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Pourquoi certains jeunes vivant dans la rue parviennent-ils à s’en sortir alors que, pour d’autres, la rue constitue une voie sans issue ? Comment faire, après s’être approprié une identité en marge, pour se reconnaître et être reconnu comme parent, employé, étudiant, citoyen comme les autres ? Quel rôle jouent les manifestations de (non-)reconnaissance de la famille de ces jeunes, de leurs amis de rue, de leurs voisins, d’un sugar daddy, du marché de l’emploi, de l’école, des intervenants sociosanitaires, des policiers ou d’autres acteurs significatifs à leurs yeux ? Qu’est-ce qui peut expliquer que des voies de sortie conviennent à certains jeunes alors qu’elles n’ont aucun sens pour d’autres ?
À partir d’une approche interactionniste, complétée par des apports de la psychanalyse, l’auteure propose de considérer la sortie de la rue comme un processus paradoxal de repositionnement identitaire, traversé par des dynamiques de reconnaissance. Privilégiant le point de vue des jeunes qui sont sortis de la rue, cet ouvrage illustre la variété des trajectoires de sortie à partir des exemples de quatre cas. Ces cas rendent explicite la cohérence des trajectoires de sortie à la lumière des attentes de reconnaissance des jeunes, de leur vécu de rue et des relations parentales qu’ils ont connues durant l’enfance. Les résultats présentés montrent que l’appropriation de la marge ne serait pas si opposée à un désir de normalité qu’on pourrait le croire. Mais ils indiquent également que les efforts de plusieurs jeunes pour s’en sortir demeurent précaires. D’où l’importance de maintenir des ponts entre la marge et le centre.
Annamaria Colombo est professeure à la Haute école de travail social Fribourg
Site internet HETS-FR
Fée Lauraux a 87 ans et vit à Lausanne. Sa vie a été jalonnée d’étapes qui, pas à pas, l’ont amenée à comprendre son lien à la Source et à se consacrer entièrement au mieux-être de son prochain.
Gilberte Voide Crettenand a 47 ans et vit à Sion. Elle s’intéresse depuis de nombreuses années au processus de guérison et aux ponts invisibles qui relient et unissent les choses et les gens.
Ce livre est porteur de guérison de nos peurs, de nos doutes, de nos cœurs. Une guérison par l’amour, le lâcher-prise et la confiance.
« Je souhaite que chacun et chacune, sur cette terre, puisse un jour ressentir le bonheur profond et la sérénité que je connais aujourd’hui à 87 ans. J’espère que mon témoignage incitera les humains à croire sans peur au « pourquoi pas », cette force vitale, invisible mais bien présente, qui a guidé ma vie à chacune de ses étapes et qui soutient chacun et chacune dans la réalisation de la mission de son âme.
C’est cette force supérieure qui met sur notre chemin les éléments nécessaires à réaliser notre don. Nous avons tous quelque chose de spécifique à réaliser et tout devient possible dès le moment où l’on accepte d’abandonner notre vie à la Source. Mais dans cette démarche, chacun est libre. On ne voit pas le vent… on ne voit que le mouvement des feuilles dans les branches. »
Commande en ligne sur le site internet Editions ASSA
Le manque de places d’hébergement pour demandeurs d’asile est une thématique récurrente dans les médias et dans les discours politiques. Depuis juin 2014, la "hausse des demandes d’asile" est systématiquement invoquée par les autorités, au point que l’on pourrait croire à une situation extraordinaire. L’ouverture d’abris de protection civile (PC) est, sauf dans de rares cas, la seule solution envisagée à court terme dans la plupart des cantons romands. Or, malgré la situation internationale, cette hausse n’a de loin pas été si "explosive" ou "extraordinaire", en regard des dernières années, comme le montre, chiffres et tableaux à l’appui, le décryptage publié par Vivre Ensemble.
