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«Nous devons prendre conscience de nos biais racistes»

Jeudi 22.02.2024

La Haute école de travail social de Fribourg inaugure un CAS en coaching et mentoring — spécialiste en antiracisme. Marie-Christine Ukelo M’bolo-Merga, professeure et responsable de ce cursus, l’évoque en trois questions.

ukelo marie christine reiso 170Marie-Christine Ukelo M'bolo-Merga © Ghislaine Heger(REISO) Marie-Christine Ukelo M’bolo-Merga, à qui s’adresse cette nouvelle formation de type Certificate of advanced studies (CAS) ?

(Marie-Christine Ukelo M’bolo-Merga) Ce CAS est destiné aux professionnel·les du travail social, aux enseignant·es, aux personnes qui œuvrent dans le domaine de la santé, et de manière plus générale à toutes celles et ceux qui travaillent dans le domaine public. Cette formation doit faire réfléchir sur les biais racistes qui influencent nos décisions, nos manières de penser l’organisation et cela, souvent, sans en avoir conscience. Ce cursus peut répondre aux attentes des professionnel·es qui travaillent avec des publics diversifiés et dont l’organisation souhaite concrétiser ses ambitions en matière de responsabilités sociales.

Le contexte actuel, ici et dans d’autres endroits du monde, tend à démontrer que les problématiques du racisme, de l’antisémitisme doivent absolument rester des sujets dans le viseur.

La société suisse actuelle, désormais multiculturelle, est-elle raciste selon vous ?

C’est une question difficile à décliner. On constate par exemple que les travaux scientifiques qui touchent aux enjeux du racisme et de la racialisation sont peu visibilisés en Suisse. Il est indéniable que les bonnes questions doivent être posées en regard des situations quotidiennes que vivent les personnes racisées habitantes de ce pays. Le contexte actuel, ici et dans d’autres endroits du monde, tend à démontrer que les problématiques du racisme, de l’antisémitisme doivent absolument rester des sujets dans le viseur. Cette attention peut être portée par les institutions en fournissant des réponses concrètes au cœur de leur organisation. Les mesures à prendre sont parois minimes, mais elles permettent de délester la charge de l’injonction à l’intégration. Cela peut être aussi simple que de formuler en langage facile à lire et à comprendre des formulaires administratifs, par exemple.

Comment va s’articuler votre CAS en coaching et mentoring — spécialiste antiracisme ?

Ce CAS, qui débute en mai 2024, se composera de trois modules dispensés sur vingt jours de formation. Le premier module propose des apports théoriques, historiques et juridiques qui contribuent à la connaissance et à la contextualisation de la problématique du racisme. Le deuxième fournit des outils de coaching et de mentoring dans une perspective systémique et constructiviste, qui permettent d’accompagner des individus dans leur environnement de travail vers les prises de consciences, les apprentissages. Enfin, le dernier module est un laboratoire pour développer des outils créatifs et des idées afin de mettre en place des changements au sein de l’institution.

(Propos recueillis par Yseult Théraulaz)

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