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Sources : Statistique de l’aide et des soins à domicile 2013, OFS ; pool de données, Santésuisse ; estimations de l’Association suisse des services d’aide et de soins à domicile
A propos de la conférence, à Genève, du médecin et bioéthicien américain Ezekiel Emanuel
Ezekiel Emanuel, 58 ans, est un oncologue connu aux USA dans le domaine de la bioéthique, issu d’une famille de brillants sujets (son frère Rahm a été conseiller du président Obama et est actuellement maire de Chicago). Il était à Genève début juin 2015, pour parler du thème qu’il a traité dans The Atlantic, grand magazine de la Côte Est des USA [1].
« Notre espérance de vie a fortement progressé. Il s’agit certes d’un progrès mais cet allongement de la vie s’est accompagné d’une augmentation du nombre d’années vécues avec des handicaps. » Correct : nos homes hébergent beaucoup de vieilles personnes (très) dépendantes. Mais doit-on pour autant oublier comment les avancées de l’orthopédie ou de la cardiologie interventionnelle, par exemple, procurent encore à des gens âgés une bonne qualité de vie ?
« Nous avons à faire face à des limitations physiques et mentales, nos attentes diminuent. Sans choix conscient, nous ne remarquons pas que nous n’avons plus guère d’aspirations. » Je comprends bien cela chez quelqu’un marqué par le « Rêve américain », mais d’autres (dont j’espère être) pensent que cette évolution vers le moins, et le moins efficace, est l’occasion d’une réflexion sereine, d’une bénéfique prise de recul.
« Chose importante : quel souvenir voulons-nous laisser ? Nous ne voulons pas qu’on se souvienne de nous comme des fardeaux. A 75 ans, nous atteignons ce moment unique où nous avons vécu une vie riche et avons, on peut l’espérer, apporté à nos enfants et petits-enfants des choses dont ils garderont la mémoire ; plus tard, ces souvenirs de grande vitalité vont être poussés de côté par les manifestations (the agonies) du déclin et nos besoins croissants de soins et d’aide. » Comment, alors, Emanuel entend-il faire ? « A partir de 75 ans, je devrai avoir une vraiment bonne raison pour voir un médecin. Je n’accepterai plus de traitements curatifs, seulement des palliatifs. Je ne voudrai plus de tests préventifs. Donc, plus de colonoscopies ou autres dépistages. Je ne serai pas intéressé par un résultat de PSA. Plus d’épreuve cardiaque d’effort, plus de pacemaker ni de défibrillateur implantable » etc.
« Ce que j’aimerais, dit-il dans une interview parue dans Le Temps [2], c’est que les gens s’interrogent sur ce qu’ils souhaitent pour leur fin de vie. Si on y réfléchissait vraiment, seul un petit nombre d’entre nous souhaiteraient arriver jusque là. » Là, nous sommes entièrement d’accord. Mais sur l’approche à adopter ? Il semble tomber sous le sens que l’attitude qu’il prône ne va pas beaucoup diminuer les situations d’inconfort et de dépendance avant de mourir, les périodes pénibles pour la personne comme pour ses proches. Ou imagine-t-il que, par son refus des antibiotiques notamment, la formule de nos prédécesseurs « la pneumonie est l’amie des grands vieillards » va trouver une nouvelle jeunesse (si on peut dire !). Chez nous en tout cas, il y a déjà une retenue devant les traitements héroïques maximalistes. Mais il est vrai qu’aux Etats-Unis, Emanuel le relève, l’« obligation technologique » (de tout faire) reste un écueil d’importance.
Ce qui interpelle, c’est que cet auteur s’exprime depuis des années contre le suicide assisté ou l’euthanasie. Pour ma part, je ne suis pas membre d’Exit tout en étant ouvert à la problématique. Je peux imaginer que l’assistance au suicide ne se passe pas toujours de manière optimale mais j’entends des témoignages dans le sens que, au lieu d’être forcément un évènement dur, déchirant, elle peut être une occasion de dialogue, voire de réconciliation, de bilan marqué par la sérénité (ceci entre autres parce qu’une date est fixée pour la fin). Et, comme beaucoup, j’apprécie la notion que, en cas de dépendance et souffrance irréversible, je pourrais obtenir une aide à mettre un terme à mon existence. Alors que, dans l’approche d’Emanuel, tout en ne voulant plus de mesures efficaces à intention curative, on attend que son propre état se dégrade totalement. Peu riante perspective.
