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Cette enquête suisse sur les soins intégrés (2015–2016) est le premier état des lieux systématique décrivant les initiatives des soins intégrés existant en Suisse.
Elle rend visible le nombre important d’initiatives présentes sur tout le territoire. Elle souligne leur diversité en matière d’organisation, notamment en termes de professions impliquées, du nombre de niveaux de service de santé intégrés ou d’objectifs.
Les résultats de l’étude fournissent des pistes de réflexion intéressantes, par exemple en ce qui concerne l’impact du contexte sur l’émergence des initiatives de soins intégrés; ils devraient également encourager les différents acteurs de la santé à poursuivre le développement et la mise en œuvre de telles initiatives.
Les lecteurs et lectrices de REISO connaissent bien Jean Martin qui collabore à la revue depuis 2010. Médecin de santé publique et bio-éthicien, retraité depuis 2003, l’auteur est par dessus tout un humaniste qui lit énormément et aime partager ses connaissances avec le public, qu’il s’agisse de celui de REISO, du Bulletin des médecins suisses ou de son blog sur le site de 24 Heures.
Ce petit ouvrage tient parfaitement dans la poche. Il rassemble trente-six recensions et réflexions parues ces dernières années. Leur dénominateur commun? Une ouverture d’esprit aux questionnements sur la vie et aux débats de société, un regard à la fois respectueux sur la pensée de l’autre, mais affûté sur les enjeux soulevés, des pistes de réflexion suggérées et présentées de façon dialectique.
Les textes sur Alexandre Jollien, Christian Bobin, Mathias Malzieu ou Tom Shakespeare montrent des fragments de parcours de vie avec ou sans handicap, avec ou sans maladie, dans une quête éthique pour plus d’harmonie et de justice. Les commentaires sur Daniel Klein, Lukas Zbinden, Ezekiel Emanuel ou Gian Domenico Borasio soulèvent les questions de la fin de vie et le «cauchemar de l’immortalité». Sur ce thème, les ouvrages de Véronique Fournier ont particulièrement retenu l’attention de Jean Martin. Il admire sa façon pragmatique de décrire l’évolution des soins médicaux de fin de vie et son combat contre le faux débat entre «laisser» mourir et «faire» mourir.
Jean Martin partage aussi ses réflexions sur «l’amélioration» de l’être humain, les relations entre médecin et patient, par exemple au moment de l’annonce d’une maladie grave, les conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, la pertinence de légiférer sur certaines questions et pas sur d’autres, par exemple le port du voile ou la mendicité.
Avant d’occuper pendant un quart de siècle la fonction de médecin cantonal vaudois, l’auteur avait travaillé au Pérou, aux Etats-Unis, en Asie du Sud-Est et en Afrique tropicale pendant huit ans. Ces premières expériences professionnelles et l’engagement de sa femme Laurence pour l’écologie, notamment au sein du mouvement «Grands-parents pour le climat» expliquent son intérêt pour les ouvrages consacrés à l’avenir de la planète, la mondialisation et les défis du développement des pays du Sud. Adepte de la marche et de la nature, Jean Martin recense également des ouvrages de coureurs ou d’alpinistes comme Sylvain Tesson, Patrick Dupouey, Erri De Luca ou Nicolas Duruz.
«Des repères pour choisir» est donc un recueil d'articles sur des thèmes en apparence hétérogènes. Mais ils montrent tous la cohérence de la pensée de l’auteur. Jean Martin est un «passeur» : dans chacun de ses textes, son opinion est énoncée de façon à ce que le lecteur parvienne à suivre son raisonnement et à se poser à son tour des questions.
Cet article analyse l’évolution des inégalités scolaires en Suisse entre 2003 et 2012, sur la base des enquêtes PISA Suisse. Il montre tout d’abord que les différents cantons peuvent différer fortement sur le plan de leur efficacité – le niveau scolaire moyen des élèves à la fin de la scolarité obligatoire – et de leur équité avec l’ampleur des inégalités d’acquis en fonction du niveau socioéconomique de la famille.
