Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
Extraits de l’article du Courrier - Des migrants menottés, des barbelés, des réfugiés « illégaux », ou encore des « vagues » d’immigration. Des images et des mots qu’on associe trop souvent à l’asile et qui en donnent une image négative et déformée. C’est en tout cas l’avis de Sophie Malka, responsable de la revue d’information sur le droit d’asile Vivre Ensemble. Depuis six mois, son association a mis en place une veille médiatique pour traquer les erreurs des journalistes. L’objectif ? « Lutter contre les idées reçues répandues dans l’imaginaire collectif en attirant l’attention des médias sur leur traitement des questions d’asile. »
Dans les faits, Le Comptoir des médias contacte directement les journalistes qui auraient fait un amalgame ou une erreur factuelle pour leur suggérer de modifier l’information en question. « Nous voulons travailler avec les médias, et non contre eux », tient à préciser Sophie Malka. Avant de poursuivre : « Les préjugés sur les demandeurs d’asile sont bien ancrés. A force d’être répétés, même les journalistes finissent par les intégrer. »
Pour signaler tout article ou émission problématique ou de qualité que vous avez lu, vu ou entendu : 077 497 41 00 et/ou
Le Comptoir des médias en ligne
Dans le cadre du dispositif d’aide sociale vaudois, les familles constituent un public cible prioritaire. Dans le canton de Vaud, 27% des bénéficiaires du revenu d’insertion (RI, équivalent de l’aide sociale des autres cantons) sont des familles, dont plus de la moitié sont monoparentales. Parmi ces familles monoparentales, un nombre non négligeable de mères ont moins de 25 ans, ce qui a mené le Service de prévoyance et d’aide sociales (SPAS) du canton de Vaud à porter un regard particulier sur leur situation et prise en charge. Plusieurs mesures et programmes mis en place par le service sont particulièrement adaptés aux jeunes mères monoparentales, même s’ils ne leur sont pas toujours exclusivement destinés.
Le canton de Vaud est conscient que des défis restent à relever pour améliorer le dispositif, notamment en termes d’accès à des solutions de garde et de soutien à la parentalité. Pour ce faire, le SPAS souhaite privilégier le travail en réseau en créant des liens entre le dispositif d’insertion, le dispositif d’accueil de jour des enfants, les structures de soutien à la parentalité et les employeurs.
Dossier en format pdf
En Suisse, l’égalité entre hommes et femmes existe dans la Constitution, mais pas dans la réalité. Or, elle aboutirait non seulement à plus de justice, mais aussi à des avantages économiques. La réalisation de l’égalité ne peut cependant pas être prescrite par en haut : elle doit être soutenue par tous les membres de la société. Telle est la conclusion à laquelle parvient le Programme national de recherche "Egalité entre hommes et femmes" (PNR 60) et ses 21 projets de recherche.
Le rapport de synthèse couvre les quatre champs :
1. Formation : les stéréotypes dominent
Dans les crèches et les écoles, on continue à appliquer des pratiques et à utiliser des moyens didactiques qui transmettent aux enfants des idées stéréotypées de ce que sont les comportements "féminins" ou "masculins". Les enseignants, les directions des écoles et les services d’orientation professionnelle soutiennent insuffisamment les orientations "atypiques" des jeunes gens et des jeunes filles. Au quotidien, l’école accorde trop peu d’importance à l’égalité, puisque tout le monde pense qu’elle est déjà réalisée.
Les tendances et les intérêts des jeunes sont pilotés par des images normalisées de la "féminité" et de la "masculinité". Les jeunes hommes anticipent leur futur rôle de soutien de famille au moment de décider de leur profession, tandis que les jeunes femmes choisissent des métiers qui peuvent être exercés à temps partiel ou malgré une pause consacrée à la famille. Cela consolide l’inégalité entre professions "typiquement masculines" et "typiquement féminines" tout comme le déséquilibre dans la répartition du travail rémunéré et non rémunéré entre hommes et femmes – au détriment de ces dernières.
2. Marché du travail : dès le début, les femmes touchent un salaire moins élevé
Lorsqu’elles entrent dans la vie professionnelle, les jeunes femmes touchent un salaire moins élevé pour un travail de même valeur. Cette inégalité est contraire au principe d’égalité, mais influence aussi le rapport entre hommes et femmes, puisqu’elle détermine qui, dans un couple et dans une famille, va assumer le travail familial non rémunéré. Les entreprises et le secteur public supposent a priori que les femmes vont s’occuper des tâches liées à la famille et les hommes consacrer leur vie exclusivement à l’exercice de leur métier. Les stéréotypes relatifs aux carrières dans des emplois rémunérés, à la disponibilité sur le lieu de travail ou aux compétences prévalent, surtout dans les branches dominées par les hommes.