Dernières phrases de notre confrère (1) : « 75 ans est tout ce que je souhaite vivre. Mes filles et mes amis vont continuer à essayer de me convaincre que j’ai tort. Et je garde le droit de changer d’avis, ce qui après tout voudrait simplement dire rester créatif au-delà de 75 ans ». Même venant d’une éminente personnalité, n’est-ce pas là une pirouette ?
1. Emanuel E.J. « Why I Hope to Die at 75 ». Washington, D.C. : The Atlantic, October 2014 issue, en ligne
2. « Pourquoi je souhaite mourir à 75 ans » (interview par P. Minet). Le Temps (Lausanne), 9 juin 2015, p.14.
Le Réseau de consultations pour les victimes de racisme analyse 249 incidents racistes recensés par quinze centres de consultation dans toute la Suisse en 2014. La majorité des cas se sont produits sur le lieu de travail et dans l’administration publique. Pour l’année sous revue, le racisme a le plus fréquemment revêtu la forme de propos discriminatoires, liés en premier lieu à de la xénophobie, puis à du racisme anti-noir.
On observe de légères variations par rapport à 2013 et notamment une augmentation des cas de discrimination non verbale comme les gestes dénigrants, les bruits et les mimiques, mais aussi le mobbing au travail et les agressions physiques. Les discriminations envers les noirs ont également connu une hausse notable.
L’importance de ce rapport ne tient pas qu’aux statistiques et aux exemples qu’il présente. Il met également en lumière la qualité durable et la diversité qui caractérisent le travail des quinze centres de consultation. Ceux-ci fournissent des informations générales et des conseils juridiques, apportent un soutien psychosocial et une précieuse contribution en matière de résolution des conflits.
Le réseau a enregistré un nombre particulièrement élevé de cas, par exemple dans le milieu scolaire, où les centres de consultation ont cherché une solution pragmatique à un conflit avec les enseignants, les parents et les enfants concernés. Si nécessaire, les centres savent en outre aiguiller leurs clients vers d’autres services spécialisés comme des cabinets d’avocats, des psychologues et d’autres professionnels de la santé, voire vers la police.
En 2014, quatre centres ont rejoint le réseau de consultations, qui compte désormais quinze membres et dont l’assise garantit dorénavant un recensement des cas de discrimination raciale d’autant plus représentatif du point de vue géographique. Il s’agit de poursuivre sur cette lancée et de renforcer encore la collaboration avec les services cantonaux et municipaux.
Source : BCI, Vaud
Le rapport en format pdf
La population helvétique est vieillissante et cette tendance va s’accentuer. L’arrivée des baby-boomers dans le grand âge, de même que l’allongement de la durée de vie impliquent de répondre à des nouveaux besoins, en matière de logement notamment. La binarité Soins à domicile ou placement en EMS n’est plus d’actualité, les alternatives se dessinent et l’on voit partout émerger des solutions innovantes.
Fédéralisme oblige, chaque canton cuisine ses propres recettes et surtout les nomme à son goût. Cette hétérogénéité et le manque de visibilité qui en suit n’aident évidemment en rien les décideurs politiques, les investisseurs et les entrepreneurs sociaux du domaine dans leurs tâches, ni les personnes concernées et leurs proches dans leurs choix.
Pour eux, CURAVIVA Suisse publie Habitat Senior – Proposition de lexique romand unifié, première étude gérontologique nationale sur le sujet, complétée d’un lexique comparatif romand.
Auteur·e·s : Neil Ankers, en collaboration avec Christine Serdaly, d’après H. Rüegger (2014) « Wohnformen im Alter, eine terminologische Klärung », Curaviva (éd), Berne
Editeur : CURAVIVA Suisse
Lire : Un lexique romand des logements pour seniors, de Neil Ankers sur ce même sujet, 3 août 2015
Lire aussi une sélection d’articles parus ces dernières années sur ce thème important dans la revue REISO :
Proposition de lexique romand de l’habitat senior en format pdf
Un monde du travail toujours plus sélectif laisse souvent sur la touche les jeunes que la vie, en raison de difficultés ou d’échecs répétés, a rendus plus vulnérables.
Comment, dès lors, les aider à mobiliser leurs ressources pour qu’ils reprennent confiance en eux et croient, à nouveau, en la possibilité d’apprendre un métier ? Un accompagnement individualisé peut, en fait, contribuer à les soutenir dans la définition et la concrétisation d’un projet de vie.
Cet ouvrage est le résultat d’une étude effectuée en Suisse romande auprès de travailleurs sociaux spécialisés dans le domaine de l’insertion sociale et professionnelle. Il recense une quarantaine d’outils utilisés en entretien, ainsi que des propositions de résolution de situations concrètes illustrant les difficultés que rencontrent ces jeunes. Ces différents éléments sont ensuite discutés afin de mieux comprendre les caractéristiques de cette forme d’intervention.
