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Posture réflexive sur le suivi thérapeutique

Lundi 10.03.2025
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Une recherche qualitative éclaire la façon dont les thérapeutes traitent et intègrent leur vécu face aux inégalités dont font l’objet leurs patient·e·x·s trans*. Formation et expérience se révèlent ainsi nécessaire à un accompagnement adéquat.

Par Fanny Tang et Philippe Wieland, Master en psychologie, Université de Lausanne [1]

Les transidentités représentent une réalité souvent méconnue et rarement abordée dans les formations de base ou continues des psychologues (Schweinschwaller & Votadoro, 2021). Or, les personnes trans* ont une longue histoire de psychiatrisation forcée, sont régulièrement confrontées à un déni de leur ressenti intime, à de la maltraitance et à des discriminations (Alessandrin, 2018). Par conséquent, cette population est extrêmement vulnérable dans notre société cisnormée et il s’avère paradoxal qu’elle soit si peu étudiée dans le cadre du métier de psychothérapeute.

Cet article relate les principaux résultats d’une recherche menée dans le cadre d’un Master en psychologie [2], qui aborde la prise en charge des personnes trans* du côté des thérapeutes en Suisse romande. Dans la littérature, il existe très peu de recherches s’intéressant aux vécus des professionnel·les travaillant avec une patientèle trans* et encore moins dans la littérature francophone.

Une recherche qualitative par analyse thématique théorique

Un focus group ainsi que quatre entretiens semi-structurés ont été menés auprès d’un échantillon composé de dix professionnel·le·x·s connu·e·x·s pour créer un environnement sécurisé, respectueux et affirmatif dans leur prise en charge des personnes transgenres et non-binaires. Il s’agit d’un psychiatre et de huit psychologues-psychothérapeutes systémicien·ne·x·s, dont un en cours de formation postgrade, ainsi qu’un psychologue-psychothérapeute humaniste. Iels travaillent dans les cantons de Neuchâtel, Vaud et Valais. Deux d’entre elleux s’identifient comme personne trans* et une personne indique avoir été assignée intersexe à la naissance.

Les données ont été examinées au moyen d’une analyse thématique théorique contextualiste. Cette approche a permis d’identifier différents thèmes qui ont ensuite été reliés à la théorie existante par une analyse latente.

Inégalités sociales et discriminations de leurs patient·e·x·s

Notre recherche a permis d’observer que les thérapeutes sont au fait et aux prises avec les inégalités sociales et les discriminations vécues par leurs patient·e·x·s, et qu’iels résonnent à l’unisson avec elleux. Les professionnel·le·x·s sont capables d’identifier et d’exemplifier toutes les inégalités retrouvées dans la littérature ; les vécus, résonances et émotions qu’iels expriment reflètent la multiplicité des situations rencontrées. Ces témoignages vont des plus grandes difficultés aux plus grandes joies et laissent apparaitre leur empathie, condition fondamentale à l’alliance thérapeutique.

Influence des facteurs socio-contextuels

Les déterminants sociaux influencent la santé de tout individu (Sghari & Hammami, 2016). Les thérapeutes relèvent clairement les enjeux sociétaux soulevés par la transidentité, de la remise en question des normes de genre établies à la politisation et la médicalisation du sujet. Ceux-ci démontrent la cisnormativité de nos sociétés ou, autrement dit, de l’inadaptation de la société aux personnes trans*, générant ainsi des inégalités sociales et des discriminations. Ce contexte socio-médico-politico-juridique s’invite jusque dans les pratiques thérapeutiques et nécessite d’être connu et considéré pour comprendre le vécu des patient·e·x·s trans* et les accompagner de manière adéquate.

