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La politique des addictions est traversée par de multiples incohérences et contradictions. La consommation d’alcool dans l’espace public est perçue comme un problème mais on libéralise davantage le marché de l’alcool. D’un côté on souhaite élargir l’offre des jeux d’argent sur internet et de l’autre se profile l’abandon des ressources pour la prévention du jeu excessif. Le soutien à la production du tabac reste égal aux moyens attribués à la prévention du tabagisme, et des restrictions plus conséquentes de la publicité, telles qu’elles existent ailleurs en Europe, se heurtent encore à une opposition vigoureuse dans notre pays.
Ces incohérences ne favorisent certainement pas la crédibilité de la politique des addictions en Suisse. Celle-ci semble plutôt être conduite sur la base de positions idéologiques figées et non pas sur la base des connaissances que l’on a de son impact sur les personnes concernées, leur entourage et la société. Il importe donc de revenir à une analyse de la situation en Suisse et sur les enjeux qui lui sont liés. C’est pour répondre à ce besoin qu’Addiction Suisse publie pour la première fois un dossier de presse annuel intitulé "Panorama Suisse des Addictions". Il comprend une analyse des développements dans les domaines de l’alcool, du tabac, des drogues illicites et des jeux d’argent en Suisse.
Les chapitres :
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Recension par Jean Martin
Une épopée, médicale et humaine mais aussi politique et organisationnelle
Cet ouvrage brosse un portrait multidimensionnel de la prise en charge de l’insuffisance rénale au cours des soixante dernières années en France. Seize témoignages ont été recueillis par les auteurs, Yvanie Caillé, ingénieure qui vit depuis l’enfance avec une maladie rénale, aujourd’hui transplantée, et Frank Martinez, médecin du service de transplantation de l’Hôpital Necker, à Paris.
Cette saga va de 1950, alors que rien ne peut être fait pour les patients urémiques qui décèdent en quelques jours ou semaines, à aujourd’hui, où des millions de personnes dans le monde suivent une dialyse chronique et où des centaines de milliers de patients ont bénéficié d’une greffe de rein. Ces chiffres ne doivent pas faire oublier les difficultés, au cours de décennies de leur propre existence, de ceux qui ont vécu des trajectoires faites de maladie, de souffrance, de hauts et de bas, d’espoirs et de déceptions. Malades qui, avec les médecins et autres scientifiques, les psychologues, les assistantes sociales, plus tard les agents coordinateurs de transplantation, sont les acteurs (les héros pourrait-on dire) de cette histoire.
Le récit de Régis Volle, 71 ans aujourd’hui, est très intéressant. Il a vécu tout un périple médical personnel et a fondé la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (Fnair), première association de patients concernés. « Très tôt, la Fnair a revendiqué le droit pour le malade d’être traité, d’accéder à la survie, mais aussi de choisir son traitement à partir d’éléments factuels, médicaux, pratiques, ainsi qu’en fonction de ses aspirations personnelles ».
A propos d’un malade de 77 ans qui ne veut plus du régime « officiel » de trois séances par semaine, le médecin E. Tomkiewicz s’arrange, non sans difficulté, pour qu’il ait deux séances : « Il arrive un âge où la qualité de vie et les choix du patient doivent primer sur d’autres considérations. Mais ce constat n’entre que lentement dans la culture des néphrologues. » Le même médecin : « Un autre patient avait fait le choix de deux séances par semaine. Quand il partait en vacances, le centre susceptible de l’accueillir disait : Ici c’est trois séances ou rien. Aucune souplesse, aucune adaptation, aucune réflexion. » Raisons de cette rigidité ? Pas seulement de nature médicale mais certainement aussi pour le confort des soignants et des institutions, pour ne pas bousculer les routines voire éviter de réactions de type syndical.