Les professionnels actifs dans l’insertion des jeunes adultes trouveront dans ce livre matière à alimenter leur réflexion sur leur propre pratique. Il s’adresse, plus généralement, à toute personne concernée par cette question sociale.
Damien Quaglia travaille pour une Fondation active dans l’action sociale. Il est responsable de plusieurs structures d’insertion socioprofessionnelle à l’intention de différents publics (jeunes adultes, personnes confrontées à des problèmes d’addiction, de santé mentale ou physique). Auparavant, il a notamment œuvré comme chef de projet dans la mise en place de centres de formation professionnelle au Sénégal. Il est titulaire d’un Bachelor en pédagogie curative clinique, d’un Master en administration publique, d’un MBA, ainsi que d’une spécialisation en santé mentale publique. Il s’est aussi formé à différentes approches de suivi individualisé.
Lire aussi l’article de l’auteur paru dans REISO : « Insertion des jeunes adultes : une approche partagée », le 15 octobre 2015.
Editions Chronique sociale
Anxiété généralisée, trouble panique, anxiété sociale, phobies, trouble obsessionnel compulsif : chez près d’une personne sur cinq, les troubles anxieux induisent une souffrance et une difficulté à fonctionner au quotidien.
En se faisant du souci pour tout et pour rien, les angoissés accumulent les évitements et voient leur vie se rétrécir. Guettés par l’épuisement et la démoralisation, ils ont un risque élevé de basculer dans la dépression.
Symptômes, causes, diagnostic, traitements efficaces et prévention des rechutes : connaître sa maladie est le premier pas pour sortir du cercle vicieux de l’anxiété.
Ce livre accompagne les patients tout au long de leur parcours vers le retour au calme. Il constitue aussi un soutien pour leurs proches, souvent démunis face à des peurs qui les dépassent.
Editions Médecine et Hygiène
Au devant de la scène et à l’intersection de questions sociales multiples, le travail de rue, désigné en Suisse romande sous l’appellation « travail social hors murs » (TSHM), se caractérise essentiellement par l’action d’« aller vers » dans la rue et les milieux de vie des populations.
Si le mandat est essentiellement de natures éducative et sanitaire, il naît bien souvent sur la base de problématiques d’insécurité. A quoi renvoient les termes de sécurité et d’insécurité ? Comment le travail social de rue est-il perçu ? Soumis à une même logique d’Etat, comment cohabite-t-il avec les professions dévolues au maintien de l’ordre et à l’action répressive ? Quel cadre éthique cela présuppose-t-il ? Avec des professionnels concernés, des représentants des forces de l’ordre et des publics en situation de rue, l’auteur contribue à y répondre.
Une pierre à l’édifice pour la profession qui a le mérite de dévoiler une méthodologie d’actions, de souligner des limites partenariales, d’explorer des notions taboues sous l’angle de la philosophie, de faire émerger des questions d’éthique et d’ouvrir de nouveaux chantiers relatifs à la pratique, à la recherche et à la formation.
Lire aussi les articles de Vincent Artison dans la revue REISO :
Ce recueil permet de découvrir des parcours de vie de personnes âgées, migrantes ou non. Des jeunes bénévoles du Centre d’intégration culturelle (CIC) de la Croix-Rouge genevoise ont recueilli leurs récits. Des liens et une complicité ont ainsi été créés entre des générations et des cultures différentes.
Trois ans ont été nécessaires pour rédiger et illustrer cet ouvrage. Les jeunes qui ont recueilli les récits des personnes âgées ont été soigneusement sélectionné-e-s et formé-e-s. Il s’agit avant tout de bénévoles désireux-euses de se lancer dans cette expérience. Ils et elles ont également été exercé-e-s par des professionnel-le-s aux techniques journalistiques afin de garantir des récits de qualité. Afin de choisir les personnes âgées, des établissements médico-sociaux ont été sollicités, ainsi que l’entourage des bénévoles du CIC : professeur-e-s, participant-e-s aux cours de français, habitué-e-s de la bibliothèque interculturelle. « La phase la plus délicate a été la création des duos bénévole – personne âgée », mentionne Adriana Mumenthaler.
