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Représentations du handicap à la télévision

Lundi 29.04.2024
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Archives RTS (capture d'écran) / Les chemins de l'inclusion

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Archives RTS (capture d'écran) / Les chemins de l'inclusion

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Quelles ont été et sont encore les représentations du handicap à la télévision ? Pour le savoir et développer un projet de médiation scientifique, une équipe de chercheur·ses et de personnes concernées s’est plongée dans les archives de la RTS.

Par Anne-Sophie Kupper, Responsable du programme Droits & Participation, ASA handicap mental, Anne Marcellini, professeure associée, Université de Lausanne, et Alexandra Tilman, chercheuse FNS senior, Université de Lausanne

Cette année, il y a dix ans que la Suisse a ratifié la Convention de Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Cet engagement vise notamment à développer et promouvoir une société inclusive, implique une transformation de notre environnement social, un changement de paradigme et, entre autres, un regard critique vis-à-vis des représentations que chaque personne peut porter sur le handicap.

Ces représentations habitent les discours médiatiques. Afin de mieux comprendre quelles images du handicap ont été et continuent d’être diffusées, des chercheuses et chercheurs de l’Université de Lausanne ont étudié des corpus d’archives de la Radio télévision suisse (RTS) et monté un projet de médiation destiné à un large public. Celui-ci vise à créer un savoir partagé, commun et réflexif autour des représentations du handicap et des réalités vécues par les personnes concernées.

La télé, une forme normée et répétée

Le point de départ est donc une recherche sociohistorique [1], réalisée à l’université de Lausanne et menée en partenariat avec le service Données + Archives de la RTS. Cette recherche s’est penchée sur plus de 300 films issus du fonds d’archives du service public téléradiophonique suisse romand (émissions de plateau, documentaires, reportages, fictions, documentaires). Les travaux montrent l’étroite imbrication entre histoire de la télévision et forme, positionnement et contenu des discours télévisuels sur le handicap. Ils dévoilent comment la forme télévisuelle est normée et répétée dans sa structure de traitement des questions liées au handicap. Dans sa thèse [2] menée sur  ce sujet, Justine Scheidegger doctorante FNS met ainsi à jour cinq schémas-types dans les modalités télévisuelles de mise en scène des personnes ayant des déficiences. Ces schémas-types — Les « corps-souffrants », Les « corps-placés », Les « corps-mannequins », Les « corps-absorbés », puis les « corps-ordinaires » — traversent les décennies, de façon presque immuable, conjuguant les idiosyncrasies du média de masse qu’est la télévision publique et des stéréotypes et contre-stéréotypes des personnes désignées comme handicapées.

À l’intérieur de ces formes typiques sont mobilisées des instances sociales : celles-ci interagissent, que ce soit sous la forme de l’opposition ou de la coopération, à propos de la définition du traitement social légitime ou illégitime à apporter à la catégorie de personnes désignées comme handicapées et/ou définies comme « invalides » au sens de la loi de l’Assurance-invalidité (AI) en Suisse. C’est dans ces présentations et controverses à propos du traitement social du handicap que certaines évolutions de ce qui se présente comme irrecevable ou souhaitable se font jour. Apparaissent ainsi les instances collectives majeures impliquées historiquement dans les questions relatives au handicap et/ou à l’invalidité. On y trouve les Églises (présentes surtout dans les décennies 1950 à 1990), l’État dans ses diverses politiques publiques, les hôpitaux et centres de rééducation, les organisations non gouvernementales humanitaires, les associations à vocation sociale, ou sportive, ainsi que de très nombreuses associations nationales ou locales spécifiquement dédiées à la cause du handicap [3] (des associations de parents d’enfants handicapés le plus souvent, et progressivement de plus en plus d’associations de personnes elles-mêmes concernées par une déficience ou un trouble).

Les reflets télévisuels de l’histoire du handicap et de l’invalidité en Suisse romande (1950-2023) témoignent de la forte inertie des rapports sociaux de minoration et de domination envers les personnes ayant des capacités différentes, depuis le milieu du XXe siècle. Qu’il s’agisse des pèlerinages à Lourdes, des séances de rééducation fonctionnelle, d’ergothérapie, de logopédie, ou des leçons dans les écoles spécialisées, la télévision montre de manière répétée les multiples prises en charge qui visent à « guérir » ou à « réparer » le mieux possible les personnes dites handicapées. Toutefois, le regard télévisuel témoigne également de l’existence d’une activité militante permanente, dès les années 1950, portée par des forces sociales diverses, qui luttent de manière plus ou moins coordonnée pour transformer la « condition handicapée » en Suisse romande.

Un programme de médiation en trois étapes

En lien avec cette recherche, un programme AGORA, nommé : « Sur les chemins de l’inclusion… » [4], s’est développé en trois phases.

La première étape a consisté en l’organisation d’ateliers participatifs filmés. Des personnes concernées et / ou actives dans la défense des droits ont été invitées à découvrir et commenter une sélection d’archives de la RTS datant de 1956 à 2020. Des membres de plusieurs associations [5] ont participé à une ou plusieurs séances d’atelier de visionnage et de débat autour des archives. De riches échanges ont eu lieu autour de la nomenclature utilisée dans le champ du handicap. Des perspectives historiques, des ressentis sur la perception de la représentation du handicap et de leur vécu ont été abordés.

