Pour pallier les futurs départs à la retraite de médecins-pédiatres, le service de pédiatrie de l’Hôpital du Jura va étendre son activité ambulatoire sous forme d’une permanence, dès le mois d’août, à Delémont.
Le départ à la retraite de plusieurs pédiatres installés dans le canton du Jura, dans les trois années à venir, inquiète les médecins, mais aussi les parents, qui s'appliquent dès à présent à trouver une alternative de prise en charge pour leurs enfants. Pour faire face à cette situation préoccupante, l’Hôpital du Jura (H-JU) et le service de pédiatrie cherchent activement des solutions pour pallier, au moins en partie, ce manque de praticien·nes.
Bien que cette situation sorte du cadre strict de la mission hospitalière, le service de pédiatrie de l’Hôpital du Jura entend apporter un soutien à la population en étendant son activité ambulatoire sous forme d’une permanence de pédiatrie. Ainsi, dès le mois d’août, des pédiatres de l’hôpital offriront une permanence dans les locaux du nouveau cabinet de médecine générale « MEDIQO plus », à Delémont. Ces consultations sur rendez-vous permettront de compenser, au moins partiellement, la diminution de l’offre des cabinets privés. En fonction du succès de cette formule, l’H-JU pourrait développer les prestations de cette antenne pédiatrique en ville, notamment par l’adjonction de cabinets privés.
Face à l’augmentation substantielle de l’activité ambulatoire pédiatrique ces dernières années, le service de pédiatrie a déjà dû agrandir son service d’urgences et a travaillé au renouvellement de ses équipes pour contribuer à favoriser la relève.
Si la mission hospitalière ne donne pas pour tâche à l’H-JU de pallier les pénuries de médecine de premier recours, il vient malgré tout au secours des cabinets privés déjà surchargés pour favoriser la création de structures dans une volonté d’étoffer l’offre à disposition de la population jurassienne. MEDIQO à Saignelégier et « MEDIQO plus » à Delémont permettent d’apporter des signaux positifs et de combler, même modestement, le manque de médecins généralistes et de pédiatres.
Un podcast proposé par la RTS s’intéresse aux séquelles psychiques qui affectent celles et ceux qui œuvrent, à l'international, auprès de populations précarisées.
Être exposé·e à la souffrance d’autres personnes (voire subir soi-même un traumatisme), être privé·e de voir sa famille pendant de longues semaines, et travailler dans des conditions sécuritaires tendues font malheureusement souvent partie de la vie des travailleur·euses humanitaires, dont la santé mentale se trouve fragilisée par tous ces éléments. Un des épisodes du podcast Dingue de la RTS s’intéresse à ces fonctions si éprouvantes.
Séb*, un Genevois parti plusieurs fois en mission sur le terrain, livre son expérience. Il évoque un traumatisme qui l’a poursuivi pendant plus de dix-huit ans, après avoir été témoin forcé d’un viol. Il reconnaît n’être pas parvenu à surmonter cette épreuve qui lui a inculqué un fort sentiment de culpabilité, n’ayant pas pu empêcher les abus, ni porter secours aux jeunes victimes. Après ce traumatisme, ce père de famille a pris énormément de poids. Il s’est muré chez lui, en proie à des angoisses à répétition, jusqu’à ce qu’il parvienne à demander de l’aide auprès d’un spécialiste.
Pierre Bastin, psychiatre à Genève et ancien consultant à l’OMS et au CICR, explique que les travailleur·euses humanitaires « ont une santé mentale moins bonne ». Ces personnes sont particulièrement sujets aux dépressions, à l’anxiété, et au stress. Ils et elles peuvent plus facilement adopter des conduites à risque, abuser de substances ou développer un trouble du comportement alimentaire, comme ce fut le cas pour Séb. Leur prise en charge est cependant semblable à celle des non-humanitaires.