Dans le cadre des facteurs socio-contextuels, le cas particulier de la famille, premier lieu de socialisation, a été mis en exergue étant donné son importance dans la thématique. Contrairement, par exemple, aux problèmes de racisme — souvent rencontrés par tout ou partie des membres d’un noyau familial —, la stigmatisation vécue par les personnes trans* ne sera pas partagée par son entourage ou les sphères d’intimité dans lesquelles elles pourraient chercher du soutien et de la compréhension. Les thérapeutes sont d’ailleurs témoins des fortes discriminations qui peuvent se déployer au sein de la famille, comme des mégenrages, du rejet, ou de la maltraitance. Toutefois, iels précisent également que les familles peuvent se montrer compréhensives et soutenantes. Dans de tels cas, l'acceptation, le soutien et l'amour des proches auront un impact significatif sur le bien-être émotionnel, la santé mentale et le processus d'adaptation d'une personne trans* (Fuller et al. 2018).

Spécificités de l’accompagnement des personnes trans*

Nos résultats relèvent que l’approche trans-affirmative est l’outil le plus approprié pour l’accompagnement des personnes trans*. Elle implique de nombreuses spécificités, comme d’être en mesure d’accueillir l’identité de genre de la personne telle qu’elle-même la définit, et non seulement selon les critères binaires profondément ancrés dans la société. Cela signifie aussi aborder les souffrances liées à l’expression de cette identité (dysphorie de genre) et d’accompagner d’éventuelles démarches de transitions sociales ou médicales qui peuvent générer stress et anxiété.

Les thérapeutes doivent également connaître les expériences de discrimination et de stigmatisation, source d’isolement social et potentiellement traumatisantes (en cas de violence ou de rejet familial par exemple), lesquelles peuvent augmenter le risque de comorbidités psychiques (anxiété, dépression, idées suicidaires notamment). Le modèle du stress des minorités de genre (Testa et al., 2015) est ici un concept clé dont il convient de tenir compte. En plus, une approche intersectionnelle (Crenshaw, 1991) doit être intégrée à l’accompagnement afin de reconnaître et d’accueillir la diversité qui existe au sein de la communauté trans*. Enfin, les thérapeutes doivent être en mesure de travailler en étroite collaboration avec d’autres professionnel·le·x·s car, selon le parcours, la prise en charge des patient·e·x·s trans* sera multidisciplinaire (endocrinologie, chirurgie, en cas de transition médicale par exemple).

L’approche trans-affirmative contribue donc non seulement à proposer la meilleure démarche d’accompagnement actuelle (Coleman et al, 2022), mais elle aide également les thérapeutes à développer une vision holistique qui est particulièrement nécessaire dans ces questions. Elle les invite aussi à interroger leur propre vécu des inégalités à travers le prisme de la transidentité, thématique qui questionne de nombreuses normes sociales établies.

Deux piliers à une prise en charge adaptée

La thématique trans* nécessite un apprentissage spécifique, tant dans ses concepts que dans son vocabulaire et son accompagnement. Notre recherche nous a permis de remarquer, ce que confirme la littérature, l’impact du niveau de formation et d’expertise des thérapeutes sur la prise en charge des personnes concernées.

Cette thématique tire sa complexité des imbrications des niveaux individuels et socio-médico-politico-juridiques et elle nécessite une pensée écosystémique selon la théorie de Bronfenbrenner (1979). Celle-ci invite à prendre en considération les nombreuses interactions environnement-individu qui s’influencent mutuellement et constamment, impliquant une lecture d’ensemble. En effet, même s’il peut exister des formations, des guidelines ou des articles qui permettent de renseigner et guider les thérapeutes dans une approche trans-affirmative, la pratique fait apparaître de multiples zones de flous ou de cas particulier qui questionnent même les thérapeutes spécialistes du domaine. Dans ces cas-là, il est possible de trouver du soutien au travers d’intervisions/supervisions ou encore de forums nationaux ou internationaux (i.e. Agnodice, WPATH, … [3]).

Importance des supervisions trans-affirmatives

À l’instar des patient·e·x·s qui méritent une approche trans-affirmative pour une prise en charge compétente et respectueuse de leur unicité, les thérapeutes ont également besoin de pouvoir compter sur une démarche de supervision affirmative pour élaborer et réfléchir aux situations qu’iels rencontrent de manière constructive, compétente et respectueuse de leur travail.

