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Une légère hausse des dépenses de l’aide sociale a été enregistrée en 2015 en Suisse. Elle est plus faible que les années précédentes.
Aide sociale stricte. En 2015, les dépenses nettes de l’aide sociale au sens strict (aide sociale économique) se sont élevées à environ 2,6 milliards de francs. Cette hausse de 2,1% est plus faible que les années précédentes (+5,5% en 2014, +3,1% en 2013). Elle est due en partie à l’évolution du nombre de personnes assistées, qui a augmenté en 2015 de 1,4% par rapport à l’année précédente. Les dépenses annuelles moyennes par bénéficiaire sont restées à peu près stables. Elles ont passé de 9786 francs en 2014 à 9854 francs en 2015 (+0,7%). La hausse avait été de 3,6% l’année précédente.
Prestations sociales. Par rapport aux dépenses totales de toutes les prestations sociales, qui se montaient en 2014 à 157 milliards de francs selon les Comptes globaux de la protection sociale (CGPS), l’aide sociale au sens strict représentait une part de 1,6%.
Aide sociale large. En 2015, la Confédération, les cantons et les communes ont dépensé environ 8 milliards de francs pour l’aide sociale au sens large, soit une augmentation de 1.9% par rapport à 2014, contre 4.6% de 2013 à 2014. L’augmentation des dépenses a ainsi ralenti.
Part des PC. Dans ce montant de 8 milliards, 60%, soit 4,8 milliards de francs, concernent les prestations complémentaires à l’AVS/AI et un tiers l’aide sociale au sens strict. Le reste des prestations sociales au sens large (aides aux personnes âgées ou invalides, aides aux chômeurs, aides à la famille, avances sur pensions alimentaires et aides au logement) ne représentaient ensemble que 7,3% des dépenses.
Financement. En 2015, 44,6% des dépenses de l’aide sociale au sens large ont été financés par les cantons, 36,9% par les communes et 17,8% par la Confédération.
Le paradigme de l’État d’investissement social se présente comme une stratégie de réforme pour relever les défis posés à l’État social. En réponse aux critiques néolibérales de l’État-providence keynésien, il propose de réorienter les dépenses sociales en investissant dans la formation et le développement du capital humain. Au travers de mesures d‘activation visant l’amélioration de l’employabilité et de politiques familiales favorisant la disponibilité pour l’emploi, c’est une nouvelle conception de la politique sociale comme facteur productif qui prend forme. Forme qui est ici examinée et débattue par une sélection de contributions de spécialistes suisses et internationaux. L’ouvrage fournit des analyses et des réflexions critiques tant sur les fondements idéologiques que sur les implications pratiques de la stratégie de l’investissement social.
Jean-Michel Bonvin est professeur de sociologie et de politique sociale à l’Institut de démographie et socioéconomie de l’Université de Genève. Ses recherches portent sur les transformations contemporaines des politiques sociales et de l’emploi et sur l’innovation organisationnelle dans le secteur public.
Stephan Dahmen est chargé de recherche à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Bielefeld. Ses recherches portent sur la transition de l’école au marché du travail, la sociologie de la jeunesse et l’aide à l’enfance et à la jeunesse.
Lire la recension de cet ouvrage sur le site du PNR LIVES
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
De son vrai nom Marc Zaffran, Martin Winkler est médecin et écrivain à succès. Il a écrit une quinzaine de romans et une dizaine d’essais sur son métier qu’il a pratiqué durant 25 ans en France. Rappelons « La Maladie de Sachs » (1998), sur la vie d’un généraliste de province, ou «En souvenir d’André», sur la fin de vie. Il est aujourd’hui établi au Québec où il collabore à la formation médicale dans plusieurs universités.
Dans son ouvrage paru l’an dernier, le titre «Les Brutes en blanc» annonce immédiatement la couleur. Martin Winkler est fâché et il explique ses quatre vérités aux médecins et au système de santé français. Il dresse un survol large et étoffé de ce qui reste rigide, trop directif voire autoritaire, insuffisamment ouvert au dialogue.
C’est au grand public que l’auteur s’adresse en priorité, avec l’objectif de mieux informer les patient-e-s, actuels ou futurs, sur les piliers principaux, les grandes règles légales et déontologiques régissant la pratique de la médecine aujourd’hui. Notamment les droits à l’information et au respect de sa dignité et de son intégrité, et la faculté constante de refuser tel acte ou la poursuite du traitement. Le malade peut faire valoir ses droits à n’importe quel moment sans que le praticien prenne une position vexée du style Vous n’allez pas m’apprendre mon métier.
