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Mieux informer pour prévenir le cancer

Jeudi 01.07.2021
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Chaque année, 1’000 nouveaux cas de cancer du côlon ou du sein sont diagnostiqués dans le canton de Vaud. La Ligue vaudoise contre le cancer a développé une information adaptée pour faciliter l’accès des migrant·e·s au dépistage.

Par Daphné Horisberger, infirmière, Ligue vaudoise contre le cancer et Cyril Ducros, médecin, Centre universitaire de médecine générale, Unisanté, Lausanne

En Suisse, le cancer atteint une personne sur trois au cours de sa vie. Il constitue ainsi la seconde cause de mortalité et la troisième raison d’absence longue durée au travail. Des maladies diverses sont en réalité citées sous la dénomination générique de cancer. Quelque 400 cas de cancer du côlon surviennent chaque année dans le canton de Vaud, tandis que le cancer du sein atteint près de 600 femmes.

Les chances de guérison sont excellentes si ces deux types de cancers sont diagnostiqués avant l’apparition des symptômes cliniques, à des stades précoces. Cependant, réaliser un test de dépistage ne va pas pour autant de soi. Questionnement sur l’efficacité des dépistages, peur du diagnostic et des examens, barrières linguistiques et culturelles ou encore difficultés à s’orienter dans le système de santé... Ces éléments représentent autant d’obstacles à la participation aux programmes de dépistage systématique, déployés dans le canton de Vaud sur décision de l’Etat.

Un tiers des 800'000 habitant·e·s vaudois·es est d’origine étrangère et 40% des étranger·e·s de première génération n’utilisent pas le français en langue principale (1). Par ailleurs, il est documenté que les populations issues de la migration ont un taux de participation aux examens de dépistage du cancer de 10% inférieur à celui de la collectivité autochtone (2).

Pour sensibiliser les migrant·e·s aux moyens de prévention, la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) a mené une campagne d’information entre 2017 et 2020 [1]. Le bilan final compte 76 interventions où plus de 1’000 personnes ont été sensibilisées, grâce à un réseau de diffusion de proximité. Celui-ci était composé de cinq organismes cantonaux, seize communes, quatorze associations de migrants et quatre communautés religieuses. Des dépliants ont été diffusé en quinze langues et des vidéos en neuf langues.

Le constat est unanime. Les interventions dans des communautés avec du matériel adapté à un public à faible littératie en santé [2] représentent les clés du succès. Ces principes s’avèrent tout autant applicables aux personnes issues de la migration qu’aux individus autochtones. Par son approche participative, ce projet constitue une réponse à l’inégalité d’accès au dépistage du cancer et aux difficultés à résoudre dans le domaine de la communication sur les risques en santé (3, 4).

Du présentiel pour créer un lien de confiance

La stratégie de dépistage du cancer du sein s’adresse à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans domiciliées dans le canton. Celle déployée contre le cancer du côlon cible l’ensemble des habitant·e·s âgé·e·s de 50 à 69 ans. L’un des problèmes relevés pour ces deux programmes est en rapport avec les courriers et brochures d’information transmis à la population. Ces documents, conçus à l’attention de la collectivité en général, se révèlent inadaptés pour une partie des individus concernés. Communiquer sur une maladie au sein d’une population dont les représentations sur la santé et le niveau de compréhension du français sont très variés requiert une approche différenciée et des compétences transculturelles.

Elaborer un dispositif d’accès au dépistage du cancer pour les migrant·e·s est complexe. Il s’agit de tenir compte de multiples codes culturels, de difficultés de compréhension du vocabulaire lié à la santé, ou encore d’obstacles logistiques d’accès à l’information. Pour ces raisons, la Ligue s’est appuyée sur des expert·e·s de la médiation culturelle et de l’intégration, ainsi que sur une agence de communication pour la création graphique.

L’information donnée en présentiel, par voie orale, à l’aide de supports adaptés, s’est avérée d’emblée être un préalable incontournable. Elle facilite la création d’un lien de confiance avec un public dont les connaissances en santé et la capacité à comprendre le français, voire le langage écrit, sont limitées.

