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«Mais vous allez le regretter un jour si vous ne faites pas d’enfant !» Combien de femmes sans enfant n’ont-elles pas entendu cette remarque! Beaucoup plus rares en revanche, les femmes qui osent avouer qu’elles regrettent d’être mère.
Elles aiment leurs enfants, mais elles ont aussi besoin de s’exprimer par elles-mêmes, de s’épanouir, de réussir. L’idée même que l’on puisse concevoir du regret d’être mère peut être troublante. Orna Donath a interrogé de nombreuses femmes et propose l’idée suivante : nous devons nous questionner sur la façon dont la société pousse les femmes vers la maternité et pourquoi celles qui ne sont pas prêtes à suivre ce chemin sont encore considérées comme pouvant être une menace.
«Une enquête qui défie les tabous de la société, car tout remords est toléré, sauf celui d’avoir des enfants dans le monde.» Vanity Fair
«Grâce à ses recherches et à son livre, Orna Donath a rendu visible quelque chose qui, jusqu’à aujourd’hui, était limité aux confessions entre amis ou sur le divan des psychothérapeutes.» Der Spiegel
Orna Donath est docteur en sociologie, elle enseigne à l’Université Ben Gourion du Néguev en Israël où elle mène des recherches sur les attentes sociales auxquelles les femmes sont confrontées. Le regret d’être mère est son premier livre et a déjà rencontré un écho international.
Editions Odile Jacob, 2019, 240 pages.
De « abandon » à « zoom », 580 définitions pour découvrir et comprendre les droits de l’enfant, le droit à la protection et au respect, les libertés et les devoirs. Presque tous les domaines sont abordés : l’éducation, la famille, la santé, la protection des données personnelles, la salubrité de l’environnement, les migrations, le développement durable, l’égalité, la non-discrimination, la justice et la paix.
Un livre complet qui ne se limite pas aux droits de l’enfant mais propose des contextes de réflexion à leur propos. Par exemple concernant le paragraphe « Abus sexuels », l’auteure explique les différentes formes d’abus et ce que la loi et les Etats sont censés mettre en place pour éviter ces dérives. Concernant l’esclavage, elle revient sur l’historique de l’esclavage, parle de son abolition mais aussi des nouvelles formes qu’il a pris aujourd’hui, ce que l’on appelle l’esclavage moderne.
En 2019, c’est le 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).
Source: La joie de lire
Ouvrage publié en collaboration avec l’Association pour le dictionnaire des droits de l’enfant.
« Il y a dix ans, on me demandait comment trouver du travail. Il y a cinq ans, du logement. Aujourd’hui, de quoi manger. Et demain ? » Les travailleurs sociaux se sentent désormais démunis devant l’ampleur des demandes qu’ils rencontrent et le peu de moyens dont ils disposent. L’argent, mais aussi le temps, manquent.
En face, ceux que l’on appelle « les usagers » ont peur de finir comme Daniel Blake dans le film de Ken Loach, broyés par un système et une administration qu’ils ne parviennent plus à satisfaire.
Que faire, dans ces conditions, de la relation d’aide ? L’originalité des réponses qu’apporte cet ouvrage réside dans la démarche adoptée : prendre pour point de départ la perspective de l’usager, associer les professionnels à l’analyse, (faire) entendre la voix des personnes qui fréquentent les services sociaux associatifs pour mieux comprendre leurs réalités et nourrir la pratique des travailleurs sociaux.
C’est un serious game. Il s’appelle Bužanglo et vise à démonter les clichés à l’égard des Rroms. Il est destiné aux jeunes entre 12 et 15 ans et à toute personne intéressée.
Le serious game « Bužanglo, Démonte tes clichés ! » est inspiré de la vie de personnes réelles. Il permet de vivre l’histoire de plusieurs personnages, de suivre leurs parcours et d’adopter leur point de vue afin de mieux percevoir la grande diversité des situations des Rroms et de récolter des «cartes connaissances» pour nourrir le débat.
À la fin d'une partie de Bužanglo (prononcez Boudjanglo), les «cartes connaissances» trouvées durant l’exploration sont utilisées pour répondre à des questions (« vrai/faux ») sur l’histoire, l’économie, la géographie, la sociologie, le droit ou la citoyenneté.
Une partie dure environ 20 à 25 minutes. Elle dure environ 45 minutes avec la phase débat pour distinguer « le vrai du faux ». Elle peut se jouer sur ordinateur, tablette ou smartphone. Aucune connaissance préalable des jeux vidéo n'est nécessaire. Bužanglo est gratuit, ne comporte aucune publicité, aucun achat intégré et aucune image violente.
Destiné aux élèves de 8e à 11e Harmos, le jeu a été testé et évalué dans différentes classes vaudoises ainsi que par des enseignant·e·s de différentes disciplines (citoyenneté, économie, histoire, géographie). Une fiche pédagogique est disponible avec des pistes en lien avec le plan d'études romand (PER) pour aider les enseignant·e·s à intégrer ce jeu dans un cours.
Le jeu a été créé en partenariat par
Sa réalisation a été soutenue par Innosuisse, l’agence suisse pour l’encouragement de l’innovation, par la Rroma Foundation et par Digital Kingdom.
Les troubles bipolaires ne sont efficacement soignés que depuis la seconde moitié du XXe siècle alors que les relations entre la créativité, la mélancolie et les périodes d’hypomanie sont connues dès l’Antiquité. Alors que le premier tome de ce grand ouvrage consacré aux relations entre l’art et la santé mentale décrivait la vie tragique de 150 écrivains de premier plan - comme Andersen, Artaud, Balzac, Baudelaire, les sœurs Brontë, Byron, Carroll, Coleridge, Conrad, Cowper, Dickens, Dickinson, Essenine, Faulkner, Feydeau, Fitzgerald, Goethe, Gogol, Gorki, Hemingway, Hesse, Hölderlin, Hugo, Ibsen, les frères James, Lenau, Lermontov, Lowry, Maïakovski, Melville, Musset, Nerval, Pasternak, Pavese, Poe, Pouchkine, les Shelley, Stevenson, Strindberg, Tolstoï, Tourguenev, Twain, Woolf et Zola - le second analyse en détail la vie et l’œuvre de quatre compositeurs parmi les plus célèbres.