Pour les personnes travaillant sur le terrain, un stress post-traumatique existant peut être traité avec des thérapies adaptées, comme l’hypnose, l’EMDR (une technique qui s’appuie sur le mouvement des yeux) ou encore la thérapie de reconsolidation. Cette dernière approche, qui a été très efficace pour Séb, s’appuie sur le souvenir du traumatisme et vise à dissocier les symptômes physiques des réminiscences stressantes.
Cet épisode de Dingue explique en détail la renaissance de l’ancien travailleur humanitaire. Un épisode intéressant et qui redonne de l’espoir aux personnes confrontées à des troubles mentaux liés aux traumatismes et à leur entourage.
(Yseult Théraulaz)
Un podcast dédié à la santé mentale
Dingue est un podcast de la RTS dédié à la santé mentale. A travers ses entretiens avec des personnes atteintes de troubles mentaux et des spécialistes, le journaliste Adrien Zerbini fait entendre des récits de vies singulières et aide à mieux comprendre les vulnérabilités mentales. Dans les derniers épisodes publiés, le TDAH, la thérapie cognitivo-comportementale ou encore la rechute dépressive ont été abordées.
En 2023, Swisstransplant a enregistré une hausse de 22% de donneuses et de donneurs d’organes par rapport à 2022, une progression principalement liée aux innovations en matière de technique et de numérisation.
Ce sont ainsi 565 personnes qui ont reçu un don d’organe d’une personne décédée au cours de l’année écoulée, soit 111 personnes de plus qu’en 2022. Au total, 584 organes ont été transplantés chez 565 personnes (contre 469 personnes, en 2022) ; 19 d’entre elles ont bénéficié d’une transplantation combinée.
Essor des nouvelles technologies et du numérique
L’augmentation du taux de dons d’organes n’est pas encore due à l’adoption du principe de consentement présumé, puisque celui-ci n’entrera pas en vigueur avant 2026. Cette évolution est plutôt due à l’introduction d’un nouvel outil utilisé au sein des hôpitaux de prélèvement pour identifier des donneuses ou donneurs d’organes potentiels via le service médical de Swisstransplant.
En outre, depuis la fin de l’année 2022 en Suisse, certaines greffes du cœur sont réalisées après une perfusion cardiaque ex-vivo préalable. Cette technique complexe permet au cœur de fonctionner hors du corps pour prolonger le délai entre son prélèvement et sa transplantation. Il est donc désormais possible de transplanter des cœurs qui proviennent de donneurs se trouvant en état de mort cérébrale après un arrêt cardio-circulatoire : neuf cœurs de ce type ont été transplantés en 2023. Le développement du don après un arrêt cardio-circulatoire dans différents hôpitaux a également contribué à cette augmentation du nombre de dons d’organes.
Élaborée avec le soutien de plus de 300 professionnels et seniors depuis trois ans, la politique cantonale de la vieillesse Vieillir2030 se déploiera ces prochaines années pour faire face aux enjeux démographiques.
Durant les trois dernières années, dans le cadre d’une large démarche participative, plus de 300 professionnel·les des domaines de la santé et du social, des expert·es académiques, des représentant·es des communes, ainsi que des seniors ont participé à la conception de Vieillir2030, au choix des projets pilotes et à la définition des organes de gouvernance. Cette implication active témoigne du grand intérêt et de la motivation qui existent aujourd’hui pour construire ensemble l’avenir et favoriser le bien vieillir dans notre société.
La nouvelle politique vieillesse, Vieillir2030, vise à créer un cadre d’orientation pour agir favorablement sur la qualité de vie des seniors et répondre à leurs besoins actuels et futurs, selon le Canton. L’un des objectifs de cette politique est notamment de mieux coordonner les nombreuses prestations de santé, d’accompagnement social et de soutien financier existantes, de les adapter si nécessaire, d’initier de nouveaux projets tout en assurant une forte synergie avec l’offre actuelle. Il s’agit enfin d’améliorer la collaboration entre les différents acteurs et développer des réponses concertées entre le monde social et sanitaire.
