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Diplômé·es étranger·ères: perspective élargie

Lundi 23.06.2025
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Les professionnel·les dont le cursus s’est déroulé outre-frontière doivent suivre, en principe, une formation pour exercer en Suisse. Ce temps de mise à niveau est aussi l’occasion d’un échange sur les pratiques influencées par les systèmes sociaux.

Par Karine Clerc, chargée d’enseignement, Haute école de travail social et de la santé (HES-SO), Lausanne

En Suisse, la mobilité des professionnel·les formé·es à l’étranger est régie par des lois migratoires. De plus, l’exercice du travail social requiert une brève formation complémentaire, ainsi qu’un examen dont l’objectif est de mieux appréhender les cadres législatifs qui structurent à la fois les conditions de déplacement et la pratique du métier.

La forte demande de professionnel·les étranger·ères met en évidence les disparités entre les systèmes sociaux et les conditions de travail social en Europe, et au-delà. Le travail social est en effet étroitement influencé par les décisions politiques qui façonnent l’État social, tant en Suisse qu’à l’étranger. Il reflète ainsi les particularités de ces contextes.

Au-delà des exigences formelles et des motivations à exercer en Suisse, comprendre le fonctionnement des institutions sociales suisses aide les professionnel·les à s’intégrer dans un nouveau système. C’est l’occasion d’interroger les composantes d’une posture professionnelle en relation avec son contexte et d’identifier les ressources utiles pour le faire. Le temps de la formation constitue ainsi un temps privilégié d’échange sur les différents systèmes de protection sociale.

Reconnaissance des diplômes et formation

Les professionnel·les du travail social qui prennent un emploi en Suisse peuvent demander une équivalence de leur diplôme auprès du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) [1], équivalence qui vise à préserver la qualité du travail social sur le terrain. Les conditions de son octroi varient selon que les professionnel·les proviennent d’un pays membre de l’UE ou d’un pays tiers.

Cette reconnaissance, sauf cas spécifiques, est subordonnée à la réussite de mesures de compensation, pour autant que l’activité professionnelle ouverte par le titre en question dans le pays de formation corresponde à celle du titre professionnel correspondant en Suisse. Si l’exigence d’une reconnaissance d’un titre étranger repose sur les règlements cantonaux et varie selon les domaines, elle constitue toutefois un gage de qualité pour les employeur·euses et de mobilité pour les employé·es. Dans certains domaines règlementés, comme celui de la petite enfance, elle est obligatoire.

Trois Hautes écoles en Suisse proposent de telles mesures : celle de Lausanne (HETSL), celle de Lucerne (HSLU) et celle du Tessin (SUSPI). Ces trois établissements collaborent et fonctionnent selon des exigences similaires. Ils accueillent principalement des personnes provenant des pays limitrophes, en raison de leur proximité géographique et linguistique.

Comprendre le système social suisse

Selon Jovelin (2014), le travail social, confronté aux difficultés sociales des membres de la communauté, se définit comme un champ de tensions dont le traitement varie en fonction des contextes politiques. L’organisation de la formation en travail social diffère également de manière significative d’un pays à l’autre. Dans certains pays, comme l’Italie, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Islande, la Suède, le Royaume-Uni et la Finlande, cette formation bénéficie d’une reconnaissance universitaire. Dans d’autres pays, elle repose sur une reconnaissance spécialisée qui prépare directement au marché de l’emploi, souvent sous la direction centralisée des autorités responsables de la formation. En Irlande et au Royaume-Uni, par exemple, un conseil des assistant·es de service social supervise le respect des exigences de la profession.

La formation exigée pour l’obtention de l’équivalence consiste à acquérir les connaissances de base du système institutionnel social en Suisse. En six jours (ou en préparation autonome sur la base des supports de cours), elle aborde différents domaines, tels que l’organisation politique de la Suisse, l’histoire du travail social, les politiques migratoires ou les assurances sociales, notamment. Elle vise à saisir les logiques du contexte sociopolitique, économique et institutionnel, à en comprendre les enjeux actuels, ainsi qu'à situer politiques sociales et spécificités de l’intervention sociale du pays.

La formation valorise en outre l’expérience des professionnel·les, en observant comment la posture du travail social peut être influencée par un système de protection sociale différent. Les participant·es acquièrent des repères et des liens utiles pour se maintenir à jour dans un contexte en constante évolution.

