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Les ressources sociales ont un effet positif sur la santé : les personnes isolées socialement ont, entre autres, une espérance de vie nettement plus courte et beaucoup plus de risques de tomber malades que celles qui sont bien intégrées.
Une étude de l’Obsan montre que le niveau des ressources sociales dont bénéficie la population en Suisse est élevé en comparaison européenne. Rien n’indique que ces ressources ont diminué d’une manière générale ces derniers temps.
Pourtant, en Suisse, certains groupes de population particulièrement vulnérables souffrent d’isolement social, d’un manque de soutien et de solitude.
Résumé et étude en ligne
L’éthique médicale au quotidien : un avis américain
Recension (et traduction) par Jean Martin
William T. Branch a été directeur de la médecine interne générale à l’Université Emory, Atlanta, grand centre académique des Etats-Unis. Il enseigne aussi les « medical humanities ». L’évolution qu’il décrit mérite qu’on s’y arrête : « J’étais étudiant puis résident en médecine dans les années 1960, époque où le statut de la médecine comme ‘système de croyance‘ avait atteint un sommet. Le décor avait été planté par plusieurs ‘miracles’, dont la découverte des antibiotiques et d’autres médicaments dans les années 30 et 40. Ma génération était entrée en médecine porteuse d’une véritable foi dans l’objectivité scientifique. Nos maîtres travaillaient dans les laboratoires et nous parlaient de consécration au travail et de sacrifice. »
Ne pas faire souffrir. « Epuisés par le manque de sommeil et par certaines pratiques futiles – qualificatif rarement utilisé à l’époque – mes collègues et moi nous battions jusqu’à la dernière extrémité pour sauver la vie de patients incurables et en phase terminale. Ces malades en souffraient énormément et je n’arrivais pas à réconcilier l’image idéaliste que j’avais de moi-même avec une réalité macabre : tel patient emphysémateux que j’avais intubé et transféré cinq fois en soins intensifs avant qu’il ne finisse par mourir ; une femme semi-comateuse après chimiothérapie, sans chance de survie et qui se débattait alors que je cherchais chez elle une voie veineuse ; un homme porteur de métastases multiples sur le thorax duquel je pompais furieusement. J’ai réprimé ces souvenirs durant près d’une décennie, incapable d’y réfléchir jusqu’à ce que je vive un côté plus humaniste de la médecine. »
« C’est quand nous avons rencontré une impasse, dans les années 1970, que les praticiens ont commencé à se poser des questions. Les améliorations en termes de respirateurs et de soins intensifs permettaient de faire vivre des patients terminaux des semaines et des mois encore, dans un était semi-conscient ou comateux, prolongeant leur existence d’une manière qui ne rimait à rien (pointless). Le caractère indigne de ces pratiques pour les patients et l’aggravation de leur souffrance étaient flagrants. »
C’est depuis lors, note Branch, que les compétences de communication, la bioéthique et plus tard les soins palliatifs on trouvé place dans la formation médicale.
Autonomie du patient, c’est lui qui peut juger de sa dignité. « Le fait de voir des patients perdre leur autonomie, perdre le contrôle et perdre eux-mêmes (loss of the self) m’a amené à une autre attitude. Nous pouvons traiter la douleur mais nous ne pouvons pas renverser le démantèlement de la personnalité à mesure que la maladie progresse. Qui a souffert – et est revenu – d’expériences qui menacent l’identité de la personne peut témoigner que c’est une horreur. »
Signification de la souffrance – Y a-t-il une bonne souffrance ? « Des sages ont cru que la souffrance a une signification spirituelle. Pour ma part je prétends que, nous devons être au côté de nos malades et nous opposer à leur souffrance. Nous devons être les avocats de ce qui leur fait du bien. » Dans le cas où le patient estimerait que c’est ainsi qu’on doit vivre, il ne s’agit certainement pas de lui refuser la liberté de supporter une situation de grande souffrance sans traitement optimal de la douleur. Mais ce qui n’est plus admissible c’est l’éventualité que les soignants imposent une telle vision aux malades ; en les ‘contraignant à souffrir’, par omission ou, pire, refus explicite d’une antalgie suffisante. Occasion de rappeler cette formule qui surprend certains : « En matière de soins, c’est d’abord la morale du patient qui compte, pas celle du professionnel. »
En Suisse. La situation « d’objectivité scientifique occultant l’humain » a-t-elle été comparable à ce qu’il dit des Etats-Unis ? Il se peut que cet aspect de « foi indiscutable dans le pouvoir de la médecine », menant à des pratiques ne considérant pas adéquatement la personne et ses propres besoins, y ait été plus marquée que chez nous. Mais les tendances étaient les mêmes. Et beaucoup pourraient dire comme lui : « Médecin ordinaire m’occupant de malades, j’ai fait l’expérience d’un virage de l’arrogance ou de l’orgueil scientifique (hubris) vers une attitude plus marquée par la compassion. »
En s’appuyant sur sa pratique de la psychothérapie et du diagnostic clinique et neuropsychologique d’adultes vivant avec le syndrome d’Asperger, l’auteur présente une vision différente de leur expérience, qui se veut fidèle à leur subjectivité et leur intériorité.