«Comment la bipolarité et ses troubles se sont-ils manifestés dans la vie et l’œuvre de ces quatre grands compositeurs ? Combinant immersion dans leur quotidien et étude approfondie de leur art, François Buhler compose un nouvel essai biobliographique à la hauteur du premier, aussi accessible qu’intelligent, aussi éclairant que passionnant.» Claudio Leubacher
«Voici le livre fondamental que l’on attendait, le livre nouveau qui procède enfin à l’inverse de la quasi-totalité des ouvrages parus sur le trouble bipolaire depuis plusieurs décennies. Au lieu d’être écrit par un psychiatre et de se servir des grandes personnalités du monde musical comme de simples exemples pour le bénéfice presque exclusif de l’étude et de la connaissance de la maladie, il est rédigé par un musicologue et se fonde sur les dernières avancées de la psychiatrie pour faire progresser la connaissance des compositeurs et leur œuvre. Ce livre mérite de trouver place dans la bibliothèque de toute personne intéressée par la psychologie et la musique.» France Loïse Rehbur
Ancien virtuose de la clarinette et professeur de conservatoire dans sept disciplines différentes, François Buhler est aussi écrivain, critique littéraire, traducteur, auteur de nombreuses publications spécialisées en musicologie, correcteur, relecteur, rewriter, graphologue et conférencier international. Il est l’actuel directeur de la collection Musicologie aux éditions Connaissances et Savoirs où il a publié Aleko, l’opéra tzigane de Rachmaninov.
Les coûts de l’assistance et des soins à la charge des particuliers à la retraite pèsent particulièrement lourd sur le budget des classes moyennes. Suivant le lieu de domicile, les différences annuelles sont énormes: jusqu’à 40'000 francs en EMS et 33’000 francs à domicile.
Le fédéralisme génère de très grandes différences. À situation économique et à besoins en soutien parfaitement identiques, le montant du revenu librement disponible des ménages de retraité-e-s varie en fonction du lieu de domicile. Les différences entre les revenus librement disponibles ont tendance à augmenter au fur et à mesure que le revenu et la fortune augmentent. Elles peuvent atteindre jusqu’à 40’000 francs par année pour les personnes vivant en EMS, et jusqu’à 33’000 francs par année pour les retraité-e-s qui vivent à leur domicile.
Les frais d’assistance et de soins à la charge des particuliers pèsent particulièrement lourd pour les classes moyennes. Les ménages dont le revenu des rentes est bas et qui possèdent peu de fortune peuvent demander à percevoir des prestations complémentaires, qui couvrent la majeure partie des frais d’assistance et de soins ou des frais d’EMS. En revanche, les ménages des classes moyennes doivent payer de leur poche des frais d’assistance et de soins nettement plus élevés, et le revenu de leur rente ne suffit pas à couvrir les frais courants d’un EMS. Ces personnes vont donc piocher dans leur fortune jusqu’à pouvoir prétendre à des transferts sociaux.
Pour nombre de retraité-e-s, les frais d’assistance représentent une charge financière importante. Les dépenses d’assistance sont un poste important dans le budget des ménages étudiés. Elles pèsent beaucoup plus lourd que les frais de soins, car dans toute la Suisse, ces derniers sont pris en charge par les caisses-maladie, tandis que les frais d’assistance restent largement à la charge des ménages de retraité-e-s.
Au début du processus de fragilisation, les retraité-e-s paient beaucoup de frais de leur poche. Au début du processus de fragilisation, les personnes âgées ont surtout besoin d’assistance dans la vie quotidienne, mais de peu de soins. Durant cette phase, il faut qu’elles soient en mesure de payer l’assis- tance nécessaire elles-mêmes ou de compter sur un bon réseau familial ou de voisinage.
En Suisse, le système de sécurité sociale pour les personnes âgées est (trop) complexe. Les retraité-e-s tributaires d’assistance et de soins doivent impérativement savoir se repérer dans un système de protection sociale complexe ou connaître des personnes qui puissent les guider. Pour les personnes âgées, cette complexité peut être un obstacle et les empêcher de faire valoir leurs droits. La conséquence en est que toutes les possibilités disponibles ne sont pas utilisées et que les inégalités deviennent encore plus grandes.
Signalons que ce modèle ne fait pas apparaître les nombreuses heures de soins apportées en plus par les membres de la famille, ami-e-s, voisin-e-s et volontaires dans l’assistance et les soins prodigués aux personnes âgées. Sans cet engagement bénévole, le système social suisse, en particulier dans le secteur ambulatoire, ne pourrait pas fonctionner.
Source : advocacy ag, Bâle/Zurich
La synthèse en format pdf
L’enquête a été menée de mars à décembre 2018 auprès des trois acteurs principaux en lien avec cette thématique : les assistants sociaux, assistantes sociales, conseillers et conseillères en insertion professionnelle, les personnes 50+ bénéficiant de l’aide sociale et les employeurs du marché primaire genevois membres de la Fédération des entreprises romandes et de l’Economie sociale et solidaire.
L’analyse, réalisée au printemps 2019, a mis en évidence les différentes perceptions et pratiques des acteurs questionnés.
Pour améliorer l’insertion professionnelle des 50+, l’étude suggère de développer l’interface entre tous ces acteurs. Elle insiste aussi sur la nécessité, pour la société dans son ensemble, de changer l’image négative des seniors en faisant connaître et reconnaître leurs compétences, en valorisant leur vécu professionnel et personnel.
Synthèse de l’étude en format pdf, 21 pages
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Né à Boston, Richard Cabot œuvra en laboratoire, devint professeur de médecine à Harvard, puis d’éthique sociale à la fin de sa carrière. L’auteur Bernard Hoerni, professeur émérite d’oncologie de Bordeaux, qui a beaucoup écrit dans les domaines de la déontologie médicale et de l’histoire de la médecine, s’est intéressé de longue date à la vie de Cabot, considérant que sa vie et son œuvre étaient injustement peu ou mal connues. De manière surprenante, on ne trouve effectivement pas de véritable biographie à son sujet en langue anglaise.
Une vision de santé communautaire
Au Massachussetts General Hospital, Cabot transforme la manière dont le département de policlinique était organisé. Selon sa vision, les conditions économiques, sociales, familiales et psychologiques sous-tendent beaucoup des affections dont souffrent les patients. Ils vivent souvent dans des logements surpeuplés et insalubres et dans des situations de migration récente. Il évoque bien sûr la tuberculose, mais se demande aussi, par exemple, où trouver une aide utile pour une fille ayant un enfant sans mari. Sur cette question, avec une vision éminemment moderne, le médecin est réservé quant à une prise en charge en institution.
