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Une campagne de sensibilisation à l’arrêt du tabac veut casser les fausses croyances et soutenir les professionnel·les de la santé, du social et de la jeunesse. « Parce que parler de l’arrêt augmente les chances de réussite ».

« Fumer détend ». « Ne fumer que quelques cigarettes n’est pas dangereux ». Voilà deux fausses croyances qu’une nouvelle campagne de sensibilisation à l’arrêt du tabac entend bien déconstruire. Pour ce faire, une série de cinq capsules vidéo, conçues de manières à parler du tabac dans un langage accessible sans culpabiliser ni démoraliser, tout en gardant un ton optimiste et positif, est publiée sur les réseaux sociaux.

La campagne, lancée par Unisanté et soutenue par le Canton de Vaud, se base sur deux constats : d’une part, en Suisse, un quart de la population fume et plus de la moitié des fumeurs et fumeuses souhaitent arrêter ; d’autre part, les professionnel·les de la santé, du social et de la jeunesse, ainsi que les parents, se retrouvent souvent démuni·es pour aborder le sujet de la consommation de cigarettes avec leurs patient·es, bénéficiaires ou proches. Ils et elles jouent pourtant un rôle essentiel pour encourager l’arrêt du tabac. Unisanté a donc dédié deux capsules à leur intention, dans le but de leur « donner confiance pour aborder la question de l’arrêt et mettre en lumière des repères de sensibilisation participe à faciliter les stratégies d’arrêt ». D’une durée d’un peu plus d’une minute, ce spot vidéo remémore aux professionnel·les que : « Même courte, votre intervention est utile »,

L’institution rappelle par ailleurs que « dans le processus d’arrêt, certaines croyances ont la vie dure et peuvent décourager. Déconstruire les freins à l’arrêt, rappeler les risques et inviter à repenser sa consommation sont donc des priorités de santé publique ». Le contenu des capsules vidéo se base ainsi sur les connaissances scientifiques des leviers efficaces en matière de prévention. Par exemple, augmenter la compréhension des phénomènes d’addiction permet aux fumeurs et fumeuses de se questionner sur la réalité de leur consommation.

Les cinq messages abordés dans cette campagne, déployée également dans les réseaux professionnels, traitent donc, pour trois d’entre eux, des fausses croyances, et deux s’adressent aux parents et aux professionnel·les :

  1. Stop aux fausses croyances. Fumer ne détend pas.
  2. Stop aux fausses croyances. Fumer peu reste dangereux.
  3. Stop aux fausses croyances. Arrêt du tabac et prise de poids.
  4. Parler du tabac avec les jeunes
  5. Parler du tabac avec ses patients et bénéficiaires

État des lieux en Suisse

Le tabagisme reste le premier facteur de maladie évitable en Suisse. En moyenne, les ex-fumeuses et ex-fumeurs ont répété quatre ou cinq tentatives avant de parvenir à arrêter de fumer durablement. L’accompagnement médical et les médicaments d’aide à l’arrêt doublent les chances de réussite.

Unisanté est le centre d’expertise du Canton de Vaud pour la prévention du tabagisme. Il développe des formations ainsi que des projets de sensibilisation et de prévention. Il met à disposition une information actualisée, accessible et fondée sur les preuves en matière de prévention du tabagisme.

(CROC, avec Unisanté)

Le nouvel épisode du podcast de la Faculté de biologie et médecine de l’Université de Lausanne, «La FBM dans les oreilles», se penche sur la question de la durabilité dans le système de soins.

fbm oreilles podcast durabilite systeme sante suisse reiso unil 170© FBM / UNILCombien de CO2 émet une consultation médicale ? Alors que l’environnement se trouve menacé par le dérèglement climatique, cette question vient interpeler le système de santé suisse qui émet, tout autant que d’autres secteurs, des gaz à effet de serre. Hôpitaux et cabinets médicaux représentent en effet de grands pollueurs.

Dans le deuxième numéro de son podcast La FBM dans les oreilles, intitulé « Les soins : un accès universel en Suisse sans blesser la planète ? », la Faculté de biologie et médecine (FBM) de l’Université de Lausanne s’est ainsi adressée à Nicolas Senn pour connaître les pistes à suivre en vue de rendre les soins plus durables. Le chef du Département médecine de famille d’Unisanté à Lausanne préconise notamment de miser sur la prévention et sur des soins communautaires pour diminuer le recours aux hôpitaux.

