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Focale sur les artistes en situation de handicap

Vendredi 01.01.2021
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Depuis dix ans, un programme s’engage pour les artistes suisses en situation de handicap. Il accompagne une trentaine de créateur·trice·s, organise des expositions pour les faire découvrir au public et défend leurs droits d’auteurs.

Par Teresa Maranzano, historienne de l’art, responsable du programme Mir’Arts, ASA – Handicap mental, Genève

En 2008, une enquête menée dans les cantons romands avait dressé un inventaire des pratiques artistiques développées dans les institutions et par des associations. Ces diverses expériences manquaient de visibilité et n’étaient pas reliées entre elles. C’est pour créer ce lien que le programme Mir’Arts a alors été lancé par ASA – Handicap mental, association qui œuvre pour la participation sociale des personnes avec un handicap mental et le respect de leurs droits.

Ce programme a mis en réseau plusieurs ateliers d’arts plastiques et a sélectionné une trentaine d’artistes sur la base de critères qui constituent aujourd’hui encore les conditions pour être intégré à la démarche:

  • Avoir une large production, un style original et une pratique constante dans le temps
  • Avoir envie d’exposer ses œuvres
  • Travailler dans un espace bien équipé, avec des matériaux de qualité
  • Être accompagné par un professionnel du monde de l’art, autant dans le processus de création que dans la diffusion de ses œuvres.

Le programme a pour objectifs de promouvoir et diffuser les œuvres de ces artistes dans le milieu de l’art contemporain, en encourageant leur reconnaissance artistique et leur participation sociale et culturelle.

Quels droits et quelle formation ?

Pour élaborer les objectifs, une commission composée de huit professionnels a travaillé entre 2010 et 2014 autour de trois axes : les enjeux juridiques et éthiques du statut d’artiste des personnes en situation de handicap, la législation relative aux droits des auteurs, la formation adaptée à ces derniers et la formation des professionnel·le·s qui les accompagnent. Ce travail de précurseur s’est fait à travers des rencontres permettant l’échange d’informations, de compétences, d’expériences et de réflexions.

Dans un deuxième temps, la commission a convié experts et personnes concernées à se pencher sur ces sujets et à partager les résultats de leurs recherches, notamment autour de deux colloques et d’une publication collective [1]. L’aboutissement de ce long chantier a été la rédaction d’une Charte des valeurs [2], signée par les partenaires, et d’une Convention visant à protéger les droits des artistes en situation de handicap et à préciser les prestations qui leur sont offertes par les ateliers et les organismes où ils et elles travaillent.

Ces documents-cadres constituent le socle qui permet aujourd’hui à Mir’arts de représenter une trentaine d’artistes en situation de handicap de manière professionnelle, en tenant compte de leur statut juridique et social. Ce travail s’intègre dans les mesures envisagées par les politiques culturelles pour garantir une égalité de chances dans la participation à la vie artistique, conformément à l’article 30 al. 2 de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées : « Les Etats Parties prennent toutes mesures appropriées pour donner aux personnes handicapées la possibilité de développer et de réaliser leur potentiel créatif, artistique et intellectuel, non seulement dans leur propre intérêt, mais aussi pour l’enrichissement de la société. »

Les artistes représentés bénéficient d’une page sur le site internet du programme [3] qui décrit leur parcours et leur démarche. Leurs œuvres défilent dans une galerie d’images et sont présentées par un critique d’art. Le programme joue également le rôle d’interface entre les artistes, les responsables des ateliers et les institutions culturelles.

Les prestations fournies aux artistes vont du simple conseil à un suivi plus soutenu. Il s’agit en général d’un support dans l’organisation, la communication et la diffusion de leurs expositions. Souvent aussi, le rôle devient comparable à celui d’un agent qui conçoit l’entier de l’exposition.

Cette activité de management s’explique par le fait que les artistes en situation de handicap n’ont pas les compétences spécifiques, les moyens ou les réseaux nécessaires à la diffusion de leurs œuvres. Bien souvent, les professionnels qui les accompagnent en atelier n’ont pas de temps pour ce travail, ou alors ils préfèrent se concentrer sur les processus de création. Dès lors, ils délèguent volontiers à des tiers la tâche d’inscrire les œuvres des artistes dans un contexte culturel.