Une formulation m’apparaît à la fois interpellante et juste : « Il faut reconstituer l’historique des désordres, leurs circonstances. Malgré ce qu’expose souvent le patient, les troubles actuels sont rarement accidentels. » Cette citation me rappelle (J.M.) la formule que je débattais avec les étudiants, « L’accident n’est pas accidentel », il survient par la conjonction de divers facteurs de risque.
Le travail social à l’hôpital
Cabot met en place un système où des assistantes sociales œuvraient en complémentarité avec les médecins et il montre que le travail social améliorait les résultats du traitement en apportant une perspective critique. En 1905, il crée les premières positions d’assistantes sociales professionnelles, collaborant durant quatre décennies avec Ida Maud Cannon, sœur du physiologiste Walter Cannon. Et comme l’hôpital refusait de payer ces dernières, il le faisait de sa poche.
Des « art classes » en psychiatrie sont parmi les développements novateurs qu’on lui doit. ll soutint également la création de l’école d’infirmières laïques de Bordeaux.
Un contemporain de l’Académie de médecine, Maurice de Fleury, a dit de lui : « Partout où fonctionne l’organisation qu’inventa le Dr Cabot, l’hôpital subit une transformation. Il y a une atmosphère de confiance. Les plus déshérités d’entre les hommes se sentent là compris, discrètement aimés et protégés. Au traitement du médecin, une femme active et délicate apporte une part d’ineffable. »
Pratique et éthique médicales
Sur la participation du patient. « Il y a des siècles, écrit Cabot, que les médecins caressent l’idéal d’aller au fond des maux de leur patient, de sonder aussi loin que possible les causes de la maladie. Mais leurs formation et caractère professionnels les incitaient à se concentrer sur les manifestations physiques de la maladie et à négliger l’intelligence et la volonté du patient, ainsi que ses réactions aux rapports avec diverses dimensions de son milieu […] Cet oubli caractérise particulièrement la pratique à l’hôpital, car on n’y voit le malade qu’arraché à son entourage naturel. » Ecrit il y a un siècle, difficile de faire plus pertinent, aujourd’hui encore.
Sur l’écoute. « Il faut aussi une intensité de sympathie, un don de soi durant le temps que nous passons avec une personne. Les gens que j’aide le plus souvent sont ceux pour lesquels je ne fais rien. Ils me racontent leur histoire et voient alors eux-mêmes la solution. » « Dans sa relation avec le malade, le médecin n’agit pas par amour, il n’a pas à avoir pitié, ni à donner avec condescendance. Il a à partager, à restituer ce qu’il a reçu. »
Le mensonge et les erreurs
Très en avance sur son temps, à une époque où l’information aux malades reste dominée par le mensonge « médical » ou « thérapeutique », Cabot défend le droit du patient à une information complète et exacte. Allant jusqu’à dire qu’il faut faire confiance aux malades qui sont capables d’entendre des nouvelles désagréables et que le médecin a l’obligation de donner le diagnostic. « Je n’ai jamais vu un malade s’aggraver en apprenant la nature de sa maladie. »
Précisions encore qu’il s’implique pour convaincre qu’on peut s’instruire à partir de ses erreurs, même si beaucoup de ses confrères vivent mal qu’il mette en évidence ces erreurs médicales. Il crée aussi les conférences anatomo-cliniques et est un pionnier de la formation professionnelle continue.
Pour terminer, notons que Cabot affirme des conceptions écologiques avant l’heure, relevant que l’homme emprunte beaucoup à la nature qui l’entoure, mais qu’il en fait partie et doit respecter un équilibre entre ce qu’il reçoit et ce qu’il donne.
Bien écrite, agréable à lire, vivante, cette biographie suit de manière détaillée les itinéraires d’un pionnier de la prise en compte des conditions sociales dans la pratique médicale. Elle fourmille d’informations précises, médicales, sociales, historiques sur la vie de Richard Cabot, son milieu, les Etats-Unis (mais aussi la France) à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. C’est une contribution fort bienvenue.
Ce numéro s’intéresse à la construction des corps au travail, disciplinés par les systèmes de genre et de classe. Quatre articles du Grand angle examinent cette modélisation des corps dans des métiers de production et de service, au plus près de ce que vivent les serveuses d’une grande chaîne de restauration populaire (Marie Mathieu), les grooms et les concierges d’un hôtel de luxe (Amélie Beaumont), des bouchers (Isabelle Zinn) et des apprenti·e·s se formant respectivement dans les métiers de l’automobile et de la coiffure (Sophie Denave et Fanny Renard).
Les auteures analysent les transformations corporelles auxquelles conduisent les prescriptions des entreprises et l’exercice d’un travail souvent pénible, ainsi que les stratégies des employé·e·s pour s’en accommoder ou y résister. L’ensemble du dossier rend compte des différents modèles du féminin et du masculin qui sont mobilisés pour définir le physique de l’emploi qu’elles et ils se doivent d’acquérir.
L’échantillon de 1500 personnes. Menée dans le cadre du Pôle de recherche national LIVES à l’Université de Genève, en collaboration avec l’Université de Lausanne, l’étude se base sur les trajectoires administratives sur 48 mois d’un total de trois groupes de 500 personnes ayant déposé une demande en 2000, 2004 et 2008 auprès de l’Office de l'assurance-invalidité du canton de Vaud.
L’octroi de la rente. Ainsi, quatre ans après avoir déposé une demande, 49% des assuré·e·s de la cohorte de 2000 étaient au bénéficie d’une rentre contre 28% dans la cohorte de 2008. Cette diminution s’explique en bonne partie par l’augmentation des refus de prestation. Alors que quatre ans après le dépôt de leur demande, 19% des assuré·e·s de la cohorte de 2000 avaient quitté l’AI suite à un refus de prestation, ils étaient 28% dans la cohorte de 2008 à connaître la même situation.