La qualité des soins et l’accessibilité à tous et toutes sont également des aspects importants à prendre en compte lorsque l’on évoque la durabilité du système de santé suisse. C’est le crédo de Marie Méan, maître d’enseignement et de recherche à la FBM, qui s’exprime également dans ce podcast. La docteure fait partie de smarter medecine, une association qui s’engage pour l’amélioration de la qualité des soins qui a pour slogan : « moins, c’est parfois mieux ». En ce sens, diverses mesures vont dans le sens d’une médecine plus durable : encourager les discussions entre médecins et patient·es pour mieux comprendre les traitements proposés, ceux qui sont utiles et ceux qui ne le sont pas, respecter les limites financières et de ressources humaines du système suisse, ou encore améliorer la communication entre équipes soignantes et soigné·es.

Comme exemple concret du « moins, c’est mieux », Marie Méan cite celui de la prescription inutile de benzodiazépines associées à des complications chez les personnes de plus de 65 ans. Prescrites comme somnifères ou tranquillisants, ces molécules peuvent entraîner des chutes chez les personnes âgées et donc entraîner de fâcheuses conséquences pour leur santé.

Cet épisode clair, concis et bien présenté propose aussi une liste des cinq questions que chacun·e devrait se poser quant aux soins reçus ou à recevoir : 1) Existe-t-il plusieurs traitements possibles ? 2) Quelles sont les opportunités et les risques du traitement recommandé ? 3) Quelle est l’ampleur de ces opportunités et de ces risques ? 4) Que se passera-t-il si je ne fais rien ? et 5) Que puis-je faire moi-même pour ma santé ?

Ces interrogations synthétisent une façon de sensibiliser chaque personne aux choix qu’elle peut faire pour améliorer la durabilité de sa prise en charge et éviter ainsi des traitements dont les bénéfices sont discutables.

(Yseult Théraulaz)

Ecouter le podcast « Les soins : un accès universel en Suisse sans blesser la planète ? »

Le traditionnel calendrier « Où aller en ces fêtes de fin d’année ? » publié par l’Hospice général rassemble toutes les informations sur les événements organisés par les associations caritatives et services publics genevois.

ou aller fete geneve hospice general 2023 170© Hospice généralDestiné aux personnes isolées ou démunies afin de passer d’agréables moments en bonne compagnie, le traditionnel calendrier « Où aller en ces fêtes de fin d’année ? » réunit toutes les informations sur les événements, repas et soirées prévus du samedi 16 décembre 2023 au mardi 2 janvier 2024 inclus. Parmi les organisateurs de ces manifestations figurent notamment le Service social de la Ville de Genève, le CARÉ, Carrefour-Rue et Coulou, l’Armée du Salut, Café Cornavin, FraterNoël ou encore La Croix-Bleue.

Le calendrier « Où aller en ces fêtes de fin d’année ? » est accessible en ligne. Les informations y sont régulièrement mises à jour.

Des calendriers papier en format de poche pratique répertoriant les principaux événements, ainsi que des affiches indiquant le lien et un QR code menant au calendrier en ligne sont disponibles dans tous les centres d’action sociale et à la réception centrale de l’Hospice général (cours de Rive 12). Ils sont également à disposition auprès des services sociaux communaux, maisons de quartier, paroisses ou diverses associations.

Les organisateurs invitent également les personnes désirant offrir de leur temps à participer à l’un de ces événements à leurs côtés. Les bénévoles intéressés peuvent directement contacter les associations mentionnées dans le calendrier.

(Source : Hospice général)

Voir le calendrier en ligne

Une nouvelle plateforme nationale d’information ambitionne de répondre aux questions en lien avec les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte. Elle vise également à orienter les personnes concernées en fonction de leur région.

apea bref plateforme nationale 500 reisoCapture d'écran © Apea en bref

Autant que nécessaire, aussi peu que possible : selon ce principe, les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) soutiennent les enfants en danger ou les adultes ayant besoin d’aide. Actuellement, environ 150'000 personnes sont accompagnées ou représentées en Suisse dans le cadre de mesures instaurées par les APEA.

Après dix ans, il est manifeste que la collaboration entre les APEA, les curateurs·trices, ainsi que les institutions est efficace. « Nous voyons toutefois un besoin d’optimisation dans la communication avec la population », déclare Kathrin Schweizer, présidente de la Conférence en matière de protection des mineurs et des adultes (COPMA). À ses yeux, le travail important des APEA reste pour beaucoup mal connu. « C’est dans ce contexte que nous avons décidé de construire une plateforme d’information nationale sur les questions relatives aux APEA ».

Résultat d'un processus collaboratif

La plateforme d’information s’adresse au grand public. Elle vise notamment les adultes qui ont besoin d’aide pour eux-mêmes ou pour leurs parents, ou les pères et mères qui ont des questions sur leurs droits et devoirs parentaux. Sous les rubriques « Enfants », « Adultes » et « Procédure », la plateforme répond aux principales questions sur la protection de l’enfant, la protection de l’adulte et le fonctionnement des APEA. Lors de l’élaboration, des personnes sans connaissances professionnelles spécifiques du domaine ont été consultées pour garantir la clarté des informations et la simplicité du langage.