Le harcèlement sexuel sur le lieu de travail touche aussi bien les hommes que les femmes ; près d’une personne sur deux est confrontée à un comportement susceptible de constituer du harcèlement. Mais les femmes se sentent subjectivement bien plus concernées, parce qu’elles perçoivent ce comportement comme étant plus menaçant que les hommes, en raison de la répartition traditionnelle du pouvoir ainsi que des rapports de force physiques. Une culture d’entreprise marquée par le respect mutuel et par des principes éthiques a un effet préventif à cet égard.
3. Conciliation de la famille, de la formation et de l’emploi : trop peu de possibilités d’accueil extra-familial
Les impôts, les transferts sociaux et les frais de garde des enfants influencent également la décision des parents de savoir qui va aller travailler et qui va assumer les tâches domestiques non rémunérées. En matière d’offre d’accueil extra-familial, la Suisse est à la traîne en comparaison internationale. Une offre d’accueil abordable permet aux couples de revoir la répartition des tâches au sein de la famille et de réaliser plutôt en partenariat des modèles d’activité lucrative et de prise en charge des enfants.
Lorsque les entreprises s’occupent de la conciliation entre vie professionnelle et vie de famille, elles se concentrent sur les femmes jeunes et sur la fondation d’une famille. Les femmes et les hommes qui se trouvent dans la seconde moitié de leur carrière professionnelle ne sont pas pris en compte et sont exclus des mesures de formation continue.
4. Sécurité sociale : les femmes âgées sont insuffisamment protégées contre les situations de rigueur
Le travail à temps partiel, dans la plage des bas salaires et dans le domaine du care a fortement progressé ces dernières décennies. Ces formes de travail souvent précaires représentent pour beaucoup d’individus une base existentielle peu sûre, mais qui touche deux fois plus les femmes que les hommes. En raison de la connexion entre les cotisations d’assurances sociales et un parcours professionnel continu et à temps plein, les femmes de plus de 50 ans sont souvent défavorisées ou ne sont pas suffisamment protégées lorsqu’elles subissent une situation de rigueur et sont alors tributaires de l’aide sociale ou des prestations complémentaires de l’AVS/AI : à l’âge de la retraite, elles reçoivent une rente jusqu’à trois fois moins élevée que celle des hommes qui – dé-chargés du travail familial non rémunéré – travaillent souvent à temps plein et sans interruption et peuvent ainsi se protéger.
En Suisse, le moyen le plus important pour couvrir ses besoins vitaux est la formation : l’absence de formation après la scolarité obligatoire est le risque de pauvreté numéro un. Les femmes d’âge mûr sans travail n’ont pratiquement pas eu l’occasion de terminer une formation professionnelle dans leur jeunesse, et sont également trop peu stimulées par la suite.
Malgré des progrès réels, beaucoup reste à faire
Le comité de direction du PNR 60 parvient à la conclusion que les parents comme les éducateurs devraient être conscients de la grande influence qu’ils exercent sur le choix des études et de la profession des jeunes. Les employeurs doivent veiller à ce que tous les employées et employés puissent fournir, parallèlement à leur activité professionnelle, un travail de care non rémunéré, sans être défavorisés pour autant. La conciliation de la famille, de la formation et de l’emploi exige des offres d’accueil bon marché pour les enfants ainsi que pour les adultes ayant besoin de soins.
Pour qu’il vaille la peine d’exercer un travail rémunéré, il faut que le revenu, les impôts, les transferts sociaux et les frais de garde soient coordonnés les uns avec les autres de manière à ce qu’un salaire plus élevé entraîne un revenu disponible plus élevé. Une offensive de formation pourrait aider les personnes non qualifiées au chômage, qui sont plus souvent des femmes que des hommes, à achever une formation professionnelle complète. De façon générale, les instruments de la sécurité sociale (assurances sociales et aide sociale) devraient tenir compte de la diversité des modèles familiaux. Ce n’est que lorsqu’ils bénéficieront d’une protection sociale et d’une prévoyance appropriées, même en travaillant à temps partiel, que les hommes et les femmes auront les mêmes chances de couvrir leurs besoins vitaux de façon autonome.