S’agissant d’écueils à éviter et de fautes à ne pas commettre, ce livre sera aussi parcouru avec intérêt par les médecins, praticiens comme enseignants. On peut regretter que certaines formules discutables, voire inappropiées, risquent de dissuader certains à poursuivre leur lecture. D’ailleurs, « Les Brutes en blanc » a fait l'objet d'un communiqué de l'Ordre français des médecins. Il lui reproche « la caricature et l'amalgame » et le fait de généraliser à l'ensemble de la profession les dérives de quelques-uns dont l’Ordre condamne fermement les pratiques. Pour l’auteur de cette recension, ces réserves ne devraient toutefois pas détourner le public de la lecture.
La médecine est destinée à servir l’autre. Martin Winkler rappelle la formule « Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours ». Il parle de la différence entre soigner et traiter, de l’asymétrie obligée de la relation et de l’« aura » du soignant, dont il faut se garder d’user indûment. Il importe de « s’acclimater à l’idée, dérangeante si on a été formé en France, que soigner ce n’est pas décider à la place du patient, mais l’accompagner et l’épauler dans ses propres décisions ».
Le livre revient sur la maltraitance ordinaire vis-à-vis des patientes femmes (lire à ce propos son excellent « Le Chœur des femmes », 2009, recension sur REISO). Il dénonce la réticence de beaucoup de praticiens à accepter les demandes d’interruption de grossesse ou de stérilisation : « Au Québec, […] ligature des trompes et vasectomie sont légales depuis longtemps […] et le non-désir d’enfant est un choix de vie qui ne suscite aucun commentaire».
Winckler observe souvent un manque d’empathie chez les praticiens. Il lance aussi une pique sur la trop grande place de la psychanalyse dans la pensée médicale française, au détriment de psychologies et méthodes comportementales et cognitives. « Le plus stupéfiant dans l’attitude consistant à accuser les patients d’être les jouets de leur inconscient, c’est qu’elle laisse entendre que les médecins, eux, n’ont pas de pensées mauvaises ni de désirs tordus. » L’auteur regrette également, dans des situations difficiles, la position du Je ne peux (plus) rien pour vous. « On peut toujours faire quelque choses, et les choses utiles ne sont pas nécessairement spectaculaires. Mais beaucoup de médecins ne savent pas et surtout n’osent pas penser ‘hors des cases’. »
Un chapitre parle de possibles excès de zèle préventif, y compris la «surenchère vaccinale », sujets sur lesquels le médecin de santé publique que je suis a quelques divergences avec Winckler, même si on a le droit de questionner la pertinence de certains dépistages et de rappeler l’impératif d’information préalable adéquate. Il insiste sur l’importance de clarifier – auprès des patient-e-s – une possible confusion entre probabilité et risque, et d’éviter la tendance à transformer la probabilité en prédiction.
Une autre maltraitance fréquente, voire une «cruauté» (sic), apparaît dans la prise en charge de maladies graves. Estimant que tout se passe comme si le traitement du cancer relevait du tout ou rien, il écrit : « Bien évidemment c’est faux. Tout patient peut consentir à un geste chirurgical et refuser une chimiothérapie, ou l’inverse, en sachant qu’il ne s’agit pas nécessairement du choix le plus efficace. [Or,] en France, pas question pour beaucoup de médecins de faire du sur-mesure. On impose une chimio prêt-à-porter.»
L’auteur revient sur le thème débattu dans « En souvenir d’André »: la maltraitance en fin de vie. « Les médecins hollandais, belges, suisses, canadiens, qui d’ores et déjà aident des malades conscients et déterminés à mettre paisiblement fin à leurs jours, ne sont pas moins respectueux de l’éthique que les praticiens boursouflés qui s’expriment sur les chaînes françaises […] En France, l’hypocrisie est de rigueur. Car, dans tout le pays, des médecins mettent fin à la vie de personnes âgées, de nouveau-nés prématurés, de malades au stade terminal. »
Quant à la (dé-)formation des médecins et à l’éthique, Martin Winkler n’est pas moins critique. « En France comme ailleurs, nombreux sont les praticiens intègres et bienveillants. On aimerait qu’ils soient les plus influents. La réalité est tout autre […] Car dans les facultés françaises, on n’enseigne pas la compréhension et le soin des personnes, on enseigne la pathologie et le diagnostic. On y forme les futurs membres d’une classe privilégiée. Leur formation vise à acquérir les postures avalisant l’autorité des médecins sur tous les autres citoyens.