Un dispositif validé et testé

Le dispositif a été créé en cinq étapes. La première visait à définir le contenu des messages clés à transmettre et le type de supports. Il a donc fallu vulgariser des termes scientifiques, prendre en compte des représentations culturelles de la maladie et de ses causes ou encore imaginer des illustrations. Cette étape a défini les démarches pédagogiques à privilégier pour aborder le thème du cancer et ses moyens de prévention (approche transmissive, participative, etc..) et les groupes à réunir. A ce sujet, les questions ont été de savoir, par exemple, s’il fallait que les groupes soient intra- ou intercommunautaire, avec ou sans interprète, en mélangeant les genres ou pas.

Dans un second temps, des focus groups tenus avec le soutien des interprètes communautaires professionnel·le·s d’Appartenances [3] ont procédé à la révision des messages et sélectionné les plus pertinents pour le public concerné. Une troisième analyse a été effectuée par une experte de la Fondation Lire et Ecrire, active dans l’accès aux informations pour des personnes avec un faible niveau de littératie. Enfin, une dernière relecture a été réalisée par les responsables du Programme Intimité et Migration [4], afin de s’assurer de l’accessibilité culturelle du dispositif et d’identifier une stratégie de diffusion communautaire. Au terme de cette démarche structurée, le dispositif a été testé, ajusté et à nouveau validé sur le plan médical par la direction des programmes de dépistage du cancer.

Un déploiement dans un réseau de proximité actif

Le dispositif d’information sur le dépistage du cancer constitué à l’attention des migrant·e·s est composé d’interventions de proximité réalisées par des infirmières de la Ligue vaudoise contre le cancer spécialisées en prévention. Formées aux approches transculturelles, ces professionnelles interviennent dans le contexte de rencontres déjà existantes dans des réseaux de la migration, comme des cafés d’intégration, des cours de français ou des rencontres de communautés.

Les messages clés transmis portent sur les signes et symptômes précoces à faire contrôler par un médecin, les facteurs de risque et les facteurs protecteurs connus. Les migrant·e·s sont informé·e·s des examens de dépistage en vigueur dans le canton et des procédures d’accès aux tests, avec possibilité de passer directement une mammographie et une investigation de recherche de sang dans les selles.

Des supports diversifiés favorisent la compréhension des messages : du mannequin démontable aux planches anatomiques et illustrées, en passant par la distribution de porte-clés rappelant l’importance des mammographies de dépistage ou de lingettes présentant l’intérêt du dépistage du cancer du côlon, les moyens de communications sont nombreux. Ils complètent donc les dépliants imprimés illustrés disponibles en quinze langues et les vidéos de présentation disponibles en neuf langues.

Ces interventions s’inscrivent ainsi dans les programmes d’activités d’un réseau de partenaires en contact régulier avec les populations ciblées. En plus des seize communes menant des actions d’intégration, des quatorze associations de migrant·e·s et des quatre associations religieuses citées précédemment, Caritas, EPER, Français en Jeu, Appartenances, l’Unité de soins aux migrants, l’Union vaudoises des associations musulmanes et Femmes-Tische ont accueilli des actions de préventions.

Pour les personnes en statut de demande d’asile et qui résident dans le canton de Vaud, les soignant·e·s de l’Unité de soins aux migrants d’Unisanté ont été formé·e·s à l’utilisation de ce matériel ainsi qu’aux messages clés à transmettre. Dans le cas où quelqu’un·e souhaite réaliser un contrôle de dépistage, le personnel de cette unité l’informe et l’accompagne dans cette démarche.