La collaboration de différentes organisations spécialisées, actives dans la protection de l’enfant ou de l’adulte, a été particulièrement précieuse lors de la conception de la plateforme : le Beobachter (différents services de conseil), Artiset (Fédération de prestataires de services pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap ainsi que les enfants et jeunes ayant besoin de soutien), le centre d’écoute et d’assistance indépendant KESCHA, Pro Senectute (personnes âgées) ou Pro Mente Sana (personnes souffrant de troubles ou d’un handicap psychiques). Toutes les organisations partenaires apportent une contribution spécifique à la plateforme en fournissant des informations importantes dans leurs domaines d’expertise, au moyen de contributions vidéo détaillées et de liens.

« L’Apea en bref » est une plateforme dynamique régulièrement mise à jour avec des informations actuelles. La Conférence en matière de protection des mineurs et des adultes est responsable de son exploitation.

(Source : communiqué de presse)

Voir la plateforme

La deuxième édition de la brochure sur les droits des personnes LGBT fait état de changements importants. Le point en trois questions à Camille Montavon, docteure en droit et co-responsable de la Law Clinic.

(REISO) La nouvelle version de la brochure « Les droits des personnes LGBT » [1] rappelle que, depuis 2020, le code pénal punit enfin les propos LGBphobes tenus en public. Rien n'était puni auparavant ?

camille montavon unige reiso 170Camille Montavo © UNIGE(Camille Montavon) Avant le 1er juillet 2020, les propos homophobes et biphobes formulés en termes généraux échappaient en effet à la répression pénale. Il était donc possible d’affirmer publiquement que les personnes homosexuelles sont déviantes, par exemple. S’ils visaient une personne déterminée, ces propos pouvaient être sanctionnés en tant qu’atteintes à l’honneur, mais pas spécifiquement comme propos discriminatoires en raison de l’orientation sexuelle. Avec la révision de l’article 261bis du code pénal, ils sont désormais réprimés en tant que tels, c’est-à-dire en tenant compte de cette composante discriminatoire. Avec cette modification de la loi, l’État envoie aussi un message à la société, en déclarant qu’il n’est pas légitime de discriminer des personnes en raison de leur orientation sexuelle.

Ce nouvel article ne protège cependant pas les personnes trans, pourquoi ?

Effectivement, le Parlement a renoncé à inclure l’identité de genre dans la norme, au motif que la notion était trop floue et incompatible avec les exigences de précision de la loi pénale. Ceci est discutable, car l’identité de genre a une assise en droit international et car l’application de l’art. 261bis ne dépend pas d’une définition universelle de cela. L’argument semble donc traduire davantage un manque de volonté politique qu’une difficulté juridique. D’autres pays ont d’ailleurs ajouté ce critère dans leur droit.

Y a-t-il d’autres améliorations juridiques à envisager dans les années à venir pour mieux protéger les membres de la communauté LGBT ?

Au-delà de l’extension de l’art. 261bis CP à l’incitation à la haine et la discrimination fondées sur l’identité de genre, il y a certaines évolutions qui peuvent être envisagées en matière de filiation. Le mariage pour toutes et tous a permis l’accès à procréation médicalement assistée pour les couples de femmes. Si l’enfant a été conçu selon une méthode autorisée en Suisse (une insémination avec don de sperme de tiers), le lien de filiation est automatiquement établi avec les deux mères. Mais si les épouses se rendent à l’étranger pour réaliser leur projet de parentalité, par exemple pour recourir à un don d’ovocyte de l’une à l’autre, seule celle qui donne naissance à l’enfant en Suisse est reconnue juridiquement comme sa mère. L’autre devra l’adopter, après un délai d’une année. Ce délai crée une insécurité juridique et est difficilement justifiable. Sa suppression fera certainement l’objet de débats au Parlement. Par ailleurs, les hommes mariés peuvent adopter, mais ne peuvent recourir à la gestation pour autrui, puisque cette méthode est interdite dans notre pays, comme le don d’ovules.

Les personnes de la communauté LGBT restent particulièrement exposées à différentes formes de discriminations et de violences.

On peut aussi imaginer que se pose la question de la reconnaissance d’un troisième genre à l’État civil. Enfin, l’opportunité d’interdire les thérapies de conversion au niveau fédéral sera vraisemblablement discutée prochainement au Parlement. Ce sont quelques exemples de ce qui peut encore être fait pour améliorer la situation juridique des personnes LGBT, encore particulièrement exposées à différentes formes de discriminations et violences.

(Propos recueillis par Yseult Théraulaz)

Consulter la brochure D. Carron et al. (dir.), « Les droits des personnes LGBT » (2e édition), Université de Genève, 2023, 175 pages

[1] La brochure est publiée par la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’Université de Genève.

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