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Un entretien mobile pour les ados qui consomment

Lundi 06.03.2023
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Pour faciliter l’accès à un espace de réflexion sur les conduites addictives, un programme propose aux jeunes de 12 à 20 ans un entretien d’évaluation dans leur contexte, sans engagement dans une démarche de soins.

Par Aline Gavillet, intervenante sociale, Jean-Michel Imhof, intervenant social, Laetitia Gibbs, psychologue associée, Kathia Bornand, intervenante sociale et co-responsable d’unité, et Line Guillod, pédopsychiatre et co-responsable d’unité, Programme DEPART [1], Département de psychiatrie, CHUV, Lausanne.

Les jeunes en situation de vulnérabilité constituent une population plus à risque d’une consommation de substances ou d’un usage numérique problématique. Elles et ils ont également moins accès aux soins. En effet, si leurs difficultés sont souvent repérées par la famille ou par des professionnel·le·s de différents domaines (pédiatres, enseignant·e·s, éducatrices et éducateurs), il reste généralement délicat de les accompagner ou de les orienter vers un service spécialisé.

Dans ce contexte, les professionnel·le·s de première ligne des domaines médicaux, sociaux, de l’insertion scolaire et professionnelle travaillent régulièrement avec le concept d’intervention précoce. Celui-ci vise à repérer et orienter vers les soins le plus tôt possible des adolescent·e·s vulnérables, afin de réduire les risques de décrochage scolaire ou professionnel ainsi que les impacts sur la santé.

Le constat demeure toutefois : les jeunes arrivent tardivement en consultation spécialisée dans les addictions, même lorsqu’un repérage précoce s’effectue adéquatement [1]. Dans la pratique, les freins identifiés au niveau de l’orientation relèvent de plusieurs ordres.

Il s’agit parfois de situations complexes impliquant déjà plusieurs intervenant·e·s. Dans d’autres circonstances, la démarche d’orientation peut être évaluée comme prématurée face à une situation certes inquiétante, mais peu dégradée. On observe également une absence de demande, voire une opposition, de la part des jeunes qui ne considèrent pas la consommation comme un problème. Dans le même temps, les professionnel·le·s sont confronté·e·s à des procédures d’orientation chronophages, qui sortent parfois de leur champ d’intervention. Enfin, l’approche de la majorité ou d’autres moments de transition — la fin de mesures d’insertion ou de l’école obligatoire, par exemple — constituent des freins supplémentaires à l’orientation.  

Écouter, analyser, restituer

Face à ces constats, une modalité d’intervention spécifique a été mise sur pied dans le cadre de l’unité DEPART : l’entretien d’évaluation mobile. Un·e intervenant·e de la structure se rend disponible pour une rencontre unique réalisée dans l’environnement de la ou du jeune, soit son école, son centre de formation professionnelle, un foyer socio-éducatif, une consultation ou autre. Si la demande vient des parents, une intervention selon les modalités habituelles, avec un premier entretien dans l'unité, est proposée.

Une évaluation brève des consommations constitue le contenu principal de cet échange. Elle passe en revue les aspects de fonctions, de perceptions de l’entourage, d’impacts perçus, de fréquences et d’habitudes. Sur la base de l’approche motivationnelle, il s’agit de travailler à la réduction des impacts. Le ton de l’entretien se veut bienveillant et sans jugement ; il doit contribuer à identifier les ressources déjà mobilisées et celles qui sont mobilisables.

La discussion a pour objectif de construire avec et pour le ou la jeune une représentation de sa consommation. Le sens et le contexte dans lesquels elle s’inscrit doivent impérativement être considérés. Un effet saisissant est visé, comme si l’on prenait une photographie de la situation au moment de la réunion. Cet instantané aide les jeunes à engager une réflexion sur leurs habitudes de consommation. Tout en démystifiant la rencontre avec un·e spécialiste, l’entretien sert également à délivrer de l’information objective et à répondre aux questions qui émergent.

Un temps est aussi dévolu pour identifier les signaux qui indiqueraient la nécessité de déployer un accompagnement spécifique en lien avec la consommation. Ceux-ci sont liés aux modes de consommation (par exemple une consommation solitaire), à la capacité des jeunes à se mobiliser dans leur projet de formation (difficultés à se lever, perte de motivation) ou à investir différentes activités (manque d’intérêt et de variété, arrêt des loisirs) et, enfin, à des enjeux relationnels (isolement vis-à-vis des parents ou des pair·e·s). Identifier quelques-uns de ces signaux d’alerte constitue par ailleurs une occasion, pour les jeunes consommateurs et consommatrices, de réfléchir aux enjeux et impacts de leur conduite et d’apprendre à anticiper — voire à réguler — un comportement susceptible d’évoluer de façon problématique.

L’entretien se conclut par une restitution, moment lors duquel les intervenants et intervenantes sociales livrent leur image et leur compréhension de la situation de consommation. Ce retour met en exergue, d’une part, les ressources, les compétences individuelles, les soutiens et aides activables dans l’environnement des jeunes et, d’autre part, les difficultés identifiées et les facteurs de risque. L’idée consiste ainsi à situer les usages dans un contexte plus général, de les mettre en perspective avec les autres aspects de la vie des jeunes personnes rencontrées.