Cet ouvrage propose de comprendre de l’intérieur le psychisme, les fonctions cognitives et l’affectivité des personnes Asperger souffrant de troubles du spectre autistique. Sa description de la subjectivité autistique apporte des contributions inédites aux théories des neurosciences et de la psychanalyse. Des pistes pour la psychothérapie des personnalités autistiques qui visent à renforcer leurs spécificités psychiques plutôt qu’à les transformer sont ici évoquées.
Pour elle, l’autiste préfigure l’homme normal de demain pris dans un tourbillon d’informations et de sensations qu’il échoue à comprendre, incapable de créer de véritables liens avec autrui malgré l’interconnexion médiatique de nos sociétés. Elle nous invite à nous intéresser à l’expérience des autistes et Asperger pour reconsidérer les conditions de la socialisation, du lien et de l’humanité.
Myriam Noël-Winderling est linguiste et psychologue. Après une carrière en milieu hospitalier universitaire, elle pratique en consultation privée l’expertise en neuropsychologie et la psychothérapie. Elle exerce à Genève.
Voir sa présentation de l’ouvrage sur Youtube, 9 minutes.
Site internet des Editions érès
L’abus d’alcool représente une lourde charge non seulement pour les personnes concernées, mais aussi pour la société toute entière. Les coûts sociaux de la consommation d’alcool en Suisse ont atteint 4,2 milliards de francs en 2010.
Avec 3,4 milliards de francs, les entreprises et l’économie en général paient le plus lourd tribut à l’alcool. Les entreprises supportent 1,7 milliard de pertes. Elles sont occasionnées principalement par des absences dues à la consommation d’alcool ou une capacité de travail réduite. L’économie de manière générale supporte également des coûts de 1,7 milliard, en raison des pertes de productivité liées aux décès prématurés et aux départs à la retraite anticipés.
Les pertes de productivité directement liées à l’alcool ont été calculées sur la base d’un questionnaire réalisé en 2010 dans les entreprises. En plus, il a été procédé pour la première fois à une évaluation du temps total perdu en raison de décès prématurés ou de maladies liés à l’alcool, ainsi que de départs à la retraite anticipés.
La souffrance individuelle, la douleur ou une perte générale de qualité de vie n’ont pas été pris en compte.
Résumé français 7 pages en format pdf. Etude en allemand 118 pages en format pdf
Cet ouvrage jette un regard neuf sur les méthodes de recherche dans le champ des déficiences intellectuelles. Il aborde différentes manières de rendre compte scientifiquement des questions relatives à la déficience intellectuelle et s’intéresse aux postures et méthodologies nouvelles à une période marquée par la transformation des paradigmes du handicap.
Des thèmes comme l’articulation entre la réflexion épistémologique et le choix des dispositifs et des méthodes, les défis liés à la construction et la validation des outils ou stratégies innovantes, la place de la personne avec une déficience intellectuelle dans la recherche ou encore les précautions à prendre pour respecter son droit à la protection et à la participation sont au cœur de ce livre. Les auteurs esquissent les contours de postures nouvelles tant dans la recherche comparative que dans les plans expérimentaux à cas unique, la recherche qualitative ou la recherche collaborative et émancipatrice. Conçu comme un manuel, chaque chapitre est accompagné d’exemples tirés de travaux scientifiques publiés, d’un choix de lectures et finalement d’exercices permettant l’approfondissement.
Geneviève Petitpierre est professeure de pédagogie spécialisée à l’Université de Fribourg
Britt-Marie Martini-Willemin, docteure en sciences de l’éducation, est collaboratrice scientifique à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Genève
Livre en version papier ou e-book. Site internet Peter Lang
Depuis 1999, le Dr Juliette Buffat répond dans les médias aux innombrables questions que les gens se posent sur leur sexualité. Riche de vingt-cinq ans d’expérience clinique, elle présente dans ce livre les problématiques les plus fréquentes auxquelles les hommes et les femmes sont confrontés au cours de leur vie, par décennies, façon originale d’aborder les différentes étapes du développement psychosexuel humain. Des bébés aux aînés, en passant par l’adolescence et le mariage, homo ou hétérosexuels, célibataires ou en couple, vous allez tous vous retrouver dans ce guide et savoir si vous êtes comme la majorité de vos contemporains.