Lire aussi sur REISO :
- Les enfants nous rendent traditionalistes, de René Levy
- Quand filles et garçons aspirent à des professions atypiques, de Mmes Gianettoni, Guilley et Carvalho
- Le genre est out, la diversité arrive, de Gudrun Sander et René Levy
- A l’école, l’égalité (ne) va (pas) de soi, de Farinaz Fassa
Vidéos des interviews de Prof. Brigitte Liebig et Prof. René Levy sur cette page du site du FNS
La synthèse en format pdf
Ce livre restitue les résultats d’une vaste recherche menée par Stéphane Rossini avec des collaboratrices et collaborateurs et consacrée à l’allocation des ressources dans la politique de santé suisse. Les chercheurs ont étudié la cohérence des mécanismes d’allocation des ressources dans cinq champs de la Loi fédérale suisse sur l’assurance-maladie (LAMal) : la planification hospitalière ; le financement des soins ; la réduction des primes d’assurance-maladie ; la clause du besoin en matière de démographie médicale ambulatoire ; et les médicaments. Ces problématiques ont été analysées à travers leur mise en œuvre dans les cantons de Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Tessin, Valais et Vaud. Il s’est agi de décrire par quels acteurs, dans quels espaces décisionnels, selon quels processus et à l’aune de quels critères les choix d’allocation des ressources ont été opérés ; d’apprécier le degré de cohérence des décisions entre les niveaux institutionnels et pour les différents acteurs ; de comprendre comment la dimension éthique sous-tend ces processus d’allocation des ressources.
C’est la première fois qu’une telle étude est réalisée en Suisse sur la gouvernance du système de santé en regard non pas des principes généraux, mais des pratiques cantonales effectives. Les cantons latins constituent le cadre de l’analyse. On y découvre, entre autres, une présentation unique des processus de planification hospitalière depuis cinquante ans, une description des mécanismes de fonctionnement du marché des médicaments et une comparaison des applications cantonales de la LAMal sur près de vingt ans.
Cette étude confirme la nécessité de repenser et de clarifier les modalités de gouvernance, d’organisation et, surtout, de détermination des objectifs et des moyens des politiques publiques en matière de santé. Allocation optimale des ressources publiques, économicité et efficience des prestations de santé, solidarité et justice sociale sont, dans cette perspective, des axes centraux, incontournables et complémentaires, qui orienteront la manière de définir l’offre, l’accès et la qualité des prestations, dans l’esprit du service public et de l’intérêt général.
Stéphane Rossini est un collaborateur de la revue REISO. Voir la liste de ses articles sur cette page
Martine Pernoud, musicothérapeute, formatrice Baschet et fondatrice de La Bulle d’Air, présente, avec de nombreux exemples, le fruit de trois années de pratique des instruments Baschet avec des bénéficiaires des cinq institutions de la Fondation Ensemble et leurs éducateurs. Elle donne également des pistes pour tenter soi-même l’expérience et encourager les institutions à utiliser ces structures sonores aux propriétés particulièrement intéressantes pour l’accompagnement des enfants et des adultes avec une déficience intellectuelle et/ou des troubles du spectre autistique.
Les sculptures ou structures sonores Baschet sont un ensemble de 14 instruments créés dans les années 80, en France, par les frères Baschet. Ces instruments dédiés à l’éveil sonore se composent de claviers métalliques encastrés sur des diffuseurs en fibre de verre. Métal, tiges de cristal et cordes permettent d’aborder aisément une palette infinie de gestes sonores, de varier les sensations de touchers, de perceptions vibratoires. Disposer d’un matériel solide et sensible dont on génère un son sans effort et immédiatement perceptible, différent, esthétique et valorisant a ouvert des perspectives nouvelles et très intéressantes comme outil d’éducation ou de rééducation pour les personnes, enfants et adultes, en situation de handicap.
Commande à la Fondation Ensemble
Pour marquer son 60e anniversaire, le Centre social protestant de Genève retrace quelques étapes de son histoire. Une chose frappante dans cette très originale « Ligne du temps » : la permanence des thèmes les plus importants comme le logement, l’intégration de toutes et tous, la pauvreté, la santé.
Parmi les coups de projecteurs, signalons par exemple :
A noter que le CSP Genève fête ce jubilaire avec un « tout-ménage » tout aussi original. Adressé aux habitants du canton, il a pour slogan « Devenez plus riches que jamais avec le CSP ». Grâce à un donateur qui souhaite rester anonyme, une pièce de 5 centimes est distribuée à chaque ménage dans l’idée que l’engagement en faveur d’une cause peut contribuer à rendre une vie plus riche (donner pour recevoir).
