Go Top

Faire de l’université un espace plus inclusif

Lundi 04.08.2025
stdClass Object ( [id] => 45 [asset_id] => 1139 [field_type] => textarea [name] => article_copyright [label] => Copyright [description] => [isfilter] => 0 [isadvfilter] => 0 [iscore] => 0 [issearch] => 1 [isadvsearch] => 0 [untranslatable] => 0 [formhidden] => 0 [valueseditable] => 0 [edithelp] => 2 [positions] => [published] => 1 [attribs] => {"use_ingroup":"0","allow_multiple":"0","add_position":"3","max_values":"0","required":"0","default_value":"","default_value_use":"0","validation":"RAW","auto_value":"0","auto_value_code":"fields;\r\nif ( !isset($F['fieldname01']) ) return array('fieldname01 field not found');\r\n\r\n$vals = array();\r\nforeach($F['fieldname01']->postdata as $i => $v)\r\n{\r\n $vals[$i] = 'Auto : ' . $v;\r\n}\r\n\r\nreturn $vals;","display_label_form":"1","label_form":"","no_acc_msg_form":"","use_html":"1","placeholder":"","maxlength":"","rows":"3","cols":"80","editor":"","width":"98%","height":"150px","show_buttons":"0","import_fv_remap_mode":"0","import_fv_remap":"","import_fv_ccode_mode":"0","import_fv_ccode":"parameters->get('some_param');\r\n\r\nforeach($values as $i => $v)\r\n{\r\n $values[$i] = 'Example ' . $i . ' : ' . $v;\r\n}\r\n\r\nreturn $values;","display_label":"1","show_acc_msg":"0","no_acc_msg":"","include_in_csv_export":"0","csv_strip_html":"0","viewlayout":"default","lang_filter_values":"0","encode_output":"0","clean_output":"0","cut_text_catview":"0","cut_text_length_catview":"200","cut_text_display_catview":"0","cut_text_display_btn_icon_catview":"icon-paragraph-center","cut_text_display_btn_text_catview":"...","prx_sfx_open_close_configs":"","remove_space":"0","pretext":"","posttext":"","separatorf":"1","opentag":"","closetag":"","trigger_onprepare_content":"0","trigger_plgs_incatview":"0","microdata_itemprop":"","useogp":"0","ogpusage":"1","ogpmaxlen":"300","display_label_filter":"2","display_filter_as":"1","display_label_filter_s":"2","display_filter_as_s":"1","editorarea_per_tab":"0","start_of_tabs_pattern":"","end_of_tabs_pattern":"","start_of_tab_pattern":"","end_of_tab_pattern":"","title_tab_pattern":"","force_beforetabs":"1","force_aftertabs":"1","allow_tabs_code_editing":"1"} [checked_out] => 0 [checked_out_time] => 0000-00-00 00:00:00 [access] => 1 [ordering] => 42 [has_access] => 1 [item_id] => 14359 [value] => Array ( [0] =>

© AnnaStills / Adobe Stock

) [parameters] => Joomla\Registry\Registry Object ( [data:protected] => stdClass Object ( [use_ingroup] => 0 [allow_multiple] => 0 [add_position] => 3 [max_values] => 0 [required] => 0 [default_value] => [default_value_use] => 0 [validation] => RAW [auto_value] => 0 [auto_value_code] => fields; if ( !isset($F['fieldname01']) ) return array('fieldname01 field not found'); $vals = array(); foreach($F['fieldname01']->postdata as $i => $v) { $vals[$i] = 'Auto : ' . $v; } return $vals; [display_label_form] => 1 [label_form] => [no_acc_msg_form] => [use_html] => 1 [placeholder] => [maxlength] => [rows] => 3 [cols] => 80 [editor] => [width] => 98% [height] => 150px [show_buttons] => 0 [import_fv_remap_mode] => 0 [import_fv_remap] => [import_fv_ccode_mode] => 0 [import_fv_ccode] => parameters->get('some_param'); foreach($values as $i => $v) { $values[$i] = 'Example ' . $i . ' : ' . $v; } return $values; [display_label] => 1 [show_acc_msg] => 0 [no_acc_msg] => [include_in_csv_export] => 0 [csv_strip_html] => 0 [viewlayout] => default [lang_filter_values] => 0 [encode_output] => 0 [clean_output] => 0 [cut_text_catview] => 0 [cut_text_length_catview] => 200 [cut_text_display_catview] => 0 [cut_text_display_btn_icon_catview] => icon-paragraph-center [cut_text_display_btn_text_catview] => ... [prx_sfx_open_close_configs] => [remove_space] => 0 [pretext] => [posttext] => [separatorf] => 1 [opentag] => [closetag] => [trigger_onprepare_content] => 0 [trigger_plgs_incatview] => 0 [microdata_itemprop] => [useogp] => 0 [ogpusage] => 1 [ogpmaxlen] => 300 [display_label_filter] => 2 [display_filter_as] => 1 [display_label_filter_s] => 2 [display_filter_as_s] => 1 [editorarea_per_tab] => 0 [start_of_tabs_pattern] => [end_of_tabs_pattern] => [start_of_tab_pattern] => [end_of_tab_pattern] => [title_tab_pattern] => [force_beforetabs] => 1 [force_aftertabs] => 1 [allow_tabs_code_editing] => 1 ) [initialized:protected] => 1 [separator:protected] => . ) [display] =>

