Une enquête d’Unisanté révèle un soutien massif (90%) aux mesures préventives contre le tabagisme. Près de huit Romand·es sur dix estiment que consommer des produits du tabac et de la nicotine relève de l’addiction.

L'un des tableaux présentant les résultats de l'enquête d'Unisanté © Unisanté / MIS. TrendUne étude menée par Unisanté auprès de 1’070 personnes majeures en Suisse romande confirme l’aspiration collective à renforcer la lutte contre le tabagisme. Réalisée en mars 2025 par MIS Trend dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac, cette enquête représentative dévoile des résultats sans équivoque.

L’enquête révèle que 23% des Romand·es interrogé·es consomment au moins un produit contenant de la nicotine, avec de fortes disparités générationnelles : plus de quatre jeunes sur dix en consomment, contre seulement 8% des personnes de 65 ans et plus. Le tabac fumé reste le produit le plus consommé (18% des Romand·es), suivi par la cigarette électronique.

Neuf personnes sur dix estiment que l’État doit protéger les jeunes des stratégies manipulatrices de l’industrie du tabac. Pour 90% des répondant·es, la santé publique doit primer sur les intérêts économiques du secteur. L’influence jugée excessive de cette industrie sur les politiques suisses préoccupe les deux tiers des personnes interrogées, qui estiment qu’une majorité des parlementaires privilégient l’industrie du tabac par rapport aux intérêts de la population.

L’enquête révèle également une prise de conscience notable : près de huit Romand·es sur dix estiment que consommer ces produits relève de l’addiction plutôt que de la liberté individuelle. Même parmi les consommateur·rices actuels·les, sept sur dix partagent cette vision. Par ailleurs, 76% des consommateur·rices et ancien·nes consommateur·rices déclarent qu’ils·elles ne recommenceraient pas à fumer s’ils·elles pouvaient revenir en arrière. Pour 80% des répondant·es, les actions menées par l’industrie du tabac pour paraître plus responsable ne constituent qu’une stratégie d’amélioration d’image.

« Ces résultats montrent que la population a conscience du problème et souhaite des mesures de promotion de la santé plus ambitieuses. C’est très encourageant », souligne Luc Lebon, responsable du Secteur prévention du tabagisme d’Unisanté.

Davantage d'espaces sans fumée

L’enquête révèle également qu’une très grande majorité des Romand·es (plus de huit sur dix) estiment que les arômes, les couleurs et les images positives utilisées dans la publicité rendent les produits attractifs pour les jeunes et leur donnent l’impression qu’ils ne sont pas dangereux. Les supermarchés, kiosques et lieux festifs constituent les principales sources de visibilité de ces promotions.

Concernant les espaces sans fumée, les sondé·es estiment que les lieux fréquentés par les enfants (cours de récréation, voitures transportant des enfants, places de jeux) devraient être interdits de fumée, devant les terrains de sport et piscines (83%) et les terrasses de restaurant aux heures de repas (80%).

Les mesures préventives plébiscitées incluent le contrôle efficace de l’âge pour les achats en ligne (plus de huit Romand·es sur dix), l’interdiction des cigarettes électroniques jetables et l’interdiction du placement de produits par les influenceur·euses. L’interdiction totale de la publicité pour le tabac, la suppression des arômes attractifs et la non-exposition des produits en magasin recueillent plus de trois quarts d’avis favorables. Sept Romand·es sur dix soutiennent également l’interdiction du sponsoring des festivals et l’augmentation des prix.

Cette enquête s’inscrit dans le Programme cantonal de prévention du tabagisme, cofinancé par l’État de Vaud et le Fonds de prévention du tabagisme.

(Source : communiqué de presse)

Voir les résultats de l'enquête sur la perception des produits du tabac et des mesures de prévention mandatée par Unisanté