Parole d’une mère qui donné un rein à son fils : « J’ai vite compris que recevoir ce rein n’était pas chose aisée pour Bruno. [Son long cheminement] était probablement une nécessité pour lui. Ce temps, il en avait besoin pour accepter le don, physiquement et moralement. Il faut être généreux pour recevoir, bien plus que pour donner. C’est infiniment plus difficile. »
Sur la question, discutée en Suisse récemment encore, des modalités de consentement au don d’organe (présumé ou au contraire qui doit être explicite) : « Le don et la greffe font désormais partie des choix de notre société. S’il est essentiel de respecter les libertés individuelles, il est tout aussi important de rappeler que notre société est basée sur le principe de solidarité. Dans ce contexte, si chacun veut pouvoir bénéficier d’une greffe pour lui-même ou un de ses proches en cas de nécessité, il faut aussi que chacun soit prêt à donner le cas échéant ; il s’agit d’un altruisme du type donnant-donnant » (Dr Tenaillon). Le débat sur ce point n’est probablement pas clos !
Cette présentation de la « scène » française se situe à l’interface de la recherche médicale, des pratiques de soins, d’une médecine sociale qui cherche à atteindre tous ceux qui en ont besoin, des budgets de la santé et de dimensions humaines majeures. De plus, des notes de bas de page expliquent les termes scientifiques et font que, tout en étant de grand intérêt pour les professionnels eux-mêmes, l’ouvrage est aisément compris de tout lecteur intéressé.
Dans la conclusion, ce bémol : « Nos regards sur le passé nous incitent à ne pas nous contenter de ce qui a été acquis mais, au contraire, à continuer à progresser pour tenter de permettre aux patients de vivre mieux. Peu de très grands progrès ont été réalisés, ces vingt dernières années, dans le domaine de la dialyse. Rien qui ait modifié ses contraintes ou amélioré sensiblement la qualité ou l’espérance de vie des malades. Portant les soulager de ce fardeau, les libérer de cette ‘prison sans barreaux’, tout en faisant diminuer les coûts associés, aurait dû apparaître comme un impératif. »
Jean Martin, ancien médecin cantonal vaudoise et membre de la Commission nationale d’éthique
Cet article tente d’analyser l’absence apparente des femmes dans les premiers articles et émissions concernant les attentats parisiens. Cherchant cette présence dans les interstices, l’auteure montre en quoi les témoignages de femmes sont multiples dans toute leur diversité mais révèlent combien ce que procurent les femmes au monde commun est loin de toute médiatisation et est un impensé social. Quelle place occupent-elles dans le monde social s’agissant de ce qui est en premier lieu impliqué dans ces assassinats, à savoir les vulnérabilités et fragilités humaines dont celles des enfants dans un monde devenu si inhumain où la violence des rapports sociaux prédominent et se manifestent dans des gestes individuels de désespérance voire suicidaires ? Et en outre, quelle reconnaissance est faite des « mémoires et blessures cachées » de l’enfant qu’elles furent et que furent ces jeunes devenus tueurs ? Ces « blessures cachées » telles que celles vécues durant leur enfance et/ou vues vivre par leurs parents manifestent de l’absence de considération, de bienveillance et de limites dont auraient besoin les enfants dans tous les actes pédagogiques qui accompagnent leur advenue au monde social dans lequel ils sont, pour beaucoup d’entre eux, devenus surnuméraires.
En s’appuyant sur ses travaux de recherche sur la transmission intergénérationnelle et sur la prise en charges des enfants, Françoise Bloch analyse certains de ces témoignages ou récits - comme le parcours de vie des trois jeunes, devenus tueurs - et dévoile la difficulté de toute transmission dès lors que celle-ci est marquée par l’absence de considération et par l’expérience du mépris et de l’humiliation que vivent beaucoup de jeunes dont ceux des classes populaires françaises, entre autres issues de l’immigration, reléguées socialement et « racialement » dans les banlieues.
Au delà, elle s’interroge sur la désespérance sociale à l’heure du capitalisme financier et pose en préambule cette question : A quoi répondent ces assassinats perpétués par ces jeunes hommes, devenus tueurs, et par les policiers qui les ont abattus ? Il semblerait bien que nous soit renvoyé un écho foudroyant entre la violence suicidaire de ces jeunes – provoquant leurs exécutions – et le vide abyssal de sens qu’ont à l’heure actuelle la financiarisation du monde et la guerre de tous contre tous. Echo foudroyant aussi entre le monde virtuel dans lequel vivent les financiers et autres traders, un monde sans limite, et celui dans lequel vivaient ces jeunes, qui ne connurent de limites que celle des armes qui les abattirent.
