-saxons appellent un « page turner », il vaut la peine de s’y plonger. Chioléro et Haynal apportent une contribution importante à une meilleure reconnaissance et une meilleure pratique du coaching en milieu de soins. On leur en dit notre gratitude.
150 professionnel·le·s de tous les cantons romands ont assisté au symposium sur le futur des institutions médico-psycho-sociales organisé par HévivA à Lausanne le mercredi 25 septembre 2019.
Seize intervenants ont rythmé cette journée placée sous le signe de l'échange d'idées et l'inspiration. Le court-métrage « Jamais son mon dentier » (5’12’’, 2017) réalisé par un jeune civiliste a ouvert le symposium avant de laisser la place à une réflexion historique sur la vieillesse menée par Dominique Dirlewanger (Les couleurs de la vieillesse, Editions Alphil, 2018).
Les interventions des représentants de l’Ecole hôtelière de Lausanne ont bousculé les codes. Les hôteliers recherchent des nouveaux secteurs d’investissement et les EMS pourraient rapidement devenir des cibles très attractives.
En conclusion, Astrid Stuckelberger (Le guide des médecines anti-âge, Editions Favre, 2012) a insisté sur la prédominance de l’épigénétique sur la génétique ou comment le contexte influence le processus de vieillissement de manière plus importante que nos gènes. Source: Héviva
Les résumés de neuf interventions, par Camille-Angelo Aglione, Héviva, 20 pages pdf
A l'occasion de la Journée mondiale de la contraception 2019, Santé sexuelle Suisse publie une brochure sur le rôle des hommes.
Contraception © IPPFLes dernières enquêtes montrent que les jeunes prennent leurs responsabilités en matière de contraception. Elles montrent aussi comment les hommes agissent concrètement pour l’égalité, en assumant leur rôle pour éviter des grossesses non voulues.
L’enquête auprès des jeunes. Par le biais des sites lilli.ch et ciao.ch, 4025 jeunes entre 16 et 20 ans, 1230 garçons et 2795 filles, ont participé à une enquête sur la contraception. Les résultats démontrent que les garçons prennent leur part de responsabilité.
La brochure sur le rôle des hommes, 4 pages en format pdf
Le petit chaman maladroit part à l’aventure avec son maître, à la recherche du parchemin jaunâtre convoité par beaucoup d’autres chamans. Durant son voyage, il fait la rencontre d’une jeune fille aussi maladroite que lui.
Ensemble, avec les jeunes de la tribu de la jeune fille, ils partent dans un voyage initiatique. Plein d'apprentissages et d’aventures incroyables les attendent…
L’auteur, Cédric Monod, 34 ans, vit près de Morges. En chaise roulante depuis sa naissance et dépendant d'autrui, il vit sa liberté à travers ses histoires.
«Depuis ma plus tendre enfance, j'aime écrire des histoires liées à l'aventure et à l'imaginaire. A l’âge de 12 ans, j'ai écrit plusieurs histoires dans le journal de l'école. Pour développer mon imagination et ma créativité, j'ai ensuite pratiqué le théâtre pendant deux ans. Depuis 2011, je confectionne des textes sur différents thèmes, parfois aussi des articles pour le journal «La plume» de l’institution La Cité Radieuse, à Echichens, où je vis depuis 2003. Cette année 2019, à ma plus grande joie, j'ai eu l'honneur d'être édité pour la première fois. C’est la maison d’édition française Edilivre qui a publié mon livre.»
«Le Petit Chaman maladroit», de Cédric Monod, Editions Edilivre, 2019, 84 pages
Ce lundi 23 septembre 2019, la Journée internationale des langues des signes a pour slogan «Le droit à la langue des signes pour tous». Une nouvelle campagne est lancée en Suisse : «Sourd mais pas sans voix».
CAMPAGNE. Fin septembre est l’occasion pour les quelques 70 millions de sourds du monde entier de célébrer leur langue, leur culture et de rappeler leur existence à la société qui ne les remarque guère au quotidien. En Suisse, où vivent quelques 10 000 personnes sourdes et près d’un million de malentendants, c’est l’occasion pour la Fédération suisse des sourds (FSS) de lancer son nouveau film de campagne, réalisé en collaboration avec l’agence Nutshell. Il montre avec un humour décalé que les personnes qui ne parviennent pas à se faire comprendre ne sont pas toujours celles qu’on croit.