© AnnaStills / Adobe Stock

[raw_values] => Array ( [0] =>

© AnnaStills / Adobe Stock

) [basic_texts] => Array ( ) )

Afin de documenter les effets d’actions de sensibilisation aux stéréotypes vécus par les personnes en situation de handicap, l’Université de Genève a évalué les démarches menées dans le cadre de la campagne «UNIGE sans obstacles».

Par Thibaut Kinnig, doctorant en psychologie sociale, et Odile Rohmer, professeure en psychologie sociale, Laboratoire de psychologie des cognitions, Université de Strasbourg, Klea Faniko, chargée de cours, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation ; chargée de projets, Service égalité & diversité, Université de Genève, et Ludovic Jaugey, directeur général, Fondation Foyer-Handicap, Carouge

La législation envers les personnes en situation de handicap évolue dans toute l’Europe. Au quotidien toutefois, le monde du travail, l’école et l’université demeurent des espaces trop peu inclusifs [1,2]. Des études en psychologie sociale s’intéressent au décalage existant entre cette législation en faveur de la pleine citoyenneté des personnes en situation de handicap et leur participation réelle à la société. Pour cela, les travaux se concentrent sur des facteurs tels que les croyances et les ressentis affectifs, vecteurs de discrimination.

Dans cette perspective, des études indiquent que les personnes en situation de handicap souffrent toujours de représentations stéréotypées et d’attitudes négatives [3]. Très généralement, elles sont perçues comme sympathiques et courageuses, mais également peu compétentes, même quand leur parcours témoigne de réussites académique ou professionnelle [3]. A l’étape actuelle des recherches, un enjeu crucial est d’identifier des leviers à actionner pour reconnaitre la place pleine et entière des élèves, étudiant·es et salarié·es en situation de handicap.

La campagne «UNIGE sans obstacles»

Sensibiliser le grand public permet de déconstruire les stéréotypes à l’égard des personnes en situation de handicap. La première conséquence est l’amélioration des attitudes vis-à-vis de ces personnes. Des attitudes positives constituent en effet des leviers importants pour améliorer la participation des personnes en situation de handicap à toutes les sphères de la société et représentent un levier à activer. Toutefois, lorsque des actions de sensibilisation se développent, leur pertinence et leur efficacité restent très peu étudiées, avec un risque de décalage entre les actions proposées et les effets obtenus [1,2]. La campagne de sensibilisation au handicap de l’Université de Genève avait précisément pour vocation de tester l’efficacité de différents dispositifs de sensibilisation.

Entre novembre 2022 et avril 2023, « UNIGE sans obstacles » proposait différentes actions de sensibilisation à l’Université de Genève. Fruit d’une collaboration entre des chercheur·ses en psychologie sociale et la Fondation Foyer Handicap [1], cette campagne s’est déroulée en plusieurs temps avec, par exemple, des échanges entre personnes concernées par le handicap (employeur·ses et chercheur·ses en particulier), avec des interventions dans les cours et des ateliers d’immersion. C’est précisément sur ces derniers aspects qu’une évaluation de la pertinence de ces dispositifs est ici proposée.

Lors de cours, les étudiant·es ont porté des patchs oculaires pour simuler la cécité, des bouchons d’oreille pour reproduire une baisse d’audition ou disposaient de supports de cours simulant une dyslexie. De manière un peu similaire, les ateliers d’immersion, principalement animés par des personnes concernées, proposaient aux étudiant·es différentes activités ludiques telles que des exercices avec des consignes simulant une dyslexie, la lecture ou l’écriture de documents en braille, ainsi que des parcours en fauteuil et une initiation au handibasket (basketball en fauteuil).

L’évaluation de l’efficacité d’une telle sensibilisation s’est réalisée par comparaisons. Les perceptions des étudiant·es placés dans une mise en situation a été mise en parallèle avec celles de leurs collègues à qui rien n’a été proposé (condition contrôle). L’évolution des perceptions, avant et après la sensibilisation, a également été analysée.