Si les cantons peinent à loger les demandeurs d’asile, c’est qu’il y a d’autres raisons. Des raisons qu’aucun responsable politique n’a évoquées. Notamment, et c’est ce que révèle notre décryptage, une nette diminution en 2014 du taux de décisions de non-entrée en matière (NEM), et le fait que la majorité des personnes arrivant en Suisse se voient reconnaître un besoin de protection. Autrement dit, qu’elles ont le droit de rester et de s’installer en Suisse au regard du droit d’asile. Pourquoi ne pas simplement le dire et se défausser sur un prétendu "afflux" ?
Vivre Ensemble estime problématique cette sur-utilisation de la rhétorique de la hausse des demandes d’asile ou de l’afflux. Elle suscite un sentiment d’invasion, de peur et au final un rejet de la part de la population. Nous estimons qu’il est de la responsabilité des autorités de ne pas jouer avec ces peurs et avec le spectre de l’invasion, lorsqu’il n’est pas fondé sur des éléments factuels.
Vivre Ensemble estime nécessaire de reconnaître systématiquement le besoin de protection des personnes admises provisoirement et de revaloriser leur statut. Actuellement, les admissions provisoires sont statistiquement sorties du taux de reconnaissance, alors qu’il s’agit de personnes dont le besoin de protection est reconnu par les autorités.
Nous tenons également à dénoncer la normalisation du recours aux abris de protection civile, pourtant présenté comme solution d’urgence. Ces abris constituent à long terme une atteinte à la dignité de personnes déjà fragilisées.
Enfin, les statistiques 2014 posent un grand point d’interrogation sur la grande restructuration de l’asile prévue par la Confédération et les cantons, dans la mesure où elles feraient exploser les coûts pour les cantons, sans résoudre les problèmes d’hébergement ou d’intégration.
Le décryptage en ligne
En 1960, la Suisse est l’un des derniers pays d’Europe à se doter d’une assurance invalidité. Celle-ci garantit des rentes et un soutien pour la réinsertion professionnelle des personnes en situation de handicap, comblant ainsi une lacune importante dans le dispositif de sécurité sociale.
Cet ouvrage revient sur les débats intenses dont le projet d’assurance invalidité a été l’objet entre 1944 et 1960 sur la scène politique helvétique. Alors que les cercles conservateurs sont bien décidés à ne pas précipiter la réalisation de cette nouvelle branche d’assurance, une partie importante de la population et des milieux politiques se prononce pour la mise en place d’une couverture du risque invalidité par l’État fédéral.
Analysant les interactions entre l’introduction de l’assurance invalidité, le développement de l’assurance vieillesse et survivants et la pérennisation des allocations pour perte de salaire et de gain destinées aux militaires, cette étude fondée sur une documentation inédite apporte un regard nouveau sur la place de l’invalidité dans le champ de la protection sociale.
Site internet Editions Antipodes
En Europe, la violence conjugale est la première cause de décès ou d’invalidité des femmes de 16 à 44 ans. Il est pourtant rare que cette « pathologie » figure dans nos dossiers et le médecin est souvent désemparé face à ce problème. Pourtant, son impact sur la santé concerne le praticien de médecine interne générale et la plupart des spécialistes : lésions physiques, santé mentale, santé sexuelle et reproductive, augmentation du risque de certaines maladies chroniques.
Pour aider le médecin dans ces situations, un protocole a été développé au CHUV : le DOTIP. Il décrit cinq étapes pour guider l’intervention :
Il existe de nombreux services spécialisés qui peuvent apporter un soutien aux patients concernés. Le médecin doit les connaître, car il ne peut et ne devrait pas prendre en charge à lui seul ces situations qui nécessitent une expertise spécifique, d’autant plus que certaines démarches peuvent prendre beaucoup de temps.
L’article spécialisé dans le Bulletin des médecins suisses
La politique des addictions est traversée par de multiples incohérences et contradictions. La consommation d’alcool dans l’espace public est perçue comme un problème mais on libéralise davantage le marché de l’alcool. D’un côté on souhaite élargir l’offre des jeux d’argent sur internet et de l’autre se profile l’abandon des ressources pour la prévention du jeu excessif. Le soutien à la production du tabac reste égal aux moyens attribués à la prévention du tabagisme, et des restrictions plus conséquentes de la publicité, telles qu’elles existent ailleurs en Europe, se heurtent encore à une opposition vigoureuse dans notre pays.
