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Dans le podcast « Faites des gosses », plusieurs expert·e·s abordent des thématiques très diverses qui touchent à la parentalité. Une ressource claire et instructive.
© louiemediaComment ne pas transmettre ses traumatismes à ses enfants ? Pourquoi les enfants aiment les histoires ? Comment surmonter un accouchement compliqué ? Comment prendre confiance dans son rôle de parent face aux injonctions, parfois paradoxales, de l’entourage ? Ces questions et bien d’autres sont abordées dans la série de podcasts Faites des gosses, menée par la journaliste française Marine Revol. Ses interlocuteurs et interlocutrices livrent un éclairage intéressant et novateur sur des problématiques qui touchent les parents.
À titre d’exemple, dans le podcast Comment ne pas transmettre ses traumatismes à ses enfants ?, le psychiatre Serge Tisseron explique comment les non-dits, les secrets de famille d’un parent peuvent affecter les enfants, même les plus petit·e·s. En effet, ils·elles imitent les émotions du parent et sont très dépendant·e·s de ses réactions émotionnelles. Ainsi, si un père est triste dès qu’un avion passe dans le ciel, car cela lui rappelle le décès d’un être cher lors d’un crash, le petit ou la petite va associer l’avion à quelque chose de négatif, sans savoir pourquoi. Cet exemple un peu simpliste reflète ce qui se passe chez les plus jeunes face à des secrets de famille ou des traumatismes qu’ils ressentent chez leurs parents sans les connaître.
Serge Tisseron se montre catégorique : « Parlez, même si l’enfant n’est pas en mesure de comprendre. Il n’est jamais trop tôt pour commencer à lui parler de ses traumatismes. » Nul besoin de rentrer dans les détails, mais il est impératif de dire les choses afin que l’enfant ne développe pas un traumatisme par « imitation » ou une attitude négative face à des choses qu’il ne comprend pas et qui ne le concernent fondamentalement pas directement.
Faites des gosses permet de trouver des réponses dûment documentées à une partie des questions qui taraudent souvent les parents. Pour chaque épisode du podcast, qu’il touche le sommeil des bébés, l’alimentation, la fatigue parentale, entre autres, des références de livres, d’articles et même de films abordant la même thématique sont proposées.
(Yseult Théraulaz)
Faire des liens entre une prestation de soin et la région où elle est disponible, ainsi qu’identifier les besoins ou les améliorations nécessaires font partie des objectifs de cet outil interactif.
© Observatoire suisse de la santé
Le premier Atlas suisse des services de santé a été mis en ligne en 2017 à la suite du travail minutieux de l’Académie suisse des sciences médicales. Sans cesse enrichi et mis au goût du jour, la dernière version de cet outil interactif est disponible depuis ce mois d’avril.
L’Atlas version 2023 mesure plus de cent indicateurs différents en lien avec des prestations fournies par les services de santé en Suisse. Ceux-ci sont regroupés dans seize catégories : cœur, poumons, vaccinations, appareil locomoteur, procédure d’imagerie médicale, entre autres. Pour chacun d’eux, plusieurs sous-sections sont proposées.
À titre d’exemple, lorsque l’on ouvre l’onglet sur l’appareil locomoteur, on peut ensuite choisir entre les fractures du col du fémur, la reconstruction plastique d’un hallus valgus, entre autres. Pour chacune des options proposées, l’Atlas montre, sur la carte de la Suisse, la répartition géographique des traitements. Il fournit également une définition du traitement sélectionné.
Une série de graphiques en lien avec le domaine choisi permet de se faire une idée plus claire de la thématique : traitement stationnaire ou en ambulatoire ; proportions d’hommes ou de femmes ; évolution temporelle, entre autres.
L’Atlas livre ainsi des informations utiles pour la recherche sur les services de santé. C’est un allié de taille pour aider à planifier et à gérer les ressources en fonction des besoins.
(Yseult Théraulaz)
Par méconnaissance ou honte, un grand nombre de personnes de plus de 65 ans renoncent à se faire aider par l’État.
Environ 15,7% des personnes de plus de 65 ans vivant chez elles ne demandent pas les prestations complémentaires dont elles pourraient toutefois bénéficier. C’est ce que révèle le deuxième rapport partiel de l’Observatoire national de la vieillesse.
Une analyse de cette enquête a été menée par la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) afin de comprendre les raisons de ce résultat. Elle en a identifié quatre principales.
L’une d’elles est une méconnaissance de l’existence de ces prestations complémentaires. Pour rappel, toute personne dont les rentes AVS ne suffisent pas à couvrir les coûts de la vie a droit à une aide financière de l’État. Elle peut prendre la forme de versements mensuels mais aussi de remboursements des frais de maladie.