ANIMATIONS. Ce même jour de 12h à 18h, la FSS et Huawei organisent une série d’animations autour de la langue de signes sur la place de la gare de Berne. Dans un décor de contes de fées, les passants, petits et grands, pourront prendre un cours de langue des signes, tenter de commander en langue des signes une boisson au Café des Signes, assister à une lecture d’histoires pour enfants avec interprétation en langue des signes.
STORYSIGN. Lors de cette journée, le public découvrira aussi le fonctionnement de la nouvelle application StorySign, présentée par son ambassadrice Christa Rigozzi, ex-miss Suisse. La société chinoise Huawei a développé ce système de lecture en collaboration avec des experts et des organisations caritatives de la communauté des personnes sourdes. Disponible gratuitement dans le Google Play Store, l’application donne accès à des histoires adaptées aux enfants et interprétées en langue des signes affichés en surbrillance. Ainsi, il est à tout moment possible de comparer la signification d’un signe ou de vérifier comment s’écrit exactement un mot qu’un enfant connaît en langue des signes.
SUISSE ROMANDE. Lancée à l’échelon international l’hiver dernier, l’application propose actuellement six livres et quatre nouvelles histoires vont suivre. Le saut vers la Suisse romande est une étape importante, car la langue des signes française est complètement différente de celle pratiquée en Suisse alémanique.
Sources : FSS et Huawei
Il existe une abondante littérature universitaire consacrée aux religions, aux faits religieux, à la sécularisation ou encore à la laïcité. En revanche, il y a encore peu de recherches qui s'intéressent à la manière dont les professions sociales et socio-éducatives abordent et traitent les croyances des personnes qu'elles accompagnent.
L’ouvrage proposé ici met à disposition des intervenant-e-s sociaux un cadre de réflexion anthropologique pour tenter de mieux comprendre comment les dispositions croyantes des personnes qu’ils accompagnent, mais aussi leurs propres convictions, se construisent, et de quelle manière ils peuvent s’en saisir, dans un contexte socio-politique européen particulièrement sensible.
Daniel Verba est chercheur à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux contemporains et enseigne la sociologie à l’Université Paris 13-Sorbonne Paris Cité. Daniel Verba et Faïza Guélamine ont reçu le Prix de l’initiative laïque 2018 pour Faits religieux et laïcité dans le secteur socio-éducatif, Dunod, 2018
La malbouffe industrielle est aujourd’hui la première cause de décès chez les adultes, notamment au sein des classes sociales les moins aisées. Comment en est-on arrivé là, et pourquoi rien (ou presque) n’est fait pour remédier à cette situation inacceptable ?
Dans ce document, le député Loïc Prud’homme, qui a présidé la commission d’enquête parlementaire sur l’alimentation industrielle, dénonce les méthodes et les dérives de l’agro-industrie et de la grande distribution. Il pointe l’inaction coupable des autorités politiques et sanitaires.
L’auteur explique comment le lien entre le champ et l’assiette s’est rompu au détriment des paysans et des consommateurs, comment la production agricole massifiée et standardisée a poussé dans les rayons des hypermarchés des aliments ultra-transformés, bourrés de sucre, sel, additifs, voire pesticides, responsables d’une myriade d’effets indésirables. Il révèle le lobbying indécent des industriels auprès des responsables politiques.
Profondément convaincu que bien manger est devenu une urgence sanitaire, il propose des mesures individuelles et collectives pour renouer avec une alimentation saine : lutte contre la désinformation, limitation de la publicité à destination des enfants, engagement réel des collectivités, choix du circuit court, interdiction de la chimie comestible, retour à une agriculture paysanne... Tout un programme !
Des enfants et des adolescents en santé ! Mais comment promouvoir la santé des enfants et des jeunes, quels sont les risques, quelles lacunes devons-nous combler ? Ce manifeste a été adopté lors de la Conférence de santé publique suisse 2019. Il est signé par 35 associations, services et institutions actives en Suisse.
Dans aucune autre étape de la vie, la promotion de la santé et la prévention ne sont aussi efficaces, durables et économiquement avantageuses que durant l’enfance et l’adolescence. En Suisse, ce grand potentiel n’est que trop peu utilisé.
Les coûts de santé en hausse constante sont en tête des inquiétudes de la population. Une grande partie de ces coûts est générée par des problèmes de santé fréquents tels que le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les problèmes psychiques et les maladies de l’appareil locomoteur. La survenue de ces maladies répandues pourrait être considérablement retardée ou leur étendue pourrait être diminuée par des mesures appropriées de promotion de la santé et de prévention.
L’enfance et l’adolescence sont des périodes particulièrement propices. La mise en œuvre des mesures appropriées à cette étape de la vie permettrait d’éviter des coûts élevés et de gagner énormément en qualité de vie.