Posture professionnelle et mobilité éthique

Sous l’influence de facteurs historiques, culturels et économiques, l’évolution des systèmes de protection sociale varie d’un pays à l’autre. En Suisse, ces différences sont aussi importantes d’un canton à l’autre. De plus, la posture professionnelle se construit à partir de l’environnement, des valeurs et des expériences propres à chaque individu.

Lors d’un changement de pays, il est nécessaire de concilier les pratiques antérieures avec les exigences et les spécificités du nouveau contexte. Cette transition implique une réflexion approfondie encourageant les professionnel·les à questionner le sens de leur activité tout en prenant en compte les enjeux sociaux qui affectent les individus (Michel, 2021). Une professionnelle décrivait, par exemple, la différence d’une intervention dans le domaine des addictions alors qu’elle avait travaillé au Portugal, pays où les drogues étaient dépénalisées. Comment adapter sa posture dans un cadre légal différent, lequel influence également la représentation sociale de certaines problématiques (et des personnes concernées) ? Les quelques heures prévues pour échanger sur ces aspects constituent un espace réflexif privilégié.

La mobilité professionnelle dans le travail social

En Europe, les modèles d’État-providence varient considérablement, offrant aux professionnel·les des moyens très variables pour accomplir leur mission. « Chaque modèle de l’État providence apportant une réponse différente aux enjeux de la protection sociale, l’organisation des services sociaux et le rôle du travail social varient également d’un pays à l’autre » (Jovelin, 2022). Il est cependant intéressant d’observer que les professionnel·les inscrit·es dans la formation partagent de nombreux points communs, notamment en ce qui concerne leur vision et leur perception du rôle du travail social.

Le contexte de la formation reflète aussi des conditions d’exercice difficiles dans le pays d’origine, qu’il s’agisse des rémunérations insuffisantes ou des moyens d’action limités. Les échanges mettent en lumière un écart significatif entre les aspirations professionnelles et la réalité du terrain. Ce décalage a d’ailleurs été récemment souligné par Serge Paugam dans une interview publiée dans la revue REISO : « Les travailleuses et travailleurs sociaux sont mieux formés, mais effectuent un travail en décalage par rapport à leurs aspirations et à leur formation. On a élevé le niveau, mais la situation de terrain ne permet pas véritablement d’exercer le métier tel qu’ils et elles l’entendent et pour lequel ils et elles se sont formé·es. » (Rochat, 2024).

L’expérience des professionnel·les étranger·ères constitue ainsi une précieuse source d’informations sur les tensions et les conflits qui émergent dans les différents contextes, historiques et politiques, du travail social. Elle représente aussi un éclairage sur les dynamiques institutionnelles et leur relation aux destinataires du travail social. Les recherches visant à approfondir la compréhension de ces dynamiques dans le domaine du travail social demeurent cependant encore peu développées.

Cette mobilité pose en outre, inévitablement, des questions éthiques. « La mobilité des travailleurs, encouragée et encadrée par le droit de l’Union européenne ainsi que nous l’avons vu, vise prioritairement à la création d’un vaste marché commun de l’emploi au service d’objectifs économiques » (Garnier, 2018, p. 92). Jusqu’où peut-on compenser le manque de main d’œuvre indigène par de la main d’œuvre étrangère, en privant des structures à l’étranger qui en ont également besoin ? Pour le travail social, il n’existe pas de monitorage, comme cela s’est mis en place à Genève dans le domaine de la santé, où le nombre de soignant·es français·es travaillant en Suisse a augmenté de 65% en dix ans (Le Temps, octobre 2024).

Les professionnel·les étranger·ères qui viennent exercer en Suisse apportent un éclairage précieux sur ce contexte. À ce titre, la reconnaissance de leur diplôme va bien au-delà d’une simple démarche de « mise à niveau » : elle constitue une opportunité d’adopter une perspective élargie sur le travail social en Suisse, en s’appuyant sur les apports d’une vision internationale.

Bibliographie

[1] sbfi.admin.ch/diploma

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Comment citer cet article ?

Karine Clerc, «Diplômé·es étranger·ères: perspective élargie», REISO, Revue d'information sociale, publié le 23 juin 2025, https://www.reiso.org/document/14263

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