L’analyse en format pdf
Comment expliquer que certains d’entre nous soient homosexuels, d’autres hétérosexuels et plusieurs plus ou moins bisexuels ? D’où vient notre orientation sexuelle, et l’homosexualité en particulier ? Est-elle normale ? Contre nature ? Naît-on ainsi ? Résulte-t-elle de déterminismes biologiques ? De l’éducation familiale ? D’expériences précoces ? S’agirait-il plutôt d’un choix ? Et pourquoi certains sont-ils homophobes ?
L’étendue de l’ignorance en matière d’orientation sexuelle est, encore de nos jours, aussi consternante que regrettable, et notre système d’éducation ne semble pas vouloir remédier à la situation. L’information existe pourtant mais, selon toute apparence, elle est encore très mal diffusée et, lorsqu’elle l’est, souvent confuse. C’est pourquoi l’auteur propose ici une présentation à la fois synthétique et vivante des connaissances actuelles. Ce livre s’adresse à quiconque s’intéresse à ces questions qui, pourtant, nous concernent tous.
Patrick Doucet enseigne la psychologie au collège Marie-Victorin (Montréal). Grand voyageur, il est également l’auteur d’un conte, Foucault et les extraterrestres (Triptyque, 2010) ainsi que de récits de voyage, La tentation du monde (Espaces, 2007)
01.09.2015 : ce livre sorti au Canada au printemps est désormais aussi disponible en Europe.
Site internet Ediitions Liber
La Confédération, les cantons, les villes et les communes mettent en œuvre, de 2011 à 2015, le programme national de prévention « Jeunes et violence ». Ce programme a pour but d’élaborer une base de connaissances commune dans le domaine de la prévention de la violence juvénile. Parallèlement, avec le soutien de l’Office fédéral des assurances sociales, de l’Oak Fondation et de la fondation UBS Optimus, le Fonds suisse pour des projets de protection de l’enfance s’est fixé pour mission d’identifier, d’encourager et de diffuser des approches d’excellence, prometteuses dans le domaine de la prévention de la violence envers les enfants.
Les responsables des deux programmes ont publié une synthèse rassemblant les connaissances scientifiques internationales.
Le présent rapport livre ainsi pour la première fois un aperçu des vingt-six principales approches de prévention aux niveaux de l’individu, de la famille, de l’école, de l’espace social et de l’aide aux victimes. Reposant sur des bases scientifiques, il expose en termes concis les conditions nécessaires pour que les approches préventives aient des chances d’aboutir, décrit les facteurs influençant leur efficacité et présente la situation actuelle en Suisse. Ainsi, les responsables de la prévention de la violence actifs sur le terrain ou dans le monde politique pourront s’en servir comme d’une boussole ou d’un guide pour le choix, la mise en œuvre et l’adaptation des mesures concrètes. En un mot, ce rapport entend contribuer au développement d’une prévention efficace de la violence en Suisse.
Basée à Zurich, la Fondation Age vient de publier son rapport sur l’habitat des seniors. Cette troisième édition du Age Report est l’aboutissement d’une large enquête, réalisée en 2013, pour connaître les besoins et les conditions cadres en matière d’habitat des personnes âgées en Suisse alémanique. Cette démarche ayant été initiée en 2003, nous disposons aujourd’hui d’une vision sur 10 ans. Et si les aspirations en matière de logement n’ont pas fondamentalement évolué, on voit poindre de nouvelles exigences de la part des baby-boomers qui arrivent désormais au seuil du troisième âge et entendent prendre une part active à la définition de leurs modes de vie. Une invitation à la réflexion, au dialogue et à l’action pour tous les partenaires concernés !
Quelques constats :
Site internet Editions Seismo
Cette recherche a obtenu le Premier Prix du concours « Medical humanities » des Académies suisses des sciences.
Cette recherche qualitative regroupe trois études menées dans une collaboration entre chercheurs des sciences humaines et sociales de la HES-SO et des professionnels d’un service d’oncologie autour de la population âgée atteinte de cancer.