Le Manifeste, 26 pages en format pdf
«Apprendre l'albanais» est un podcast de Kantarena Gjelaj, destiné aux francophones en Suisse ou ailleurs qui souhaitent apprendre la langue albanaise et en savoir un peu plus sur cette culture.
Chaque épisode dure entre 3 et 6 minutes. Il est divisé en deux parties : la partie consacrée à l'apprentissage de la langue (grammaire, vocabulaire, emploi des expressions, etc.) et la partie consacrée à quelques valeurs de la culture albanaise afin de porter un peu de lumière sur les stéréotypes existants.
La réalisatrice de ce projet est Kantarena Gjelaj, 25 ans. D’origine albanaise, elle est venue étudier en Suisse. Pendant ces études, elle a appris à s'intégrer dans une société totalement différente de celle où elle a grandi. Le projet «Apprendre l’albanais» est né de son expérience personnelle en Albanie et en Suisse.
Les épisodes d’«Apprendre l’albanais» sont disponibles sur plusieurs plateformes (téléphone ou ordinateur). Au programme, un nouvel épisode chaque lundi soir!
A découvrir sur Itunes - Google Podcast ou Spotify
Êtes-vous un professionnel de la relation d’aide ? Pensez-vous que les trente premières secondes de l’entretien sont cruciales ? Estimez-vous que la pose de limites favorise la qualité de la relation ? Si vous répondez oui à l’une de ces questions, ce livre est pour vous.
L’être humain a besoin de coopérer et d’échanger avec ses semblables pour vivre et s’adapter à son environnement. Il est notamment amené à rencontrer des soignants, des travailleurs sociaux, des thérapeutes, des enseignants, des médiateurs, des coachs, des directeurs d’établissement, etc. Le premier contact avec ces professionnels est chargé d’attentes et d’espoirs, mais aussi d’anxiété et d’appréhension dues à la peur de l’inconnu. Les représentations que les uns ont des autres obligent l’intervenant à recadrer la situation.
Mener un premier entretien est une tâche délicate, d’autant plus quand on est conscient de son impact sur le suivi. Exigences, pression du temps, augmentation de la clientèle souffrant de troubles psychiques, mettent les professionnels à rude épreuve. Sans parler des risques d’agressivité et de violence, face auxquels nous devrions travailler en amont. Nous attribuons souvent l’échec du premier contact aux affinités personnelles ou aux incompatibilités de caractère. À tort. L’échec de cette rencontre repose la plupart du temps sur un manque de savoir-faire de l’intervenant.
Mais il y a une bonne nouvelle : conduire un premier entretien s’apprend ! C’est précisément le but de ce livre.
Philippe Weber intervient depuis de nombreuses années comme travailleur social, formateur d’adultes, superviseur et consultant. Spécialiste de la relation d’aide et de l’approche systémique des réseaux familiaux et institutionnels, il s’investit dans le transfert des savoir-faire, notamment des techniques d’entretien, du suivi et de l’évaluation des interventions. Il est également l’auteur de l’ouvrage L’intervention du travailleur social (Chronique sociale).
La sociologie clinique appréhende les phénomènes sociaux et psychiques dans une perspective théorique, pratique, critique et politique. Elle s’intéresse à la dimension existentielle des rapports sociaux. Elle prend en compte la façon dont les acteurs vivent la société.
Le Dictionnaire de sociologie clinique décrit les méthodes et questions centrales de recherche et d'intervention de la démarche clinique en sciences sociales, à partir de multiples champs d’application. II bénéficie de la participation de fondateurs de la sociologie clinique, de docteurs, doctorants, intervenants contribuant à son rayonnement national et international, ainsi que de représentants d'autres approches cliniques en sciences sociales.
Les 245 notices présentées par ordre alphabétique constituent une boîte à outils conceptuels et méthodologiques, destinée tant aux étudiants qu’aux chercheurs en sciences humaines et sociales, aux consultants et aux professionnels de la relation.
Editions érès, Collection « Sociologie clinique », 2019, 704 pages
Basée sur une enquête représentative menée auprès de 1001 jeunes et de 390 adultes, cette étude constate que les jeunes se préoccupent davantage que les adultes de leur utilisation d’Internet. Ils vivent la connexion permanente de manière essentiellement positive, mais sont conscients que des règles et limites sont nécessaires pour la gérer.