L'article compare ensuite deux modes de regroupement des élèves dans les établissements et les classes. D’un côté, les systèmes segmentés dans lesquels les élèves sont scolarisés dans des filières différentes en fonction de leur niveau scolaire, de l’autre, les systèmes intégrés qui scolarisent les élèves dans les mêmes classes, quel que soit leur niveau scolaire. Il apparaît que les cantons fonctionnant avec un système segmenté tendent à renforcer les inégalités d’acquis entre élèves.
Pour expliquer ce résultat, les auteurs mettent en avant le rôle de la ségrégation scolaire. En séparant les élèves en fonction de leur niveau scolaire, les filières les séparent aussi indirectement en fonction de leurs caractéristiques sociales, ce qui a un impact sur l’offre d’éducation adressée aux élèves de différents milieux sociaux.
Cette contribution s’inscrit dans le projet de recherche « Comment organiser l’enseignement secondaire obligatoire ? Une étude des réformes scolaires et de leurs effets dans trois cantons romands » (100019_156702/1) soutenu par le Fond national de la recherche scientifique.
Le réseau des centres de consultation pour victimes du racisme publie son rapport pour 2016.
Une grande partie des 199 cas d'incidents racistes signalés aux centres de conseil concernent le monde du travail, comme le montre ce rapport annuel.
Les formes de discrimination les plus fréquentes sont les insultes, les traitements dénigrants et les inégalités de traitement.
La xénophobie vient en tête des motifs, suivie par le racisme anti-Noirs, en augmentation par rapport à 2015.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
La toxicomanie et la prise en charge de personnes dépendantes m’ont accompagné tout un long d’un quart de siècle, jusqu’en 2003, au Service vaudois de la santé publique. J’ai vécu de près les évolutions et controverses au sujet de leur prise en charge ainsi que les empoignades idéologiques. C’est dire que j’ai été très intéressé par ce numéro de la revue Dépendances. Une demi-douzaine de contributions substantielles s’adressent à la difficile question « maladie ou choix » dans l’addiction.
L’opinion prévalente depuis quelques décennies est qu’on est en présence de dépendants et que les toxicomanes ne sont guère libres de leur choix. Etant entendu que, si certains s’en sortaient par des modalités fermes vers l’abstinence, beaucoup d’autres avaient besoin de béquilles, type méthadone, pour épauler leur motivation.
Dans ce numéro, Jean-Félix Savary, secrétaire général du GREA, interviewe Nick Heather, professeur émérite à l’Université de Northumbria (UK). Il évoque l’« insatisfaction face à deux visions polarisées de l’addiction, qui empêchent les progrès dans la compréhension de celle-ci. D’un côté, l’idée que les dépendants n’ont pas d’autre choix que de faire ce qu’ils font. D’un autre côté, certains affirment que l’addiction est un choix libre (…) La vérité réside entre les deux. En fait, il s’agit d’un ‘trouble du choix’, le choix est déformé. Nous conservons le concept d’addiction mais voulons repenser sa signification. » Il relève que de vastes enquêtes ont montré que l’addiction peut être une difficulté dont les gens se remettent relativement rapidement. A cet égard, un exemple marquant a été la consommation massive d’héroïne par les soldats américains au Vietnam, que la plupart ont cessé sans grande difficulté à leur retour.
On sait qu’un problème important réside dans la stigmatisation des personnes touchées. Heather : « Il y a un paradoxe : les tenants du modèle de la maladie prétendent que c’est le seul capable d’inciter la société à cesser de blâmer les dépendants, point de vue qui séduit de nombreux politiciens. Je pense possible de parler de ‘trouble du choix’ sans que cela conduise pour autant à déprécier/juger les personnes, bien qu’on soit toujours susceptible d’être mal compris. » Une de ses enquêtes montre par ailleurs que le fait que l’alcoolisme soit considéré ou non comme maladie a peu d’influence sur l’attitude de la population. Sur ce point toutefois, un aspect pratique à signaler : aux USA par exemple, les assurances ne prendront en charge le traitement que si le problème est étiqueté «maladie».
