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La deuxième édition de la brochure sur les droits des personnes LGBT fait état de changements importants. Le point en trois questions à Camille Montavon, docteure en droit et co-responsable de la Law Clinic.

(REISO) La nouvelle version de la brochure « Les droits des personnes LGBT » [1] rappelle que, depuis 2020, le code pénal punit enfin les propos LGBphobes tenus en public. Rien n'était puni auparavant ?

camille montavon unige reiso 170Camille Montavo © UNIGE(Camille Montavon) Avant le 1er juillet 2020, les propos homophobes et biphobes formulés en termes généraux échappaient en effet à la répression pénale. Il était donc possible d’affirmer publiquement que les personnes homosexuelles sont déviantes, par exemple. S’ils visaient une personne déterminée, ces propos pouvaient être sanctionnés en tant qu’atteintes à l’honneur, mais pas spécifiquement comme propos discriminatoires en raison de l’orientation sexuelle. Avec la révision de l’article 261bis du code pénal, ils sont désormais réprimés en tant que tels, c’est-à-dire en tenant compte de cette composante discriminatoire. Avec cette modification de la loi, l’État envoie aussi un message à la société, en déclarant qu’il n’est pas légitime de discriminer des personnes en raison de leur orientation sexuelle.

Ce nouvel article ne protège cependant pas les personnes trans, pourquoi ?

Effectivement, le Parlement a renoncé à inclure l’identité de genre dans la norme, au motif que la notion était trop floue et incompatible avec les exigences de précision de la loi pénale. Ceci est discutable, car l’identité de genre a une assise en droit international et car l’application de l’art. 261bis ne dépend pas d’une définition universelle de cela. L’argument semble donc traduire davantage un manque de volonté politique qu’une difficulté juridique. D’autres pays ont d’ailleurs ajouté ce critère dans leur droit.

Y a-t-il d’autres améliorations juridiques à envisager dans les années à venir pour mieux protéger les membres de la communauté LGBT ?

Au-delà de l’extension de l’art. 261bis CP à l’incitation à la haine et la discrimination fondées sur l’identité de genre, il y a certaines évolutions qui peuvent être envisagées en matière de filiation. Le mariage pour toutes et tous a permis l’accès à procréation médicalement assistée pour les couples de femmes. Si l’enfant a été conçu selon une méthode autorisée en Suisse (une insémination avec don de sperme de tiers), le lien de filiation est automatiquement établi avec les deux mères. Mais si les épouses se rendent à l’étranger pour réaliser leur projet de parentalité, par exemple pour recourir à un don d’ovocyte de l’une à l’autre, seule celle qui donne naissance à l’enfant en Suisse est reconnue juridiquement comme sa mère. L’autre devra l’adopter, après un délai d’une année. Ce délai crée une insécurité juridique et est difficilement justifiable. Sa suppression fera certainement l’objet de débats au Parlement. Par ailleurs, les hommes mariés peuvent adopter, mais ne peuvent recourir à la gestation pour autrui, puisque cette méthode est interdite dans notre pays, comme le don d’ovules.

Les personnes de la communauté LGBT restent particulièrement exposées à différentes formes de discriminations et de violences.

On peut aussi imaginer que se pose la question de la reconnaissance d’un troisième genre à l’État civil. Enfin, l’opportunité d’interdire les thérapies de conversion au niveau fédéral sera vraisemblablement discutée prochainement au Parlement. Ce sont quelques exemples de ce qui peut encore être fait pour améliorer la situation juridique des personnes LGBT, encore particulièrement exposées à différentes formes de discriminations et violences.

(Propos recueillis par Yseult Théraulaz)

Consulter la brochure D. Carron et al. (dir.), « Les droits des personnes LGBT » (2e édition), Université de Genève, 2023, 175 pages

[1] La brochure est publiée par la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’Université de Genève.

Appel à contributions: le dossier thématique de la revue veut explorer les projets, recherches et autres initiatives abordant le sport et le mouvement en Suisse romande, en lien avec la santé publique et le travail social.

