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Les points forts de la recherche collaborative

Lundi 15.11.2021
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Si les recherches collaboratives entre milieux académiques et terrain s’avèrent plus longues, leurs résultats gagnent en validité. Exemple avec Polyolf, un projet qui s’est intéressé à l’olfaction des jeunes avec un polyhandicap.

Par Geneviève Petitpierre, Professeure au Département de pédagogie spécialisée de l’Université de Fribourg, et le groupe de pilotage [1]

Quels liens les enfants et adolescent·e·s polyhandicapé·e·s entretiennent-ils·elles avec les odeurs ? Pour le savoir, la recherche expérimentale Polyolf [2] s’est intéressée à la capacité de ces personnes à détecter les odeurs, à exprimer des préférences à l’égard de certaines d’entre elles, à reconnaître celles déjà rencontrées et, finalement, à distinguer des stimulations odorantes nouvelles de celles déjà présentées. L’étude a été réalisée auprès de vingt-deux enfants et adolescent·e·s âgé·e·s de 7 à 18 ans. Elle s’est déroulée sur cinq ans et demi entre juillet 2015 et décembre 2021, soit deux ans et demi de préparation, une année de phase pilote et deux de recherche.

Le projet a été rendu possible grâce à la création d’une relation de collaboration qui repose sur deux piliers : l’esprit de découverte et le partage du leadership (Secret et al.). L’esprit de découverte renvoie à l’idée qu’une collaboration a plus de chance de succès lorsque les partenaires explorent, partagent et réfléchissent aux objectifs et valeurs importants pour elles et eux.

Dans le cadre de Polyolf, le projet a été initié par la Fondation Clair-Bois et financé par la Fondation Givaudan. Cela a débouché sur une convention de recherche servant à préciser la contribution de chaque partenaire, le calendrier des travaux, la copropriété des résultats, ainsi que les conditions de leur diffusion, dans le respect des habitudes de communication des trois partenaires et de la liberté académique.

La première année a été consacrée à créer une équipe tripartite. Les échanges constructifs réalisés à ce moment-là ont également contribué à clarifier les raisons de la réalisation d’une recherche sur les habiletés olfactives des enfants et adolescent·e·s polyhandicapé·e·s. Pourquoi est-elle nécessaire ? Que peut-elle apporter sur les plans pratique et scientifique ?

Recherche expérimentale quantitative

Le choix de la méthode et du plan de recherche est toujours un grand défi. C’est en effet ce qui détermine la robustesse et la validité des résultats. Les réflexions du groupe de pilotage ont posé les bases d’une étude pilote proposée à cinq enfants, puis celles d’une « grande » étude conduite auprès de vingt-deux participant·e·s. Une difficulté des recherches dans le champ du polyhandicap tient au nombre de personnes susceptibles d’y participer. Une première estimation a permis d’envisager une recherche expérimentale quantitative.

En l’absence de travaux scientifiques disponibles sur le sujet, une autre difficulté résidait dans la définition des conditions de présentation des odorants. Sans oublier qu’il a fallu réfléchir à la possibilité de mettre les jeunes en condition de manifester des réponses observables, malgré leurs limitations cognitives, verbales, motrices, et souvent sensorielles.

Le choix des odeurs a été abondamment discuté. L’expérience de l’ergothérapeute de la Fondation Clair-Bois a aidé à définir une durée idéale, bien qu’approximative, de présentation des stimulations. De son côté, l’entreprise partenaire a créé des effluves aussi proches que possible des odeurs réelles choisies comme stimuli principaux. Les odorants concernés ont été sélectionnés par le groupe de pilotage, ainsi que lors d’activités régulières du public-cible, comme les cours en piscine ou les sorties à poney, entre autres.

Collaborer par intérêt scientifique et pratique

L’intérêt d’une étude co-construite réside dans le fait qu’elle doit conjuguer les objectifs scientifiques et le besoin de retombées pratiques, comme par exemple, l’établissement de recommandations pour le personnel éducatif. Une recherche collaborative favorise le partage des responsabilités liées à son déroulement et parfois aux soucis rencontrés.

Dans le cadre de Polyolf, la responsabilité scientifique et la gestion opérationnelle de l’étude reposaient en mains académiques. Toutefois, le groupe de pilotage a apporté une importante contribution au fil de la recherche, tant pour le suivi que pour la supervision des opérations. Il a aussi contribué à chercher des solutions lorsque des imprévus se sont présentés.

Son soutien a été pratique, comme lors de la réalisation du dispositif de présentation des odorants. Il a également été stratégique, notamment pour la validation de décisions concernant l’échéancier de l’étude, l’ajout de sites. Enfin, il a aussi été d’ordre motivationnel lors de l’attente de la réponse de la commission éthique.