Des chapitres sur les très forts liens entre industrie pharmaceutique et médecins (« prescripteurs dociles ») ou sur l’importance de pratiques et garanties adéquates dans la recherche complètent le tableau. En conclusion, le livre donne des recommandations aux patients sur ce qui peut/doit être fait face à la maltraitance médicale, sur la possibilité de saisir diverses instances, y compris pénale, ainsi que sur la façon de prévenir cette maltraitane
Relevons un dernier point: Winckler ne veut pas que les médecins s’engagent en politique au motif qu’ils savent des choses confidentielles sur un certain nombre des électeurs. Ils seraient alors la cible de lobbies. Mais n’est-ce pas le lot de n’importe quel politicien ? Les motifs avancés paraissent fragiles pour limiter la qualité de citoyens des médecins. A mon sens, ils peuvent apporter des contributions d’importance aux débats sociétaux, y compris parlementaires.
925 personnes ont participé à cette enquête nationale. Elles viennent des trois régions linguistiques et ont toutes suivis des cours en 2015. Les principaux résultats:
Cette enquête donne des indications précieuses sur les mesures à prendre ces prochaines années par les acteurs publics et associatifs pour la mise en œuvre de la nouvelle Loi sur la formation continue. La Fédération lance un appel aux employeurs afin qu’ils s’associent aux travaux: la qualification dans le domaine des compétences de base en entreprise est de plus en plus indispensable pour le maintien de l’emploi.
La plateforme Jeunes et médias de l’Office fédéral des assurances sociales propose ses premiers clips vidéo de prévention en réalité virtuelle sur les opportunités et les risques des médias numériques. Ces clips sont destinés aux parents et grands-parents d’enfants de 7 à 12 ans. L’aspect novateur se situe dans la technique utilisée – la réalité virtuelle – qui permet à l’adulte de se plonger dans l’univers de l’enfant et de vivre une expérience à travers ses yeux.
Deux thématiques sont déjà en ligne:
Quatre thématiques suivront:
Les connaissances du trouble du spectre de l’autisme ont considérablement évolué ces dernières années. Elles amènent non seulement des éléments de compréhension essentiels, mais apportent des pistes pour intervenir auprès des enfants et adolescents.
Lors de la journée cantonale de formation continue sur l’autisme à l’école, le 1er mars 2017 à la HEP Vaud, Evelyne Thommen s’est exprimée sur «Les particularités cognitives dans l’autisme et leurs conséquences sur l’accompagnement à l’école».
Lire aussi les articles écrits ou co-écrits par Mme Thommen pour REISO :
Tirées de l’exposition de Demir Sönmez «Place des Nations/Place des peuples» présentée en avril et mai 2016, les photographies rassemblées dans cet ouvrage sont le fruit d’un travail de sept ans.
Par ce livre, l’auteur souhaite porter son témoignage à la connaissance d’un plus grand nombre. Cette place symbolique voit en effet défiler une sorte de reflet des événements contemporains à travers le monde.
Ces photographies souvent émouvantes évoquent avec beaucoup de dignité des drames que certains ne voudraient pas voir.
Vernissage du livre : mercredi 17 mai 2017 de 18 à 20 h au Café Slatkine, rue des Chaudronniers 5 à Genève.
En Suisse, la formation en travail social a évolué et s’est consolidée en permanence au fil des années. Les directions des hautes écoles de travail social de la Suisse alémanique, Suisse romande et du Tessin, dans le cadre de leur conférence spécialisée, présentent les études de travail social aux milieux intéressés dans une brochure commune disponible en français, allemand et italien.
Après un aperçu général de la structure et de la particularité des hautes écoles spécialisées suisses et des répercussions de la réforme de Bologne, la brochure présente plus en détail le contenu des filières Bachelor et Master en travail social et leurs formalités. Elle explique les critères d'admission ainsi que les caractéristiques des études. Des mots clés pertinents décrivent les filières et permettent d'avoir une vue d'ensemble rapide.
Les perspectives professionnelles et possibilités de carrière sont décrites et complétées par des témoignages provenant des différentes régions linguistiques et des divers champs d'activité du travail social.
Cette publication est destinée à fournir les premières informations concernant les études et le domaine d'activité du travail social à tous les spécialistes, associations spécialisées, responsables en matière de formation, conseillères et conseillers en l’orientation professionnelle et étudiant-e-s potentiel-le-s.
La SASSA est la Conférence spécialisée des hautes écoles suisses de travail social. Elle soutient et promeut les filières du travail social dans le secteur des hautes écoles et de la formation, et défend l’évolution de la profession vis-à-vis de la politique et du grand public.