Ces incohérences ne favorisent certainement pas la crédibilité de la politique des addictions en Suisse. Celle-ci semble plutôt être conduite sur la base de positions idéologiques figées et non pas sur la base des connaissances que l’on a de son impact sur les personnes concernées, leur entourage et la société. Il importe donc de revenir à une analyse de la situation en Suisse et sur les enjeux qui lui sont liés. C’est pour répondre à ce besoin qu’Addiction Suisse publie pour la première fois un dossier de presse annuel intitulé "Panorama Suisse des Addictions". Il comprend une analyse des développements dans les domaines de l’alcool, du tabac, des drogues illicites et des jeux d’argent en Suisse.
Les chapitres :
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Recension par Jean Martin
Une épopée, médicale et humaine mais aussi politique et organisationnelle
Cet ouvrage brosse un portrait multidimensionnel de la prise en charge de l’insuffisance rénale au cours des soixante dernières années en France. Seize témoignages ont été recueillis par les auteurs, Yvanie Caillé, ingénieure qui vit depuis l’enfance avec une maladie rénale, aujourd’hui transplantée, et Frank Martinez, médecin du service de transplantation de l’Hôpital Necker, à Paris.
Cette saga va de 1950, alors que rien ne peut être fait pour les patients urémiques qui décèdent en quelques jours ou semaines, à aujourd’hui, où des millions de personnes dans le monde suivent une dialyse chronique et où des centaines de milliers de patients ont bénéficié d’une greffe de rein. Ces chiffres ne doivent pas faire oublier les difficultés, au cours de décennies de leur propre existence, de ceux qui ont vécu des trajectoires faites de maladie, de souffrance, de hauts et de bas, d’espoirs et de déceptions. Malades qui, avec les médecins et autres scientifiques, les psychologues, les assistantes sociales, plus tard les agents coordinateurs de transplantation, sont les acteurs (les héros pourrait-on dire) de cette histoire.
Le récit de Régis Volle, 71 ans aujourd’hui, est très intéressant. Il a vécu tout un périple médical personnel et a fondé la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (Fnair), première association de patients concernés. « Très tôt, la Fnair a revendiqué le droit pour le malade d’être traité, d’accéder à la survie, mais aussi de choisir son traitement à partir d’éléments factuels, médicaux, pratiques, ainsi qu’en fonction de ses aspirations personnelles ».
A propos d’un malade de 77 ans qui ne veut plus du régime « officiel » de trois séances par semaine, le médecin E. Tomkiewicz s’arrange, non sans difficulté, pour qu’il ait deux séances : « Il arrive un âge où la qualité de vie et les choix du patient doivent primer sur d’autres considérations. Mais ce constat n’entre que lentement dans la culture des néphrologues. » Le même médecin : « Un autre patient avait fait le choix de deux séances par semaine. Quand il partait en vacances, le centre susceptible de l’accueillir disait : Ici c’est trois séances ou rien. Aucune souplesse, aucune adaptation, aucune réflexion. » Raisons de cette rigidité ? Pas seulement de nature médicale mais certainement aussi pour le confort des soignants et des institutions, pour ne pas bousculer les routines voire éviter de réactions de type syndical.
Parole d’une mère qui donné un rein à son fils : « J’ai vite compris que recevoir ce rein n’était pas chose aisée pour Bruno. [Son long cheminement] était probablement une nécessité pour lui. Ce temps, il en avait besoin pour accepter le don, physiquement et moralement. Il faut être généreux pour recevoir, bien plus que pour donner. C’est infiniment plus difficile. »
Sur la question, discutée en Suisse récemment encore, des modalités de consentement au don d’organe (présumé ou au contraire qui doit être explicite) : « Le don et la greffe font désormais partie des choix de notre société. S’il est essentiel de respecter les libertés individuelles, il est tout aussi important de rappeler que notre société est basée sur le principe de solidarité. Dans ce contexte, si chacun veut pouvoir bénéficier d’une greffe pour lui-même ou un de ses proches en cas de nécessité, il faut aussi que chacun soit prêt à donner le cas échéant ; il s’agit d’un altruisme du type donnant-donnant » (Dr Tenaillon). Le débat sur ce point n’est probablement pas clos !