Cette étude complète le rapport «Grandir à l’ère du numérique» (Alexandre Bédat, «Les enfants et les ados à l’ère numérique», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 18 avril 2019). Les résultats de l’enquête dressent un tableau très varié et nuancé des activités en ligne et des durées d’utilisation des jeunes et des jeunes adultes. Une grande partie d'entre eux réfléchissent aux conséquences sociales de la connexion permanente et adoptent des stratégies d’autorégulation. Un peu moins de la moitié se fixent même des règles sur les moments et la durée des activités en ligne. Quelques chiffres :
Durée de connexion ? En moyenne, les jeunes sont en ligne quatre heures par jour pendant leur temps libre.
Quelles plateformes ? Les systèmes de messagerie instantanée (par ex. WhatsApp), les réseaux sociaux (par ex. Instagram), les services de messagerie électronique (courriels) et les portails vidéo (par ex. YouTube) sont utilisés par la majorité des jeunes plusieurs fois par jour. La plupart des jeunes utilisent plusieurs fois par semaine, mais pas quotidiennement des sites d’information (par ex. Wikipedia, journaux en ligne, sites sportifs en direct, forums) et des services de streaming pour regarder des films. Une minorité utilise régulièrement des jeux en ligne, des sites d’achat en ligne et des plateformes de lecture.
Age et genre. Les adolescents (16–20 ans) utilisent plus souvent les réseaux sociaux, les sites d’achat en ligne et les plateformes de lecture que les jeunes adultes (21–25 ans), qui, en revanche, utilisent davantage les services de messagerie électronique et les sites d’information. Les jeunes femmes accordent plus d’importance aux réseaux sociaux, tandis que les jeunes hommes préfèrent rechercher des informations sur les loisirs et sur des thèmes de société ou réaliser des créations numériques.
Quelle activité ? Être en contact avec d’autres personnes, rechercher des informations pour l’école ou le travail et se divertir constituent des aspects importants pour presque tous les jeunes. Peu de jeunes considèrent en revanche que regarder les profils d’autres personnes sur les réseaux sociaux, montrer quelque chose de soi ou réaliser des créations numériques est important.
«Always on», 24 pages en format pdf
Le «Programme d’accompagnement Justice et Santé mentale» pour la prise en charge des patients psychiques au Québec a été présenté le 1er avril 2019 à Lausanne, lors du 10e Café Prison organisé par l’Association Groupe d’accueil et d’action psychiatrique (GRAAP).
Depuis 2008, la ville de Montréal, suite au tragique décès d’un patient psychique en prison, a constaté que ces personnes ont besoin de plus de soins et d’encadrement que de réclusion. Elle a donc mis en place ce programme pour promouvoir la prise en charge de ces personnes par un réseau de professionnels. Ils travaillent en partenariat avec le patient-délinquant et ses proches, dans son environnement. L’approche a comme objectif d’éviter ou de réduire la récidive tout en assurant la protection du public. Les résultats sont très concluants.
Les participants au Café Prison ont comparé ce programme avec les pratiques en Suisse où le Placement à des fins d’assistance et les mesures thérapeutique en prison sont controversées. Les autrices du compte rendu concluent : «Comme la Suisse compte actuellement plus de mille personnes en prison, sous mesures thérapeutiques (cf. art. 59 CP), ne pourrions-nous pas nous inspirer de ce programme québécois afin de proposer ce type d’alternative à la prison pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques ?»
Lire aussi : Mélissa Staecheli, Madeleine Pont et Kathrin Gruber, «Quand la maladie psychique est soignée en prison», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 10 décembre 2018.
Le compte rendu, 3 pages en format pdf
Pour un enfant, utiliser Internet ou ses amis comme principales sources d'information en matière de sexualité peut se révéler problématique. Une étude financée par le Fonds national suisse conclut que l’éducation sexuelle devrait s’appuyer conjointement sur l’école et les parents.
© Jannabantan / Dreamstime
En collaboration avec la Fondation suisse pour la santé sexuelle et reproductive, un groupe de recherche a évalué les données provenant d'un sondage national effectué en 2017 auprès de 5000 participant·e·s de 24 à 26 ans. Principale conclusion de l’étude: l'éducation sexuelle à l'école a un impact positif sur la santé et sur les comportements sexuels. Par exemple, les personnes ayant indiqué que l'école avait été leur première source d'information de sexualité constituent le groupe le moins touché par des infections sexuellement transmissibles.
Cette étude a également mis au jour des résultats surprenants, selon Yara Barrense-Dias, membre du Groupe de recherche sur la santé des adolescents au Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté) à Lausanne: «On croit généralement que les jeunes d'aujourd'hui connaissent leurs premières expériences sexuelles plus tôt qu’auparavant, mais nous avons constaté que ce n'est pas le cas.»