Les tranches d’âge. La part des personnes de 18-35 ans bénéficiant de rentes (entières et partielles) est restée la même pour les deux cohortes (soit 33%, 4 ans après le dépôt de leur demande). Cependant, pour les tranches d’âge de 35 à 49 ans ainsi que celle de 50 à 65 ans, l’impact a été très concret et se traduit par une augmentation marquée des refus de prestations (+79% parmi les 35-49 ans, et +54% parmi les 50-65). Contrairement à la situation des jeunes, l’accès aux rentes des classes d’âge supérieures a été nettement réduit, sans que leur accès à la réadaptation professionnelle n’ait progressé de manière significative.
La santé psychique. La part des rentes octroyées pour des raisons psychiques continue d’augmenter, celles-ci concernent près d’un·e rentier·ère sur deux. Le renforcement des mesures de réadaptation professionnelle entrepris par les récentes réformes n’a que peu d’effet.
Les non-recours. Le manque de connaissance à l’égard de l’AI et le stigmate qui lui est associé, renforcé par les mesures de lutte contre les «abus» ont un effet désincitatif qui tend à accroître le risque du non-recours.
L’histoire du «Petit Prince» d’Antoine de Saint-Exupéry est un plaidoyer à l’amitié et à l’humanité. La Fédération suisse des sourds (FSS) a rendu ce livre accessible en langue des signes.
Cette histoire fascine des générations d’enfants et d’adultes depuis des décennies. Elle compte parmi les dix ouvrages les plus vendus dans le monde. Un petit livre avec un grand impact, hier comme aujourd’hui : «On ne voit bien qu'avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.» «Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. Mais peu d’entre elles s’en souviennent.»
Afin que cette belle histoire touche également les personnes sourdes, une vidéo en propose un résumé en langue des signes. La vidéo permet aussi de sensibiliser les parents ou les enseignants à la manière de raconter des histoires aux enfants sourds. L’activation des sous-titres la rend accessible aux personnes qui ne connaissent pas la langue des signes.
Cette traduction s’inscrit dans la campagne nationale de la FSS pour sensibiliser les personnes entendantes à l’effort qu’il reste à fournir pour garantir aux personnes sourdes un accès inclusif dans les domaines les plus divers de la société.
Accéder à la vidéo, 7 minutes 39
La Commission fédérale pour les questions liées à l’addiction (CFLA) a analysé l’applicabilité de la Loi sur les stupéfiants. Conclusion: il faut profondément la remanier. Elle a élaboré trois scénarios à choix.
Dans leur rapport de 38 pages, les experts de la Commission recommandent de remanier complètement la LStup afin de supprimer les incohérences et les contradictions qu’elle contient.
Scénario 1 – Révision concernant le cannabis. Le cannabis est supprimé de la liste des substances illégales. L’usage du cannabis, plus particulièrement la production, la transformation, la distribution, le commerce, la vente et la consommation, est réglé dans le cadre des lois en vigueur (loi sur les denrées alimentaires, loi sur les produits thérapeutiques, droit de la protection de l’enfant et de l’adulte, loi sur la circulation routière, etc.).
Scénario 2 – Révision totale. La LStup est entièrement révisée. La primauté de la réduction des risques remplace celle de l’abstinence. Les principes de l’interdiction disparaissent. La loi révisée est axée sur les habitudes de consommation, la dignité humaine, la proportionnalité, l’autonomie et la protection de la santé. Les incohérences par rapport aux principes étatiques appliqués en Suisse ou par rapport à d’autres lois sont évitées.
Scénario 3 – Abrogation. La LStup sous sa forme actuelle est abrogée. L’usage de substances psychoactives ainsi que la gestion des comportements susceptibles d’entraîner une dépendance sont réglés dans le cadre d’autres lois déjà existantes (voir scénario 1). En parallèle, l’introduction d’une loi-cadre modernisée et simplifiée sur la base des propositions figurant dans le rapport est examinée, ainsi que la création de modèles afin de réduire les formes de consommation préjudiciables à la santé grâce à des mesures de réglementation appropriées.
Le rapport, 38 pages en format pdf
Cet ouvrage revient sur l’histoire de la mise en place des mesures constitutionnelles et légales pour garantir l’égalité des sexes en Suisse.
En s’intéressant aux mouvements féministes suisses de ces quarante dernières années, Sarah Kiani questionne les rapports entre militantisme institutionnel et non institutionnel. Elle interroge également l’évolution du mouvement des femmes, porteur d’une pluralité de visions quant au sens à donner à l’égalité des sexes, ainsi que les conceptions étatiques sur la question de l’égalité.
Explorant une période peu abordée, les années dites de «démobilisation» entre 1980 et 1990, ce livre comble une lacune de l’histoire du mouvement des femmes en Suisse. Il permet de mieux comprendre comment les lois actuelles pour l’égalité ont été pensées et ce que ces conceptualisations révèlent de l’évolution des rapports de genre en Suisse.
La campagne de promotion de la santé psychique menée par les cantons latins et la Coraasp, sur mandat de Promotion santé suisse, cible cette année les jeunes de 13 à 18 ans.
Par Stéphanie Romanens-Pythoud, Coraasp
A travers des histoires illustrées et des vidéos de témoignages diffusées sur les réseaux sociaux, cette campagne encourage les jeunes à parler et à demander de l’aide dès qu’ils ou elles en ressentent le besoin. Elle vise aussi à leur montrer qu’ils ou elles ne sont pas seul·e·s à vivre cette transition et que des ressources sont disponibles pour les soutenir.
Parler de ce qui nous anime n’est pas toujours facile, surtout lorsqu’on est un·e jeune en plein développement identitaire, traversé·e par des questions qu’on pense être seul·e à se poser, par des difficultés qu’on croit être seul·e à devoir surmonter, par des émotions qu’on estime être seul·e à ressentir.
Oser parler de ce qui nous traverse est pourtant une des clés principales pour entretenir sa santé mentale. Les cantons latins et la Coraasp ont dès lors choisi ce message phare pour la phase plus spécifiquement adressée aux jeunes de 13 à 18 ans de la campagne de promotion de la santé psychique qu’ils mènent sur mandat de Promotion Santé Suisse.