Une fois les duos formés, la personne âgée a rencontré à plusieurs reprises son interviewer-euse. Il était important que la confiance et l’entente s’installent afin de faciliter l’expression et l’évocation des questions sensibles. La magie a opéré à tel point que ces « rencontres d’âmes », comme les qualifiera une des seniors, se sont transformées en 18 histoires, toutes passionnantes et enrichissantes. Elles sont magnifiquement accompagnées par des photos et des portraits des protagonistes de Laurence Favre.
Les adultes avec une déficience intellectuelle (DI) manifestent, quand on les questionne, une grande envie d’acquérir de nouvelles connaissances. C’est ce que constatent des chercheurs de l’Institut de pédagogie curative de l’Université de Fribourg et de la Haute école de travail social et de la santé · EESP · Lausanne. Selon leur étude menée sur trois ans auprès de soixante participants, 88% des personnes interrogées estiment qu’elles peuvent encore apprendre à l’âge adulte. Elles ne sont que 3% à exprimer un avis clairement négatif et 9% un avis fluctuant.
En plus des résultats, de la méthodologie de l’enquête et des perspectives ouvertes par l’étude, le site internet comprend des extraits d’entretien.
On constate qu’il leur est plus facile d’identifier les facteurs qui ont influencé les apprentissages déjà réalisés que d’anticiper ceux qui pourraient peser sur les projets qu’elles souhaitent entreprendre. Les premiers sont deux à trois fois plus nombreux à être mentionnés que les seconds. Les facteurs personnels sont plus souvent cités comme des obstacles alors que les facteurs environnementaux sont davantage mentionnés comme des facilitateurs. De façon générale, les facteurs qui facilitent l’apprentissage sont plus souvent évoqués que ceux qui l’empêchent et les facteurs
L’ensemble de ces constats montrent que les personnes adultes avec une déficience intellectuelle manifestent pour la plupart une disposition positive et une confiance dans la possibilité d’apprendre tout au long de la vie. Elles le font sans nier le défi que représente l’apprentissage, conscientes de leurs compétences et de leurs limites personnelles ainsi que de l’importance du soutien en provenance de l’extérieur. Ni l’âge, ni le genre, ni encore l’étiologie, n’influencent les positions qu’elles expriment.
Site internet Déficiences intellectuelles et la brochure en format pdf, 55 pages
Cette campagne vise à sensibiliser les femmes à l’importance d’arrêter de fumer avant d’être enceintes et à soutenir celles qui sont enceintes dans une démarche d’arrêt. En Valais en 2012, on comptait 29% de fumeuses (23% en moyenne nationale). On sait qu’entre 15% et 20% de femmes continuent de fumeur durant leur grossesse.
Les conséquences de la consommation de tabac sur la grossesse et pour le bébé sont souvent méconnues, alors qu’elles sont bien documentées dans la littérature. Fumer augmente le risque de grossesse extra-utérine, de saignement ou encore de fausses couches à n’importe quel stade de la grossesse. Pour le bébé, les complications observées sont une tendance à la prématurité, un trop faible poids de naissance, un risque augmenté de maladies des voies respiratoires, entre autres.
Souvent les femmes concernées se sentent coupables et évitent d’aborder le sujet.
Toutes ces raisons motivent le CIPRET à développer une campagne spécifique. La première phase de cette campagne débute lundi 1er juin 2015 (la deuxième aura lieu en automne). La campagne se décline sous la forme suivante :
- Affichage dans l’espace public, près des centres commerciaux (2 semaines)
- Annonces presse (2 semaines)
- Documentation usuelle (brochure, flyers) dans les cabinets médicaux, pharmacies, maternités, etc.
- Annonces dans les pharmacies membres de pharmavalais.
Les femmes enceintes fumeuses peuvent ainsi s’adresser à différents professionnels de la santé pour des conseils en désaccoutumance sages-femmes, gynécologues, pharmaciens, tabacologues, CIPRET, etc.
Site internet CIPRET Valais
Enjeux juridiques et conséquences sur le plan humain de la pratique suisse en matière de renvois d’étrangers à la santé précaire.
Lorsque des personnes étrangères vivant en Suisse sans statut légal ou avec un statut administratif incertain tombent gravement malades, comment examine-t-on le risque qu’elles encourent en cas de retour dans leur pays d’origine ? C’est la question que se posent depuis des années l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE romand) et le Groupe sida Genève, qui publient aujourd’hui leur deuxième étude sur la question, fondée sur 11 cas concrets.
Et le constat est sans appel : ce n’est qu’en bataillant pendant de longues années, et à l’aide de laborieuses démarches, que les personnes concernées parviennent parfois à faire reconnaître la gravité de leur situation et à obtenir une régularisation ou une admission provisoire pour raisons médicales. De tels cas de figure sont prévus par la loi mais les dysfonctionnements dans la pratique sont nombreux. Et ils ne font qu’empirer depuis 2012.