Plus avant : « La perspective que je soutiens met l’accent sur la problématique du contrôle et de la régulation de soi. Certains penseront que nous sommes moralisateurs. Mais ce que nous disons, c’est que l’addiction est un problème de l’humanité, des conduites humaines. La notion d’addiction devrait être intégrée dans le concept plus large de la difficulté à changer un comportement reconnu par la personne comme dommageable.»
En guise de commentaire : vérité en deçà de la Manche, erreur au-delà ? En fait, il existe un polymorphisme de l’addiction, souvent compliquée par des co-morbidités et des circonstances de vie difficiles. Il n’y a donc pas de réponse catégorique à la question complexe évoquée. Mais l’existence de différents points de vue quant aux circonstances et aux mécanismes impliqués n’empêche pas d’œuvrer utilement au traitement des toxicomanes, par différents moyens et à différents moments de leurs trajectoires.
Dans la prise en charge de patients détenus en vue de leur renvoi, le rôle des médecins pénitentiaires est capital: ils constatent les éventuelles contre-indications à un refoulement et transmettent les résultats des examens. L'ASSM a actualisé et publié sur son site internet les documents requis à cet effet.
La nouvelle liste «Contre-indications médicales aux rapatriements sous contrainte par voie aérienne» récapitule les principaux diagnostics à prendre en compte dans les transports par voie aérienne. Le «Rapport médical dans le domaine du retour / exécution du renvoi» actualisé, élaboré par la FMH, l'ASSM et la Conférence des médecins pénitentiaires suisses (CMPS), sert à la transmission des contre-indications. Celui-ci permet aux médecins pénitentiaires de faire part de leurs éventuelles constatations, dans la mesure où ils ont été déliés du secret médical.
Cette procédure, entrée en vigueur depuis avril 2015, permet une séparation claire des rôles du médecin pénitentiaire et du médecin qui accompagne le vol et décide de l'aptitude au transport. La Commission Centrale d'Ethique (CCE) de l'ASSM s'était engagée pour la clarification des responsabilités et le changement de système.
La brochure actualisée «Exercice de la médecine auprès des personnes détenues», ASSM, 29 pages, est également disponible en téléchargement.
De la grève générale jusqu’à nos jours en passant par l’AVS, cet ouvrage voyage à travers le passé. 167 photos et illustrations retracent l’évolution de la question de la vieillesse au cours du siècle écoulé, tandis que des portraits de personnalités ayant marqué l’histoire de Pro Senectute viennent compléter l’œuvre.
En 1917, à la fin de la Première Guerre mondiale, l’espérance de vie moyenne en Suisse s’élève à 57 ans pour les femmes et à 54 ans pour les hommes. Il n’existe ni réseau social ni prévoyance vieillesse. Pour la grande majorité de la population, travailler « jusqu’au bout » est une nécessité. Il y a 100 ans, la fondation « Pour la Vieillesse », aujourd’hui Pro Senectute, est créée en réponse à la forte précarité dont souffrent souvent les personnes âgées.
L’auteur, Kurt Seifert, raconte de manière accessible l’histoire du développement des institutions sociales en Suisse. Il retrace 100 ans d’histoire, depuis la grève générale en passant par la création de l’AVS jusqu’à notre époque, qui place au premier plan la longévité de la vie et la garantie de la prévoyance vieillesse, et dans laquelle Pro Senectute œuvre pour assurer aux personnes âgées une vie active et épanouie.
Le présent ouvrage illustre bien à quel point la question du vieillissement et de la vieillesse a évolué ces 100 dernières années et décrit le grand rôle joué par le développement d’un solide réseau social.