Les comparaisons ont montré que les jeunes hommes, les personnes non-hétérosexuelles et les enfants qui entrent précocement ou tardivement dans la puberté étaient plus enclins à chercher des informations sur Internet. Parallèlement, davantage d’aspects négatifs tels que des comportements sexuels à risque apparaissent chez les personnes ayant recouru principalement à Internet et aux amis pour s'informer sur la sexualité.
En ce qui concerne les jeunes femmes, elles sont plus souvent informées de la sexualité par leurs parents, principalement par leur mère. Une hypothèse est que les parents se soucient davantage des informations données aux filles parce qu’elles peuvent tomber enceintes.
Les personnes ayant répondu que l'école avait été leur principale source d'information et, à quelques petites différences près, celles qui ont principalement été informées par leurs parents, présentent les taux les plus bas d'infections transmises sexuellement ‒ respectivement 6,8 % et 8,2 %, contre 11,3 % et 11,7 % pour Internet et les amis. Les résultats concernant des rapports sexuels consentis sans être vraiment désirés sont similaires. C'est la raison pour laquelle Yara Barrense-Dias affirme à quel point le développement d'un partenariat solide entre l'école et les parents est crucial. Source : FNS
Barrense-Dias Y., Akre C., Surís J., Berchtold A., Morselli D., Jacot-Descombes D., Leeners B.: Does the Primary Resource of Sex Education Matter? A Swiss National Study; éd.: The Journal of Sex Research (2019). doi: 10.1080/00224499.2019.1626331
Que signifie travailler dans la grande distribution aujourd’hui ? En Suisse, deux géants se partagent la quasi-totalité du marché. Pour tenir la concurrence, ils intensifient le travail, exigent davantage de disponibilité de la part de leurs employé·e·s et déqualifient certains postes. Dans ce contexte, comment les responsables de magasin atteignent-ils les objectifs de rentabilité malgré les contraintes ? Comment les caissières font-elles face à l’automatisation croissante de leur métier ? Ou encore, comment les travailleuses et travailleurs de rayon concilient-ils les contacts avec la clientèle avec des contraintes temporelles de plus en plus fortes ?
Cette enquête est basée sur 78 entretiens réalisés auprès de dirigeants, de travailleuses et travailleurs de divers échelons hiérarchiques et de secrétaires syndicaux. Elle met en évidence une réorganisation du travail à tous les échelons et interroge la place de la journée de travail dans notre société.
L’ouvrage inclut une préface de Jean-Michel Bonvin, professeur de sociologie à l’Université de Genève.
Nicola Cianferoni est chercheur post-doctorant à l’Université de Genève et à l’Université de Neuchâtel. Il s’est spécialisé dans la sociologie du travail et des entreprises par plusieurs enquêtes sur les restructurations, les conditions de travail et les mobilisations collectives dans les secteurs public et privé. Il connaît également les centres d’appels et l’administration cantonale pour y avoir travaillé respectivement trois ans et un an. Ses recherches actuelles portent, entre autres, sur l’économie des plateformes numériques.
Le journal Première ligne, de l’Association genevoise de réduction des risques liés aux drogues, fait le point sur les évolutions politiques récentes au niveau international et régional.
La dernière édition de Première ligne présente notamment le nouveau dispositif de Drug Checking, la Halte de nuit et le futur Sleep-in aménagé dans le Quai 9.
Ce numéro présente aussi une réflexion du directeur, Serge Longère, sur les effets délétères de la politique internationale des drogues. Extraits.
«Le dispositif international de lutte contre la drogue repose sur une idéologie d’un système qui permettrait l’éradication totale de la consommation et de la production de stupéfiants. Si cette manière de penser pouvait avoir une certaine légitimité il y a cinquante ans dans le contexte de l’époque, poursuivre cette quête, alors que de nombreux rapports en démontrent l’inefficacité, laisse songeurs bons nombres d’observateurs et d’ONG. En effet, depuis les années 60 et malgré le choix d’une politique répressive, le nombre de consommateurs de stupéfiants n’a cessé d’augmenter. Une politique qui aura contribué à la multiplication du nombre de réseaux mafieux souvent violents qui contrôlent encore aujourd’hui le marché. Elle aura aussi contribué, entre autres, à la marginalisation croissante des consommateurs de drogue et aura eu pour conséquence directe une désinsertion sociale et une entrée dans la précarité pour bon nombre d’entre eux.