Le rapport en format pdf
À l’appui du Black Feminism et des Postcolonial Studies, les études féministes francophones se sont réorientées vers une analyse des discriminations spécifiques que vivent les femmes selon des marqueurs sociaux tels que leur origine, leur couleur, leur culture, leur classe sociale, leur âge, etc. Dans un contexte professionnel par exemple, en quoi le vécu d’une femme maghrébine confrontée à des discriminations à la fois sexistes et racistes diffère-t-il de celui d’une de ses collègues blanches ?
Considérant que les femmes ne constituent pas une catégorie homogène, la recherche féministe vise désormais à prendre en compte les effets d’autres systèmes d’oppression que le genre et à analyser leur imbrication. Le Grand angle de ce numéro est consacré à des recherches empiriques illustrant comment fonctionne l’imbrication des rapports de pouvoir. De tels rapports divisent parfois les femmes, y compris les féministes, ce que montre l’article de Nouria Ouali avec une analyse du racisme imprégnant les discours et l’organisation du mouvement féministe bruxellois. Dans un domaine différent et en France cette fois, Lucile Ruault déplace notre regard sur un autre rapport de pouvoir : l’âge, et montre comment les gynécologues normalisent les parcours de vie des femmes et leur sexualité à l’intersection des rapports sociaux de sexe et d’âge. Le troisième article, de Salima Amari, interroge les liens entre le genre et le lesbianisme et en décline les différentes configurations à partir du rapport que des lesbiennes entretiennent avec leur famille en France. Sa contribution nuance le célèbre postulat de Monique Wittig selon lequel "les lesbiennes ne sont pas des femmes". Avec des données quantitatives recueillies en Suisse, le dernier auteur du Grand angle, Jonathan Fernandez, propose de considérer le spécisme (division hiérarchique entre humains et animaux) comme un système d’oppression fonctionnant selon les mêmes logiques que le sexisme et le racisme. Les quatre articles permettent ainsi de réfléchir aux manières dont les différents rapports de pouvoir se renforcent mutuellement ou, au contraire, comment l’un d’entre eux peut atténuer les effets d’un autre.
La participation des jeunes à la vie publique et leur statut de citoyen sont des sujets fréquemment mis sur le devant de la scène, que ce soit aux niveaux local, national ou international. Partant de ces déclarations d’intentions, les actions menées sur le terrain permettent-elles une participation réelle et une citoyenneté active ?
En prenant le Conseil delémontain des jeunes comme terrain d’analyse, cet ouvrage propose des pistes de compréhension et d’action concrètes pour la pratique professionnelle.
Site internet des Editions EESP
Le professeur Stephan Eliez reçoit depuis plus de vingt ans des parents d’enfants qui présentent des troubles graves du développement – autisme, schizophrénie, psychose, retard intellectuel, maladies rares. Il les écoute, les informe, les conseille et les oriente. C’est le fruit de toute l’expérience qu’il a accumulée qu’il nous livre ici.
Cet ouvrage se veut un guide d’accompagnement pour toutes celles et tous ceux qui vivent aux côtés d’enfants pas tout à fait comme les autres. Aux préoccupations directement exprimées par les parents en consultation, il apporte les réponses de l’un des plus grands spécialistes européens dans le domaine du handicap.
Comment faire établir le bon diagnostic ? Comment organiser la prise en charge ? Comment limiter l’impact du handicap sur la vie de couple, la dynamique familiale, les relations avec la fratrie ? Comment accompagner au mieux les grandes étapes du développement de son enfant ?
Les parents trouveront ici les informations et les conseils dont ils ont besoin pour élever leur enfant. Ils découvriront aussi, pour les aider dans leur vie quotidienne, de nombreux entretiens avec d’autres parents confrontés aux mêmes difficultés. Ils prendront connaissance, enfin, de pistes pour mieux s’orienter et sortir de la solitude que connaissent si souvent les familles d’enfants en situation de handicap.
Stephan Eliez est pédopsychiatre, spécialisé dans le handicap. Il a une longue pratique clinique auprès d’enfants handicapés et de leurs familles. Il est actuellement directeur de l’Office médico-pédagogique de Genève.
Site des Editions Odile Jacob
Francophone, indépendant et sans but lucratif, ce forum est formé par différents partenaires du handicap visuel et des personnes qui, à titre privé, sont concernées par cette problématique. Il est dédié à tout ce qui se passe en Suisse et plus particulièrement en Suisse romande dans le domaine du handicap visuel.
