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À Genève, un cours de danse améliore la coordination et la confiance d'enfants concerné·es par une déficience visuelle. Ouvert aux jeunes danseur·euses avec et sans handicap, il favorise aussi une culture de l’inclusivité.
capture d'écran © Conservatoire populaire GenèveLe Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre et la Haute école de santé de Genève (HEdS-Genève) proposent un cours de danse moderne pour enfants et adolescent·es malvoyant·es ou non. Selon une étude, après douze mois de pratique hebdomadaire, les enfants vivant avec une déficience visuelle ont constaté une évolution favorable de leur vitesse de marche, leur coordination et leur posture. Les enfants voyants ont, elles et eux, démystifié leur perception du handicap tout en développant écoute, capacité au compromis, confiance et communication.
Intitulé « Danse des sens », ce cours inclusif lancé en 2022 invite les enfants avec et sans déficience visuelle à explorer ensemble, par le mouvement, la connexion avec le corps et les émotions. Mené en duo par une enseignante de danse et une physiothérapeute, ces sessions génèrent de solides bénéfices physiologiques et comportementaux ainsi qu’une excellente satisfaction des participant·es.
Contrairement aux activités généralement proposées aux enfants et adolescent·es ayant une déficience visuelle, « Danse des sens » s’adresse à toutes et tous, avec ou sans handicap. Autre spécificité, les danseur·euses se reposent davantage sur des indications verbales, musicales et tactiles grâce à la collaboration entre les deux professionnel·les. Enfin, un cours en mixité avec et sans handicap, dans un cadre neutre plutôt que dans une structure spécialisée, contribue à lutter contre le cloisonnement et à rendre la pratique artistique inclusive et accessible.
Les enfants avec déficience visuelle doivent souvent faire face à des troubles posturaux, moteurs ou à des difficultés de coordination. « La danse présente l’avantage de solliciter l’ensemble de ces capacités motrices tout en stimulant les fonctions cognitives et la coordination avec les autres danseur·euses », explique Lucy Nightingale, professeure de danse.
Après douze mois de pratique à raison d’une heure et quinze minutes par semaine ainsi qu’un spectacle de fin d’année, les résultats sont probants. « La vitesse de marche, la coordination, l’équilibre et la posture chez les enfants atteints d’une déficience visuelle ont nettement progressé », constate Anne-Violette Bruyneel, physiothérapeute. Au-delà des aspects physiques, une amélioration de l’humeur a également été observée. Quant au stress, il a considérablement diminué pour l’ensemble des participant·es, voyant·es comme malvoyant·es.
La mixité génère des effets bénéfiques pour l’ensemble des participant·es. Le cours permet notamment de démystifier la perception du handicap. Bien qu’ayant des besoins et des approches différentes, les enfants constatent qu’elles et ils font face aux mêmes enjeux d’apprentissage.
Un développement de l’écoute, de la capacité au compromis, de la confiance et de la communication sont également observés, aussi bien durant les cours que sur scène lors du spectacle de fin d’année. Cet événement de clôture met en valeur l’expression des élèves qui dansent face à un large public, selon leur perception, dans une cohérence globale, invitant ainsi les regards sur le handicap, l’inclusion et la participation sociale à évoluer.
(NIB avec communiqué)
Lire l’article « Dance with the senses. A dance class with visual impaired and sighted children in a conservatory: one-year experience » d’Anne-Violette Bruyneel, publié dans la revue scientifique Arts & Health, le 9 avril 2024.
Consulter les informations sur le cours « Danse des sens », Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre, Genève
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