[…] Plus de 100 milliards de francs sont dépensés chaque année dans cette guerre contre la drogue. Ce montant astronomique grève les autres budgets consacrés à la politique des drogues. Pourtant, seule une infime partie de cette somme suffirait à couvrir les besoins en matière de prévention et de réduction des risques.»
Première ligne août 2019, en format pdf
La Commission indépendante d’experts Internements administratifs (CIE) clôture ses travaux après cinq ans de recherche interdisciplinaire sur les «enfants placés» et les adultes internés. Rappelons que l’internement administratif a été pratiqué jusqu’en 1981 dans certains cantons.
Le rapport final de la CIE sera remis à la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter le 2 septembre 2019. Il réunit une synthèse des dix volumes publiés par les experts. Tous ces volumes sont disponibles gratuitement, sous forme de livre électronique. La Commission a également réalisé un court métrage (39’) qui donne la parole aux personnes directement concernées par un internement administratif et d’autres mesures de coercition à des fins d’assistance.
Les dix personnes interviewées ont été placées et enfermées, dans des foyers, des établissements, des prisons, une fabrique ou une clinique psychiatrique. Aujourd’hui, elles s’engagent pour qu’un travail de mémoire soit fait sur ce passé, afin qu’il ne soit pas oublié.
L’Office fédéral de la statistique a publié en juillet 2019 l’«Enquête suisse sur la structure des salaires 2016. Les bas salaires en Suisse». Elle montre que 473'700 personnes sont concernées.
Définition. Un emploi est considéré, par convention, «à bas salaire» lorsque la rémunération recalculée sur la base d’un équivalent plein temps de 40 heures hebdomadaires est inférieure aux deux tiers du salaire brut médian suisse, c’est-à-dire, pour l’année 2016, à moins de 4335 francs par mois.
Personnes touchées. En 2016, on dénombre en Suisse près de 329’300 postes de travail à bas salaire. Ces postes représentent 10.2% de la totalité des postes offerts par les entreprises. 473’700 personnes au total, soit 12% des salariés, occupaient un tel poste. Deux tiers d’entre elles sont des femmes. Globalement, si 7.6% des hommes ont un emploi à bas salaire, 17% des femmes sont dans ce cas
Nationalité. Plus de la moitié (53.8%) des postes à bas salaire sont occupés en 2016 par des personnes de nationalité étrangère (232’700 en tout), bien que celles-ci n’occupent qu’un tiers (32.9%) des postes de l’économie suisse. Les autres postes à bas salaire sont occupés par 241’000 citoyens suisses. Le taux de bas salaires est ainsi deux fois moins élevé chez les personnes salariées munies d’un passeport suisse (8.9%) que chez celles de nationalité étrangère (19.1%).
Régions. Le taux de postes à bas salaire varie selon les régions. Il se situe entre 7.8% (Suisse du Nord-Ouest) et 12% (Suisse orientale) tandis qu’au Tessin il atteint 24.7%.
Formation. Alors que le taux de bas salaires chez les personnes au bénéfice d’un CFC s’élève à 10.4% et reste à un niveau inférieur à la moyenne suisse (12%), celui observé chez les personnes sans formation atteint un niveau bien plus élevé de 37.2%.
Age. La part des salariés touchant un bas salaire dépend fortement de l’âge. Elle tend à diminuer avec l’âge, mais elle se remet à augmenter chez les personnes de plus de 64/65 ans
Temps de travail. Plus le taux d’occupation est faible, plus le taux de personnes à bas salaire est élevé. Ainsi, le taux de bas salaires est de 20.8% pour les personnes qui travaillent à un taux compris entre 25 et 49% et de 24.1% pour les personnes qui travaillent à moins de 25%. Chez les personnes occupées à plein temps, le taux de bas salaires est environ trois fois plus élevé pour les femmes (16.4%) que pour les hommes (5.9%).
Migrants, jeunes et séparés de leurs parents, les mineurs non accompagnés présentent une vulnérabilité particulière. Le droit d’asile suisse tient-il suffisamment compte de leur besoin de protection? Respecte-t-il les garanties que leur confère le droit international des droits de l’enfant?
La présente étude examine les possibilités d’accès des mineurs non accompagnés aux différents statuts prévus par le droit d’asile, les conditions d’existence qui leur sont réservées, les principes qui gouvernent leur procédure, les étapes de cette dernière ou encore les règles qui régissent la fin de leur présence en Suisse. L’auteur s’efforce de mettre en lumière l’ensemble des aménagements opérés en leur faveur par le législateur, les autorités administratives et la jurisprudence. Il identifie également les situations dans lesquelles la prise en compte des droits de l’enfant s’avère insuffisante, tout en proposant des solutions pour y remédier.