Une autre raison qui explique le non-recours est la renonciation volontaire. Les personnes préfèrent s’abstenir de demander les prestations complémentaires, car les démarches administratives sont jugées trop compliquées. La troisième explication mise en avant par l’analyse de la ZHAW est le refus des personnes concernées d’être un fardeau pour l’État et de dépendre de l’argent des autres.
Enfin, la honte ou la peur constituent le quatrième motif de non-recours. Les seniors ne veulent pas être stigmatisés en tant que bénéficiaires de prestations complémentaires ou, lorsqu’ils n’ont pas la nationalité suisse, craignent de perdre leur droit de séjour s’ils les touchent.
Le rapport a montré également que les femmes, les ressortissant·e·s étranger·e·s ainsi que les veufs ou les veuves ou encore celles et ceux qui n’ont pas fait d’études secondaires ou tertiaires constituent l’essentiel des non-recourant·e·s.
(Yseult Théraulaz)
Comment apporter un soutien non moralisateur aux personnes âgé·e·s en proie à des problèmes de dépendances ? La réponse dans une brochure spécifique.
Les patient·e·s âgé·e·s en proie à des problèmes de dépendance représentent un public toujours plus important pour les professionnel·e·s des addictions. La faute à une expérience de vie qui s’allonge et à une multiplication des addictions possibles (jeux d’argent, internet, substances, entre autres).
Afin de mieux les encadrer et de leur apporter écoute et soutien, le guide d’éthique professionnelle à l’intention des médecins de famille et des médecins en institution, élaboré par la Fachverband Sucht (Fédération des addictions) et le Groupement romand d'étude des addictions, vient d’être traduit en français.
Cette brochure explique ainsi que : « l’établissement d’un concept (plus fréquent dans les institutions) pour l’accompagnement des personnes âgées souffrant d’une addiction protège les patient·e·s contre un traitement arbitraire, les médecins et le personnel soignant contre le stress moral ou la répression, et facilite la prise de décision. »
Mieux connaître la problématique des seniors pris dans l’engrenage des dépendances, mieux cerner les enjeux de santé qui se cachent derrière ces situations particulières, en parler ouvertement sans user d’un ton moralisateur font partie des pistes présentées dans ce guide.
Impliquer les proches, demander de l’aide à des spécialistes des addictions et laisser également le·la patient·e faire preuve d’autodétermination font aussi partie des conseils préconisés. Car quelle que soit l’avis du médecin : « (…) la décision de combattre une consommation problématique est finalement toujours du ressort de la personne concernée. »
Une liste de questions « fondamentales introspectives », auxquelles les professionnel·e·s peuvent se soumettre pour mieux gérer les différents cas qu’ils et elles rencontrent est aussi présentée dans cette brochure déontologique. Préserver l’intégrité des seniors étant une des priorités, peu importe l’avis personnel sur les dépendances du médecin qui les traite.
(Yseult Théraulaz)
Un dossier thématique complet, proposé par une association belge, montre à quel point bouger est bon pour tout le monde. Aperçu.
« Une activité́ physique régulière contribue à une bonne santé physique et mentale. Elle est bénéfique pour les personnes de tous âges et de toutes capacités, et il n’est jamais trop tard pour devenir plus actif et moins sédentaire et améliorer ainsi son état de santé. Pourtant, 81% des adolescents et 27,5% des adultes ont actuellement un niveau d’activité́ physique inférieur à celui recommandé par l’OMS, ce qui a des conséquences pour eux tout au long de leur vie (…), mais aussi pour (…) la société́ dans son ensemble ». Voilà ce que l’on peut lire dans le Rapport mondial de situation sur l’activité physique 2022 publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce cadre posé, l’association belge Culture&Santé, qui œuvre pour la promotion de la santé, d’éducation permanente et de cohésion sociale, a exécuté un travail minutieux afin de proposer un dossier très complet sur cette thématique. Intitulé Promouvoir l’activité physique : un enjeu pour la santé de toutes et tous, il passe en revue ce qui se fait à travers le monde pour aider les populations à bouger davantage. Il fournit également une grande quantité d’études et d’articles scientifiques sur le sujet, travaux réalisés en France, en Belgique, au Canada, au Luxembourg et en Suisse.