Par Céline Rochat

A large group of active multi generation people running a race competition in nature, stretching.© Halfpoint / Adobe StockMens sana in corpore sano. « Un esprit sain dans un corps sain » [1]. Entre la fin du Ier siècle et le début du IIe déjà, le poète satirique Juvénal relevait les liens entre santé mentale et santé physique dans une citation ayant, depuis, traversé les siècles. Le fait de mobiliser son corps pour prévenir certains troubles, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension, les apnées du sommeil, l’arthrose ou encore la dépression, n’est plus à prouver. Pourtant, « 81% des adolescents et 27,5% des adultes ont actuellement un niveau d’activité physique inférieur à celui recommandé par l’OMS [2], ce qui a des conséquences pour eux tout au long de leur vie et pour leur famille, mais aussi pour les services de santé et la société dans son ensemble » [3]. Dans son Rapport mondial de situation sur l’activité physique, publié en 2022, l’Organisation mondiale de la Santé indique que si la « prévalence actuelle du manque d’activité physique reste inchangée », 47% des nouveaux cas de maladies non transmissibles résulteront de l’hypertension, et 43% de la dépression. Une véritable urgence en matière de santé publique.

Parmi les effets néfastes d’une vie trop sédentaire, citons évidemment l’obésité. Dans le système de santé, en Suisse ou ailleurs, des centres se dédient à cette maladie, comme d’autres se dédient au sport. Ainsi du CHUV, où le Centre de l’obésité [4] propose aux « patient·e·s une prise en charge coordonnée entre spécialistes, généralistes et soignants », afin d’aborder son traitement de manière pluridisciplinaire. C’est que l’enjeu est de taille : en Suisse, selon l’Office fédéral de la santé publique, « près de 42% de la population adulte souffre d’un surpoids, dont 11% présentent une obésité », un taux par ailleurs en constante hausse depuis 1992. Cette augmentation n’est pas anodine pour la société : les coûts « résultant du surpoids et de l’obésité ainsi que des maladies qui y sont liées » [5] ont triplé entre 2002 et 2012, passant de 2,6 milliards à tout juste moins de 8 milliards.

Des lignes directrices peu suivies

Pour les enfants, jouer et se dépenser relève également de l’essentiel. En 2019, l’OMS révisait ses lignes directrices en matière d’activité physique, des comportements sédentaires et du sommeil des enfants de moins de 5 ans [6]. L’organisation invitait ainsi les parents à limiter autant que possible les positions assises ou immobiles — tout comme l’usage des écrans — et à permettre aux enfants de 1 à 4 ans à consacrer au minimum 180 minutes quotidiennes aux activités physiques, de différentes intensités. À l’autre bout du spectre de la vie, le mouvement, bien que différent des activités de l’enfance, demeure tout aussi important : la mobilisation physique des personnes âgées s’avère essentielle au maintien d’une bonne qualité de vie, favorable au maintien des capacités cognitives, à l’autonomie et au bien-être général.

Un enjeu de santé mentale

La santé mentale, particulièrement malmenée depuis la pandémie de Covid-19, a également tout à gagner d’une pratique sportive régulière, à tout le moins à un minimum de mouvement quotidien, ainsi que le démontrent une multitude d’études [7]. L’activité physique protège en effet et améliore la santé mentale, l’exercice stimulant « la sécrétion d’hormones qui agissent comme antidépresseur et antidouleur, permettant la régulation de l’humeur et la réduction des effets néfastes du stress » [6]. En matière de santé mentale, les retombées positives d’une sortie dans la nature ou d’un « bain de forêt » (shinrin-yoku, en japonais) sont par exemple toujours plus documentées, à l’image d’une étude parapluie menée à Montréal [8] ou de celle à venir à Lausanne [9]. Les résultats canadiens montrent que les bienfaits de ces moments passés dans la nature sont la « relaxation psychologique et soulagement du stress » et la « réduction de l’anxiété et l’amélioration de l’humeur ». Dix recommandations mineures complètent ce travail, lesquelles touchent autant la santé mentale que la santé physique, avec notamment des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, calmantes et anxiolytiques.

Recréer des liens sociaux grâce au sport

Si les liens entre sport et santé physique sont largement explorés, les études liant sport et domaine social sont moins nombreuses. Les projets existent pourtant, tant pratiquer une activité sportive, particulièrement en groupe, joue un rôle majeur en termes de maintien du lien social sans lequel la santé mentale peut se trouver menacée. D’ailleurs, face à la « menace urgente » que représente la solitude, l’OMS vient de créer une Commission pour favoriser le lien social [10]. Celle-ci « contribuera à faire du lien social une priorité en santé mondiale et à partager les interventions les plus prometteuses », ainsi que l’explique le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom, relevant également que « les taux élevés d’isolement social et de solitude dans le monde ont de graves conséquences sur la santé et le bien-être. Les personnes qui n’ont pas suffisamment de liens sociaux étroits sont davantage exposées au risque d’accident vasculaire cérébral, d’anxiété, de démence, de dépression, de suicide et bien d’autres maladies ». S’engager dans un club de sport, participer à des sorties de marche, ainsi qu’à d’autres activités de loisirs en groupe, contribue donc tout à la fois au maintien de la santé physique et à l’intégration sociale.