La vérité crève les yeux : le travail, fondement du lien social, révèle depuis la crise de 2008, une fracture économique, sociale et politique que certains gouvernements et associations peinent à reconnaître. Cet ouvrage, tout en s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Eglise, vient combler ce déni en menant de front un questionnement critique tant sur la place de l’économie financiarisée que sur le rôle des communautés chrétiennes au sein d’un système assassin.
En huit chapitres précédés d’une introduction qui revient sur les échecs empêchant une sortie de crise favorable, l’auteur brosse un large état des lieux de la réalité du chômage et de l’emploi, en contexte suisse et américain.
Tout en gardant un grand souci de vulgarisation et de contextualisation, il s’appuie sur une série de statistiques qui mettent en lumière la différence entre l’officialité et la réalité des mesures.
Les fractures sociales actuelles sont analysées sous l’angle de la doctrine sociale de l’Eglise. Une conclusion générale dégage les conséquences pratiques de ce déni d’information systémique et de cette tendance grandissante à la financiarisation, non sans pousser les Eglises à prendre leur responsabilité. Un décalogue de l’emploi ponctue cet ouvrage dense mais d’une lecture aisée, doté d’une bibliographie sommaire et d’une table des matières détaillée.
Le vingtième numéro d’«Initiale f», le magazine de la Fondation officielle de la jeunesse (FOJ), consacre son dossier à «L’insertion scolaire, sociale et professionnelle».
En Suisse, 6.6% des jeunes de 18 à 24 ans n’ont ni diplôme ni travail. Le décrochage scolaire et les ruptures d’apprentissage sont souvent à l’origine de ces situations. Plusieurs solutions sont proposées aux jeunes pour décrocher un emploi ou une formation. La revue les présente dans ce numéro. Au sommaire :
L’Office fédéral de la statistique a publié son 3e Rapport social statistique suisse. Il fait apparaître une hausse tendancielle des dépenses sociales pour la vieillesse et la maladie.
Chômage. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) a fortement progressé entre 2001 et 2003 et entre 2008 et 2010. Depuis 2013, ce taux s’est stabilisé pour s’établir à 4,7% en 2018. Le chômage de longue durée, tendanciellement en hausse ces dernières années, affecte davantage les travailleuses et travailleurs âgés.
Vieillesse. La population a crû de 19,8% depuis 1996 pour s’élever à 8,5 millions d’habitants en 2017. Les personnes âgées sont toujours plus nombreuses. Ce vieillissement est toutefois ralenti par une augmentation de la population étrangère en général plus jeune. En 2017, on comptait parmi les Suissesses et les Suisses 37 personnes âgées (65 ans et plus) pour 100 personnes en âge de travailler (20-64 ans); ce rapport se montait à 11 pour 100 pour les étrangères et les étrangers.
Ménages. La structure des foyers a aussi évolué ces dernières années. Même s’ils restaient minoritaires en 2017 (4,5% des ménages privés), le nombre de ménages monoparentaux a augmenté de plus de 50% depuis 1990. Quant aux mariages et divorces, leur nombre est resté relativement stable. En 2017, 42,4% de la population était mariée et 8,4% divorcée. On relève également que les parents sont de plus en plus âgés à la naissance de leur premier enfant et que les naissances hors mariage progressent.
Pauvreté. En 2017, 8,2% de la population et 4,3% de la population active occupée étaient touchées par la pauvreté en termes de revenu. Depuis 2014, le taux de pauvreté a augmenté. Comme observé jusqu’ici, les personnes les plus concernées par la pauvreté sont les personnes seules, les personnes vivant dans un ménage monoparental avec des enfants mineurs, les personnes sans formation postobligatoire et celles qui vivent dans un ménage sans personnes actives occupées.
Aide sociale. Parallèlement, le taux d’aide sociale pour l’ensemble de la population est resté stable depuis 2005 et a atteint 3,3% en 2017. Il a toutefois augmenté pour les enfants et les personnes âgées de 46 à 64 ans. Par ailleurs, entre 2008 et 2017, la part des bénéficiaires qui étaient actifs occupés a diminué et la durée d’octroi des prestations de l’aide sociale s’est allongée. Le taux d’aide sociale n’est que faiblement influencé par les périodes de croissance économique ou de recul économique.