Pour rappel, ce projet a été lancé le 10 octobre 2018 dans l’optique de mieux outiller la population pour faire face aux difficultés que toute personne peut rencontrer au cours de sa vie. L’objectif est de faire prendre conscience aux gens que la santé mentale nous concerne toutes et tous et que chacun·e peut en prendre soin au même titre que de sa santé physique. La campagne se déroule sur quatre ans et suit les grandes étapes de la vie. Après une première phase qui s’est adressée à l’ensemble de la population avec des messages clés jalonnant toute la campagne et portés par un visuel ludique, elle cible depuis mai dernier plus spécifiquement les jeunes. Puis elle ciblera les adultes en âge de vie active en 2020 avant de s’adresser aux seniors en 2021.
Pour cette étape destinée aux 13-18 ans, il a été choisi de communiquer essentiellement sur les réseaux sociaux. Chaque mois depuis mai, un thème différent est décliné à travers des petites histoires illustrées par la jeune dessinatrice Nidonite et une vidéo de témoignage. Les thématiques traitées sont vastes et vont des difficultés d’apprentissage aux relations amicales et familiales, en passant par les questions d’identité sexuelle et de genre, d’estime de soi, la gestion du stress et de la pression que les jeunes peuvent subir. Les sujets ont été identifiés en fonction des résultats d’un questionnaire envoyé à environ 70 jeunes leur demandant quelles étaient leurs préoccupations principales, mais aussi sur la base de l’analyse des questions récurrentes posées sur le site et le forum de Ciao.ch et de l’avis du groupe d’expert·e·s qui accompagne tout le projet.
Pour donner corps à ces thèmes, au début de chaque mois, une histoire en 9 dessins est publiée sur les réseaux sociaux. Elle développe le sujet du mois et propose des conseils et des ressources pour aider les jeunes à mieux gérer les éventuelles difficultés qu’ils·elles peuvent rencontrer en lien avec la thématique. Les deux semaines suivantes, ce sont deux histoires très courtes (un à quatre dessins) et à caractère humoristique qui sont proposées, dans l’idée de dédramatiser la problématique et de montrer aux jeunes qu’ils et elles ne sont pas seul·e·s à vivre ou ressentir ce qu’ils ou elles traversent. Le mois se termine par une capsule vidéo d’une minute proposant le témoignage d’un·e jeune concerné·e par le sujet et expliquant comment il ou elle a géré ses difficultés et quelles ressources il ou elle a activé pour le faire.
Le tout est développé dans les trois langues et diffusé sur Instagram, Snapchat, Youtube et Facebook avec un appel à se rendre sur le site de Ciao.ch, partenaire de Santépsy.ch pour cette phase du projet. Les jeunes peuvent y retrouver les éléments de la campagne à côté de ressources complémentaires. Ils ou elles peuvent aussi avoir des échanges sur le forum de ce site, poser des questions sur la thématique abordée ou sur tout autre sujet. Ce partenariat avec Ciao.ch est un élément essentiel de la campagne, car il permet de soutenir et mettre en lumière des ressources existantes. Il permet aussi de s’appuyer sur une plateforme déjà largement utilisée par les jeunes, avec une équipe de répondant·e·s aguerri·e·s et, ainsi, de renforcer et pérenniser la campagne à travers les prestations de Ciao.ch.
Ces communications sur les réseaux sociaux sont complétées par des actions cantonales visant à aller à la rencontre des jeunes. Au Tessin par exemple, un jeu de cartes des émotions reprenant les visuels de la campagne a été développé et est utilisé dans diverses manifestations et lors de formations jeunesse et sport. En Suisse romande, une présence est organisée dans plusieurs salons des métiers ainsi qu’au Salon Planète Santé de Martigny, du 14 au 17 novembre. L’idée est d’avoir un échange direct avec les jeunes et/ou leurs parents en vue de renforcer les actions de sensibilisation et d’information de la campagne sur les réseaux sociaux.
En parallèle, la campagne s’adresse également aux adultes et personnes de confiance vers lesquelles les jeunes sont susceptibles de se tourner, afin de les sensibiliser à l’importance de les écouter, de recevoir leurs préoccupations et leurs questions, d’être attentifs aux changements de comportements chez les jeunes. A cet effet, une conférence itinérante a été mise sur pied (en savoir plus) et abordera le bien-être à l’école, comment celui-ci influence la scolarité et le rôle que peuvent jouer parents et enseignant·e·s sur ces questions. Donnée par Catherine Blaya (professeure en Sciences de l’éducation HEP Vaud et Directrice du Laboratoire Accrochage Scolaire et Alliances Educatives), elle tourne dans les différents cantons romands durant cette fin d’année et aborde les facteurs de protection et de risque dans et hors du cadre scolaire, le rôle des parents, les ressources et les pistes de solution existantes, etc. Un colloque intercantonal destiné aux professionnel·le·s, dont le programme est en cours d’élaboration, est par ailleurs organisé le 17 mars 2020 au CHUV.
A travers ce dispositif global, la campagne encourage les jeunes à oser parler de ce qui va bien et de ce qui leur fait plaisir, mais aussi des sujets plus tabous, de leurs émotions, des difficultés rencontrées et des questions qu’ils ou elles se posent. Elle fait parler des jeunes à des jeunes, dans l’idée que l’expérience ou le conseil partagé par un·e pair touche plus et que la mutualisation des expériences permet de normaliser ce que vivent les jeunes sans le minimiser. L’objectif est de montrer les bénéfices que cela apporte de partager avec d’autres ce que l’on vit et qu’il est important de demander de l’aide si on en ressent le besoin, car de nombreuses ressources existent et sont disponibles. Et en sensibilisant les parents et professionnel·le·s à l’importance d’écouter les jeunes et de les prendre au sérieux, la campagne vise aussi à leur assurer une oreille ouverte, attentive et bienveillante s’ils ou elles franchissent le pas de demander de l’aide à un·e adulte.
En savoir plus:
Un guide très complet destiné aux institutions et organisations culturelles de Suisse romande vient de paraître.
«Pour une sortie culturelle accessible» est le fruit d’une collaboration du Service Culture inclusive de Pro Infirmis avec Sensability et le Pour-cent culturel Migros. Il s’adresse aux organisateurs d’événements culturels des arts de la scène (théâtre, danse, musique). En se mettant dans la peau de visiteurs avec différentes formes de handicap, il montre ce qu’il faut mettre en place pour rendre une sortie culturelle accessible.
Ce guide est conçu pour les publics vivant avec et sans handicap. Il fournit toutes les recommandations utiles et propose des listes de contrôle très pratiques. Clair, précis et concret, il recense notamment les six étapes d’une sortie culturelle accessible et passe en revue toutes les solutions.