La pratique d’activités sportives et de loisirs revêt encore un enjeu particulier pour les personnes en situation de handicap ou de migration. « Un accompagnement sportif inclusif dans les institutions apporte des bienfaits sociaux aux personnes présentant une DI » [11], relèvent ainsi Boris Bagaric et Roman Zuber. Dans leur travail de Bachelor, les deux étudiants montrent que « le sport développe des compétences sociales qui se mettent au service de l’inclusion ». L’inclusion grâce au sport, pour toute forme de handicap, s’avère un défi, mais également une nécessité, pour une meilleure intégration de chacun·e dans la société.

L’accès aux activités physiques peut aussi, toutefois, être source d’inégalités, en Suisse comme ailleurs, pour les personnes dont les revenus ne permettent pas d’acquérir un abonnement à une structure d’activité physique ou de payer la cotisation d’un club de sport. Pourtant, expérimenter la réussite, le dépassement de soi, la confrontation à l’autre est essentiel au développement humain, et contribue à une meilleure estime de soi. Dans certains pays, c’est également le manque de finances étatiques qui empêche la construction d’infrastructures sportives : « L’application inégale du Plan [d’action mondial de l’OMS ] entre les Régions de l’OMS et les pays de différents niveaux de revenu entraîne des inégalités d’accès entre les individus aux opportunités et aux environnements qui permettent d’avoir une activité physique régulière en toute sécurité. » [12]

Finalement, dans les contextes de migration ou de précarité, le sport et le mouvement s’avèrent également des éléments d’intégration : le football, comme la plupart des sports, ne connaît pas de frontière, et nul n’est besoin de parler la langue d’un pays d’accueil pour s’y adonner. En ce sens, rejoindre une équipe est donc un facteur d’intégration sociale et d’apprentissage des us et coutumes. Pour les personnes sans activité professionnelle, ce vecteur s’avère d’autant plus important.

En 2024, REISO consacrera donc son dossier thématique annuel à l’exploration des problématiques, projets, recherches et autres initiatives déployées en Suisse romande en matière d’activité physique, en lien avec la santé publique et le travail social. Vos travaux s’inscrivent dans ce champ ? REISO serait ravie de pouvoir compter sur votre contribution dans le dossier thématique 2024. Prenez contact avec la rédaction !

Modalités pratiques

Les articles du dossier annuel de REISO « Sport et mouvement » sont publiés de janvier à décembre 2024. Les textes peuvent prendre diverses formes, que ce soit une synthèse de recherche, une réflexion, une présentation d’action sur le terrain ou un partage d’expérience. Les articles comptent 10'000 signes (espaces compris) au maximum. Les modalités de contribution, la ligne éditoriale et les recommandations rédactionnelles se trouvent sur cette page. La rédaction se réjouit de recevoir vos propositions à .

En 2023, le dossier thématique s’intitulait « Durabilité ». Les articles publiés dans ce cadre peuvent être consultés sur cette page.

[1] Juvénal, Satires (vers 100-125) (texte, traduction et commentaire de Pierre de Labriolle, François Villeneuve et Olivier Sers), Paris, Les Belles Lettres, 1921 ; réédition, 1996

[2] Pour les adultes, les recommandations de l’OMS sont une pratique de 150 à 300 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée, 75 à150 minutes d’activité physique d’intensité élevée, ou une combinaison équivalente. Toutes les recommandations, en fonction des catégories d’âge, figurent dans les « Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité : en un coup d’oeil ». Genève : OMS, 2020

[3] « Rapport mondial de situation sur l’activité physique », OMS, Genève, 2022, 12 pages.

[4] https://www.chuv.ch/fr/obesite/

[5] « Coûts occasionnés par l’obésité en Suisse », OFSP, Berne, dernière modification 2019

[6] « Le message de l’OMS au jeune enfant : pour grandir en bonne santé, ne pas trop rester assis et jouer davantage ». OMS, Genève, 2019.

[7] Quelques-uns de ces travaux sont mentionnés par Unisanté dans sa fiche « FAQ Activité physique et santé mentale ».