Cette présentation de la « scène » française se situe à l’interface de la recherche médicale, des pratiques de soins, d’une médecine sociale qui cherche à atteindre tous ceux qui en ont besoin, des budgets de la santé et de dimensions humaines majeures. De plus, des notes de bas de page expliquent les termes scientifiques et font que, tout en étant de grand intérêt pour les professionnels eux-mêmes, l’ouvrage est aisément compris de tout lecteur intéressé.
Dans la conclusion, ce bémol : « Nos regards sur le passé nous incitent à ne pas nous contenter de ce qui a été acquis mais, au contraire, à continuer à progresser pour tenter de permettre aux patients de vivre mieux. Peu de très grands progrès ont été réalisés, ces vingt dernières années, dans le domaine de la dialyse. Rien qui ait modifié ses contraintes ou amélioré sensiblement la qualité ou l’espérance de vie des malades. Portant les soulager de ce fardeau, les libérer de cette ‘prison sans barreaux’, tout en faisant diminuer les coûts associés, aurait dû apparaître comme un impératif. »
Jean Martin, ancien médecin cantonal vaudoise et membre de la Commission nationale d’éthique
Cet article tente d’analyser l’absence apparente des femmes dans les premiers articles et émissions concernant les attentats parisiens. Cherchant cette présence dans les interstices, l’auteure montre en quoi les témoignages de femmes sont multiples dans toute leur diversité mais révèlent combien ce que procurent les femmes au monde commun est loin de toute médiatisation et est un impensé social. Quelle place occupent-elles dans le monde social s’agissant de ce qui est en premier lieu impliqué dans ces assassinats, à savoir les vulnérabilités et fragilités humaines dont celles des enfants dans un monde devenu si inhumain où la violence des rapports sociaux prédominent et se manifestent dans des gestes individuels de désespérance voire suicidaires ? Et en outre, quelle reconnaissance est faite des « mémoires et blessures cachées » de l’enfant qu’elles furent et que furent ces jeunes devenus tueurs ? Ces « blessures cachées » telles que celles vécues durant leur enfance et/ou vues vivre par leurs parents manifestent de l’absence de considération, de bienveillance et de limites dont auraient besoin les enfants dans tous les actes pédagogiques qui accompagnent leur advenue au monde social dans lequel ils sont, pour beaucoup d’entre eux, devenus surnuméraires.
En s’appuyant sur ses travaux de recherche sur la transmission intergénérationnelle et sur la prise en charges des enfants, Françoise Bloch analyse certains de ces témoignages ou récits - comme le parcours de vie des trois jeunes, devenus tueurs - et dévoile la difficulté de toute transmission dès lors que celle-ci est marquée par l’absence de considération et par l’expérience du mépris et de l’humiliation que vivent beaucoup de jeunes dont ceux des classes populaires françaises, entre autres issues de l’immigration, reléguées socialement et « racialement » dans les banlieues.
Au delà, elle s’interroge sur la désespérance sociale à l’heure du capitalisme financier et pose en préambule cette question : A quoi répondent ces assassinats perpétués par ces jeunes hommes, devenus tueurs, et par les policiers qui les ont abattus ? Il semblerait bien que nous soit renvoyé un écho foudroyant entre la violence suicidaire de ces jeunes – provoquant leurs exécutions – et le vide abyssal de sens qu’ont à l’heure actuelle la financiarisation du monde et la guerre de tous contre tous. Echo foudroyant aussi entre le monde virtuel dans lequel vivent les financiers et autres traders, un monde sans limite, et celui dans lequel vivaient ces jeunes, qui ne connurent de limites que celle des armes qui les abattirent.