Rédaction : Silvan Rüssli, Service Culture inclusive de Pro Infirmis (responsable de projet) ; Verena Tunger, Büro für Sprachfragen (co-rédaction) ; Herbert Bichsel, Sensability ; Brian McGowan, Sensability ; Isabella Spirig, Pour-cent culturel Migros ; Daniela Specht, Pour-cent culturel Migros
Compléments pour la version française: Nicole Grieve, Service Culture inclusive de Pro Infirmis
Traduction française: Andréane Leclercq et Pauline Stockman
Illustrations: Phil Hubbe, Magdebourg
Le Guide, 129 pages en format pdf
«Age Report IV» vient de paraître. Sous le titre «Habitat et vieillissement. Réalités et enjeux de la diversité», il est disponible en librairie ou peut être téléchargé gratuitement.
Cette quatrième édition rend compte des représentations et des souhaits en matière de logement de plus de 2500 femmes et hommes âgés. L’enseignement dominant est clair : c’est le désir d’une vie «douillette», chez soi. Et cela a un prix: nombreux sont celles et ceux qui consacrent plus d’un tiers de leur retraite à leur logement.
Etayé par de solides données empiriques, ce livre offre une vue d’ensemble des enjeux sociaux actuels et futurs en matière de vieillissement et de logement. Il constitue un précieux outil de travail tant pour les chercheurs que pour les professionnels du terrain et les politiques. Il présente pour la première fois des données provenant de toute la Suisse grâce à la collaboration de deux fondations partenaires : Age-Stiftung et la Fondation Leenaards.
L’Age Report IV fait suite à une enquête représentative basée sur des interviews menées en face à face auprès de 2676 personnes âgées de 65 ans et plus, réparties dans toute la Suisse. Publié tous les cinq ans depuis 2004, la publication met donc cette année l’accent sur l’habitat et les vulnérabilités rencontrées dans le grand âge, ainsi que sur les différences entre les régions linguistiques suisses. Il analyse en particulier :
Ce quatrième rapport est co-édité par le Prof. François Höpflinger (Université de Zurich), la Prof. Valérie Hugentobler (Haute école de travail social et de santé, HETSL) et le Prof. Dario Spini (Université de Lausanne). Il est publié aux éditions Seismo (324 pages).
Le mouvement français Citoyenne Féministe a réalisé une enquête sur le risque de suicide pour les personnes victimes de violences conjugales. Trois victimes sur quatre ont témoigné avoir eu des pensées suicidaires.
© Collages féminicides Paris
Par le biais d'un questionnaire en ligne, cette recherche met en évidence les conséquences des violences conjugales sur la santé des victimes. Ce travail est nécessaire pour combler l'absence de connaissances et de statistiques sur ce sujet, au cœur des revendications pour les droits des femmes.
584 victimes de violences conjugales ont répondu à l'enquête, dont 94% de genre féminin. Les résultats démontrent que 42% des victimes de violences physiques se sentent responsables de ce qu'elles subissent. Ce nombre augmente lorsqu'il est question de violences psychologiques (62%).
Les conséquences sur la santé mentale et physique sont nombreuses. La plupart des victimes de violences conjugales souffrent de troubles du sommeil (76,7%), de l'appétit (68,2%), de crises d'angoisse (62%), ressentent un sentiment de tristesse (79,8%) et une perte d’énergie (76,2%).
De plus, 76% des victimes ont témoigné avoir eu des pensées suicidaires. 29% ont fait des tentatives de suicides et 13% ont été hospitalisées en psychiatrie.
Au-delà des statistiques, l'enquête rapporte aussi des extraits de témoignages, qui permettent de mettre les chiffres en perspective.
Source : Stop Suicide
Rapport, 7 pages en format pdf
L’Observatoire romand du droit d'asile et des étrangers (OADE romand) publie le résultat de ses observations de terrain sur les deux dernières années. Chaque constat est étayé par un ou plusieurs exemples concrets.
Dans le domaine du droit de la libre circulation, quand il s’agit de la prolongation d’un statut ou de regroupement familial, certaines autorités portent atteinte à l’Etat de droit en appliquant des critères non prévus par cette loi.
Dans le domaine du droit des étrangers, les personnes font aussi face à des exigences inconsidérées ou illégales et à des décisions erronées, ainsi qu’à de nombreuses incertitudes et tracasseries administratives. Quant aux femmes migrantes victimes de violences conjugales, elles sont confrontées à d’importantes difficultés pour voir leur permis renouvelé lorsqu’elles se séparent de leur mari violent.
Dans le domaine du droit d’asile, le règlement Dublin, appliqué de manière quasi automatique, donne lieu à des situations dramatiques. Lorsqu’il s’agit d’examiner les demandes sur le fond, les critères d’octroi de l’asile restent restrictifs, ou se durcissent comme pour les Erythréen·ne·s. Pour les personnes ayant reçu une réponse négative, les conditions de vie en Suisse, les mesures de détention et les pratiques de renvois restent préoccupantes. Enfin, la situation des personnes admises à titre provisoire et celle des mineur·e·s non accompagné·e·s et des jeunes adultes sont extrêmement précaires.
Les situations concrètes décrites au fil des pages de ce rapport rappellent qu’au-delà de l’abstraction des textes de loi, leur application au jour le jour concerne les vies de nombreuses personnes. Elles posent la question de la proportionnalité de certaines décisions au regard des droits fondamentaux. Elles montrent aussi que le travail de défense effectué par les mandataires est essentiel. Pourtant, combien de personnes ne bénéficient pas d’une défense de qualité ou renoncent à faire reconnaître leurs droits face à une procédure éprouvante ?
Contrôle migratoire. La synthèse conclut que la volonté d’une politique migratoire stricte, la suspicion et la crainte de supposés « abus » l’emportent encore trop souvent sur le devoir de protection des personnes et sur le respect de leurs droits fondamentaux.
Source : ODAE romand. Plusieurs dizaines de correspondant·e·s et d’organisations collaborent régulièrement avec l’ODAE romand en donnant des informations sur la base de leur pratique du terrain en Suisse romande. Ces informations sont ensuite relayées dans différents types de documents, tous vérifiés et relus par des spécialistes du droit d’asile et des étrangers.