L'approche affirmative

L’approche affirmative peut être synthétisée dans un aperçu en trois points principaux (APA, 2015 ; Deutsch et al. 2016 ; Medico et al. 2022). Il s’agit d’abord d’accueillir et de reconnaître toute expérience du genre comme légitime, peu importe l’âge de la personne, en respectant les prénoms et pronoms choisis. Ensuite, il y a lieu de soutenir et accompagner la personne dans ses besoins d’affirmation du genre et de santé. Enfin, construire avec elle une relation basée sur le partenariat, en respectant son droit à l’autodétermination et en reconnaissant qu’elle soit la seule « experte » de son genre, représente le troisième élément essentiel.

Les soins affirmatifs transgenres s'opposent donc à une approche binaire du genre et au récit médicalisé de l'identité de genre, en mettant l'accent sur l'auto-identification.

Et la suite ?

Comme le relève notre recherche, se former et acquérir de l’expérience sont des points essentiels en vue d’accompagner des personne trans*. Mais cette formation ne devrait-elle pas se généraliser ? En effet, si la question du genre concerne tout être humain, les personnes transgenres connaissent également d’autres préoccupations psychologiques, émotionnelles ou de santé qui ne sont pas liées à la question de leur genre. Tout·e·x thérapeute ou professionnel·le·x de santé peut donc être amené·e·x à accompagner une personne trans* au cours de sa carrière. Ainsi, la généralisation d’une formation de base permettrait d’améliorer l’accès aux soins de cette population qui reste difficile aujourd’hui encore.

Bibliographie

  • Alessandrin, A. (2018) Sociologie des transidentités. Le Cavalier bleu éditions.
  • APA - American Psychological Association. (2015). Guidelines for Psychological Practice with Transgender and Gender Nonconforming People. American Psychologist, 70 (9), 832- 864.
  • Bronfenbrenner, U. (1979). The ecology of human development: Experiments by nature and design. Harvard university press.
  • Coleman, E., Radix, A.E., Bouman, W.P., Brown, G.R., West, M.A. &. (2022). Standards of Care for the Health of Transgender and Gender Diverse People, Version 8, International Journal of Transgender Health, 23:sup1, S1-S259,
  • Crenshaw, K. (1991). "Mapping the Margins: Intersectionality, Identity Politics, and Violence Against Women of Color." Stanford Law Review, 43(6), 1241-1299.
  • Deutsch, M. B. (Ed.). (2016). Guidelines for the primary and gender-affirming care of transgender and gender nonbinary people. University of California, San Francisco.
  • Fuller, K. A., & Riggs, D. W. (2018). Family support and discrimination and their relationship to psychological distress and resilience amongst transgender people. International Journal of Transgenderism, 19(4), 379-388.
  • Medico, D., Volkmar, E. Berrut, S., Bize, R., Bodenmann, P., Wahlen, R. (2022). Santé des personnes trangenres, non binaires et agenres
  • Sghari, M. B. A., & Hammami, S. (2016). Inégalité de santé et déterminants sociaux de la santé. Éthique & Santé, 13(4), 185-194.
  • Schweinschwaller, H., & Votadoro, P. (2021). Évaluation de la formation théorique et pratique des internes en Île-de-France sur les connaissances et l’accompagnement de la transidentité chez l’enfant et l’adolescent. Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, 69(7), 351-357
  • Testa, R. J., Habarth, J., Peta, J., Balsam, K., & Bockting, W. (2015). Development of the gender minority stress and resilience measure. Psychology of sexual orientation and gender diversity, 2(1), 65.

[1] Fanny Tang est psychologue en formation, Fondation Agnodice, et Philippe Wieland psychologue assistant, Hôpital du Valais.

[2] Tang, F., & Wieland, P. (2023). Comment les thérapeutes traitent et intègrent leurs vécus face aux inégalités dont font l’objet leurs patient· e· x· s trans*? (Doctoral dissertation, Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques).

[3] www.agnodice.ch/www.wpath.org


Lire également :

Comment citer cet article ?

Fanny Tang et Philippe Wieland, «Posture réflexive sur le suivi thérapeutique», REISO, Revue d'information sociale, publié le 10 mars 2025, https://www.reiso.org/document/13803

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