L’analyse en format pdf
Comment expliquer que certains d’entre nous soient homosexuels, d’autres hétérosexuels et plusieurs plus ou moins bisexuels ? D’où vient notre orientation sexuelle, et l’homosexualité en particulier ? Est-elle normale ? Contre nature ? Naît-on ainsi ? Résulte-t-elle de déterminismes biologiques ? De l’éducation familiale ? D’expériences précoces ? S’agirait-il plutôt d’un choix ? Et pourquoi certains sont-ils homophobes ?
L’étendue de l’ignorance en matière d’orientation sexuelle est, encore de nos jours, aussi consternante que regrettable, et notre système d’éducation ne semble pas vouloir remédier à la situation. L’information existe pourtant mais, selon toute apparence, elle est encore très mal diffusée et, lorsqu’elle l’est, souvent confuse. C’est pourquoi l’auteur propose ici une présentation à la fois synthétique et vivante des connaissances actuelles. Ce livre s’adresse à quiconque s’intéresse à ces questions qui, pourtant, nous concernent tous.
Patrick Doucet enseigne la psychologie au collège Marie-Victorin (Montréal). Grand voyageur, il est également l’auteur d’un conte, Foucault et les extraterrestres (Triptyque, 2010) ainsi que de récits de voyage, La tentation du monde (Espaces, 2007)
01.09.2015 : ce livre sorti au Canada au printemps est désormais aussi disponible en Europe.
Site internet Ediitions Liber
La Confédération, les cantons, les villes et les communes mettent en œuvre, de 2011 à 2015, le programme national de prévention « Jeunes et violence ». Ce programme a pour but d’élaborer une base de connaissances commune dans le domaine de la prévention de la violence juvénile. Parallèlement, avec le soutien de l’Office fédéral des assurances sociales, de l’Oak Fondation et de la fondation UBS Optimus, le Fonds suisse pour des projets de protection de l’enfance s’est fixé pour mission d’identifier, d’encourager et de diffuser des approches d’excellence, prometteuses dans le domaine de la prévention de la violence envers les enfants.
Les responsables des deux programmes ont publié une synthèse rassemblant les connaissances scientifiques internationales.
Le présent rapport livre ainsi pour la première fois un aperçu des vingt-six principales approches de prévention aux niveaux de l’individu, de la famille, de l’école, de l’espace social et de l’aide aux victimes. Reposant sur des bases scientifiques, il expose en termes concis les conditions nécessaires pour que les approches préventives aient des chances d’aboutir, décrit les facteurs influençant leur efficacité et présente la situation actuelle en Suisse. Ainsi, les responsables de la prévention de la violence actifs sur le terrain ou dans le monde politique pourront s’en servir comme d’une boussole ou d’un guide pour le choix, la mise en œuvre et l’adaptation des mesures concrètes. En un mot, ce rapport entend contribuer au développement d’une prévention efficace de la violence en Suisse.
Basée à Zurich, la Fondation Age vient de publier son rapport sur l’habitat des seniors. Cette troisième édition du Age Report est l’aboutissement d’une large enquête, réalisée en 2013, pour connaître les besoins et les conditions cadres en matière d’habitat des personnes âgées en Suisse alémanique. Cette démarche ayant été initiée en 2003, nous disposons aujourd’hui d’une vision sur 10 ans. Et si les aspirations en matière de logement n’ont pas fondamentalement évolué, on voit poindre de nouvelles exigences de la part des baby-boomers qui arrivent désormais au seuil du troisième âge et entendent prendre une part active à la définition de leurs modes de vie. Une invitation à la réflexion, au dialogue et à l’action pour tous les partenaires concernés !
Quelques constats :
Site internet Editions Seismo
Cette recherche a obtenu le Premier Prix du concours « Medical humanities » des Académies suisses des sciences.
Cette recherche qualitative regroupe trois études menées dans une collaboration entre chercheurs des sciences humaines et sociales de la HES-SO et des professionnels d’un service d’oncologie autour de la population âgée atteinte de cancer.
Les résultats ont pour but de contribuer à une meilleure connaissance du champ de l’oncogériatrie et d’élargir la perspective médico-soignante aux aspects de la sociologie et de l’anthropologie. Ils ébranlent entre autres les représentations du cancer et de la vieillesse, et ainsi différents changements dans la pratique oncologique du service partenaire ont été possibles.