Cet ouvrage est destiné au grand public, mais aussi à tous les soignants et travailleurs sociaux qui peuvent être confrontés dans leur pratique aux questions de leurs patients autour de la sexualité, et ceci à tous les âges de la vie.
Ce livre est destiné à donner des clés de compréhension au sujet des différentes problématiques sexologiques présentées par les femmes et les hommes, jeunes et moins jeunes, ainsi que des indications pour orienter l’anamnèse et différents outils ou approches thérapeutiques.
Site internet des Editions Favre
Glorieuse fondation que celle de la Croix-Rouge genevoise, qui a été créée trois fois. En 1864, à l’initiative des fondateurs du CICR, le général Dufour et Henry Dunant. En 1889, avec le lancement de la Société des Dames de la Croix-Rouge et en 1914 avec la fondation de l’institution telle qu’on la connaît aujourd’hui. Pendant 150 ans, en temps de guerre comme en temps de paix, la CRG a aidé des centaines de milliers de blessés, de prisonniers, d’enfants, de mères, de personnes âgées et d’adultes vulnérables à Genève. Elle a été à l’origine de la promotion de la santé et de la prévention des maladies, elle a lancé les premiers soins à domicile et fourni à l’hôpital cantonal sa première ambulance. Pendant 150 ans, des centaines de collaborateurs, de bénévoles et de donateurs se sont engagés sans compter pour secourir, soigner, éduquer, chercher des fonds.
Les six auteurs, Guy Mettan, François Bugnion, Jean-François Pitteloud, Serge Nessi, Philippe Bender et Serge Bimpage racontent cette épopée, remplie de succès mais aussi jalonnée de soucis financiers et de ruptures déchirantes. Sans concession mais avec empathie, ils racontent l’histoire de ce qui reste la plus belle aventure humanitaire du monde.
Le livre met en relief les contextes philosophiques et sociopolitiques à travers lesquels la CRG a évolué. Ils valorisent aussi nombre de documents inédits qui se trouvent dans les archives et qui n’avaient encore jamais été exploités : rapports d’activités, procès-verbaux de comités, albums de remerciements envoyés par les blessés de la Première Guerre mondiale, liste des convois d’enfants de 1947 à 1948, et photographies qui ont une réelle valeur de témoignage et dont le livre est largement illustré.
Dans la première partie, M. Guy Mettan présente « la CRG de 1864 à 2014, une brève histoire » et « Les dates essentielles de la CRG ». Ensuite, M. François Bugnion apporte des précisions relatives à « La fondation de la Croix-Rouge à Genève » et à « L’esprit de Genève et la Croix-Rouge ». M. Jean-François Pitteloud est l’auteur de « La philanthropie genevoise au temps de Henry Dunant ». Serge Nessi se penche sur « La CRG et les guerres du XXe siècle », et Philippe Bender traite de « CRG et CRS, destins mêlés ». Finalement, Serge Bimpage nous entraîne dans une visite surréaliste : « Le 24 juin 2013, une journée de Henry Dunant à la CRG. »
La parution de ce livre donne le coup d’envoi des manifestations commémoratives prévues dans l’année.
Le Jura se dote d’un Plan cantonal Addiction (PCA) qui établit une stratégie globale en matière d’addictions pour les dix prochaines années. L’objectif principal est de développer des stratégies qui ne se cantonnent pas à la prise en charge des addictions, mais qui intègrent notamment la promotion de la santé, la réduction des risques et les questions démographiques.
Le PCA défend la vision selon laquelle « les personnes qui adoptent des comportements de consommation de substances psychoactives ou des conduites potentiellement addictives le font de façon à ne nuire ni à elles-mêmes ni aux autres ». De nombreux partenaires participent à la mise en œuvre du programme, dont principalement la Fondation Dépendances (prochainement Addiction Jura) et la Fondation O2.
La Fondation Dépendances est chargée de la prévention des addictions, de la prise en charge et des soins aux personnes concernées, ainsi que de la réduction des dommages pour les consommateurs. Les prestations proposées sont basées sur une approche de santé publique pragmatique, issue de la politique des quatre piliers de la Confédération. La Fondation Dépendances développe une philosophie essentiellement humaniste des addictions, construite sur le respect de la personne concernée, dans ses interrogations et dans ses choix, y compris la responsabilité de ses dépendances et abus.
La Fondation O2 mène différents projets de prévention dans le domaine des addictions tels que la coordination du Pôle prévention, Be My Angel, et le réseau cantonal des écoles en santé. La grande nouveauté de 2014 est le lancement du premier programme cantonal jurassien de prévention du tabagisme (présentation sur cette page de REISO).