Les résultats ont pour but de contribuer à une meilleure connaissance du champ de l’oncogériatrie et d’élargir la perspective médico-soignante aux aspects de la sociologie et de l’anthropologie. Ils ébranlent entre autres les représentations du cancer et de la vieillesse, et ainsi différents changements dans la pratique oncologique du service partenaire ont été possibles.
Le cancer n’est plus toujours synonyme de souffrance et de mort. Les patients traités restent actifs et l’autonomie et l’indépendance sont importantes pour la personne malade. Il s’agit de maintenir le dialogue entre les approches médico-soignantes et les sciences sociales pour mieux comprendre les problématiques spécifiques à cette population.
L’article en format pdf
Les enfants et les jeunes évoluent de plus en plus dans un monde marqué par la culture de la consommation. Il faut être bien armé pour y trouver ses marques, éviter d’être manipulé par la publicité et ne pas tomber dans le piège de l’endettement. Comment les enfants et les jeunes relèvent-ils ces défis ? Comment sont-ils courtisés par la publicité ? Comment acquièrent-ils un comportement réfléchi en matière d’argent et de consommation ?
Ces questions, parmi d’autres, sont au cœur du rapport qui vient d’être publié par la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ) sous le titre « Critiques ou manipulés ? Pour de jeunes consommateurs responsables ».
Le rapport fournit un éclairage sur les questions relatives à l’argent et à la consommation en les abordant sous différents angles : apprentissage de la gestion de l’argent et de la consommation par les enfants et les jeunes, stratégies publicitaires, facteurs d’endettement, mais aussi facteurs de protection et bonnes pratiques en matière de prévention de l’endettement. Les textes de ce rapport ont été rédigés par des spécialistes du marketing, de la protection des consommateurs, de la prévention et de la recherche.
Les enfants et les jeunes ont eux aussi pu exprimer leur vision de manière créative au moyen de courts-métrages. Réalisés pour un concours organisé par la CFEJ, ceux-ci sont présentés dans le rapport.
Sur la base de ce rapport et du séminaire qui s’est tenu à Bienne en 2013, la CFEJ a formulé six recommandations concrètes à l’adresse du monde politique, de l’économie et de la société. Elle demande notamment de développer assez tôt les compétences des jeunes en matière de consommation, car de jeunes consommateurs informés, critiques et aptes à prendre leurs propres décisions maîtrisent mieux leur quotidien.
Le nombre d’ayants droit qui n’ont pas recours aux diverses prestations sociales ou prestations de santé semble important dans l’ensemble des pays occidentaux. L’information à ce propos est peu établie et mal diffusée. C’est au contraire l’impression d’abus dans les prestations qui domine dans les représentations sociales et les discours politiques. Le non-accès aux prestations publiques, en particulier dans les domaines de la santé et du social est un problème relativement peu traité dans la littérature scientifique.
Ce numéro tente d’éclairer cette question sous divers aspects en décryptant certains des mécanismes en cause et en cherchant à montrer sur différents registres les risques sociaux encourus. Les auteurs, de disciplines variées, mettent au jour des logiques politiques qui peuvent expliquer les difficultés d’accessibilité aux services, des obstacles qui se dressent sur le chemin de ceux pour lesquels les dispositifs sont pensés, ainsi que des dispositifs innovants pour les dépasser.
Présentation du thème en format pdf. Site de la revue Les Politiques Sociales
Résumés des articles en format pdf
Les cafés sexologiques sont un lieu idéal pour communiquer et améliorer la compréhension entre hommes et femmes.
Ils permettent de poser des questions, de parler de ses appréhensions et difficultés avec d’autres et de reprendre confiance en soi en trouvant des moyens pour apprivoiser et surmonter ses craintes face à la sexualité.
La médiatique sexologue Juliette Buffat explique comment se déroulent ces rencontres d’un nouveau type, en les illustrant avec des dialogues rebondissant entre différents participants.
Elle aborde ainsi un large éventail de thématiques liées à la sexualité : différences de libido entre hommes et femmes, masturbation, orgasme, infidélité, sexualité des seniors, etc.
Site internet Editions Favre
Afin de favoriser la participation des publics dans sa pratique, la HESTS (HES-SO Valais-Wallis) propose un CAS « Développement du pouvoir d’agir : favoriser la participation des personnes et des collectivités ». Inscriptions jusqu’au 30 juin.