Le cancer n’est plus toujours synonyme de souffrance et de mort. Les patients traités restent actifs et l’autonomie et l’indépendance sont importantes pour la personne malade. Il s’agit de maintenir le dialogue entre les approches médico-soignantes et les sciences sociales pour mieux comprendre les problématiques spécifiques à cette population.
L’article en format pdf
Les enfants et les jeunes évoluent de plus en plus dans un monde marqué par la culture de la consommation. Il faut être bien armé pour y trouver ses marques, éviter d’être manipulé par la publicité et ne pas tomber dans le piège de l’endettement. Comment les enfants et les jeunes relèvent-ils ces défis ? Comment sont-ils courtisés par la publicité ? Comment acquièrent-ils un comportement réfléchi en matière d’argent et de consommation ?
Ces questions, parmi d’autres, sont au cœur du rapport qui vient d’être publié par la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ) sous le titre « Critiques ou manipulés ? Pour de jeunes consommateurs responsables ».
Le rapport fournit un éclairage sur les questions relatives à l’argent et à la consommation en les abordant sous différents angles : apprentissage de la gestion de l’argent et de la consommation par les enfants et les jeunes, stratégies publicitaires, facteurs d’endettement, mais aussi facteurs de protection et bonnes pratiques en matière de prévention de l’endettement. Les textes de ce rapport ont été rédigés par des spécialistes du marketing, de la protection des consommateurs, de la prévention et de la recherche.
Les enfants et les jeunes ont eux aussi pu exprimer leur vision de manière créative au moyen de courts-métrages. Réalisés pour un concours organisé par la CFEJ, ceux-ci sont présentés dans le rapport.
Sur la base de ce rapport et du séminaire qui s’est tenu à Bienne en 2013, la CFEJ a formulé six recommandations concrètes à l’adresse du monde politique, de l’économie et de la société. Elle demande notamment de développer assez tôt les compétences des jeunes en matière de consommation, car de jeunes consommateurs informés, critiques et aptes à prendre leurs propres décisions maîtrisent mieux leur quotidien.
Le nombre d’ayants droit qui n’ont pas recours aux diverses prestations sociales ou prestations de santé semble important dans l’ensemble des pays occidentaux. L’information à ce propos est peu établie et mal diffusée. C’est au contraire l’impression d’abus dans les prestations qui domine dans les représentations sociales et les discours politiques. Le non-accès aux prestations publiques, en particulier dans les domaines de la santé et du social est un problème relativement peu traité dans la littérature scientifique.
Ce numéro tente d’éclairer cette question sous divers aspects en décryptant certains des mécanismes en cause et en cherchant à montrer sur différents registres les risques sociaux encourus. Les auteurs, de disciplines variées, mettent au jour des logiques politiques qui peuvent expliquer les difficultés d’accessibilité aux services, des obstacles qui se dressent sur le chemin de ceux pour lesquels les dispositifs sont pensés, ainsi que des dispositifs innovants pour les dépasser.
Présentation du thème en format pdf. Site de la revue Les Politiques Sociales
Résumés des articles en format pdf
Les cafés sexologiques sont un lieu idéal pour communiquer et améliorer la compréhension entre hommes et femmes.
Ils permettent de poser des questions, de parler de ses appréhensions et difficultés avec d’autres et de reprendre confiance en soi en trouvant des moyens pour apprivoiser et surmonter ses craintes face à la sexualité.
La médiatique sexologue Juliette Buffat explique comment se déroulent ces rencontres d’un nouveau type, en les illustrant avec des dialogues rebondissant entre différents participants.
Elle aborde ainsi un large éventail de thématiques liées à la sexualité : différences de libido entre hommes et femmes, masturbation, orgasme, infidélité, sexualité des seniors, etc.
Site internet Editions Favre
Comme il est difficile d’être parent aujourd’hui : mon enfant va-t-il réussir à l’école, sera-t-il heureux dans sa vie adulte, puis-je lui éviter de faire des erreurs ?