Les défis de l’art contemporain

Les artistes représentés par Mir’arts créent pour exprimer leur univers poétique ; leur style est très personnel et ils ignorent les tendances de l’art contemporain. Toutefois, ils ne sont pas pour autant coupés du monde. Au contraire, ils tirent parti de la position décentrée qu’ils occupent dans la société autant que dans le milieu de l’art, normé et compétitif, pour livrer un regard acéré, drôle ou ironique sur les questions de notre époque, sans complexes ni inhibitions. Leurs œuvres témoignent d’une liberté décapante qui leur permet de tenir la confrontation avec celles de leurs confrères.

D’ailleurs, l’art contemporain s’ouvre de plus en plus à des formes artistiques qui se développent en marge de ses centres de production. La circulation exponentielle des images à l’ère d’internet et des résaux virtuels a fini par abattre les hiérarchies qui séparaient la culture d’élite de la culture populaire, alternative ou underground. La manière de considérer les images et les œuvres d’art est aujourd’hui beaucoup plus horizontale que dans le passé. Ces formes d’art éversives par rapport à l’establishment sont même recherchées, car elles permettent à l’art contemporain d’évoluer en dehors d’un circuit fermé et autoréférentiel.

Le rôle du programme Mir’Arts consiste alors à identifier, pour chaque artiste, le contexte le plus favorable à la mise en valeur de son travail dans le paysage large et mouvant de la création contemporaine. Il s’agit par exemple d’attirer l’attention des spécialistes sur leurs œuvres, de les présenter au public et aux médias dans un cadre professionnel, ou de susciter dialogues et synergies entre les productions d’artistes en situation de handicap et celles d’artistes «valides».

Plusieurs expositions ont atteint ces objectifs. On peut rappeler « Dix sur Dix » (2015) au Commun - Bâtiment d’art contemporain de Genève, où dix artistes étaient présentés par dix professionnels du monde de l’art. Ou les deux expositions « Ricochet » réalisées en collaboration avec Nicole Reimann à ET-Espace Témoin (2017) et au CACY (2018), où les œuvres d’artistes du programme ainsi que d’autres artistes en situation de handicap étaient mises en dialogue avec celles de deux collections publiques : respectivement le Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève et le Fonds d’art visuel de la Ville d’Yverdon-les-Bains.

Un des résultats de cette rencontre a été l’acquisition, par le Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève, d’une œuvre d’Alexandre Baumgartner et de quatre œuvres de Sabrina Renlund. Une vraie consécration pour ces deux artistes, actifs depuis plus de dix ans à l’atelier du Foyer Clair Bois-Pinchat !


Portraits d’artistes

Sabrina Renlund 450Sabrina Renlund, Flan sensible, 2014, technique mixte sur toile, cm30x30. Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève


«Sabrina Renlund vit dans l'aujourd'hui. Pas de recours créatif à un monde fantasmatique où elle se réfugierait. Non, elle subit le monde et ses soubresauts. En véritable sismographe émotionnel, elle synthétise avec un langage post-pop, flashy et diablement efficace les malaises – les siens, les nôtres – inhérents à notre époque ainsi qu'à nos démons universels.

Il y a chez cette artiste la verve insoumise d'une personnalité à vif qui ne s'en laisse pas conter; c'est elle qui raconte les grincements de l'état du monde et du sien. Pas de résignation pour Sabrina, de l'indignation, toujours, colorée, sonore et généreuse.»

Florence Grivel, journaliste RTS, in Catalogue de l'exposition Dix sur Dix, 2015


David Jacot 350David Jacot, Sans titre, 2015, aquarelle, cm 42x31

«Avec délicatesse et une curiosité respectueuse, David Jacot explore l'éternel féminin en restituant à chacun de ses dessins une identité propre qui brise l'uniformisation de la mode véhiculée par les médias. Chaque personnage est unique, exhibant fièrement ses attributs sexuels dans des poses parfois improbables ou interagissant avec d'autres figures. Mais l'érotisme omniprésent n'est jamais vulgaire et devient même mutin et espiègle, tandis que les imperfections dont il dote ces femmes les rendent profondément humaines et ancrées dans des histoires uniques.»

Nicole Kunz, directrice de la Galerie Ferme de la Chapelle, Lancy, in Catalogue de l’exposition « Féminin pluriel », 2017


Markus Wittekind 450Markus Wittekind, Sans titre, 2018. Pastel à l'huile sur papier, cm 40x50

«La figure de l’enfant est au cœur des dessins de Markus Wittekind. Ici, des silhouettes s’enchainent, tracées d’un trait farouche au pastel ou à l’acrylique. Rarement isolés, défilant le plus souvent en cortège par deux ou par trois, ou alors couchés le long des marges, ces êtres muets s’affichent de manière frontale et nous regardent depuis un espace intemporel.