Parmi les aspects passés en revue dans ce dossier figure celui qui s’intéresse à l’activité physique sous le prisme de l’âge et du genre. Selon le niveau d’éducation, les revenus et la situation professionnelle, les personnes sont plus ou moins actives. « À cette distribution sociale, s’ajoutent des inégalités dans la participation à l’activité́ physique selon d’autres caractéristiques de stratification sociale comme le genre (avec des femmes généralement moins actives que des hommes), l’âge ou l’incapacité́ », lit-on dans le document belge. La pratique sportive des hommes et des femmes est également abordée sous l’angle des inégalités.
Un autre chapitre intéressant concerne l’aménagement du territoire, vu comme un levier pour lutter contre la sédentarité et favoriser la mobilité douce. « Les interventions en environnement bâti sont prometteuses pour accroître la pratique d’une activité́ physique de loisirs. Les interventions qui ont démontré́ de bons résultats sont celles liées à la construction de nouveaux parcs ou à la rénovation des parcs existants et à l’aménagement du territoire (…) », précise le dossier. Agir sur la densité des quartiers, sur le réseau de routes et de pistes cyclables peut vraiment faire la différence.
Les multiples chapitres ainsi que la grande quantité de références permettent de mieux comprendre les enjeux de l’activité physique sur la santé de la population et donnent des exemples concrets de ce qui se fait dans plusieurs pays.
(Yseult Théraulaz)
Consulter le dossier thématique «Promouvoir l’activité physique: un enjeu pour la santé de tous et toutes». Association Culture&Santé, Belgique, 2022, 45 pages.
Désormais accessible en ligne, le Dictionnaire de politique sociale suisse décrit, en 251 contributions, les formes, les objectifs et les effets, ainsi que les liens historiques, économiques, sociaux et juridiques de la politique sociale.
Grâce à la plateforme en ligne « dictionnaire-politiquesociale.ch », les 251 contributions sont désormais à la disposition d'un large public. Pas moins de 245 expertes et experts suisses et étranger·ère·s ont été sollicité·e·s pour la rédaction de ce Dictionnaire de politique sociale suisse. La publication est parue en 2020 en allemand et en français sous la direction de l'Association suisse de politique sociale (ASPS).
Dans les 251 contributions, cette publication associe de manière claire des connaissances scientifiquement vérifiées et avérées à l’expertise de professionnel·le·s dans les différents champs touchant à la politique sociale. Grâce à cette conception, le Dictionnaire de politique sociale suisse est devenu une source de connaissances indispensable pour les chercheuses et chercheurs, les étudiant·e·s, les professionnel·le·s, les médias et les responsables politiques.
La plateforme « dictionnaire-politiquesociale.ch » obéit à cette conception et constitue un excellent instrument de travail pour les professionnel·le·s au quotidien, les études, l'enseignement et la recherche. Sous la forme d'entrées scientifiquement fondées, contextualisées et mises en perspective, il est possible d'accéder à un large éventail de domaines de la politique sociale. Ainsi, outre des contributions sur l'action sociale ou la sécurité sociale, on trouve également des références au logement, à la santé ou à la sexualité. Les références historiques, économiques, sociales et juridiques de la politique sociale y figurent également. Les domaines les plus divers de la vie, de la petite enfance à la vieillesse, sont examinés sous l'angle des questions de politique sociale.
Une fonction de recherche par mots-clés est disponible. Tous les articles peuvent être référencés individuellement. Cette plateforme offre une source d'information fondée et fiable sur toutes les questions de politique sociale et de société.
À l'avenir, une commission de rédaction sera responsable de la mise à jour, du développement et de l'assurance qualité du dictionnaire. Les membres de la commission de rédaction seront recruté·e·s de manière à représenter les différents domaines sociopolitiques et les régions linguistiques.
(Source : communiqué de presse)
L’édition européenne de The Conversation a publié un podcast, en anglais, pour réfléchir aux conséquences de la sous-représentation de certains groupes sociaux dans la recherche médicale.
© Depositphotos« Une taille unique de vêtements ne sied pas à tout le monde ». C’est avec cette métaphore — plus largement développée dans l’article —, que les créateurs de l’édition du 9 février 2023 du podcast « The Conversation Weekly » résument les enjeux liés à la recherche médicale. Dans ce programme, Jennifer Miller, professeure de médecine à l’université de Yale, Julia Liu, professeure à l’école de médecine de Morehouse, et Keith Yamamoto, de l’Université de Californie à San Francisco énumèrent les conséquences pour la santé des individus, du manque de diversité dans la recherche.
Tous trois rappellent que celle-ci s’est basée, jusqu’à récemment, quasi uniquement sur des hommes blancs, jeunes et en bonne santé ; Elle n’a que peu compté, dans les panels de recherche, des femmes et des personnes de couleurs. Pour la première catégorie, cela peut s’expliquer en partie par les lignes directrices de la US Food and Drug Administration, édictées en 1977 : ces textes ont banni la participation des femmes en âge de procréer aux essais cliniques.
