Go Top

Parole donnée aux professionnel·le·s et proches aidant·e·s

Vendredi 23.09.2022

Pour la première fois en Suisse, des professionnel·le·s de la santé et des proches aidant·e·s seront suivis sur plusieurs années. Mieux comprendre leurs trajectoires et leur vécu vise à proposer des pistes concrètes pour améliorer leur bien-être.

schopica source 2022 350Isabelle Peytremann Bridevaux, Annie Oulevey Bachmann et Stéphane Cosandey lors de la présentation à la presse © La Source

Les conditions de travail difficiles liées à une pénurie de personnel ont des conséquences importantes : les professionnel·le·s de la santé sont épuisé·e·s et bon nombre d’entre eux et elles quittent leur poste — voire leur profession — prématurément. En parallèle, le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques fait grimper la demande en soins. Dans ce contexte, les proches aidant·e·s fournissent un travail colossal, souvent invisible, qui contribue au maintien à domicile des personnes les plus vulnérables. La qualité de vie et la santé des professionnel·le·s et proches aidant·e·s — les deux maillons indispensables de notre système de santé — sont mises en péril.

Pour mettre en place des mesures réellement efficaces, il est nécessaire d’identifier clairement les facteurs qui facilitent ou au contraire compromettent les pratiques professionnelles et de soutien. Or, les données sur la situation et le vécu des professionnel·le·s de la santé et des proches aidant·e·s en Suisse sont actuellement trop lacunaires. Pour pallier ce manque, une équipe interdisciplinaire issue d’Unisanté et de l’Institut et Haute école de la santé La Source a mis sur pied un projet ambitieux intitulé SCOHPICA (Swiss Cohort of Healthcare Professionals and Informal Caregivers) : constituer une cohorte de professionnel·le·s de la santé et de proche aidant·e·s à l’échelle nationale. Le but de ce projet d’utilité publique est de fournir aux différent·e·s acteurs·trices de la santé et décideur·se·s des données précises et en continu sur la situation et le bien-être des différents groupes professionnels. Ces informations ambitionnent de les assister dans la planification, le monitoring et la gestion du personnel, de même que dans la mise en place de politiques publiques ou managériales assurant des conditions de travail optimales et garantir des soins de haute qualité.

Une enquête d’envergure nationale

Des professionnel·le·s de la santé appartenant à un large éventail de professions (infirmières et infirmiers, médecins, ergothérapeutes, diététicien·ne·s, physiothérapeutes, pharmacien·ne·s, psychologues, ambulancières et ambulanciers, etc.) seront interrogé·e·s annuellement via un questionnaire électronique sur leur parcours, leur bien-être professionnel et les contraintes liées au travail notamment. Chaque deux ans, une partie des personnes suivies participera également à des entretiens afin d’approfondir certaines thématiques. Ce sont ainsi entre 5’000 et 10’000 professionnel·le·s et quelque 1’500 proches aidant·e·s, réparti·e·s sur tout le territoire helvétique, qui seront suivi·e·s sur le long terme.

Résultats accessibles en continu

Une plateforme interactive diffusant les résultats en continu sera mise à disposition de tous les acteurs et actrices impliqué·e·s dans le projet ou ayant une influence sur le système de santé actuel. Plusieurs associations professionnelles ont déjà montré leur soutien au projet et leur intérêt à utiliser les informations qui seront collectées.

Afin que les données recueillies reflètent les préoccupations propres à chaque corps de métier, un panel d’expert·e·s issu·e·s des différentes professions et des proches aidant·e·s, des associations professionnelles, et des représentant·es d’institutions publiques participent à chaque étape du projet.

(Haute école de la santé La Source)

En savoir plus et s’inscrire à SCOHPICA

 

L'affiche de la semaine

Dernier article

Le numérique, enjeu du travail social en EMS
Jeudi 02.05.2024
Par François Renevier
Encore peu exploités dans les institutions médico-sociales, les outils numériques pourraient contribuer à la visibilisation et à la reconnaissance du travail social dans ce secteur. Mais une approche collective est nécessaire.