A noter que, à l’occasion du coup d’envoi des activités liées au 100e anniversaire de Pro Senectute, Toni Frisch a remis la présidence de la fondation à Eveline Widmer-Schlumpf.
Ils et elles ont moins de 20 ans ou plus de 60 ans. Chacune des 23 personnes qui témoignent dans ce livre a son histoire: un licenciement, un accident médical hors mandat, un divorce, une enfance tourmentée ou une situation professionnelle instable.
Toutes se sont retrouvées à un moment ou un autre dans un centre social régional pour demander l’aide sociale. Dans une période de grande vulnérabilité psychologique, se confronter à cette situation est une double peine: non seulement il faut désormais se mettre à nu face aux conseillers, mais en plus appréhender le regard des autres qui définissent par principe qu’il n’y a que des fainéants et des abuseurs de l’aide sociale. Mais qu’en sait-on vraiment? Qui sont ces gens? « Itinéraires entrecoupés » est un projet de portraits photographiques et de récits de vie. Il ouvre le dialogue et donne la parole à ceux qui se sentent brisés par la vie et par le regard des autres. Ils et elles pourraient être nous. Nous pourrions être eux. Sept personnalités s’expriment en deuxième partie de l’ouvrage sur leur parcours de vie. L’ouvrage est préfacé par Pierre-Yves Maillard.
Une exposition itinérante parcourt la Suisse romande depuis avril 2017 jusqu’en janvier 2018 :
En Suisse, la pauvreté touche particulièrement les familles monoparentales et les familles nombreuses. Directement confrontées à cette situation, les villes et les communes se doivent de réagir. Ces collectivités répondent à la pauvreté des familles par une grande diversité de prestations, financières ou non financières. Les villes et les communes assument actuellement une part essentielle de l’organisation et du financement de ces mesures.
La présente étude, lancée dans le cadre du Programme national contre la pauvreté, recense et évalue les stratégies, les mesures et les prestations adoptées dans certaines villes, pour en tirer des recommandations.
L’étude offre une vue d’ensemble des approches de prévention et de lutte contre la pauvreté des familles – leur spectre est large. Elle peut ainsi livrer aux villes et aux communes intéressées des indications et des suggestions sur les mesures de lutte contre la pauvreté des familles à mettre en œuvre et sur la façon de les coordonner, de les ajuster et de les développer.
Les auteur·e·s: Heidi Stutz, Livia Bannwart, Dr. Aurélien Abrassart, Melania Rudin, Victor Legler, Margaux Goumaz, Mattia Simion, Dr. Philipp Dubach
ndlr: dommage que l'étude soit en allemand, les francophones devront se contenter d'un résumé de 11 pages.
Ce document a été conçu et élaboré comme un outil pour les professionnels de l’information. Il est distribué à l’ensemble de la presse romande. Mais aux yeux de REISO, il est extrêmement utile à toutes les personnes qui s’intéressent aux questions d’asile et de migrations et il pourrait tout aussi bien s'intituler «Mémo[ts] pour parler d’asile et de migrations».
Son objectif n’est pas d’imposer un discours ou de le formater, mais de le dénuer de ses nombreux préjugés. Il se décline en trois volets :
Ce document est le fruit d’échanges menés avec des journalistes romands et des experts juridiques dans le cadre du projet Le Comptoir des médias, lancé en 2013 par Vivre Ensemble. Il a été réalisé avec le soutien du Bureau suisse du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « Le pouvoir des mots, celui des images est considérable » rappelle Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme, qui espère que « ce glossaire puisse accompagner les journalistes sensibles à la nécessité de trouver, au-delà des faits à narrer, les mots justes pour le faire. »
Le Mémo[ts] peut être commandé en version papier ou téléchargé en version pdf.
Afin de favoriser la participation des publics dans sa pratique, la HESTS (HES-SO Valais-Wallis) propose un CAS « Développement du pouvoir d’agir : favoriser la participation des personnes et des collectivités ». Inscriptions jusqu’au 30 juin.