Katia Gille est à l’origine de la création du forum. Atteinte de cécité corticale, elle est reconnue pour ses qualités de webmaster. Forte d’une longue expérience professionnelle dans le domaine de la gestion et de la création de sites Internet, elle connaît les différent aspects du handicap visuel. Elle a travaillé durant plusieurs années dans différents services de l’État de Genève et l’État du Valais. Sa formation dans les relations publiques, culturelles et sociales lui ont permis d’organiser plusieurs manifestations. Elle est très proche des associations régionales en faveur des personnes en situation de handicap et collabore activement avec plusieurs institutions dont elle défend les intérêts en diffusant les informations susceptibles de leur venir en aide.
Sont ainsi regroupées sur un seul site les événements et les informations sur :
Dans une mise en page claire et précise, Forum Handicap Visuel fournit également de très nombreux hyperliens aux associations et institutions en lien avec le handicap visuel.
Les partenaires :
- Association pour le bien des aveugles et malvoyants (ABA)
- Action Caritas Suisse des aveugles (CAB)
- Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA)
- Je guide tes pas
- Radio Alpha Bravo
- Revue REISO
- Restaurant Hong Kong City
- Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA)
Site internet Forum Handicap Visuel
Les relations entre parents et personnel enseignant sont parfois tendues et la confiance mutuelle profitable à l’enfant rompue. De multiples raisons peuvent donner naissance à des conflits : parents jugés trop peu concernés ou au contraire trop intrusifs, mauvaise compréhension des réformes scolaires, de l’évaluation ou de l’orientation, méfiance et disqualification réciproques, etc.
Cet ouvrage pratique, grand public et accessible est un outil indispensable aux parents et aux acteurs du milieu enseignant pour mieux comprendre et gérer les problèmes de communication, apprendre à collaborer de façon efficace et ainsi permettre aux enfants de bénéficier d’un climat d’apprentissage sain et productif.
Site internet Editions Favre
Une application scrupuleuse de l’interdiction de la maternité de substitution entraîne une violation des droits de l’enfant. Ce dilemme, la Suisse doit aujourd’hui s’y confronter, dans la mesure où, en dépit de l’interdiction, il existe une réelle demande pour des mères de substitution et que l’on connaît plusieurs cas concrets de maternité de substitution.
Cet article présente entre autres les aspects relevant des droits humains qui sont depuis quelques années en discussion sur le plan international et présentent de sérieuses pistes pour la Suisse aussi.
Pertinence pratique
Article complet en format pdf
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Centre de soins palliatifs de la Chaux-de-Fonds, la Fondation La Chrysalide a pour mission de promouvoir la qualité de l’accompagnement en fin de vie dans les lieux de soins à domicile, dans les institutions et les hôpitaux.
Dans une démarche originale, la fondation a publié en 2012 une brochure qui a retenu l’attention, « A la vie… à la mort ! » et organisé une tournée romande de théâtre-forum (présentation dans REISO : « La mort ? Parlons-en et "s’aidons" le passage »). En 2015, elle publie une série de trois bandes dessinées. « Je meurs » est la première et vient de sortir. Treize histoires courtes, par des auteurs de bandes dessinées de notre pays.
La plupart de ces histoires sont réalistes. Certaines ont une dimension plus ou moins onirique, fantasmée : rencontre avec la Mort faucheuse ou pincée de science-fiction, avec survenue d’engins spatiaux et d’animaux fantastiques… On trouve aussi le fameux tunnel au bout duquel luit la lumière. Le dessin va du « bien propre sur soi », si je peux dire, à des styles très originaux, parfois poétiques, parfois côtoyant le trash.
On retrouve, explicitement ou entre les lignes, les stades popularisés par Elisabeth Kubler Ross dans la confrontation à la maladie grave : surprise/dénégation, colère, marchandage, dépression, acceptation. Parmi les publications qui fleurissent autour de la fin de vie, « Je meurs » retiendra l’attention du public familier de bandes dessinées, mais pas seulement. Cet album se prêtera bien à des animations pédagogiques dans des groupes de jeunes ou dans les écoles. Il stimulera les réflexions et les discussions.
Je veux croire que cette BD rencontrera le succès et que sera insuffisant le premier tirage de 1500 exemplaires. Et je me réjouis de voir « Tu meurs » et « Il meurt », les deux tomes qui suivront.