À l’heure où différentes mesures visant à « accélérer » la procédure d’asile sont mises en œuvre ou annoncées, peut-on réellement s’attendre à ce que chaque personne requérant la protection de la Suisse voie sa demande traitée de manière rapide et équitable ?
À l’appui de treize cas concrets, le présent rapport révèle que bien souvent des années s’écoulent entre le dépôt d’une demande d’asile et la décision de l’Office fédéral des migrations. En effet, l’administration a tendance à traiter rapidement les cas devant aboutir à un renvoi et à faire attendre les personnes dont le besoin de protection est manifeste. À travers cette publication, les Observatoires du droit d’asile et des étrangers souhaitent apporter des pistes de réflexion sur les choix opérés en matière de hiérarchisation des demandes, ainsi que sur les solutions proposées dans le contexte de la restructuration du domaine de l’asile.
Le rapport en format pdf
Bibliographie avec des livres, des DVD, des vidéos et des liens sur :
La bibliographie en format pdf
Prendre soin rassemble des articles parus dans le « Bulletin des médecins suisses » sur des sujets très présents dans les débats, en médecine, au sein du système de santé et dans la société en général. L’auteur discute ces questions et enjeux dans leurs dimensions pratiques, éthiques, sociales et politiques au sens large – dans la vie de la polis, la chose publique. L’ouvrage comprend huit sections :
Avec une préface du Dr Bruno Kesseli, Rédacteur en chef du « Bulletin des médecins suisses ».
Jean Martin est médecin de santé publique. Après huit ans outremer sur quatre continents, il a intégré le Service de la santé publique vaudois où il a travaillé un quart de siècle (médecin cantonal de 1986 à 2003). Il a été amené à s’intéresser particulièrement aux enjeux éthiques au sein de la Commission nationale suisse d’éthique et du Comité international de bioéthique de l’UNESCO. Il est engagé dans des organisations des domaines médico-social, humanitaire et du développement et dans la vie civique vaudoise.
Trois éclairages de l’auteur
Quels critères dans la sélection faite ?
J’ai choisi les textes qui ont un caractère « durable », pour employer un mot à la mode, pas indûment anecdotiques ou datés. Basés sur l’expérience (la seule chose qui ne s’apprend pas dans les livres !) de ce que j’ai fait et vécu, et les préoccupations qui sont les miennes aujourd’hui. Mon idée est que ce livre peut retenir l’attention d’un large public intéressé par les enjeux auxquels est confronté la société d’aujourd’hui.
Sur les relations de voyages du dernier chapitre
Mon épouse et moi sommes partis pour aider les personnes de la partie amazonienne du Pérou, en 1968, et avons travaillé durant huit ans sur quatre continents. Cette expérience a été une leçon de modestie. Nous avons en effet découvert qu’il était illusoire de vouloir plaquer nos modèles et « solutions » sur des situations très différentes des nôtres. Mais nous avons toujours trouvé passionnant de rencontrer des gens qui ont d’autres cadres de référence, d’autres manières de vivre et de réagir.
Sur la mort et le mourir souvent présents dans les articles des dernières années
Comme chacun, je pense à la finitude inéluctable de notre existence. Il me semble que je suis assez serein à cet égard. L’immortalité dont rêvent aujourd’hui quelques beaux esprits dans des fantasmes de biomédecine-fiction serait un cauchemar et les enfants ne seraient plus du tout bienvenus dans une telle société. Par ailleurs, comme médecin cantonal et membre de la Commission nationale d’éthique, j’ai eu à me préoccuper de l’assistance au suicide. J’estime que chaque personne a le droit, qui doit être respecté, de pouvoir mettre fin à une existence devenue trop douloureuse et lourde. Dans ce contexte toutefois, les pouvoirs publics ne doivent en aucune façon et jamais donner l’impression qu’ils cautionnent le suicide.
Jean Martin est aussi bien connu des lecteurs et lectrices de la revue REISO à laquelle il fait l’honneur de collaborer régulièrement.
Avec les contributions suivantes :
Les actes en format pdf
Votre recherche ou votre activité en santé publique ou en travail social s'intéresse au sport et au mouvement ? Partagez vos travaux avec le lectorat de REISO dans le cadre du dossier thématique 2024.