Six axes, septante mesures et quarante projets pilotes
Cette nouvelle politique de la vieillesse se base sur six axes stratégiques :
Renforcer l’accès aux prestations sociosanitaires des seniors et de leurs proches
Améliorer l’accompagnement des seniors lors des transitions dans leur parcours de vie, telles que la retraite ou la fin de vie
Valoriser la participation des seniors à la vie en société et préserver ou créer des liens sociaux
Favoriser l’autonomie et la dignité dans le vieillissement
Proposer des environnements de vie et des habitats diversifiés
Assurer la gouvernance et garantir la qualité, l’économicité et la sécurité des prestations
Les objectifs de ces six axes se concrétiseront à travers plus de septante mesures et environ 40 projets pilotes cantonaux et régionaux. Grâce aux mesures, certaines prestations sociales et de la santé seront adaptées ou améliorées dès cette année. Les projets testent eux des idées novatrices. Après une durée maximale de trois ans, ils feront l’objet d’une évaluation dans le but d’identifier les plus efficaces.
Conseil consultatif des seniors
Le principe de la participation active s’applique aussi à la gouvernance de Vieillir2030. Celle-ci se compose de plusieurs organes réunissant les principaux acteurs privés et publics actifs dans le domaine de la vieillesse, des professionnel·les ainsi que des représentants des communes. Un Conseil consultatif des seniors sera également instauré. Ce dernier réunira une vingtaine de seniors plusieurs fois par année, appelé·es à se prononcer sur des mesures cantonales, participer à des groupes de travail thématiques, accompagner des projets de recherche, contribuer à l’organisation de conférences et décerner un prix destiné à récompenser une initiative innovante.
Toute personne âgée de 65 ans et plus habitant le canton de Vaud désireuse de s’engager dans ce cénacle est invitée à présenter sa candidature jusqu’au 15 avril 2024.
Le documentaire estonien Smoke Sauna Sisterhood lève le voile sur la force de guérison que représentent les cercles de paroles entre femmes. A voir au cinéma et en streaming.
« Personne ne peut me retirer mon âme ». Au cœur de la forêt estonienne, nue dans un sauna chauffé au feu de bois, une femme narre l’épreuve du cancer qui a eu raison de son utérus, d’une partie de son sein également. Dans cette atmosphère sombre, surchauffée, d’autres femmes l’entourent, recueillent en silence ses larmes qui se mêlent aux perles de sueur, s’unissent autour de ses rires, lui caressant simplement le bras, la jambe. Des gestes de soutien qui valent mille mots et témoignent de la sororité qui règne dans ce lieu traditionnel de purification. Joie, peur, mort, liens familiaux, sexualité, amour… Telles des pulsions de vie — ressenties profondément dans les chants rythmés ouvrant le film —, les émotions et expériences de chacune touchent le cœur des autres, comme elles viennent résonner avec celui des spectatrices et spectateurs assis dans la salle de cinéma.
Smoke Sauna Sisterhood est le premier long métrage de la réalisatrice Anna Hints, qui a remporté le prix de la mise en scène au Sundance Film Festival 2023. Durant sept ans, elle a régulièrement plongé sa caméra dans l’un des 3'000 saunas à fumée que compte l’Estonie, où cette tradition séculaire est inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Fervente utilisatrice elle-même, participante de cercles de femmes, musicienne, elle livre là un film très personnel, donne une voix à celles que l’on n’entend jamais. À l’affiche de la saison de Ciné-Doc en ce mois de janvier en Suisse romande, cette réalisation intimiste a été nommée Meilleur film documentaire au Prix du cinéma européen 2023 et remporté le Rabinowitz & Joanne Grant Award for Social Justice au Hamptons International Film Festival (USA), entre autres.