Le rapport en format pdf
JURA
La Fondation O2 a été mandatée par le Service de la santé publique pour mettre en œuvre le Programme cantonal de prévention du tabagisme cofinancé par le Fonds de prévention du tabagisme. Quatre axes d’intervention ont été retenus :
Les huit projets retenus : Sensibilisation à la fumée passive – Contrôles du bon respect de la loi sur le tabagisme passif et sur la vente de produits du tabac aux mineurs – Prévention via la santé scolaire – Quiz Tabac – Cool & Clean : la prévention dans le sport – Expérience non-fumeur – Concours Arrêter de fumer – Promotion de la Ligne Stop Tabac.
Le Service de la santé publique est responsable de trois projets.
Le coût : 803’000 francs sur quatre ans, dont 48.87% à la charge du Fond national de prévention du tabagisme.
FRIBOURG
Dix-sept projets sont déployés pour empêcher le début de consommation de tabac chez les jeunes Fribourgeois-e-s, encourager les fumeurs/euses à arrêter de fumer, protéger contre la fumée passive et informer/sensibiliser la population sur le tabac et les risques liés à sa consommation. Une partie, soit 11 projets, ont été initiés lors du précédent programme et seront poursuivis moyennant quelques adaptations.
Les jeunes constituent un public-cible privilégié du programme avec plusieurs projets qui leur sont dédiés. Par exemple :
Le coût. Le coût du programme de prévention est chiffré à 1’780’650 francs sur 4 ans et assuré par le Fonds de prévention du tabagisme (50%, soit CHF 860’650), la Loterie Romande (CHF 440’000), l’Etat de Fribourg (CHF 440 000) et la Ligue pulmonaire fribourgeoise (CHF 40’000). Le tabagisme, avec un coût social de 353 millions par année pour le canton de Fribourg, est la cause de maladies et de décès la plus facilement évitable.
Résumé en format pdf
VAUD
Les statistiques. Depuis la création du Centre d’information pour la prévention du tabagisme (CIPRET-Vaud) en 1998, les questions liées à la consommation de tabac n’ont cessé de prendre de l’importance. Bien que la proportion de fumeurs ait globalement baissé cette dernière décennie en Suisse, passant de 31% en 2002 à 28% en 2012, les jeunes Suisses de 15 à 34 ans sont encore plus de 35% à fumer en 2012 et ce thème reste une préoccupation de santé publique essentielle.
Les nouveautés. De nouvelles questions comme celle de la cigarette électronique viennent régulièrement modifier les enjeux. C’est dans ce contexte que le Département de la santé et des affaires sociales a décidé de confirmer son engagement dans les nombreux projets de prévention qui se déploient sur le terrain et de renforcer la coordination de l’ensemble des acteurs via le Programme cantonal.
Le coût. Présenté dans une brochure, ce dernier sera mis en œuvre par le CIPRET-Vaud, en collaboration avec les principaux partenaires vaudois de la prévention du tabagisme que sont la Policlinique médicale universitaire et la Ligue pulmonaire vaudoise. A noter que son coût total de 3’890’000 millions de francs pour 4 ans est assuré paritairement par le Fonds de prévention du tabagisme et le Service de la santé publique. Dans le cadre de ce cofinancement, des échanges réguliers auront lieu avec les autres cantons déployant également un Programme cantonal de prévention du tabagisme (12 cantons en 2014, 18 à la fin 2016).
L’objectif. Les acteurs en charge de ce Programme ambitionnent de développer des projets dans une perspective globale de santé pour éviter que la question du tabagisme ne soit perçue comme frontale et moralisante. Ainsi, de nouvelles approches seront élaborées pour atteindre l’objectif principal de passer de 26% de fumeurs en 2013 à 21% d’ici 2017.
La brochure en format pdf
Alors que s’érigent de nouvelles barricades contre l’égalité, Caroline Dayer jette un pavé dans la mare du genre. Des manifs contre le mariage pour tous et toutes aux attaques contre l’IVG, l’auteure éclaire ces controverses contemporaines en démontrant que le genre n’est ni une idéologie ni une théorie mais un concept et un champ de recherches interdisciplinaires.
Un pavé ne tenant pas tout seul, la mosaïque des discriminations est ainsi démantelée. Renversant les apparences, cet ouvrage invite à cerner le cœur du système afin de hacker la matrice des violences.
Et à fouler les pavés… pour l’égalité !
Caroline Dayer est enseignante et chercheuse à l’Université de Genève.
Site internet Editions de l’Aube
Afin de favoriser la participation des publics dans sa pratique, la HESTS (HES-SO Valais-Wallis) propose un CAS « Développement du pouvoir d’agir : favoriser la participation des personnes et des collectivités ». Inscriptions jusqu’au 30 juin.