Les éducateurs qui sont à l’origine de ce livre ont longtemps été tentés de trouver des stratégies pour maîtriser ces risques, mais on ne peut pas « contrôler » les jeunes. Cette impuissance n’est pas un signe de défaut de maîtrise, et encore moins d’échec. Il s’agit tout simplement de la réalité !
C’est justement en partant de ce constat que les éducateurs ont pu commencer à oser prendre le risque de restituer aux jeunes la possibilité de faire usage de leur libre-arbitre. Il n’y a pas d’apprentissage de l’indépendance pour les jeunes, sans prise de risques éducatifs pour les adultes. L’expérience qu’ils ont voulu raconter dans ce livre est celle d’un changement profond dans leur manière d’aborder l’éducation. Et plus exactement d’un changement d’état d’esprit qui se traduit par une attitude de non-jugement et de bienveillance.
Ce livre est le résultat d’une immersion au foyer du Grand-Saconnex, géré par la Fondation Officielle de la Jeunesse (FOJ). L’équipe éducative composée alors de Bruno Chevrey, Sandro Reginelli, Bastien Carrillo, Isabelle Aurora, Frank Wunderlich, Geneviève Gilliand, Florence Crisinel, Patricia Cerqueira d’Onofrio et Mireille Chenevard a ouvert les portes du foyer à la journaliste indépendante Francesca Sacco afin de restituer sur papier l’expérience faite avec une nouvelle méthode éducative basée sur la prise de risque.
Francesca Sacco est journaliste indépendante et correspondante pour une dizaine de journaux suisses et français. La Fondation Officielle de la Jeunesse lui a laissé carte blanche pour la rédaction de ce livre.
Editions L’Instant Présent
Nous sommes professeurs en Seine-Saint-Denis. Intellectuels, adultes, libertaires, nous avons appris à nous passer de Dieu et à détester le pouvoir. Nous n’avons pas d’autre maître que le savoir. Ce discours nous rassure et notre statut social le légitime. Ceux de Charlie Hebdo nous faisaient rire ; nous partagions leurs valeurs. En cela, cet attentat nous prend pour cible. Même si aucun d’entre nous n’a jamais eu le courage de tant d’insolence, nous sommes meurtris. Nous sommes Charlie pour cela.
Mais faisons l’effort d’un changement de point de vue, et tâchons de nous regarder comme nos élèves nous voient. Nous sommes bien habillés, confortablement chaussés, ou alors très évidemment au-delà de ces contingences matérielles qui font que nous ne bavons pas d’envie sur les objets de consommation dont rêvent nos élèves : si nous ne les possédons pas, c’est peut-être aussi parce que nous aurions les moyens de les posséder.
Nous partons en vacances, nous vivons au milieu des livres, nous fréquentons des gens courtois et raffinés. Nous considérons comme acquis que La Liberté guidant le peuple et Candide font partie du patrimoine de l’humanité. On nous dira que l’universel est de droit, et non de fait, et que de nombreux habitants de cette planète ne connaissent pas Voltaire ? Quelle bande d’ignares… Il est temps qu’ils entrent dans l’Histoire : le discours de Dakar le leur a déjà expliqué. Quant à ceux qui viennent d’ailleurs et vivent parmi nous, qu’ils se taisent et obtempèrent.
Des crimes odieux qui parlent français
Si les crimes commis par ces assassins sont odieux, ce qui est terrible, c’est qu’ils parlent français, avec l’accent des jeunes de banlieue. Ces deux assassins sont comme nos élèves. Le traumatisme, pour nous, c’est aussi d’entendre cette voix, cet accent, ces mots. Voilà ce qui nous a fait nous sentir responsables.
Nous, c’est-à-dire les fonctionnaires d’un Etat défaillant, nous, les professeurs d’une école qui a laissé ces deux-là et tant d’autres sur le bord du chemin des valeurs républicaines, nous, citoyens français qui passons notre temps à nous plaindre de la hausse des impôts, nous contribuables qui profitons des niches fiscales quand nous le pouvons, nous qui avons laissé l’individu l’emporter sur le collectif, nous qui ne faisons pas de politique ou raillons ceux qui en font, etc. : nous sommes responsables de cette situation.