En ce qui concerne les personnes afro-descendantes, ce manque de représentativité découle, selon la chercheuse Julia Liu, d’un « mythe, en médecine, qui veut que les personnes noires n’aiment pas participer à la recherche médicale en raison des abus que le système médical américain leur a infligé, comme la fameuse expérience Tuskegee » [1]. Pourtant, Julia Liu témoigne que la majorité des personnes noires auxquelles elle a proposé de prendre part à des essais cliniques ont accepté.
S'il existe une prise de conscience de la nécessité, pour la recherche médicale, d'être plus inclusive, seules 4% des études américaines récentes sont basées sur un échantillon représentatif de la population, selon Jennifer Miller. L'enjeu ? Que les traitements médicaux soient adaptés de manière plus pointue et plus efficace à celles et ceux qui les prennent.
En Suisse, la question d’intégrer la notion de genre, notamment, dans les études et la recherche est également en cours : un nouveau référentiel pour les études de médecine basé sur les compétences existe depuis 2017 [2]. « Un certain nombre des compétences sont en lien avec le genre, ainsi que d’autres diversités, comme par exemple l’ethnie, l’âge, les aspects culturels ou l’orientation sexuelle. Toutefois elles sont enseignées de manière incomplète et méritent d’être renforcées », peut-on cependant lire sur la page internet de la Commission de l'égalité de la faculté de médecine de l'Université de Genève. Face à ce constat, l'institution genevoise a créé, en janvier 2020, un groupe de projet « Médecine, Genre & Equité ».
Autre initiative, celle de la création de la plateforme gems, Gender Education in Medicine for Switzerland. Depuis 2021, elle a pour objectif de « contribuer au renforcement de la justice sociale et à la transformation des stéréotypes et des normes de genre préjudiciables. » [3] Ce projet réunit les différentes écoles de médecine suisses, ainsi qu’une école de soins infirmiers. Les universités de Zurich et de Berne propose un CAS « Sex- and Gender- Specific Medicine » [4]. Enfin, et de manière non-exhaustive, à Lausanne, l’Unité santé et genre d’Unisanté s’intéresse aux différences dans la prise en charge clinique induites par le genre des patient·e·s.
(Céline Rochat)
Ecouter le podcast (en anglais)
[1] Les traductions des citations contenues dans cet article sont celles de l’autrice de cette actualité ; L’étude de Tuskegee sur la syphilis a enrolé quelque 600 métrayers afro-américains pendant plus de 40 ans alors qu’ils avaient été informés d’une durée d’étude de six mois. En outre, ces personnes n’ont jamais été soignée avec de la péniciline. Ce scandale est à la base des principes fondamentaux de la bioéthique sur l’expérimentation humaine aux Etats-Unis. (Source : Wikipédia)
[2] UNIGE, Groupe médecine, genre & équité
[3] https://www.gems-platform.ch/fr/a-propos
[4] https://www.gender-medicine.ch/en/course-program/aims-of-the-cas/
Complexe, la relation entre le sans-abrisme et la consommation de drogues figure au centre d’un document édité par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.
Édité par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, le mini-guide Sans-abrisme et drogues : réponses sanitaires et sociales donne un aperçu des éléments à prendre en considération lors de la planification ou de la mise en œuvre de réponses sanitaires et sociales pour les personnes sans-abri qui consomment des drogues. Il passe en revue les interventions disponibles et leur efficacité, et examine également les implications pour les politiques et les pratiques.
Ce mini-guide fait partie d’un ensemble plus large, qui comprend notamment les Réponses sanitaires et sociales aux problèmes de drogue : un guide européen.
(Source : EMCDDA, European monitoring centre for drugs and drug addiction).
Une étude révèle que la majorité des 14 à 25 ans ont déjà testé la cigarette électronique jetable et un·e jeune sur huit en consomme fréquemment. Pour protéger la jeunesse, les réglementations doivent être renforcées.
© UnisantéQuelque 1’362 jeunes de14 à 25 ans ont répondu à un sondage lancé par Unisanté et Promotion santé Valais en août 2022. Les résultats montrent que 91% d’entre elles et eux disent connaître les puffs ; 59% avouent en avoir déjà consommé au moins une fois et 12% en consomment fréquemment, c’est-à-dire plus de dix jours durant le dernier mois. Rappelons que 19% des 15-24 ans fument quotidiennement en Suisse (OBSAN, 2017). Conçu pour un public jeune, l’attrait pour ces cigarettes électroniques jetables repose sur les goûts (63%), l’absence d’odeur de tabac (40%) et la facilité d’utilisation (30%). Elles sont surtout consommées dans les soirées ou les fêtes (59%) et à domicile (40%).