Confidences au rythme de la nature
Alternant entre les gros plans des corps nus et suants à l’intérieur du sauna à fumée et les plans larges de la forêt et du lac jouxtant la cabane de bois, le film présente un esthétisme poétique rare dans un documentaire. On y voit le détail du corps des femmes, sans pudeur et sans exhibitionnisme, sans retouches non plus. Des femmes authentiques, non représentatives des injonctions sociétales pesant sur le corps féminin, qui confient notamment le poids des attentes à « être belle » posé sur leurs épaules par leur mère, leur grand-mère ou leur père. On y perçoit aussi la force que peut ressentir l'humain en communion avec la nature, qu'Anna Hints se plaît à magnifier dans ses prises de vue.
Comme ces « sœurs » assises les unes à côté des autres dans la plus grande simplicité, la spectatrice, le spectateur, recueille leurs histoires, parfois joyeuses mais surtout dramatiques. Elles parlent, mais elles chantent aussi, tapent, dansent, se lavent, se fouettent aux branches de bouleau. Attentives les unes aux autres, elles ouvrent leur cœur dans un espace sécure, protégé des hommes et de leur violence.
Au delà d'une soixantaine de minutes toutefois, le film finit par perdre en intensité pour laisser poindre un sentiment de longueur, pesant par instant. La puissance des confidences partagées par ces femmes et la beauté des paysages ne suffit pas à combler la lenteur et la répétition excessive de certains plans, comme le mouillage des cheveux reproduit à plusieurs reprises, ou la fumée sortant de la cabane en bois.
Si la coupe de certains de ces plans aurait sans doute permis au film de gagner en rythme pour le rendre encore plus poignant, il demeure que Smoke Sauna Sisterhood est un documentaire à montrer aux femmes, pour leur faire toucher du doigt la force de la sororité, la puissance de la parole partagée. Aux filles, pour les libérer des injonctions sociétales des canons de beauté et les encourager à accepter les corps féminins dans leur vraie nature. Et aux hommes, pour que ceux dont le mansplaining est le sport favori — relevons que malgré la thématique du film et un public très essentiellement féminin dans les salles de cinéma, certains hommes présents n’ont pu s’empêcher d’intervenir longuement dans les échanges suivant la projection, comme mardi soir (16 janvier) à Vevey — comprennent enfin que la parole des femmes a une valeur. Forte, authentique, puissante, et décuplée lorsque partagée dans la sororité.
Voir le film
*Echallens, Cinéma, jeudi 18 janvier, 20 h Genève, cinémas du Grütli, 18 janv. (17 h 15), 19 janv. (16 h 15) Bienne, Filmpodium, 18 janv. (19 h), 20 et 26 janv. (20 h 30), 29 janvier (18 h) La Chaux-de-Fonds, du 18 au 23 janvier (18 h 15 ou 20 h selon date) *Payerne, Les Apollo, vendredi 19 janvier, 18 h 15 Pully, CityClub, 19 janv. (19 h) et 21 janv. (20 h 30) *Porrentruy, Cinémajoie, dimanche 21 janvier, 10 h 30 *Le Noirmont, Cinélucarne, dimanche 21 janvier, 17 h *Martigny, cinéma Casino, mardi 23 janvier, 18 h *Orbe, cinéma Urba, jeudi 25 janvier, 19 h 30 *Château-d’Oex, CinEden, dimanche 28 janvier, 10 h 30 *Ces séances sont suivies d’une discussion
Smoke Sauna Sisterhood est également disponible à la location sur les plateformes de streaming.
Percevoir les désaccords comme une opportunité de changement, c’est ce que propose le Centre pour l’action non-violente dans un atelier sur la résolution non-violente des conflits, le 18 mai à Lausanne. Inscriptions en ligne.
Par Marie-Thérèse Hofer, Beatrice Knecht Krüger et Natascha Marty
Le passage vers la vie d'adulte s’avère exigeant pour les jeunes qui grandissent en institution ou en famille d'accueil. Pour leur offrir l’égalité des chances et des droits avec leurs pair·es, des adaptations structurelles sont nécessaires.