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Médecine de proximité: la force du lien

Mercredi 11.06.2025

Ancien médecin cantonal vaudois, Jean Martin partage sa lecture de l’ouvrage « Des regards et des maux » (ed. Favre) signé de son confrère fraîchement retraité, François Pilet.

Réflexion de Jean Martin, ancien médecin cantonal vaudois 

pilet regards mots favre jean martin reiso 170« Mettre le patient au centre » est un principe mis en évidence et pratiqué — parfois revendiqué ! — avec de plus en plus d’insistance depuis des années. C’est bien sûr adéquat et nécessaire.

À la retraite de son activité de médecin généraliste de depuis peu, François Pilet a rassemblé des notes prises au cours du temps à propos de patient·es et d’expériences marquantes. Enrichissant, en partie, ses « Cartes blanches » publiées dans la Revue médicale suisse, il a abouti à Des regards et des maux.

Cet ouvrage scindé en deux parties majeures — « Une présence face à face » et « Une présence côte à côte » — compile vingt-deux histoires, témoignages de sa pratique dans le Bas-Valais. Autant d’illustrations remarquables de ce que peut être la médecine de famille généraliste dans une localité, une région, y compris avec un engagement civil, des initiatives et la mise en place d’activités dans le domaine de la santé et du social, en liaison avec les autorités. Marque de la qualité du lien de François Pilet avec ses patient·es, plusieurs d’entre elles et eux ont souhaité apparaître avec leurs vrais prénoms, et non à travers des identités d’emprunt.

Au-delà de la technologie, le lien humain

François Pilet témoigne dans son récit de la même qualité de continuité et de disponibilité au cours du temps que celle connue par les généralistes fréquentés par le sus-signé durant son assistanat à l’Hôpital de St-Loup, dans le Jura vaudois, dans les années 60. Chacun dans son village, chacun « pendu à un clou » 330 jours par an ou presque, au service de sa région. Si ce n’est que le Dr Pilet a toutefois, sans trop se cacher, pratiqué le jardinage…

Les choses ont changé et c’était indispensable. Au cœur de son Chablais valaisan, François Pilet a su renouveler les modalités de l’exercice médical, notamment par la création, en collaboration et avec le soutien des autorités et de la population, de la Maison de la Santé du Haut-Lac de Vouvry. Un espace interdisciplinaire, au service d’une pratique qui répond aux mutations actuelles, notamment dans l’équilibre entre profession et qualité de la vie privée. Avec une vision importante de santé publique : la collectivité est propriétaire des lieux, ce qui garantit la pérennité du projet, à la différence de centres médicaux « commerciaux ». Et un credo, toujours : celui où la médecin de la personne, du lien à l’autre, de l’attention permettant la rencontre, s’avère plus indispensable que jamais.

François Pilet. Des regards et des maux. Lausanne : Éditions Favre, 2025, 212 pages

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