Présentation de la démarche et des auteurs en format pdf, 18 pages
Le travail social et la santé publique sont régulièrement confrontés au vocabulaire relatif au marché du travail. Retrouvez les termes techniques et leurs définitions dans ce répertoire. Ce travail de bachelor a été réalisé par Diane Carron à la Haute Ecole de travail social - HES-SO Valais sous la direction de Marie-Luce Délez, avec des dessins de Mix et Remix.
Dans ce répertoire, les concepts liés au marché du travail en Suisse ont été regroupés sous huit thèmes principaux :
Dans le texte, les mots en bleu sont ceux de l’index des notions principales du marché du travail. Les mots écrits en rouge représentent les notions supplémentaires et les abréviations énumérées dans le glossaire.
Quelques notions de l’index : chômage structurel, décroissance économique, employabilité, marché caché, sous-emploi, travail au noir, etc.
Les numéros des pages indiqués dans l’index, le glossaire et la table des matières sont ceux figurant au bas des pages et non les numéros du pdf.
Le répertoire en format pdf
Fresque contrastée du quartier le plus panaché de Genève, l’ouvrage propose une rencontre des principaux acteurs des Pâquis, en privilégiant ceux qui y sont établis depuis longtemps. De l’artisan à l’artiste contemporaine, du vendeur de cocaïne au propriétaire de bar à champagne, du musicien de jazz au prédicateur musulman, la diversité de l’échantillonnage suffit à illustrer la richesse d’un microcosme toujours mouvant et propice au mythe.
Entre incendies et explosions, vie nocturne et action sociale, derrière leur muraille de prestigieux palaces, les Pâquis stimulent l’imagination et pulvérisent les clichés. L’approche proposée s’effectue sous différents angles qui n’excluent pas la poésie. Les récits d’incidents vécus par l’auteur alternent avec les portraits et le discours des principaux acteurs du quartier.
L’ouvrage s’adresse à tout un chacun, du sociologue au géographe en passant par le simple citoyen qui désire mieux connaître les coulisses de son pays.
Yvonne Bercher, docteur en droit, habite les Pâquis depuis 1991. Elle a publié un ouvrage sur la prison, un récit de voyage en Syrie et en Egypte avant la révolution et de nombreux articles dans la presse tunisienne. Elle pratique l’aïkido, étudie l’arabe depuis une quinzaine d’années et prospecte avec passion le Moyen-Orient.
Site internet des Editions Cabédita
Le numéro 14 d’Actal, Cahiers thématiques est consacré à l’intervention précoce sous tous ses aspects : méthodes, enjeux et pratiques. Il a été élaboré avec le Groupe Romand d’Etudes des Addictions (GREA)et propose des regards suisse, français, belge et québécois sur la thématique.
Exceptionnellement, la version numérique de ce numéro est mise gratuitement à disposition du lectorat.
Le dossier a été coordonné par Jean-Félix Savary (GREA) qui signe l’éditorial.
Parmi les articles, citons notamment le chapitre sur les pratiques dans le travail communautaire :
La revue Actal en ligne.
Actal 14 en format pdf
Recension par le Dr Jean Martin
Agence pour l’éducation, la science et la culture, l’UNESCO assume depuis les années 1990 le leadership au sein des Nations-Unies sur les préoccupations éthiques multiples de la société d’aujourd’hui. Elle travaille en collaboration avec d’autres, en particulier l’OMS qui a évidemment sa partie à jouer dans ce domaine. Deux organes jouent un rôle de conseil pour l’UNESCO, le Comité international de bioéthique [1] et le Comité intergouvernemental de bioéthique. Le premier est formé de 36 experts de disciplines diverses (médecine et biologie, philosophie, éducation, droit et notamment droits humains), s’exprimant de manière indépendante, ad personam. Le second est formé de 36 représentants de pays qui en font partie à tour de rôle. Rappelons qu’une grande réalisation du CIB est l’élaboration de la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme (DUBDH), adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en octobre 2005 à Tokyo.
D’autres documents majeurs sont la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme (1997) et la Déclaration internationale sur les données génétiques humaines (2003). Le CIB a aussi rédigé une vingtaine de rapports sur des thèmes liés à la génétique (confidentialité, dépistage, thérapie), sur l’éthique et les neurosciences, sur l’éducation en bioéthique ; ainsi que des documents d’élaboration substantielle d’articles de la DUBDH : ainsi sur le consentement, la responsabilité sociale et la santé, la vulnérabilité humaine, la non-discrimination et non-stigmatisation.
A l’occasion du 20e anniversaire de son Programme de bioéthique, l’UNESCO publie une attrayante plaquette incluant des textes courts de trente auteurs qui ont joué des rôles d’importance en bioéthique, au sein du CIB entre autres. Ces auteurs issus du monde entier incluent Federico Mayor, qui dirigeait l’UNESCO lors de la mise en œuvre du Comité, l’actuel et deux anciennes président·e·s du CIB, deux de ses anciens Secrétaires généraux. Quelques citations.