Le sondage met en lumière une autre problématique : les jeunes ont facilement accès aux puffs. Plus de la moitié (54%) relatent avoir acheté leur dernière puff dans un kiosque, sans différence notable entre les cantons ayant restreint ou non la vente de cigarettes électroniques aux mineurs. Par ailleurs, un·e jeune sur cinq rapporte consommer des puffs dont le taux de nicotine, qui peut engendrer rapidement une forte dépendance, dépasse le maximum légal (20 mg/ml). Ces résultats rappellent la nécessité de mettre en place des réglementations et des contrôles visant à protéger la jeunesse.
Un·e jeune sur deux a déjà été confronté·e à la publicité pour des puffs, majoritairement sur les réseaux sociaux. Les 14-17 ans y sont davantage exposé·es que les 18-25 ans. En Valais, la loi sur la santé interdit la publicité pour les puffs dans l’ensemble des lieux qui sont accessibles aux mineur·es, comme les kiosques et les commerces. Dans le canton de Vaud, le Conseil d’État vient de soumettre au Grand Conseil un projet de modification de trois lois afin que les produits tels que la cigarette électronique ou les puffs soient soumis au même cadre légal que les cigarettes conventionnelles et le tabac — la publicité et la vente de ces produits aux mineur·es seront ainsi interdites.
Finalement, les 3/4 des jeunes sont conscient·es des risques pour la santé, du potentiel de dépendance et de l’impact environnemental des puffs. Parmi les consommateurs·trices, 2/3 souhaitent arrêter.
(Source : communiqué de presse)
Informations
Un nouveau document de référence est destiné aux personnes, professionnelles ou non, accompagnant des personnes âgées en situation de handicap. Il vise notamment à mieux évaluer les symptômes.
De nombreuses personnes âgées ayant des déficiences intellectuelles présentent un état de santé souvent plus dégradé que celui du reste de la population. Cet état de fait s’explique entre autres par le manque de connaissances médicales des personnes qui les accompagnent. Des prestations d’assistance adaptées sont nécessaires pour permettre de maintenir et d’améliorer la santé des personnes âgées ayant des déficiences intellectuelles.
Les personnes qui accompagnent et soutiennent les personnes âgées avec un handicap trouveront ces informations dans le nouveau document de référence des associations de branche d’Artiset, Curaviva et Insos.
Ce guide fait office de document de référence et aide à évaluer les symptômes. Cela peut être vital, tout particulièrement pour les personnes qui rencontrent des difficultés à communiquer et dont l’autonomie ou les capacités de discernement sont restreintes.
(Source : Artistet)
Un document produit par une instance régionale de promotion de la santé, en France, donne des repères pour mieux comprendre les liens entre inégalités environnementales et les inégalités sociales de santé.
© IREPS
Afin d’expliquer le concept d’inégalités environnementales en lien avec la santé, l’Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (IREPS) Auvergne-Rhône-Alpes vient de publier une fiche « Repères en prévention & promotion de la santé ». Ce document de six pages, richement référencé, commence par définir les inégalités environnementales, avant de proposer des pistes pour agir.
Il est notamment rappelé que les inégalités environnementales ne sont pas « une nouvelle sorte d’inégalités, « mais de la dimension environnementale des inégalités socioéconomiques » qui traversent la société à l’échelle d’un territoire, d’un pays et de la planète ». L’auteur de cette fiche mentionne également cinq domaines que touchent ces inégalités, parmi lesquels : L’exposition aux risques environnementaux, l’accès aux ressources naturelles et l’impact du mode de vie sur l’environnement.
(croc)
Ce livre s’adresse à toutes les personnes soucieuses de trouver quelques clés de compréhension pour penser la santé dans l’environnement et entamer une nécessaire transformation socioécologique des services de santé.
Par Jean Martin
« La question des liens entre santé et environnement nous renvoie à notre propre vulnérabilité » (François Gemenne, membre du GIEC, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Université de Liège, dans la préface).
Un ouvrage majeur en matière de santé environnementale ; Une somme imposante, qui traite de manière approfondie de dimensions toujours plus importantes dans la pratique des soins. Récemment paru, Santé et environnement — Vers une nouvelle approche globale s’arrête sur ces aspects qui doivent aussi intégrer l'enseignement des professions de la santé.