Ceux de Charlie Hebdo étaient nos frères, tout comme l’étaient les juifs tués pour leur religion, porte de Vincennes, à Paris : nous les pleurons. Leurs assassins étaient orphelins, placés en foyer : pupilles de la nation, enfants de France. Nos enfants ont donc tué nos frères. Telle est l’exacte définition de la tragédie. Dans quelque culture que ce soit, cela provoque ce sentiment qui n’est jamais évoqué depuis quelques jours : la honte.
Dire la honte, en assumer la responsabilité
Alors, nous disons notre honte. Honte et colère : voilà une situation psychologique bien plus inconfortable que chagrin et colère. Si on a du chagrin et de la colère, on peut accuser les autres. Mais comment faire quand on a honte et qu’on est en colère contre les assassins, mais aussi contre soi ?
Personne, dans les médias, ne dit cette honte. Personne ne semble vouloir en assumer la responsabilité. Celle d’un Etat qui laisse des imbéciles et des psychotiques croupir en prison et devenir le jouet des manipulateurs, celle d’une école qu’on prive de moyens et de soutien, celle d’une politique de la ville qui parque les esclaves (sans papiers, sans carte d’électeur, sans nom, sans dents) dans des cloaques de banlieue. Celle d’une classe politique qui n’a pas compris que la vertu ne s’enseigne que par l’exemple.
Nous sommes aussi les parents de trois assassins
Intellectuels, penseurs, universitaires, artistes, journalistes : nous avons vu mourir des hommes qui étaient des nôtres. Ceux qui les ont tués sont enfants de France. Alors, ouvrons les yeux sur la situation, pour comprendre comment on en arrive là, pour agir et construire une société débarrassée du racisme et de l’antisémitisme, laïque et cultivée, plus juste, plus libre, plus égale, plus fraternelle.
« Nous sommes tous Charlie, juifs, policiers… », peut-on porter au revers. Mais s’affirmer dans la solidarité avec les victimes ne nous exemptera pas de la responsabilité collective de ce meurtre. Nous sommes aussi les parents de trois assassins.
Catherine Robert, Isabelle Richer, Valérie Louys et Damien Boussard
Publié notamment par le blog du Monde Diplomatique « Nouvelles d’Orient », le 12 janvier 2015, et par Le Monde du 13 janvier.
À en croire les fictions cinématographiques et littéraires, les personnages affligés par une défiguration sont placés devant un cruel dilemme : se cacher, ou du moins dissimuler leur disgrâce, ou, plus rarement, l’afficher ostensiblement.
Or, les progrès de la médecine permettent de sauver un plus grand nombre de grands accidentés, même s’ils sont presque entièrement brûlés. On pourrait alors penser que la médecine ne se préoccupe guère de la vie posthospitalisation.
À dire vrai, on ne dispose que de peu de données sur le vécu des personnes défigurées. Ce livre comble cette lacune en laissant une large place aux propos de celles et ceux qui ont vécu une atteinte sévère de la face ; il permet ainsi au lecteur "d’endosser" la perspective de qui est regardé, stigmatisé, de se placer donc en rupture avec le point de vue plus habituel et banal de celui qui regarde.
Si l’attention s’est portée sur l’expérience vécue de grands brûlés de la face, elle n’est pas "confinée" à ce groupe. Ce livre s’ouvre à toute personne, tout groupe d’individus stigmatisés dérogeant temporairement ou de manière permanente à une norme corporelle.
Site internet Antipodes
Le revenu de base inconditionnel consiste en une allocation mensuelle, versée à chaque citoyen, suffisante pour permettre une existence digne. Le revenu de base se substitue jusqu’à hauteur de son montant aux revenus de l’activité lucrative ou aux prestations sociales qu’il remplace. Octroyé sans condition, il rend inutiles les mesures de contrôle. Il permet une répartition de l’emploi choisie plutôt que subie, n’induit aucun effet de seuil freinant l’insertion professionnelle et encourage l’esprit d’entreprise.
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