9e Rapport d’observation, 52 pages en format pdf
Environ une personne sur six ayant achevé une formation professionnelle supérieure accède à une fonction dirigeante. C’est ce qui ressort des résultats de la première enquête sur ce sujet réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Une comparaison de la situation des personnes ayant suivi une formation professionnelle supérieure avant le début de cette formation et une année après l’obtention de leur titre révèle une hausse considérable de la proportion de personnes qui occupent une fonction dirigeante: chez les personnes qui ont décroché un diplôme d’une école supérieure (ES) en 2016, la part des cadres est passée de 14 à 33%; parmi les personnes ayant passé un examen fédéral la même année, elle est passée de 29 à 44% (pour les titulaires d’un brevet fédéral) et de 48 à 63% (pour les titulaires d’un diplôme fédéral).
Inégalités. Parmi les personnes diplômées de la formation professionnelle supérieure, les femmes occupent une fonction dirigeante moins souvent que les hommes, aussi bien avant qu’après la formation. Chez les personnes ayant acquis un diplôme fédéral, la moitié des hommes détenaient déjà un poste de cadre avant d’entamer une formation professionnelle supérieure, alors que seul un tiers des femmes étaient dans cette situation. Une année après la formation, la proportion atteignait environ deux tiers chez les hommes et demeurait inférieure à la moitié chez les femmes.
Indépendantes. Des écarts entre les sexes apparaissent également dans l’exercice d’une activité indépendante: les femmes titulaires d’un diplôme fédéral travaillent nettement plus souvent à leur compte (21%) que leurs collègues masculins (10%).
Accéder à l’étude de 80 pages
Pour la première fois depuis 10 ans, l’aide sociale a reculé en Suisse en 2018. C’est un des constats de l’étude de l’«Initiative des villes pour la politique sociale» menée par la Haute école spécialisée bernoise en travail social.
L’Initiative des villes pour la politique sociale a lancé ses premières études sur l’aide sociale il y a 20 ans. Représentant quelque 60 villes du pays, ses enquêtes ont permis d’objectiver les données sur l’aide sociale, de partager les connaissances, de débattre du choix des mesures politiques proposées et de les évaluer.
Autrices : Michelle Beyeler, Renate Salzgeber et Claudia Schuwey, Haute école spécialisée en Travail social, Berne, octobre 2019
Rapport, 32 pages en format pdf
Une équipe de recherche de la Haute Ecole de travail social de la HES-SO Valais Wallis publie une nouvelle brochure pour agir contre le harcèlement sexuel dans les milieux de formation.
Les récents débats autour du harcèlement sexuel ont montré le besoin d’actions contre le harcèlement sexuel dans l’espace public, et donc également dans les milieux de formation. La brochure Le harcèlement sexuel : on n’en veut pas ! (bilingue français-allemand, en open-access) financée par la HES-SO et Swissuniversities, est une première étape en ce sens. Elle constitue un outil pour le développement d’une culture de la prévention et pour la sensibilisation en matière de harcèlement sexuel.
Dans la lutte contre le harcèlement, l’équipe de recherche (Anita Heinzmann, Stefanie Kurt, Amel Mahfoudh, Clothilde Palazzo-Crettol) souligne l’importance d’un soutien structurel fort, la possibilité de recourir à des personnes ressources internes et externes ainsi que la nécessité d’un engagement actif et coordonné en faveur d’une politique « zéro tolérance face au harcèlement » de la part de l’ensemble des acteurs et actrices des Hautes Ecoles de la HES-SO. En outre, les chercheuses relèvent qu’une amélioration de l’accessibilité des outils existants est indispensable, et la nouvelle brochure en fait partie.
Le vernissage de la brochure a lieu le mercredi 30 octobre 2019, à 17h00 à la Haute Ecole de travail social, à Sierre (salle 405/406). L’équipe de recherche sera présente, ainsi que Luciana Vaccaro, rectrice de la HES-SO, Nicole Langenegger Roux, directrice de la Haute Ecole de travail social de la HES-SO Valais-Wallis, François Seppey, directeur de la HES-SO Valais-Wallis et Quentin Delval, adjoint scientifique de l’Egalité et Diversité de la HES-SO.
Télécharger la brochure en format pdf
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bioéthicien
La consommation de tabac est une dimension sociétale majeure, surtout depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Son usage participe d’une culture du quotidien et représente the essential habit of the age », dit le préfacier Eric Godeau. Durant les Trentes Glorieuses, « la banalisation de l’usage de la cigarette accompagne le triomphe de la société de consommation. » Les liens entre tabagisme et cancer sont démontrés dès 1950 par les épidémiologistes mais les cigarettiers, quoiqu’au courant des dangers, vont déployer d’énormes efforts pour rassurer les fumeurs et orienter leurs goûts. Tout en passant des messages séducteurs ineptes… Ainsi, je me souviens bien dans mon enfance de la publicité sous de multiples formes pour la « Marocaine, la cigarette des sportifs ». Et personne ne se disait choqué.
Le Docteur Jacques Olivier, médecin et historien, a consacré son mémoire de maîtrise à l’étude de cette publicité en Suisse, dans une perspective de santé publique. Il en fait un ouvrage imposant de grand format, richement illustré. Par l’étude des affiches de sept manufactures de tabac au cours d’une trentaine d’années, il décrypte la manière dont on a cherché à influencer les fumeurs, pratiquants ou potentiels, en associant le fait de fumer, et de fumer telle cigarette, avec diverses qualités et divers plaisirs. A noter que, au début, il s’agissait quasi exclusivement des hommes, l’augmentation du tabagisme féminin est contemporain de mai 1968.
L’introduction plante le décor, montrant la très rapide augmentation de la consommation de cigarettes en Suisse. S’agissant des goûts, on passe du tabac noir « populaire » (Maryland) aux goûts « American blend » (blondes) qui rencontrent un très grand succès. Plus chers et distingués, les tabacs d’Orient. Une partie plus technique présente la filière du produit, décrivant l’histoire de quelques grandes familles manufacturières. Est discuté le rôle des associations faîtières de la branche : un lobby très efficace, dans la durée, avant que le mot lobby ne devienne courant. Dès 1954, le « Tobacco Industry Research Committee » des Etats-Unis écrit un « Frank Statement to Cigarette Smokers », bel exercice tendant à « noyer le poisson » de la nocivité. Suit l’histoire du combat-conspiration constant de l’industrie pour décrédibiliser les données scientifiques.