Cette publication collective met en lumière les relations entre médecine/système de santé et le milieu dans ses multiples facettes, notamment en rapport avec les impacts sur la santé du dérèglement climatique et de la chute de la biodiversité, qui accroissent fortement notre vulnérabilité. La santé humaine dépend de la santé des écosystèmes, on le sait bien maintenant — c’est « l’interdépendance du vivant ».
Le patron de l'entreprise, Nicolas Senn, est professeur et responsable de la formation en médecine de famille à Lausanne. Avec son équipe, il s'est investi pour conceptualiser et décrire les problématiques auxquelles il s'agit de faire face. Il a entre autres mené des recherches sur l’impact des cabinets médicaux en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Pour réaliser cet ouvrage, ses trois collègues et lui-même ont rassemblé quelque septante autrices et auteurs suisses, français·es et quelques Anglo-saxon·ne·s d’horizons disciplinaires différents. Il en résulte plus de quarante chapitres regroupés en cinq grandes parties :
Parmi les sujets majeurs traités figurent l’importance de se référer au neuf limites planétaires, le modèle du donut de Kate Raworth qui veut trouver des solutions entre un plancher social de base à garantir et un plafond écologique à ne pas dépasser ou le concept de « One Health » (ou aussi « Planetary Health »), incluant les aspects sanitaires humains et animaux (zoonoses), de même que les questions sociales et économiques, formulées par notre compatriote Jakob Zinsstag. On y trouve aussi la mise en évidence de « La Grande Accélération », particulièrement manifeste depuis les années 1950, dont les multiples évidences ont été étudiées et popularisées par W. Steffen et coll. Les services écosystémiques, qui peuvent être définis comme « le bien-être fourni par la nature pour l’humain » - Nature's Contributions to People, voir p. 132 ss. ou les dangers croissants de la pollution de l’air et les risques toxicologiques, y compris l’écotoxicologie des médicaments, sont traités. Le sont également les questions d’écoanxiété ou solastalgie [1], de plus en plus présente, et d’autres aspects de santé mentale. Enfin, l’ouvrage porte sur les problématiques migratoires, les bénéfices liés à la mobilité active, à l’alimentation, au contact régulier avec la nature, ainsi que sur la science de la durabilité dans les services de santé.
Devant le défi climatique, il importe que la médecine et le système de santé assument leurs responsabilités de contribuer à des pratiques soutenables, donc de garder à l’esprit les exigences de sobriété, voire de frugalité. Cette posture demandera, à divers niveaux, de faire des choix non aisés. Santé et environnement apporte à cet égard des bases solides, avec une multiplicité d’éclairages et d’angles d’attaque. Un tel contenu doit aujourd’hui faire partie du bagage des étudiant·e·s en médecine et des professions soignantes, ainsi que de tous les jeunes professionnel·le·s (étant entendu que l’ouvrage apportera beaucoup aux collègues moins jeunes aussi !).
Dans leur introduction, les directeurs et directrices de publication relèvent que « ne pas considérer l’influence des déterminants environnementaux de la santé dans la prise en charge peut même être vu comme un manque de professionnalisme, tant les preuves de leur influence sont abondantes ». Plus généralement d’ailleurs — et c’est ce sur quoi insiste la dernière partie du livre —, il faut réaliser que la prise en compte de ces facteurs questionne le fonctionnement même d’un système de santé productiviste, organisé autour d’une approche trop strictement biomédicale.
[1] « La solastalgie est une détresse profonde causée par les changements perçus comme irréversibles de notre environnement. En évoluant dans un monde qui semble s'autodétruire, certaines personnes finissent par être envahies d'un sentiment d'impuissance étouffant. (...) En quelque sorte, on peut dire que la solastalgie est un stress pré-traumatique. Cette sensation accablante pousse à divers symptômes : tristesse, anxiété, insomnie, anorexie, dépression » (Futura-Sciences.com)
Sous la dir. de Nicolas Senn et al. «Santé et environnement — Vers une nouvelle approche globale», Chêne-Bourg/Genève: RMS Éditions, 2022, 502 pages
Un rapport français compare les approches de communication en santé environnementale en périnatalité de cinq pays ayant la réputation d’être précurseurs en matière de santé environnementale. La Suisse en fait partie.
Des exemples concrets tirés du terrain destinés à inspirer d’autres démarches de prévention de santé publique en matière de périnatalité. Tel est le but d’un rapport réalisé en France par l’organisme Objectif santé environnementale. Pour ce faire, les actions de communication menées dans cinq pays ont été analysées.