La brochure en format pdf
Deux enseignants universitaires français de droit de la santé, de Aix-Marseille et Lille, publient ce dictionnaire comptant plus de 600 entrées. Il couvre un large éventail de domaines : pratique et techniques médicales, professions de la santé et des soins, recherche dans différents registres, pharmacie, bioéthique dans ses multiples dimensions actuelles. Pour les aspects légaux est traité essentiellement, en détail, le cadre français, avec toutefois des indications sur ce qui vaut dans d’autres systèmes. Ainsi on y trouve des informations sur la situation suisse (voir par ex. p. 163-164 - ailleurs est mentionné l’article de notre Constitution traitant des médecines complémentaires). Les institutions, agences, commissions, du domaine occupent une place notable. C’est aussi le cas des techniques de soins alternatives. De nombreux médicaments particuliers ont leur rubrique.
Certaines entrées sont très succinctes (toxicodépendance) ou absentes (autonomie, consentement). Pas de rubriques sida, transplantation, suicide ou assistance au suicide. Euthanasie par contre occupe légitimement deux pages et sédation trois. Nombreuses entrées en rapport avec l’assistance médicale à la procréation. On trouve « Disease mongering » (« fabrication » de maladies, sur la base d’intérêts commerciaux), alicament, cannabis thérapeutique ou encore la technique CRISPR-Cas9 - montrant le caractère actuel de la rédaction.
Cet ouvrage se parcourt avec intérêt, ses entrées apportent des informations utiles et actuelles, formulant des positions/appréciations équilibrées, non dogmatiques. Le praticien de la santé publique et de la bioéthique qui rédige la présente analyse a procédé par sondages à propos de tels ou tels concepts. Si certains sujets ne font pas l’objet d’une entrée spécifique ou sont traités de manière brève, cela reflète, logiquement, des choix que devaient faire les auteurs - et n’enlève rien au fait que, sur de multiples thèmes, ce « Petit dictionnaire » soit tout à fait utile. Il est aisé à consulter et les professionnels médicaux et des soins, de l’éthique et du droit trouveront pratique de l’avoir à disposition.
Sur un plan général aujourd’hui, une question vient à l’esprit: savoir combien de temps des documents papier garderont la place qu’ils ont eue jusqu’ici de références, tout en satisfaisant à des critères d’actualité et de maniabilité - à l’heure où chaque ado a sur son I-phone potentiellement accès à toutes les connaissances disponibles, à tant de façons d’obtenir aisément des réponses. Reste toutefois la question de la qualité/sécurité des informations, mieux assurée jusqu’ici par un livre - et par sa maison d’édition. Cela étant, même si à l’avenir des sommes fiables de données pourront de plus en plus souvent être téléchargées à partir de supports numériques, il y a pour l’instant une place et une clientèle pour des ouvrages comme ce dictionnaire - y compris ceux qui apprécient d’avoir en main un « objet de lecture » agréable à consulter.
Partage de fichiers, distribution de musique, installation de logiciels, la technologie du peer-to-peer (P2P) permet différents types de coopération via un échange direct de données entre ordinateurs, sans passer par des serveurs centralisés. Mais ce genre d’utilisation a au fond une portée limitée, et si l’on adopte un point de vue plus large, le P2P peut être considéré comme un nouveau modèle de relations humaines.
Dans cet ouvrage, Michel Bauwens et Vasilis Kostakis décrivent et expliquent l’émergence d’une dynamique du P2P fondée sur la protection et le développement des communs, et la replacent dans le cadre de l’évolution des différents modes de production. Cette nouvelle modalité de création et de distribution de la valeur, qui favorise les relations horizontales, crée les conditions pour une transition vers une nouvelle économie, respectueuse de la nature et des personnes, une véritable économie collaborative.
Une conférence sur le thème de cet ouvrage, avec Michel Bauwens, de Peer-to-Peer Foundation, et Frédéric Sultan, du Réseau francophone des communs, est organisée par la Fondation CL Mayer à Lausanne le jeudi 18 mai 2017 à 18h30 à l'Espace Dickens.
L’Association de défense et de détente des retraité·e·s, AVIVO section interjurassienne, a documenté les effets de seuil et lance une campagne pour que les autorités corrigent cette inégalité sociale.
Qu’est-ce qu’un effet de seuil ? Un rentier disposant d’un revenu juste suffisant sans les prestations complémentaires AVS-AI (PC) aura un revenu disponible inférieur à celui d’un rentier qui bénéficie de ces prestations.
En effet, le premier n’aura droit ni au subside total des primes d’assurance maladie, ni à la gratuité de la redevance radio-TV (Billag), ni à d’autres avantages comme la réduction du prix de l’abonnement au journal ou une éventuelle allocation communale (notamment Delémont) aux personnes à revenu modeste. Il ne bénéficiera pas de l’exonération fiscale d’une partie de son revenu comme prévu pour les prestations complémentaires non imposables.
Il ne bénéficiera pas non plus d’autres avantages comme, par exemple, le remboursement de frais de maladie (y compris soins dentaires et soins à domicile, pédicure) et des moyens auxiliaires (lunettes, lit électrique, etc.).