On pourra trouver ces formulations très générales mais les articles individuels incluent des informations et réflexions pointues. Aussi, nous dit-on, « le contenu de ce livre n’est délibérément pas homogène, cependant il présente une diversité convergente ». Des impulsions fortes au niveau mondial sont à l’évidence indispensables en matière de bioéthique et il est impératif de tirer profit du cadre planétaire qu’offrent les Nations-Unies, en contact avec les Commissions nationales d’éthique et d’autres instances concernées. Impératif de maintenir haut le drapeau des valeurs éthiques et de la réflexion à leur sujet, même si la très inquiétante violence ambiante, internationalement et au sein des pays, met sur le devant de la scène des préoccupations lourdes plus immédiates.
Jean Martin, médecin de santé publique et expert en éthique médicale
L’étude en format pdf
La politique cantonale de réinsertion des chômeurs en fin de droits a été profondément remaniée ces dernières années. L’objectif visé est désormais le retour en emploi plutôt que la prise en charge financière. L’accès aux mesures de réinsertion est également favorisé pour les bénéficiaires de l’aide sociale.
L’évaluation menée par la Cour des comptes conclut toutefois que les résultats sont mitigés. Si une hausse des retours en emploi a pu être constatée, elle est notamment liée à l’amélioration du profil des personnes arrivant en fin de droits.
Par ailleurs, l’accès à des mesures de réinsertion ne concerne qu’un chômeur en fin de droits sur cinq, ce qui s’avère insuffisant. Ainsi, le recours à l’aide sociale a doublé, tout comme la proportion de personnes occupant des emplois faiblement rémunérés.
En outre, la mise en œuvre des mesures actuelles se révèle trop standardisée pour prendre en compte les besoins spécifiques de leurs participants.
Les recommandations émises par la Cour visent à faciliter l’atteinte des objectifs de retour en emploi et de prévention de la marginalisation en adaptant davantage les interventions aux besoins des personnes arrivées en fin de droits.
Le rapport en format pdf
La revue "d’égal à égalE" 2015 interroge la contraception sous l’angle de l’égalité entre femmes et hommes
ll y a 55 ans, le premier contraceptif médicalisé pour femmes était commercialisé aux Etats-Unis. Un an après, la pilule était autorisée à la vente en Suisse. La pilule représente un élément charnière de l’émancipation des femmes. Elle est maintenant le principal moyen contraceptif utilisé en Suisse, comme le confirment des chiffres récents de l’Office fédéral de la statistique (Enquête sur les familles et les générations 2013). Avant l’arrivée de la pilule contraceptive et son utilisation massive, les hommes avaient davantage de responsabilités en matière de contraception. Quelle place occupent-ils aujourd’hui ? Et qu’en est-il de la pilule pour hommes qui reste au stade de l’étude depuis des décennies ? Est-ce qu’aujourd’hui la répartition dans le couple de la responsabilité et des "coûts" de la contraception est discutée, notamment suite aux récentes polémiques autour des pilules contraceptives féminines de dernières générations ?
Le 15ème numéro de la revue d’égal à égalE aborde le thème de la contraception sous l’angle de l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette publication apporte un éclairage sur le rôle que les hommes jouent ou ont à jouer en matière de contraception. Elle esquisse les pratiques contraceptives des Jurassiennes et des Jurassiens et leurs représentations de la contraception au travers du travail de différent∙e∙s acteurs et actrices du milieu de la santé, mais également par des témoignages de personnes concernées.
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Un nombre rapidement croissant de nouvelles substances psychoactives (New Psychoactive Substances / NPS) est proposé aujourd’hui, souvent sur internet, comme alternatives aux drogues illicites existantes. Le contenu, les effets et les risques liés à ces substances sont peu ou pas connus et les consommateurs font souvent office de cobayes pour les apprentis sorciers qui les produisent et les vendent. Même si ce phénomène n’est pas nouveau en soi, il s’inscrit cette fois dans une nouvelle dynamique liée à la globalisation des échanges commerciaux et au développement d’Internet.
Addiction Suisse fait le point sur la situation dans une publication de la série Focus et recommande une grande prudence vis-à-vis de ces substances.
L’article spécialisé en format pdf
Face au régime d’austérité annoncé pour 2025 déjà, une pétition a été lancée par cinq organisations actives dans le domaine des addictions.