[8] Louis Bherer, « Les bienfaits du « bain de forêt » sur le bien-être psychologique ». Observatoire de la prévention, Institut de cardiologie de Montréal, 2023.

[9] https://www.unisante.ch/fr/formation-recherche/recherche/projets-etudes/etude-befit

[10] « L’OMS crée une Commission pour favoriser le lien social ». OMS, novembre 2023.

[11] Bagaric, Boris, Zuber, Romain, Repond, Gloria (Superviseur académique), « Sport et travail social : Développer le sport en institution : comment le sport est utilisé dans l’accompagnement des enfants et adolescents présentant une déficience intellectuelle, quels sont ses bienfaits et ses limites ? ». Sierre : Haute école et École supérieure de travail social — HES-SO Valais, 2023, 52 pages Bachelor of Arts HES-SO en travail social: Haute école et École supérieure de travail social - HES-SO Valais, 2023 

[12] Rapport de l’OMS, op. cit., p. 2

Les germes, bactéries, microbes et autres agents pathogènes peuvent se propager par le biais d'objets contaminés. Des chercheur·se·s ont développé des textiles enduits qui inhibent ou même tuent les agents pathogènes.

Nurse caring for the patient in the intensive care unit.© DepositphotosUn nombre incalculable de fois par jour, les patient·e·s, les visiteur·se·s ou le personnel médical touchent des surfaces de toutes sortes à l'hôpital. Si les surfaces lisses sont relativement faciles à décontaminer, les structures poreuses, comme les textiles, s’avèrent plus compliquées à désinfecter. Des chercheur·se·s de l'Empa, l’institut interdisciplinaire de recherche pour les sciences des matériaux et le développement de technologies du domaine des EPF, ont résolu ce problème [1] : grâce à un procédé d'enduction, il est désormais possible de traiter des tissus afin que les agents pathogènes bactériens et viraux soient tués ou que leur croissance soit inhibée lorsqu’ils sont touchés. Dans les hôpitaux, les textiles imprégnés pourraient à l'avenir être utilisés par exemple comme rideaux à effet antimicrobien entre les lits des patient·e·s.

Un procédé actif dans la durée

« Nous avons cherché un procédé qui empêche les germes de contaminer les textiles qui entrent en contact avec un grand nombre de personnes pendant leur utilisation, de manière fiable », explique Peter Wick, de l'Empa à Saint-Gall. Il serait ainsi possible d'interrompre les chaînes d'infection au cours desquelles des bactéries multirésistantes ou des agents pathogènes viraux se fixent par exemple sur les rideaux d'hôpitaux et se laissent ensuite transmettre à l’homme.

Les chercheurs et chercheuses ont mis au point un procédé d'enduction qui permet d'incorporer de manière uniforme un désinfectant contenant du chlorure de benzalkonium dans les rideaux d'hôpital. Après avoir optimisé des variables telles que la concentration, le temps d'action, la pression de traitement et le séchage, le revêtement a adhéré de manière stable aux textiles.

Selon Peter Wick, « les résultats des tests de laboratoire ont été très encourageants » en matière d’effets germicides. En effet, lorsque les cultures bactériennes de quelques germes problématiques typiques ont été incubées avec les échantillons de tissu enduits, ces derniers ont inhibé la croissance, par exemple, des staphylocoques et des bactéries Pseudomonas. « Les germes hospitaliers ont été nettement réduits, voire tués, au bout de dix minutes seulement », précise le scientifique. En outre, le revêtement était également actif contre les agents pathogènes viraux : plus de 99% des virus analysés ont pu être tués par les échantillons de tissu revêtus.

Autre point positif : même après un stockage de plusieurs mois, les enductions sont restées efficaces. Cela permet une production de stock. Grâce à ce nouveau procédé, d'autres textiles, filtres ou ustensiles de nettoyage pourraient également être traités de manière rapide et sûre, par exemple en cas d'épidémie, souligne Peter Wick.

(Source : communiqué de presse)

[1] En collaboration avec des experts de BASF, du Laboratoire de Spiez et de l'Université technique de Berlin.

Le dernier numéro de la revue Questions au féminin, publication de la Commission fédérale pour les questions féminines, aborde les inégalités financières entre les genres.

questions feminin novembre 23 argent femmes inegalite reiso 170Si la définition de « pinkonomics » n’évoque encore rien auprès de beaucoup de personnes, ce phénomène est malheureusement une réalité. Il s’agit du fait que les femmes ne gagnent pas autant de revenus que les hommes et, qu’en plus, ils et elles paient souvent des prix différents pour les mêmes biens ou services (une inégalité également appelée la « taxe rose »).