L’addition de ces avantages peut induire une différence de plus de Fr.5'000.- par an sur un revenu disponible de l’ordre de Fr 14'000.-.
La section interjurassienne de l’AVIVO estime que cet écart est «inadmissible» et a lancé une pétition pour supprimer ces effets de seuil. Elle a mis au point, avec Joël Plumey, une documentation très complète qui présente l’historique, des situations personnelles et des graphiques pour bien visualiser le problème.
Les dépenses totales de santé se montaient à 77,8 milliards de francs en 2015 selon les standards de l’OCDE. Cette somme a été définie sur la base des calculs provisoires de l’Office fédéral de la statistique.
En 2015, les dépenses mensuelles de santé ont atteint 783 francs par habitant, soit 24 francs de plus que l'année précédente. Elles ont été couvertes à raison de
Le 17e numéro «d'égal à égalE», la revue de la déléguée à l'égalité du canton du Jura, est consacré aux «Métiers techniques au féminin».
L’orientation professionnelle des jeunes est fortement sexuée. Le monde de la technique en est un exemple criant. La représentativité féminine y est particulièrement faible: sur les quelque 20 000 places d'apprentissage technique proposées chaque année en Suisse, à peine 1000 sont occupées par des jeunes femmes.
En donnant la parole aux femmes formées ou en formation dans un métier technique et en interrogeant différents acteurs et actrices du domaine, cette publication propose plusieurs regards et prises de positions sur la question de la représentation féminine dans l’industrie et dans les formations techniques.
d'égal à égalE N° 17 en format pdf
Cet ouvrage collectif associe universitaires, chercheurs, syndicaliste et acteurs du soin et de la prévention. Il entend éclairer sous un nouveau jour les liens multiples entre travail, usages de substances psychoactives, santé, prévention et action publique.
A l'inverse des ouvrages qui privilégient le repérage, le dépistage et le soin des personnes usant ou abusant de substances psychoactives, cet ouvrage collectif entend éclairer les fonctions professionnelles de ces usages de produits, licites ou illicites.
Il entend rompre avec la tendance dominante à assimiler usage et conduite addictive, et remet en cause nombre d’affirmations répétées telles que « ces consommations sont risquées pour la santé et la sécurité », « elles nuisent à la production »… Tout au contraire, les auteurs montrent qu’elles peuvent prévenir d’autres risques au travail, et être, dans certaines conditions, des instruments de la production.
Dans l’imaginaire collectif, la prison évoque un univers inquiétant de bâtiments grisâtres entourés de murs, un monde fermé de couloirs et de parloirs abritant des individus que la justice a mis à l’écart de la société. Cette image correspond-elle à la réalité ?
A partir d’un bref survol du système carcéral suisse, Daniel Fink répond à cette question par une analyse précise des différentes formes de privation de liberté, de la détention provisoire jusqu’au placement à des fins d’assistance, en passant par l’exécution des peines et des mesures, ou la détention administrative.
Il évoque les effets des nombreuses révisions du droit des sanctions et de l’introduction du code de procédure pénale suisse. Il traite également des questions du quotidien et de la santé en prison, de celles de la libération et de l’assistance de probation, ainsi que de la récidive des personnes libérées.
Cette enquête suisse sur les soins intégrés (2015–2016) est le premier état des lieux systématique décrivant les initiatives des soins intégrés existant en Suisse.
Elle rend visible le nombre important d’initiatives présentes sur tout le territoire. Elle souligne leur diversité en matière d’organisation, notamment en termes de professions impliquées, du nombre de niveaux de service de santé intégrés ou d’objectifs.
Les résultats de l’étude fournissent des pistes de réflexion intéressantes, par exemple en ce qui concerne l’impact du contexte sur l’émergence des initiatives de soins intégrés; ils devraient également encourager les différents acteurs de la santé à poursuivre le développement et la mise en œuvre de telles initiatives.
Les lecteurs et lectrices de REISO connaissent bien Jean Martin qui collabore à la revue depuis 2010. Médecin de santé publique et bio-éthicien, retraité depuis 2003, l’auteur est par dessus tout un humaniste qui lit énormément et aime partager ses connaissances avec le public, qu’il s’agisse de celui de REISO, du Bulletin des médecins suisses ou de son blog sur le site de 24 Heures.
Ce petit ouvrage tient parfaitement dans la poche. Il rassemble trente-six recensions et réflexions parues ces dernières années. Leur dénominateur commun? Une ouverture d’esprit aux questionnements sur la vie et aux débats de société, un regard à la fois respectueux sur la pensée de l’autre, mais affûté sur les enjeux soulevés, des pistes de réflexion suggérées et présentées de façon dialectique.