La pratique artistique de Markus Wittekind s’apparente aussi à un jeu d’enfant, avec le plaisir à chaque fois renouvelé de créer le même personnage à l’infini, en variant les supports, les formats, la technique et les couleurs avec la maîtrise de l’adulte. Comme le jeu, cette activité n’a pas une finalité en soi mais elle a du sens pour son auteur. Elle dégage une énergie physique de par le corps à corps qu’il engage avec les matériaux, et le transporte dans un temps suspendu où il aime se perdre pour ensuite se retrouver.»

Teresa Maranzano, exposition « Je grandirai demain », 2018, Villa Dutoit, Petit-Saconnex


Isabelle Gay 450Isabelle Gay, Sans titre, 2015. Feutres et acrylique sur papier, cm 37x45

«Dans ces représentations presque abstraites, Isabelle Gay noue son rapport au monde car ses dessins sont totalement habités. C'est entre les lignes que se concentrent les souvenirs proches et lointains de l'artiste. De ce monde invisible, elle en extrait certaines traces lisibles qui se matérialisent sous forme d'écriture; quelques prénoms de personnes qu'elle aime et le sien qu'elle lie ainsi aux autres. [...] Des éléments d'architecture de maisons s'intègrent naturellement aux structures linéaires tout en marquant l'importance des lieux qu'elle a connus, bribes du monde réel qui mettent en évidence la tension subtile entre ce qui se voit et ce que l'on ne voit pas mais qui se dessine tout de même.»

Pascale Favre, artiste, in Catalogue de l'exposition Dix sur Dix, 2015


Dragan Stanic 450Dragan Stanic, Des échelles, 2019. Aquarelle et encre de Chine sur papier

 

«Un grand cartable ouvert. Dedans, pêle-mêle, probablement une centaine d'esquisses et d’œuvres de Dragan Stanic. Il ne faut pas chercher l'unité ni dans les formats ou les supports qu'il utilise, ni dans les techniques auxquelles il s'essaie: tout est matière à explorer pour ce jeune artiste de 37 ans originaire de Bosnie-Herzégovine. [...] Au rythme de l'exploration de sa production, on est immergé dans ce monde fascinant et contrasté et l'on découvre ainsi certaines œuvres d'une force saisissante et d'une incroyable beauté. On le quitte, bouleversé.»

Michèle Freiburghaus, conseillère culturelle, Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève, in Catalogue de l'exposition Dix sur Dix, 2015


Bernard Grandgirard 450Bernard Grandgirard, Sans titre, sans date. Crayon gris et crayons de couleur sur papier

«Bernard Grandgirard partira vivre un jour dans le Grand Nord. Né à Fribourg en 1957, fasciné par l'Amérique du Nord, il a déjà réalisé trois voyages aux États-Unis. Mais il rêve de s'installer à l'âge de la retraite dans une cabane au Canada. En attendant ce futur, il construit son rêve, lui donne du sens et du corps par le biais d'images qu'il dessine avec obstination depuis des années. Des maisons cossues à la Edward Hopper aux réseaux ferroviaires imbriqués dans le tissu urbain, on découvre ici des sémaphores suspendus au-dessus d'un carrefour, là une station-service de la route 66, ici encore des aires de saloon et enfin là des portraits – pour ainsi dire – de camions dessinés sous différents angles, dans différentes situations, saisis à différentes vitesses. [...] L’artiste nous embarque dans un road-movie traduit par des perspectives vertigineuses, dont le but est, rappelons-le, de trouver un jour le calme au milieu d'une nature canadienne.»

Karine Tissot, directrice du CACY - Centre d'art contemporain d'Yverdon-les-Bains, in Catalogue de l'exposition Dix sur Dix, 2015

[1] Colloque « L’art en question. Processus d’inclusion culturelle des artistes avec handicap mental ». Théâtre du Loup, Genève, le 6 juin 2013.

Colloque « La reconnaissance de l’artiste en situation de handicap : rôles et responsabilités ». HEP Vaud, Lausanne, le 5 juin 2014.

« La reconnaissance de l’artiste en situation de handicap. Rôles et responsabilités ». Sous la direction de Teresa Maranzano et Viviane Guerdan. ASA-Handicap mental, 2016. Disponible en ligne

[2] La Charte en ligne 

Cet article appartient au dossier Chaudron de culture

Comment citer cet article ?

Teresa Maranzano, «Focale sur les artistes en situation de handicap», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 18 novembre 2019, https://www.reiso.org/document/5231

REISO republie cet article en janvier 2021 dans le dossier annuel «Chaudron de culture»

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