Avec l’accord de l’adolescent·e, l’entretien est de préférence mené en tandem avec le ou la professionnel·le de première ligne qui l’a proposé. Si un·e jeune refuse la participation de cette personne à la réunion, il lui est précisé qu’une restitution lui sera néanmoins effectuée, en sa présence ou non, selon son choix. L’intervenant·e se met alors d’accord, avec l’adolescent·e, du contenu qui sera transmis à cette personne de référence pour le ou la jeune au moment de l’intervention.

L’unité DEPART est financée par le Service de Santé publique du canton de Vaud. À l’instar des évaluations plus complètes proposées par l’unité, ces rencontres ne sont pas facturées. Si les jeunes en font la demande, elles peuvent être organisées sans avertir les parents.

S’approprier les savoir-faire

Cet entretien d’évaluation mobile génère la rencontre entre deux professionnel·le·s : l’un·e spécialiste extra-muros, l’autre en lien avec le ou la jeune in situ. La pratique montre largement que le contact direct et personnel entre ces intervenant·e·s constitue une garantie de l’orientation adéquate, par la suite, des individus présentant une vulnérabilité. Ainsi, l’entretien en tandem propose non seulement une intervention spécifique pour la ou le jeune dans son environnement physique, mais renforce aussi les compétences de repérage et d’orientation des situations complexes par le ou la professionnel·le de première ligne.

En effet, sur un concept de modeling [2], cette collaboration favorise également, pour les professionnel·le·s de première ligne, l’observation puis l’appropriation des savoir-faire. Ainsi, elles et ils acquièrent des aptitudes dans la perspective de maintenir et poursuivre le dialogue à moyen terme sur les bénéfices et dangers occasionnés par la consommation, améliorant ainsi le suivi de situations critiques.

Le lien des professionnel·e·s du site avec la ou le spécialiste constitue un espace ressource. Il renforce le soutien qu’elles et ils amènent aux jeunes sur la problématique de consommation (regard bienveillant sur l’évolution de la situation, partage de l’inquiétude avec l’intervenant·e DEPART, poursuite du dialogue avec le ou la jeune). Cela rend possible une réflexion commune lorsqu’une situation se péjore et nécessite des interventions plus spécifiques telles qu’un suivi spécialisé, par exemple.

Les modalités de l’entretien d’évaluation mobile ne visent pas à entrer dans la logique de « faire plus avec moins », ni à résoudre en une seule rencontre des difficultés d’origine souvent multifactorielle qui prennent du temps à être élaborées. Le but premier consiste à saisir et stimuler la capacité de réflexion de la jeune personne afin de l’optimiser, en vue des cas où ses conduites addictives s’aggraveraient [3].

Pour les professionnel·le·s sur sites, l’intervention reste simple à organiser et offre une alternative dans l’accompagnement de jeunes réticent·e·s à s’engager dans une démarche de soins. L’entretien d’évaluation mobile constitue un outil proposé aux professionnel·le·s de première ligne renforçant l’interface avec les spécialistes. Il améliore le repérage des jeunes potentiellement vulnérables, répondant ainsi aux objectifs de santé publique en matière d’intervention précoce.

L'unité DEPART

Intégrée au Département de psychiatrie du CHUV, l’unité DEPART offre un regard spécialisé sur la consommation de cannabis, d’alcool ou d’autres substances psychotropes, ainsi que l’usage problématique des écrans et des jeux vidéo à l’adolescence. L’équipe interdisciplinaire composée d’intervenantes et intervenants sociaux, de psychologues, de médecins pédopsychiatres et d’infirmier·e·s, collabore avec les structures existantes en proposant un soutien spécifique pour ces problématiques. Les prestations s’adressent à la fois aux adolescents de 12 à 20 ans, à leur entourage et aux professionnels du réseau qu’il soit éducatif, social, médical, psychologique, judiciaire ou scolaire. DEPART compte quatre secteurs répartis dans le canton de Vaud (Chavannes-près-Renens, Nyon, Montreux et Yverdon-les-Bains). Le secteur Est a été ouvert en collaboration avec la Fondation de Nant.

Les collaborateurs et collaboratrices de l’unité se tiennent à disposition pour échanger au sujet de cette prestation initiée en 2022 et la mettre en place sur demande. Pour toute information, l’unité peut être contactée par courriel ou par téléphone au ou 021 314 77 54.

Bibliographie

[1] Michaud, P., Lécallier, D. & Hadj-Slimane, F. (2015).

[2] Paul, M. 2002.

[3]  Halladay, J. et al., 2019.

Comment citer cet article ?

Aline Gavillet et al., «Un entretien mobile pour les ados qui consomment», REISO, Revue d'information sociale, publié le 6 mars 2023, https://www.reiso.org/document/10393

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