Les textes sur Alexandre Jollien, Christian Bobin, Mathias Malzieu ou Tom Shakespeare montrent des fragments de parcours de vie avec ou sans handicap, avec ou sans maladie, dans une quête éthique pour plus d’harmonie et de justice. Les commentaires sur Daniel Klein, Lukas Zbinden, Ezekiel Emanuel ou Gian Domenico Borasio soulèvent les questions de la fin de vie et le «cauchemar de l’immortalité». Sur ce thème, les ouvrages de Véronique Fournier ont particulièrement retenu l’attention de Jean Martin. Il admire sa façon pragmatique de décrire l’évolution des soins médicaux de fin de vie et son combat contre le faux débat entre «laisser» mourir et «faire» mourir.
Jean Martin partage aussi ses réflexions sur «l’amélioration» de l’être humain, les relations entre médecin et patient, par exemple au moment de l’annonce d’une maladie grave, les conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, la pertinence de légiférer sur certaines questions et pas sur d’autres, par exemple le port du voile ou la mendicité.
Avant d’occuper pendant un quart de siècle la fonction de médecin cantonal vaudois, l’auteur avait travaillé au Pérou, aux Etats-Unis, en Asie du Sud-Est et en Afrique tropicale pendant huit ans. Ces premières expériences professionnelles et l’engagement de sa femme Laurence pour l’écologie, notamment au sein du mouvement «Grands-parents pour le climat» expliquent son intérêt pour les ouvrages consacrés à l’avenir de la planète, la mondialisation et les défis du développement des pays du Sud. Adepte de la marche et de la nature, Jean Martin recense également des ouvrages de coureurs ou d’alpinistes comme Sylvain Tesson, Patrick Dupouey, Erri De Luca ou Nicolas Duruz.
«Des repères pour choisir» est donc un recueil d'articles sur des thèmes en apparence hétérogènes. Mais ils montrent tous la cohérence de la pensée de l’auteur. Jean Martin est un «passeur» : dans chacun de ses textes, son opinion est énoncée de façon à ce que le lecteur parvienne à suivre son raisonnement et à se poser à son tour des questions.
Cet article analyse l’évolution des inégalités scolaires en Suisse entre 2003 et 2012, sur la base des enquêtes PISA Suisse. Il montre tout d’abord que les différents cantons peuvent différer fortement sur le plan de leur efficacité – le niveau scolaire moyen des élèves à la fin de la scolarité obligatoire – et de leur équité avec l’ampleur des inégalités d’acquis en fonction du niveau socioéconomique de la famille.
L'article compare ensuite deux modes de regroupement des élèves dans les établissements et les classes. D’un côté, les systèmes segmentés dans lesquels les élèves sont scolarisés dans des filières différentes en fonction de leur niveau scolaire, de l’autre, les systèmes intégrés qui scolarisent les élèves dans les mêmes classes, quel que soit leur niveau scolaire. Il apparaît que les cantons fonctionnant avec un système segmenté tendent à renforcer les inégalités d’acquis entre élèves.
Pour expliquer ce résultat, les auteurs mettent en avant le rôle de la ségrégation scolaire. En séparant les élèves en fonction de leur niveau scolaire, les filières les séparent aussi indirectement en fonction de leurs caractéristiques sociales, ce qui a un impact sur l’offre d’éducation adressée aux élèves de différents milieux sociaux.
Cette contribution s’inscrit dans le projet de recherche « Comment organiser l’enseignement secondaire obligatoire ? Une étude des réformes scolaires et de leurs effets dans trois cantons romands » (100019_156702/1) soutenu par le Fond national de la recherche scientifique.
Le réseau des centres de consultation pour victimes du racisme publie son rapport pour 2016.
Une grande partie des 199 cas d'incidents racistes signalés aux centres de conseil concernent le monde du travail, comme le montre ce rapport annuel.
Les formes de discrimination les plus fréquentes sont les insultes, les traitements dénigrants et les inégalités de traitement.
La xénophobie vient en tête des motifs, suivie par le racisme anti-Noirs, en augmentation par rapport à 2015.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
La toxicomanie et la prise en charge de personnes dépendantes m’ont accompagné tout un long d’un quart de siècle, jusqu’en 2003, au Service vaudois de la santé publique. J’ai vécu de près les évolutions et controverses au sujet de leur prise en charge ainsi que les empoignades idéologiques. C’est dire que j’ai été très intéressé par ce numéro de la revue Dépendances. Une demi-douzaine de contributions substantielles s’adressent à la difficile question « maladie ou choix » dans l’addiction.