Protection sociale. Globalement, les dépenses pour la protection sociale continuent d’augmenter. Elles ont atteint 175 milliards de francs en 2017, ce qui correspond à 26,1% du PIB (en moyenne 27,1% dans les pays européens UE-28). Comme en Europe, ce sont surtout les risques et les besoins liés à la vieillesse et à la maladie qui ont fait progresser les dépenses sociales. Ces deux domaines représentaient respectivement 42,4% et 31,7% du total des prestations sociales en 2017. Les dépenses pour le chômage, quant à elles, ne connaissent pas de tendance à la hausse et ce malgré un nombre de plus en plus important de personnes au chômage au sens du BIT.
Invalidité. Dans le domaine de l’invalidité, depuis le milieu des années 2000, les dépenses sont stables, tandis que les dépenses pour l’aide sociale économique et les prestations complémentaires à l’AVS/AI ont augmenté. Les prestations nettes de l’aide sociale économique et des prestations complémentaires s’élevaient, en 2017, à respectivement 2,8 et à 4,9 milliards de francs.
Les Comptes globaux de la protection sociale (CGPS) et une sélection de résultats sur la pauvreté et les conditions de vie en Suisse sont actualisés conjointement avec la nouvelle édition du Rapport social statistique suisse.
Rapport social statistique suisse 2019 en format pdf, 80 pages
Le magazine spectra de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a consacré son numéro de mai 2019 au thème «Vieillir en bonne santé».
Dans son article, David Hess-Klein présente la stratégie pour préserver la santé et la qualité de vie des personnes âgées. L’auteur explique que la Suisse s’inspire des recommandations de l’OMS. Il insiste aussi sur la nécessité de changer de perception sur cette tranche de vie pour répondre de façon plus fine et nuancée aux besoins individuels. Extraits.
«Aucune autre phase de la vie n’est aussi hétérogène en termes de performance et d’état de santé. Tandis que certaines personnes âgées sont en pleine forme, d’autres sont vulnérables. Pour tenir compte de cette diversité, l’OMS a mis en place la stratégie «Vieillir en bonne santé» (Healthy Ageing) défini comme le processus de développement et de maintien des capacités fonctionnelles qui permet aux personnes âgées d’accéder au bien-être (voir la consultation sur la nouvelle «Décennie du vieillissement en bonne santé». Présentation dans REISO). Dans cette définition, on entend par « capacités fonctionnelles » toutes les caractéristiques liées à la santé qui permettent à un individu de mener la vie qu’il considère comme importante ou valant la peine d’être vécue. Cela englobe ses possibilités physiques et psychiques, mais aussi des facteurs environnementaux pertinents.
L’objectif est le bien-être des personnes âgées. Insistons ici sur deux réflexions, puisqu’elles influent aussi sur les actions à mener dans le secteur de la santé.
Plusieurs mesures décrites dans la stratégie de l’OMS sont déjà mises en œuvre en Suisse. Dans le cadre de la stratégie sur les maladies non-transmissibles par exemple, l’OFSP, les cantons et Promotion Santé Suisse poursuivent des objectifs communs. Les mesures pour une prise en charge coordonnée et l’égalité des chances en matière de santé contribuent aussi à la mise en œuvre de la stratégie « Vieillir en bonne santé ». L’OFSP s’engage également en faveur des proches aidants, qu’il convient d’aider et de soulager le plus possible. Dans le domaine des soins palliatifs, les échanges entre les différents acteurs sont encouragés.
De plus, diverses institutions fédérales se consacrent à des questions liées au vieillissement qui ont un impact sur la santé – et œuvrent ainsi dans le sens d’une politique globale de santé. Sécurité sociale, logement des aînés, droit de la protection de l’adulte, environnement et développement territorial ne sont que quelques-uns des thèmes abordés. Les actions des cantons, des communes et des organisations de la société civile complètent les efforts déployés dans le cadre de la politique de santé. Le succès d’une politique de santé en faveur des aînés dépend non seulement des approches intersectorielles évoquées, mais aussi de facteurs comme une coordination judicieuse des activités – en impliquant les personnes directement concernées : les personnes âgées vivant en Suisse.
[…] L’ancrage d’une perception nuancée de la vieillesse dans la société aiderait les personnes âgées, mais aussi leur entourage, à identifier et exploiter leurs ressources et leurs compétences. Et les aiderait à trouver une manière adaptée de gérer les troubles.»
David Hess-Klein, Office fédéral de la santé publique, section Santé publique, Berne, mai 2019, en ligne
REISO vous souhaite un bel été. Et si vous profitiez de ces journées pour lire (ou relire) les articles du dossier annuel «Solidarité et liens sociaux»?