Les expert·e·s ont ainsi examiné des actions issues d’Allemagne et de Suède, « deux pays européens historiquement très investis en matière de protection de l’environnement », du Canada et de la Suisse « deux pays hors-UE faisant des efforts dans le domaine de la santé environnementale », ainsi que du Japon, « pays asiatique ayant une démarche autour de la santé et du bien-être très élaborée, pragmatique et exhaustive ». Un des objectifs de cette étude était de déterminer si la communication en santé environnementale dans les cinq pays retenus pourrait être une source d'idées et une base de réflexion pour mieux informer, inciter à agir et promouvoir la culture en santé environnementale dans la population française, notamment auprès des futurs et jeunes parents.
Pour mener la recherche, les scientifiques ont analysé les actions qu’ils et elles ont réparties en onze catégories, telles que portails internet, hotlines, affiches publicitaires et expositions ou formations en ligne. A la suite de cette enquête, un top 10 des outils de communications potentiellement reproductibles et transposables en France a été compilé. Cette liste comprend notamment des actions d’affichage publicitaire en ville ou sur les bus, la labellisation de pharmacies « amies de bébés », les parents référents des quartiers et parrains / marraines des futurs et jeunes parents, ainsi que les ateliers papa / second parent.
Selon le rapport, « la Suisse est bien classée sur l’index de performance environnementale (EPI) ». Et de souligner l'influence du fédéralisme sur les campagnes de prévention : « Étant découpée en partie francophone et germanophone, avec aussi une forte implication des administrations des cantons, les actions mises en place sont souvent spécifiques à ces derniers et n’ont pas le même résultat que des directives nationales. A l’instar de l’Allemagne (étant un État fédéral), il n’y a pas qu’une seule approche définie par l’État, mais des approches très hétérogènes. » Puis de souligner l’engagement de notre pays en matière d’environnement : « Il est aussi important de noter que beaucoup d’actions sont moins visibles en Suisse, car la population est déjà sensibilisée, possédant une véritable culture générale en santé environnementale. En effet, la Suisse, comme l’Allemagne, a engagé des actions concrètes avec un pic d’actions il y a déjà plus de vingt ans, notamment à la suite du Sommet de la Terre de Rio, en 1992. »
Dans les actions menées en Suisse relevées par les expert·e·s figurent des fiches d’information créées par la Ligue contre le cancer, des campagnes de sensibilisation menées auprès du personnel des lieux de vie enfantine, ou encore l’application développée par la Fédération romande des consommateurs permettant de scanner les produits cosmétiques pour en connaître la composition.
(croc)
Ragnar Weissmann et al., «Approches de communication en santé environnementale dans cinq pays — femmes enceintes et petite enfance». France, 2021, 17 pages
Coïncidences trompeuses, biais de confirmation, stéréotypes influencent nos jugements et décisions. Pascal Wagner-Egger, enseignant en psychologie sociale et en statistiques à Fribourg, explique comment déjouer ces mécanismes.
Pascal Wagner-Egger © David Marchon
(Reiso) Dans votre livre, « Méfiez-vous de votre cerveau », vous passez en revue trente biais cognitifs qui faussent notre jugement. Que sont-ils et à quoi sont-ils dus ?
(Pascal Wagner-Egger) Les biais cognitifs sont des erreurs de jugement commis par notre cerveau ou nos comportements sociaux. L’hypothèse est que l’évolution a mis en place un système de pensée intuitif et rapide assurant la survie de l’organisme qui engendrerait ces biais cognitifs et sociaux. Celui de la corrélation illusoire, par exemple, crée un lien entre deux évènements qui se sont produits par simple coïncidence. Si vous êtes insomniaque à plusieurs reprises pendant la pleine lune, vous allez être tenté·e d’attribuer votre mauvais sommeil à cette phase lunaire. Cependant, les fois où vous ne dormez pas et qu’il fait nuit noire, vous n’allez pas penser : « Quelle belle absence de pleine lune ce soir ! », et n’allez pas non plus vous rappeler des nuits — avec ou sans pleine lune — pendant lesquelles vous ne vous êtes pas réveillé·e. Pour savoir si la présence de la lune influence le sommeil, il faudrait faire de longues et difficiles études scientifiques (lesquelles montrent que les phases de la lune n’ont pas d’effet sur le sommeil).
De par notre cerveau « archaïque », sommes-nous destiné·e·s à être victimes de ces biais ?
Non, car nous pouvons lutter mentalement pour ne pas tomber dans le panneau. Le système de pensée rapide n’est pas le seul que nous avons. Nous disposons aussi d’un esprit critique, d’une pensée scientifique. Nous pouvons plus facilement inhiber ces biais cognitifs lorsque nous les connaissons et savons ainsi les reconnaître. Cela étant, tous les biais cognitifs ne sont pas négatifs, certains peuvent avoir une utilité. L’effet placebo est un bon exemple.