L’opinion prévalente depuis quelques décennies est qu’on est en présence de dépendants et que les toxicomanes ne sont guère libres de leur choix. Etant entendu que, si certains s’en sortaient par des modalités fermes vers l’abstinence, beaucoup d’autres avaient besoin de béquilles, type méthadone, pour épauler leur motivation.
Dans ce numéro, Jean-Félix Savary, secrétaire général du GREA, interviewe Nick Heather, professeur émérite à l’Université de Northumbria (UK). Il évoque l’« insatisfaction face à deux visions polarisées de l’addiction, qui empêchent les progrès dans la compréhension de celle-ci. D’un côté, l’idée que les dépendants n’ont pas d’autre choix que de faire ce qu’ils font. D’un autre côté, certains affirment que l’addiction est un choix libre (…) La vérité réside entre les deux. En fait, il s’agit d’un ‘trouble du choix’, le choix est déformé. Nous conservons le concept d’addiction mais voulons repenser sa signification. » Il relève que de vastes enquêtes ont montré que l’addiction peut être une difficulté dont les gens se remettent relativement rapidement. A cet égard, un exemple marquant a été la consommation massive d’héroïne par les soldats américains au Vietnam, que la plupart ont cessé sans grande difficulté à leur retour.
On sait qu’un problème important réside dans la stigmatisation des personnes touchées. Heather : « Il y a un paradoxe : les tenants du modèle de la maladie prétendent que c’est le seul capable d’inciter la société à cesser de blâmer les dépendants, point de vue qui séduit de nombreux politiciens. Je pense possible de parler de ‘trouble du choix’ sans que cela conduise pour autant à déprécier/juger les personnes, bien qu’on soit toujours susceptible d’être mal compris. » Une de ses enquêtes montre par ailleurs que le fait que l’alcoolisme soit considéré ou non comme maladie a peu d’influence sur l’attitude de la population. Sur ce point toutefois, un aspect pratique à signaler : aux USA par exemple, les assurances ne prendront en charge le traitement que si le problème est étiqueté «maladie».
Plus avant : « La perspective que je soutiens met l’accent sur la problématique du contrôle et de la régulation de soi. Certains penseront que nous sommes moralisateurs. Mais ce que nous disons, c’est que l’addiction est un problème de l’humanité, des conduites humaines. La notion d’addiction devrait être intégrée dans le concept plus large de la difficulté à changer un comportement reconnu par la personne comme dommageable.»
En guise de commentaire : vérité en deçà de la Manche, erreur au-delà ? En fait, il existe un polymorphisme de l’addiction, souvent compliquée par des co-morbidités et des circonstances de vie difficiles. Il n’y a donc pas de réponse catégorique à la question complexe évoquée. Mais l’existence de différents points de vue quant aux circonstances et aux mécanismes impliqués n’empêche pas d’œuvrer utilement au traitement des toxicomanes, par différents moyens et à différents moments de leurs trajectoires.
Dans la prise en charge de patients détenus en vue de leur renvoi, le rôle des médecins pénitentiaires est capital: ils constatent les éventuelles contre-indications à un refoulement et transmettent les résultats des examens. L'ASSM a actualisé et publié sur son site internet les documents requis à cet effet.
La nouvelle liste «Contre-indications médicales aux rapatriements sous contrainte par voie aérienne» récapitule les principaux diagnostics à prendre en compte dans les transports par voie aérienne. Le «Rapport médical dans le domaine du retour / exécution du renvoi» actualisé, élaboré par la FMH, l'ASSM et la Conférence des médecins pénitentiaires suisses (CMPS), sert à la transmission des contre-indications. Celui-ci permet aux médecins pénitentiaires de faire part de leurs éventuelles constatations, dans la mesure où ils ont été déliés du secret médical.
Cette procédure, entrée en vigueur depuis avril 2015, permet une séparation claire des rôles du médecin pénitentiaire et du médecin qui accompagne le vol et décide de l'aptitude au transport. La Commission Centrale d'Ethique (CCE) de l'ASSM s'était engagée pour la clarification des responsabilités et le changement de système.
La brochure actualisée «Exercice de la médecine auprès des personnes détenues», ASSM, 29 pages, est également disponible en téléchargement.
De la grève générale jusqu’à nos jours en passant par l’AVS, cet ouvrage voyage à travers le passé. 167 photos et illustrations retracent l’évolution de la question de la vieillesse au cours du siècle écoulé, tandis que des portraits de personnalités ayant marqué l’histoire de Pro Senectute viennent compléter l’œuvre.
