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Publication CSP / « Trop de personnes se privent de prestations sociales »

Mercredi 18.03.2015

Trop de personnes se privent de prestations sociales

Communiqué du Centre social protestant, Genève, Vaud, Neuchâtel et Berne-Jura, 18 mars 2015

Dans le cadre de leur campagne annuelle, les Centres sociaux protestants – actifs dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel et Berne-Jura – mettent en lumière un fait connu mais peu visible, celui des personnes en situation de pauvreté qui ne touchent aucune prestation sociale. Plusieurs facteurs en sont la cause.

Non-recours aux prestations sociales

Il existe une part de personnes ou ménages qui vivent sous les seuils de pauvreté et sans prestations sociales ; leur proportion varie selon les études et les définitions mais le phénomène est connu de longue date, notamment dans les statistiques de l’OFS.

Les CSP constatent que de nombreuses personnes venant chercher de l’aide au CSP n’ont pas fait usage du droit à des prestations sociales tels que l’aide sociale, l’allocation logement, le subside d’assurance-maladie et dans certains cantons les prestations complémentaires pour familles. Certaines personnes préfèrent multiplier des emplois précaires et restreindre exagérément leur consommation ou encore s’endetter plutôt que d’y recourir. La honte, la méconnaissance des prestations existantes et des droits, la crainte de devoir dévoiler des aspects intimes de la vie privée, les freins administratifs, la peur de l’impact sur le statut de séjour ou celle de devoir rembourser sont les principaux facteurs en cause.

Une plus grande paupérisation

Les situations de non-recours aux prestations sociales induisent des problèmes sociaux, sanitaires et d’endettement. Certaines personnes et familles renoncent à des dépenses médicales ou à des visites chez le médecin ou le dentiste. Cela pose la question de l’accès aux soins ou du renoncement pour raisons économiques. Elles n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins vitaux et accumulent les impayés. Les loisirs sont sacrifiés (plus de repas entre collègues, d’activités sportives ou autres sorties), le lien social s’étiole dangereusement et l’isolement menace.

Autour de vous, des personnes sont en situation précaire et vivent avec la peur du lendemain

Fort de ces observations, les CSP ont axé leur campagne annuelle sur la précarité cachée qui nous entoure. Nous connaissons peut-être tous une famille, une voisine ou un voisin qui a de la peine à boucler ses fins de mois en raison de la perte d’un emploi ou de conditions de vie précaires. Les CSP veulent mettre en lumière ces situations méconnues. Dans des situations de précarité, la complexité des systèmes d’aide et des démarches à entreprendre peuvent être un obstacle quasi insurmontable. Les missions d’écoute, de conseil et d’accompagnement professionnels des collaborateurs des CSP, sont d’autant plus nécessaires pour que les choses changent.

Source : CSP, 18 mars 2015

Lire aussi l’article de René Knüsel et Annamaria Colombo : « Non-recours : les raisons du mutisme actuel », Revue REISO, 19 mars 2015.

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