À partir de ces ateliers filmés et d’une sélection d’archives, l’équipe de recherche, en collaborant avec des professionnel·les de l’audiovisuel et du web, a produit deux supports audiovisuels. Le premier consiste en un film documentaire intitulé INEXCLUSIO, une histoire, des images, des visages[6] . Réalisée par Anne Marcellini, cette production propose une mise en abîme révélant les rapports sociaux au handicap. Les membres d’associations de personnes handicapées prennent la parole sur l’histoire collective du handicap racontée par les archives de la télévision, en évoquant leur parcours vers le militantisme pour une société plus inclusive. La prise de parole des personnes dites handicapées interpelle directement la société (c’est-à-dire nous tou·tes), et ici les spectateurs et spectatrices, qui comprennent que le handicap n’est désormais plus une question médicale et/ou individuelle, mais une thématique éminemment politique, qui rejoint celle des autres groupes minorisés.

La seconde production est une plateforme internet appelée « Sur les chemins de l’inclusion… »[7], laquelle regroupe l’ensemble des archives sélectionnées, les réactions soulevées lors des ateliers participatifs, ainsi qu’un certain nombre d’informations liées au projet Chemins de l’inclusion[8] . Cet outil

La plateforme web propose à l’utilisateur·trice de faire son propre voyage à travers un dialogue avec des vidéos et des ressources, pour accompagner et approfondir la réflexion autour des images du handicap et de ses représentations sociales, dans une visée contributive. Le site donne accès au film chapitré et à plus de huitante séquences d’archives et d’entretiens collectifs autour des archives. Il propose aussi de consulter d’autres éléments de la recherche participative (vidéos, textes, et documents issus du fond d’archives de la RTS, d’associations ou d’apports personnels), toujours dans une visée contributive.

La plateforme, en tant que support d’ateliers est également conçue comme une ressource éducative pour les enseignant·es, encadrant·es et formateur·trices.

L’utilisateur·trice peut donc tour à tour apprendre, comprendre, sentir, évaluer et participer à décrire les chemins vers une société inclusive. Ainsi, la plateforme est pensée dans une forme participative et inclusive en phase avec le sujet qu’elle aborde et respecte dans sa conception technique tous les standards de l’accessibilité universelle.

L’actuelle et dernière étape consiste à la mise en place d’actions de médiation et de sensibilisation[9] . Celles-ci peuvent aussi bien concerner l’organisation d’une projection-débat du film, le développement d’ateliers sur des sujets spécifiques (comme la vie institutionnelle, l’inclusion scolaire, la citoyenneté ou le sport-handicap) ou la mise sur pied d’ateliers scolaires visant une sensibilisation à l’inclusion des élèves du post-obligatoire. Les séances destinées aux étudiant·es ont été développées en partenariat avec l’éprouvette laboratoire/sciences et société/UNIL [10] et peuvent aussi être adaptées selon les demandes des professeur·es avec, par exemple, une focale sur l’école inclusive ou sur le sport.

L’objectif est qu’à terme la plateforme internet puisse être transmise et utilisée par des associations actives dans la défense des droits des personnes handicapées, et continue à servir de matière pour sensibiliser et faire réfléchir sur les changements sociaux nécessaires pour construire une société plus inclusive.

Références

[1] Cette recherche, dirigée par la professeure Anne Marcellini, est financée par le Fonds national suisse (programme FNS HandiRTSArchives N°10001A_184972/1). Elle a été menée à l’Institut des sciences du sport de la Faculté des sciences sociales et politiques (UNIL).

[2] Scheidegger J. (2024). Des corps cadrés. Le handicap à la Télévision Suisse Romande au prisme d’une microsociologie de la rencontre médiatique (1956-2019), Thèse de doctorat de la Faculté des Sciences sociales, Université de Lausanne.

[3] Qu’il s’agisse de la notion de handicap de manière générale, d’un type de handicap ou encore d’une pathologie ou anomalie handicapante bien précise.

[4] Ce programme est également financé par le Fonds national suisse (FNS AGORA CRAGP1_208398 / 1).

[5] Ces associations étaient : Procap, Solidarité-Handicap mental, Agile.ch, du Collège de rétablissement de Genève un projet de l’association Pro Mente Sana, d’ASA-Handicap mental, de Toutouïe ou encore de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants.

[6] Le film documentaire INEXCLUSIO. Une histoire, des images, des visages (73 minutes, 2023) est actuellement proposé à des festivals de films documentaires. Dès la fin de l’année 2024, il sera librement accessible ici.

[7] Cette plateforme est réalisée par Anne Marcellini, Alexandra Tilman et Ulrich Fischer

[8] Voir le site Chemins de l’inclusion

[9] Pour organiser des actions de médiation ou pour voir le film, écrire à

[10] En savoir plus sur l’éprouvette.

Comment citer cet article ?

Anne-Sophie Kupper, Anne Marcellini, et Alexandra Tilman, «Représentations du handicap à la télévision», REISO, Revue d'information sociale, publié le 29 avril 2024, https://www.reiso.org/document/12398

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