Ce concept, ainsi que d’autres, est expliqué en détail dans le dernier numéro de la revue publiée par la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF), Questions au féminin. Consacré à la thématique de l'argent, cette publication fait l’état des lieux des connaissances sur la répartition des revenus et du patrimoine, sur les pratiques et les compétences financières au sein du couple, sur la valeur attribuée à différents travaux, ainsi que sur la pauvreté́ et les dettes. Le dossier est présenté dans une perspective de genre.

Parmi les sujets abordés se trouvent également les thèmes d’indépendance financière des femmes et les obstacles structurels qui lui font barrage. Articles, entretiens et portraits illustrent la situation actuelle en Suisse.

La revue, écrite dans les trois langues nationales et publiée de manière annuelle, propose également neuf infographies pour présenter, d’un simple coup d’œil, ces inégalités.

(Commission du DFI/YT)

Lire la revue

Selon une récente publication de l’Office de la statistique, les médecins installé·e·s à la campagne ont travaillé en moyenne 8% d'heures par semaine en plus que leurs collègues travaillant en ville.

statistique medecin suisse ville campagne reiso 170© cottonbro / pexelsAu 31 décembre 2021, 9’184 médecins de premier recours (7’174 équivalents plein temps (EPT) sur l'année) étaient actifs et actives dans les cabinets médicaux et les centres ambulatoires de Suisse. Parmi eux, 4’785 étaient des hommes (4059 EPT) et 4’399 des femmes (3115 EPT). Les médecins de premier recours exercent en tant que spécialistes en médecine interne générale, médecins praticien·ne·s ou pédiatres.

Parmi elles et eux, 74,9% des médecins de premier recours exerçaient en ville (communes urbaines), 17,5% en périphérie des villes ou dans des centres ruraux (communes intermédiaires) et 7,6% à la campagne (communes rurales). À titre de comparaison, ces trois différents types de commune regroupaient respectivement 62,9%, 21,2% et 15,9% de la population.

Au niveau national, la densité de médecins de premier recours en équivalents plein temps s'établissait à 0,8 médecin pour 1’000 habitants, une valeur inférieure à celle associée aux médecins spécialistes (1 pour 1’000 habitants). La densité de médecins de premier recours était plus élevée dans les communes urbaines (1 médecin pour 1000 habitants) que dans les communes intermédiaires (0,7) et rurales (0,4). Elle était la plus élevée dans le canton de Genève (1,2) et la plus basse dans le canton d'Obwald (0,6).

Des semaines de travail plus longues à la campagne

Les conditions d'activité sont différentes selon le type de région. Alors qu'à la campagne près de trois quarts des médecins de premier recours en activité fin 2021 ont participé à un service de garde, celui-ci a concerné la moitié des médecins en ville. En termes de durée de travail aussi, les différences se révèlent importantes : la durée moyenne de la semaine de travail atteignait 41,3 heures pour les médecins exerçant à la campagne contre 38,1 heures pour les médecins exerçant en ville.

La population des médecins de premier recours se féminise. Fin 2021, les femmes représentaient en effet 47,9% des médecins de premier recours en activité contre 43,4% fin 2018. En outre, plus de six médecins sur dix âgé·e·s de moins de 45 ans, en activité fin 2021, étaient des femmes.

Des différences s'observent entre types de région. Ainsi, fin 2021, 49,4% des médecins exerçant en ville étaient des femmes contre 37,1% des médecins pratiquant à la campagne. L'âge moyen des médecins installé·e·s à la campagne (52 ans) n'était en revanche pas différent de celui des médecins implanté·e·s dans les centres urbains ou leur périphérie.

Plus de médecins formé·e·s à l'étranger en milieu rural

Entre fin 2018 et fin 2021, la part de médecins de premier recours formés à l'étranger s'est accrue, passant de 24,6% à 29,1%. Les médecins actives et actifs à la campagne étaient plus souvent titulaires d'un premier diplôme de médecin obtenu à l'étranger (32,5% des médecins fin 2021) que celles et ceux dans les centres urbains ou leur périphérie (28,8%). La plupart des médecins formé·e·s à l'étranger ont obtenu leur premier diplôme dans un pays voisin : en France, en Italie, en Allemagne ou en Autriche.

(Source : communiqué de presse)

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