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Sciences de la santé et du travail social se sont construits comme disciplines scientifiques en mettant à distance la religion et le spirituel, reléguant souvent à un personnel spécifique la prise en compte de ces dimensions dans l’accompagnement des bénéficiaires.
Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis les années 1980, a réintégré la dimension spirituelle dans une définition holistique de la santé et de la qualité de vie, il reste que le rôle des soignant·e·s, des infirmières et infirmiers comme des travailleurs et travailleuses sociales dans l’écoute et la prise en compte des besoins spirituels des publics accompagnés se trouve être bien souvent un impensé ou le parent pauvre de ces professions.
Cette après-midi d’étude, organisée conjointement par la HETSL, la Haute École de Santé Vaud (HESAV), le CAS Santé, médecine et spiritualité et le Contrôle interdisciplinaire des visites en établissements sanitaires et sociaux (CIVESS) voudrait être l’occasion de problématiser les enjeux d’une prise en compte (ou d’une non-prise en compte) du spirituel dans l’accompagnement et le soin des publics du travail social et de la santé ; de s’interroger sur les effets du mode de prise en compte de la dimension spirituelle sur la qualité du soin et de l’accompagnement ; de questionner les outils ou les ressources nécessaires tant au niveau individuel qu’institutionnel s’il s’agit de permettre des prises en compte holistiques des publics ; de s’intéresser aux spécificités d’une prise en compte de dimensions spirituelles lorsque le travail de soin ou d’accompagnement se fait en indépendant ou hors murs ; enfin, dans une perspective d’interprofessionnalité, d’interroger jusqu’où « spiritualiser » les équipes professionnelles et quelle place accorder aux aumônier·es et autres intervenant·es spirituels dans les interventions sociales et sanitaires.
Pour ce faire, cette après-midi sera l’occasion d’une discussion des formations aujourd’hui proposées aux (futur·e·s) professionnel·le·s des soins et de l’accompagnement. Comment sont pensées aujourd’hui les formations graduées et post-graduées à l’intention du personnel de l’accompagnement et de soins ? Quels principes, ressources et outils ces formations proposent-elles aux (futur·e·s) professionnel·le·s ? Et plus largement sur quelle problématisation du spirituel reposent-elles ? Et parce que les autorités publiques sont garantes de la qualité des soins et de l’accompagnement, et d’une conception holistique de ces interventions, comment ces autorités conçoivent-elles, elles aussi, une prise en compte adéquate du spirituel dans l’intervention socio-sanitaire ?