Le travail est structuré selon quatre grands axes : la promotion des divers goûts de tabac ; les suggestions de la sécurité de la cigarette ; la place de la femme ; la création d’un contexte de consommation propice. Sur les affiches, la figure féminine oscille entre deux pôles : la « femme-sujet » qui sert de modèle et encourage ses congénères à fumer, et la « femme-objet » dont les attributs (beauté, style, caractère sexy) sont mis au service du produit. S’agissant des contextes, la publicité va mettre en valeur trois thèmes : celui de la détente et de la relaxation ; le tabac comme stimulant des performances ; le troisième veut faire rêver le fumeur avec de l’exotisme et du «rêve américain».
Dans la troisième partie, l’analyse thématique en fonction des quatre axes de cet ensemble d’affiches tiré de multiples sources retient vivement l‘attention. Les mécanismes de la publicité sont étudiés, « disséqués », à propos d’affiches « paradigmatiques ». Intéressant de voir comment, durant toute la période considérée, l’emploi de mots et de phrases en anglais est déjà fréquent.
Le corpus iconographique reproduit les 253 affiches étudiées plus haut et fait réaliser de façon synthétique l’imagination et la créativité que leurs concepteurs ont déployé au cours du temps.
On peut parler pour ces trois décennies d’un âge d’or de l’industrie du tabac, de sa croissance économique, de sa présence dans la société, de son influence politique. Malgré quelques réactions au nom de la santé publique. Ainsi, en 1954, la firme Vautier est condamnée à une amende de Fr. 20.- (!) par le Département de la santé de la Ville de Zurich pour avoir fait paraître dans la presse « Fumer plus sain, Marocaine sans filtre, la cigarette qui ne provoque pas la toux ». A noter aussi que, dès 1964, la publicité pour les produits du tabac est interdite à la radio et la télévision. Plus de cinquante ans après, beaucoup reste à faire pour la limiter ailleurs, idéalement l’interdire. Elle reste possible dans les cinémas, sur différents articles, dans les points de vente ainsi que par promotion directe et publipostages.
Par quelles technologies et en fonction de quelles idéologies la médecine participe-t-elle à façonner des corps «bien» sexués ? Comment les pratiques médicales contribuent-elles à l'établissement et au renouvellement des normes de sexe et de sexualité ?
Les études réunies dans ce livre permettent de saisir les interrogations et les doutes de la médecine face aux transgressions de sexe et de sexualité. Peut-on convertir un homosexuel à l'hétérosexualité ? Identifier le sexe d'une personne ? Embellir les organes génitaux féminins ? Discipliner le corps des femmes enceintes ? Et comment les personnes résistent-elles à la normalisation médicale en matière de contraception, de disponibilité sexuelle ou de parcours de transition sexuelle ?
Ce livre permet de prendre la mesure des hésitations et des débats qui ont accompagné la constitution du savoir médical, avec une attention particulière à l'histoire suisse récente. Il met en lumière la labilité des frontières entre normalité et pathologie et permet de saisir tant les continuités que les changements d'appréhension du genre depuis le siècle dernier.
Sous la direction de Hélène Martin et Marta Roca i Escoda
Avec les contributions de Hélène Martin, Marta Roca i Escoda, Thierry Delessert, Taline Garibian, Rebecca Bendjama, Raphaëlle Bessette-Viens, Cynthia Kraus, Véronique Mottier, Vincent Barras, Marilène Vuille, Alexandra Afsary, Edmée Ballif, Anastasia Meidani et Arnaud Alessandrin.
Ce livre est gratuit en format pdf.
Commander ou téléchager ce Cahier de l’EESP N°54
Caritas.mag, le magazine des Caritas romandes consacre le dossier de son dernier numéro (octobre 2019) au divorce. Ou «quand séparation rime avec précarisation» comme l’écrit Hubert Péquignot, directeur de Caritas Neuchâtel.
Une enquête fait le point sur le divorce en Suisse qui concerne deux mariages sur cinq. Outre le deuil du couple, la pauvreté s’invite sans crier gare. Le dossier présente les témoignages d’époux et de parents séparés ainsi que des collaborateurs de Caritas en Suisse romande.
Sur ce thème, découvrez la grande interview de Ken Loach autour de son dernier film «Sorry, we Missed You». Le fondateur de la vague néoréaliste du film britannique se décrit lui-même comme un «travailleur social du cinéma». A 83 ans, sa colère contre un système dominant qui écrase les plus pauvres ne faiblit pas.
Lire également l’entretien avec Daniel Schouwey, chef du Service de l’action sociale du canton de Neuchâtel qui présente la nouvelle stratégie cantonale contre le surendettement.
Caritas.mag, le magazine des Caritas de Suisse romande (Neuchâtel, Fribourg, Genève, Jura, Vaud) paraît deux fois par an.
Caritas Mag N° 20 en ligne
Comment dissiper l’anxiété, le réflexe de compétition, la pression de la performance, la spirale du consumérisme, pour établir une connexion apaisante à soi ?
C’est en redonnant leur juste place à nos ressentis corporel et émotionnel que nous nous permettons de devenir petit à petit notre meilleur·e ami·e, puisque personne ne connaît nos besoins mieux que nous-même.
Afin d’atteindre pleinement le bien-être, les pratiques proposées favorisent l’équilibre entre les trois C : la conscience du corps, des mécanismes du cerveau et, enfin, la connexion au cœur. Ce dernier, fortement mis en évidence dans ce trio, est intrinsèquement lié aux moments de respect et d’amour de soi qui régénèrent tout être en profondeur : la pleine conscience des émotions, l’auto-compassion (amour de soi), les relations humaines (aimer et être aimé), la compassion et leurs multiples bénéfices.
Ce livre est accompagné d’un CD et de 12 méditations agrémentant les exercices fondés sur des décennies de recherches. Il offre ainsi les outils pour une pratique quotidienne en douceur.
«La psychologie positive pour apprendre à se relier à soi» de Monique Borcard-Sacco, Éditions Guy Trédaniel, 2019, 254 pages.
REISO vous souhaite un bel été. Et si vous profitiez de ces journées pour lire (ou relire) les articles du dossier annuel «Solidarité et liens sociaux»?