En 1917, à la fin de la Première Guerre mondiale, l’espérance de vie moyenne en Suisse s’élève à 57 ans pour les femmes et à 54 ans pour les hommes. Il n’existe ni réseau social ni prévoyance vieillesse. Pour la grande majorité de la population, travailler « jusqu’au bout » est une nécessité. Il y a 100 ans, la fondation « Pour la Vieillesse », aujourd’hui Pro Senectute, est créée en réponse à la forte précarité dont souffrent souvent les personnes âgées.
L’auteur, Kurt Seifert, raconte de manière accessible l’histoire du développement des institutions sociales en Suisse. Il retrace 100 ans d’histoire, depuis la grève générale en passant par la création de l’AVS jusqu’à notre époque, qui place au premier plan la longévité de la vie et la garantie de la prévoyance vieillesse, et dans laquelle Pro Senectute œuvre pour assurer aux personnes âgées une vie active et épanouie.
Le présent ouvrage illustre bien à quel point la question du vieillissement et de la vieillesse a évolué ces 100 dernières années et décrit le grand rôle joué par le développement d’un solide réseau social.
A noter que, à l’occasion du coup d’envoi des activités liées au 100e anniversaire de Pro Senectute, Toni Frisch a remis la présidence de la fondation à Eveline Widmer-Schlumpf.
Ils et elles ont moins de 20 ans ou plus de 60 ans. Chacune des 23 personnes qui témoignent dans ce livre a son histoire: un licenciement, un accident médical hors mandat, un divorce, une enfance tourmentée ou une situation professionnelle instable.
Toutes se sont retrouvées à un moment ou un autre dans un centre social régional pour demander l’aide sociale. Dans une période de grande vulnérabilité psychologique, se confronter à cette situation est une double peine: non seulement il faut désormais se mettre à nu face aux conseillers, mais en plus appréhender le regard des autres qui définissent par principe qu’il n’y a que des fainéants et des abuseurs de l’aide sociale. Mais qu’en sait-on vraiment? Qui sont ces gens? « Itinéraires entrecoupés » est un projet de portraits photographiques et de récits de vie. Il ouvre le dialogue et donne la parole à ceux qui se sentent brisés par la vie et par le regard des autres. Ils et elles pourraient être nous. Nous pourrions être eux. Sept personnalités s’expriment en deuxième partie de l’ouvrage sur leur parcours de vie. L’ouvrage est préfacé par Pierre-Yves Maillard.
Une exposition itinérante parcourt la Suisse romande depuis avril 2017 jusqu’en janvier 2018 :
En Suisse, la pauvreté touche particulièrement les familles monoparentales et les familles nombreuses. Directement confrontées à cette situation, les villes et les communes se doivent de réagir. Ces collectivités répondent à la pauvreté des familles par une grande diversité de prestations, financières ou non financières. Les villes et les communes assument actuellement une part essentielle de l’organisation et du financement de ces mesures.
La présente étude, lancée dans le cadre du Programme national contre la pauvreté, recense et évalue les stratégies, les mesures et les prestations adoptées dans certaines villes, pour en tirer des recommandations.
L’étude offre une vue d’ensemble des approches de prévention et de lutte contre la pauvreté des familles – leur spectre est large. Elle peut ainsi livrer aux villes et aux communes intéressées des indications et des suggestions sur les mesures de lutte contre la pauvreté des familles à mettre en œuvre et sur la façon de les coordonner, de les ajuster et de les développer.
Les auteur·e·s: Heidi Stutz, Livia Bannwart, Dr. Aurélien Abrassart, Melania Rudin, Victor Legler, Margaux Goumaz, Mattia Simion, Dr. Philipp Dubach
ndlr: dommage que l'étude soit en allemand, les francophones devront se contenter d'un résumé de 11 pages.
Ce document a été conçu et élaboré comme un outil pour les professionnels de l’information. Il est distribué à l’ensemble de la presse romande. Mais aux yeux de REISO, il est extrêmement utile à toutes les personnes qui s’intéressent aux questions d’asile et de migrations et il pourrait tout aussi bien s'intituler «Mémo[ts] pour parler d’asile et de migrations».
Son objectif n’est pas d’imposer un discours ou de le formater, mais de le dénuer de ses nombreux préjugés. Il se décline en trois volets :
Ce document est le fruit d’échanges menés avec des journalistes romands et des experts juridiques dans le cadre du projet Le Comptoir des médias, lancé en 2013 par Vivre Ensemble. Il a été réalisé avec le soutien du Bureau suisse du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « Le pouvoir des mots, celui des images est considérable » rappelle Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme, qui espère que « ce glossaire puisse accompagner les journalistes sensibles à la nécessité de trouver, au-delà des faits à narrer, les mots justes pour le faire. »
Le Mémo[ts] peut être commandé en version papier ou téléchargé en version pdf.