Analyser, interpréter conjointement et vulgariser

Une étape très importante, précédant l’analyse des données, est celle du codage. Dans le cadre de Polyolf, le codage a principalement été réalisé par les chercheurs, du fait de sa lourdeur. Toutefois, la signification de certaines réactions de participant·e·s a nécessité une discussion avec les personnes qui, sur le terrain, connaissaient bien le ou la jeune. L’analyse des données a ensuite été une étape hautement technique. Si ce n’est pas l’opération où la collaboration s’est avérée la plus soutenue, elle est toutefois restée possible et nécessaire.

L’analyse terminée, la présentation des résultats, leur interprétation, ainsi que leurs retombées sur les pratiques, sont discutées de façon collaborative. Un enjeu important est de rendre les conclusions accessibles aux personnes de terrain et aux familles. Là également, la collaboration est bienvenue car les chercheurs ne sont pas toujours de bons vulgarisateurs.

Une belle aventure humaine

Le projet Polyolf a montré que les enfants polyhandicapés tirent parti de stimulations olfactives même lorsque celles-ci sont proposées brièvement. Ils et elles expriment des préférences pour certaines odeurs et parviennent à se désintéresser de celles présentées plusieurs fois lors d’une même activité. En revanche, une nouvelle fragrance parvient à remobiliser leur attention.

Une recherche collaborative demande très certainement un investissement plus important qu’une recherche classique. La préparation précédant le démarrage de l’étude est plus longue. Toutefois, elle gagne en structure, en pertinence, en validité grâce aux échanges intenses et aux discussions approfondies. Certains problèmes sont susceptibles d’être aplanis grâce aux synergies.

Parce que la thématique explorée répond à un besoin du terrain, les résultats qui en découlent ont plus de chance de « parler » aux professionnel·le·s concerné·e·s, de nourrir leurs pratiques ou de les consolider. [3]

Sur le plan de l’aventure humaine et sociale, les études collaboratives peuvent s’accompagner de bénéfices inestimables. Dans le cadre de Polyolf, les rencontres du groupe de pilotage ont, à chaque fois, été des moments conviviaux et riches qui ont permis aux un·e·s et aux autres de faire le plein d’énergie dynamisante, au-delà du projet lui-même. [4]

Références

  • Secret, M., Abell, M. L., & Berlin, T. (2011). The promise and challenge of practice-research collaborations: Guiding principles and strategies for initiating, designing, and implementing program evaluation research. Social Work, 56(1), 9–20. https://doi.org/10.1093/sw/56.1.9

[1] Membres du groupe de pilotage Polyolf et collaborateur·trice·s engagé·e·s sur le projet. Pour la Fondation Clair-Bois : Marc Gance (directeur du Pôle Enfance Adolescence), Julien Vulliet (adjoint à la Direction, responsable de l’Ecole de Lancy) et Anne Rolfo (ergothérapeute). Pour la Fondation Givaudan : Abegue Oyono (coordinatrice des projets de la Fondation). Pour Givaudan : Tomas Roztocil (responsable de communication), Laurie Martinez (contrôleuse olfactive et parfumeur) et Pascal Brenner (ancien responsable du contrôle olfactif chez Givaudan). Pour l’Université de Fribourg : Geneviève Petitpierre (professeure), Juliane Dind et Catherine de Blasio (chercheures)

[2] Polyof a été initiée par la Fondation Clair-Bois, financée par la Fondation Givaudan et développée en collaboration avec le Département de Pédagogie spécialisée de l’Université de Fribourg. L’étude a pu compter sur la participation de la Fondation Perceval (VD) et du Home Ecole romand (FR) qui ont rejoint le projet lors du recueil des données.

[3] Restituer les résultats aux familles et au personnel ayant participé directement à la recherche est essentiel. Toutefois, il est important d’en favoriser une plus large diffusion. Une journée co-animée par les chercheur·e·s académiques et celles et ceux de terrain aura lieu le 11 février 2022 à Fribourg. Elle permettra de présenter les fruits de l’ensemble de l’étude à un plus large public. Des articles dans des revues professionnelles et scientifiques sont en préparation en vue d’une diffusion plus pérenne.

[4] Un film décrivant la procédure de collaboration de cette recherche est actuellement en cours de construction et sera présenté lors de la journée d’étude.

Comment citer cet article ?

Geneviève Petitpierre et al., «Les points forts de la recherche collaborative», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 15 novembre 2021, https://www.reiso.org/document/8206

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