Une intervention de santé publique sur mesure

Les mesures de santé publique visant la participation active de la population doivent prendre en compte les disparités des niveaux de littératie en santé et reposer sur des campagnes d’information à plusieurs niveaux. Le dispositif de la Ligue vaudoise contre le cancer auprès des populations migrantes s’est montré efficace pour celles et ceux ayant un accès difficile à la communication écrite, mais possédant des notions de base en santé correspondant au modèle biomédical occidental. Pour les individus ne possédant aucune connaissance en biologie et une compréhension de la maladie basée sur d’autres cadres de référence, un apport préalable de renseignement axé sur des données de base en anatomie et sur la santé en général s’avère un prérequis nécessaire.

L’usage d’une terminologie simplifiée, un rythme lent d’expression orale, le recours à un mannequin et à des illustrations sur la maladie ont été autant d’éléments qui ont favorisé la compréhension des explications. Pour celles et ceux dont le niveau de français s’avère très débutant, il est toutefois préférable d’avoir recours à un·e interprète communautaire.

La grande majorité des bénéficiaires et des personnes relais (enseignant·e·s, coordinateur·rice·s, animateur·trice·s d’ateliers) ont relevé l’utilité des interventions et la plus-value d’une information de proximité directe et adaptée, tenant compte des différentes représentations de la santé, avec l’opportunité de poser des questions.

A la suite d’une évaluation qualitative menée lors de la phase pilote, un accent particulier a été mis sur les informations et les contacts du réseau de soins et des partenaires de la prévention du cancer, tels que les médecins de famille, gynécologues ou encore les programmes vaudois pour le dépistage du cancer et la Ligue vaudoise contre le cancer. Il s’agit ainsi de renforcer les capacités à s’orienter dans le système de soins.

En termes de volume, les interventions de proximité sont très en deçà du nombre de courriers d’invitation envoyés. Par contre, elles apportent de bien meilleures garanties concernant la bonne compréhension des messages. Il est également important de considérer le potentiel relais d’information que peuvent assurer leurs bénéficiaires auprès de leurs proches. Enfin, 45% de la population vaudoise étant considérée à faible littératie (5), le dispositif développé, au départ adressé aux migrant·e·s, se révèle tout aussi utile pour près de la moitié des Vaudois·es. Il représente ainsi le niveau de base à déployer dans une optique d’accessibilité pour chacun·e aux messages sur le dépistage du cancer.

 Références

  1. Moreau A. Des langues bien vivantes. Numerus-4, septembre 2014
  2. Bhargava S, Moen K, Azeem Qureshi S, and Hofvind S. Mammographic screening attendance among immigrant and minority women: a systematic review and meta-analysis. Acta Radiologica 2018, Vol. 59(11) 1285–1291.
  3. Meystre-Agustoni G, Lociciro S, Bodenmann P, DuboisArber F. Migration et santé. Analyse des besoins dans le canton de Vaud. Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive, 2011 (Raisons de santé, 184).
  4. Durand MA, Selby K, Bodenmann P, Zaman K, Ducros C, Cornuz J. Communication des risques en santé : revue de littérature et recommandations pour la pratique clinique. Rev Med Suisse. 2020 Nov 4;16(713):2092-2098.
  5. Compétences en matière de santé : enquête 2015 auprès de la population. Etude réalisée pour le compte de l’Office fédéral de la santé publique OFSP, division Stratégies de la santé, 2016.

[1] Développée avec le soutien du canton, cette campagne a été menée en collaboration avec Unisanté, le Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme et l’Association Appartenances.

[2] La littératie en santé se définit par la mesure dans laquelle une personne a la capacité d’obtenir, traiter et comprendre les informations de base en matière de santé et le fonctionnement des services nécessaires lui permettant de prendre une décision appropriée pour sa santé. (in Selden et al., Current Bibliographies in Medicine: Health Literacy, National Institute of Health, 2000)

[3] Appartenances est une association spécialisée dans la prise en charge des personnes et familles migrantes en difficulté.

[4] Ce programme est mené par la Fondation ProFa, spécialisée dans la prévention en santé sexuelle.

Comment citer cet article ?

Daphné Horisberger et Cyril Ducros, « Mieux informer pour prévenir le cancer », REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 1er juillet 2021, https://www.reiso.org/document/7640

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