Ces erreurs de jugement peuvent-elles être dangereuses ?
Lorsque certaines personnes utilisent les biais cognitifs pour manipuler autrui, oui. Les gourous des sectes savent bien les combiner. Par exemple, le biais de supériorité illusoire peut être utilisé avec des adeptes en devenir. Leur faire croire qu’ils·elles sont à haut potentiel, mais que leur famille les a dénigré·e·s est un bon moyen de les rallier à la cause. L’effet de conformisme porte également ses fruits dans un tel contexte. Chaque adepte va être poussé·e à ressembler aux autres en gommant son individualité, et à accepter comme les autres les dogmes du·gourou. Le récent drame de Montreux, où une famille entière s’est défenestrée et tuée, est un triste exemple du pouvoir des biais cognitifs et des croyances…
Dans un autre contexte, l’escalade d’engagement peut ruiner quelqu’un·e. Ce processus social et cognitif pousse une personne à des comportements de plus en plus extrêmes, comme celui de jouer à un jeu d’argent des sommes de plus en plus fortes afin de « se refaire ».
(Propos recueillis par Yseult Théraulaz)
Méfiez-vous de votre cerveau, Gilles Bellevaut et Pascal Wagner-Egger, Editions 41, 2022, 152 pages
Un document rédigé par des spécialistes de la santé au Canada éclaire comment une approche intersectionnelle permet d'établir des programmes de santé publique efficaces, qui biffent les iniquités.
L’intersectionnalité, c’est quoi ? Ce terme, peu connu du grand public, est expliqué dans un document créé par le Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé canadien qui regroupe des expert·e·s du domaine de la santé publique et des discriminations.
On peut y lire : « L’intersectionnalité renvoie à un concept, à un cadre, à une approche, à une méthode analytique ou à un mouvement servant à mettre en évidence l’injustice sociale et à prendre des mesures pour y remédier. Une approche intersectionnelle de la santé publique repose sur la reconnaissance de la complexité́ et de la diversité́ de l’expérience humaine. Elle nous aide à considérer les manières dont s’entrecroisent les systèmes de pouvoir et d’oppression comme le racisme, le classisme et le sexisme. Elle jette une lumière sur l’influence de ces systèmes sur la santé et le bien-être des individus, une influence exercée différemment selon la position sociale et l’identité́ sociale, comme le genre, la race et la classe, et qui diffère et se chevauche pour chaque personne. »
En d’autres termes, les iniquités augmentent encore lorsque les différentes formes de discriminations interagissent entre elles. Le document donne l’exemple des femmes noires du Canada pour lesquelles l’effet du racisme et du sexisme les rend particulièrement vulnérables au VIH : « En santé publique, une intervention intersectionnelle viserait par conséquent à agir sur l’ensemble de ces nombreuses formes d’oppression et des interconnexions sous- jacentes, non pas sur chacune isolément. »
Le document fourni des pistes pour une meilleur évaluation des situations et ainsi une meilleure orientation des interventions.
(YT)
Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé. « Intersectionnalité: Parlons-en ». Antigonish (NS): CCNDS, Université St. Francis Xavier, 2022, 15 pages
Un groupe de sept associations belges abordent les questions liées au sexe, aux drogues et au respect dans une série de documents audio intéressants.
C’est quoi le consentement ? Peut-on être consentant·e malgré la consommation de substances psychotropes ? Comment se faire respecter en soirée ? Ces questions et bien d’autres sont abordées dans une série de podcasts réalisées par le groupe de travail belge baptisé « Sexe, drogues et consentement » qui réunit sept associations actives dans ce domaine.
Les trois épisodes audio — un sur le consentement, un sur les limites, un sur la communication — donnent la parole à des jeunes. Sans tabou, ils et elles parlent de leurs expériences, bonnes ou mauvaises. Ils et elles parlent de leurs propres limites, de comment les faire respecter et comment être attentif·ve aux limites des autres. Ainsi, une jeune femme explique qu’elle n’a pas insisté lorsque son copain lui a dit qu’il n’avait pas envie d’un rapport sexuel. « Il était choqué que j’accepte son non ! Son ex-copine lui aurait fait une scène m’a-t-il dit ! »
Les podcasts regorgent d’information, de définition, d’explications sur ces questions parfois encore taboues tout en laissant parler les jeunes avec leur langage fleuri et leurs expériences variées.
(Yseult Théraulaz)