Comportements adoptés

L’ensemble des étudiant·es a été invité à répondre à un premier questionnaire en ligne, avant la mise en place de l’action (T1). Ces mêmes personnes y ont à nouveau répondu après la sensibilisation, qu’elles y aient participé ou non (T2). En s’appuyant sur des travaux scientifiques de référence, les étudiant·es étaient interrogé·es sur leur familiarité avec le handicap (connaissances, contacts avec des personnes concernées)[4], sur leurs perceptions stéréotypées à l’égard des personnes en situation de handicap (dans quelle mesure elles sont perçues comme agréables, compétentes, courageuses)[5], les émotions suscitées par le handicap (ressentis de tristesse ou de compassion)[6], ainsi que sur les comportements qu’elles et ils ont tendance à adopter vis-à-vis des personnes en situation de handicap (les soutenir, les éviter)[7]. Pour chacune des questions, les participant·es positionnaient leurs réponses sur une échelle en cinq points, de « pas du tout » à « tout à fait ». Enfin, une échelle allant de totalement négative (0) à totalement positive (100) les laissait préciser comment elles et ils évaluaient leur attitude envers les personnes en situation de handicap.

Quelque 102 étudiant·es ayant participé à la sensibilisation pendant les cours, 31 aux ateliers d’immersion et 159 sans action de sensibilisation (groupe contrôle) — soit 292 au total— ont accepté de répondre aux deux temps de mesure.

Des résultats encourageants…

Après sensibilisation en cours, les étudiant·es ont estimé disposer de plus de connaissances sur le handicap qu’auparavant (Figure 1) ; par contre, assez logiquement, elles et ils n’ont pas eu plus de contacts avec des personnes en situation de handicap sur une période si courte (quelques semaines entre les deux temps de mesure).

kinnig figure1Figure 1. Évolution des connaissances sur le handicap chez les étudiant·es avant et après sensibilisation

De leur côté, les participant·es aux ateliers d’immersion ont rapporté un peu plus de qualité dans leurs contacts avec les personnes en situation de handicap, après la sensibilisation qu’avant (Figure 2). Cette évolution montre l’intérêt de faire animer ces ateliers par des personnes concernées.

kinnig figure2Figure 2. Évolution de la qualité des contacts avec les personnes en situation de handicap rapportée par les participant·es aux ateliers d’immersion avant et après sensibilisation

Concernant les perceptions stéréotypées et les émotions ressenties, peu de différence apparaissent entre les participant·es ; globalement les personnes en situation de handicap sont jugées plus courageuses que compétentes, et ce stéréotype résiste à la sensibilisation. Par contre, l’action de sensibilisation contribue à diminuer la perception stéréotypée selon laquelle les personnes handicapées sont particulièrement sympathiques et chaleureuses (MT1=3.9, MT2=3.5)[2].

De façon intéressante, les participant·es aux ateliers d’immersion rapportent moins de comportements d’évitement après sensibilisation (MT2=2.8) qu’avant (MT1=3).

Tous les étudiant·es rapportent une attitude plus positive à l’égard des personnes en situation de handicap après sensibilisation qu’avant (Figure 3).

kinnig figure3Figure 3. Évolution de l’attitude envers les personnes en situation de handicap rapportée par l’ensemble des étudiant·es interrogé·es avant et après sensibilisation

Finalement, les relations entre les différents concepts mesurés ont été testées. La qualité des contacts, la perception de compétence et les émotions ressenties ont été identifiées comme étant des facteurs pouvant améliorer les comportements et attitudes envers les personnes en situation de handicap.

Ces résultats montrent que l’action de sensibilisation est un atout pour améliorer la perception qu’a le grand public des personnes en situation de handicap. Les atouts peuvent varier en fonction de la nature de ce qui est proposé. Les interventions durant les cours constituent un levier pour améliorer les connaissances sur le handicap, alors que la participation ludique aux ateliers d’immersion s’avère bénéfique à la qualité de la relation.

De façon globale, les deux actions de sensibilisation réduisent, au moins en partie, la perception stéréotypée selon laquelle toutes les personnes handicapées sont chaleureuses. Il reste à trouver comment faire évoluer l’image de personnes non compétentes, enjeu central à une inclusion réussie.

Les résultats de cette campagne mettent en exergue l’importance de la perception des compétences pour améliorer les attitudes à l’égard du handicap : plus on perçoit les personnes en situation de handicap comme compétentes, plus on se dit prêt·es à adopter des comportements de soutien ; plus on adopte une attitude générale positive, et moins on exprime d’émotions négatives face au handicap. Ainsi, agir sur les croyances selon lesquelles le handicap est systématiquement associé à peu de compétence constitue un levier solide pour améliorer les attitudes et les comportements à l’égard des personnes en situation de handicap et pourrait permettre de favoriser leur inclusion dans la société.

… à approfondir et consolider

Bien entendu, toute recherche présente des limites et reste perfectible. Par exemple, il n’a pas été vérifié que les étudiant·es aient déjà été sensibilisé·es aux handicaps à travers leur choix d’études ou par les cours suivis. Par ailleurs, il est utile de rappeler que les participant·es aux ateliers d’immersion y prenaient part de leur plein gré, alors que la sensibilisation durant les cours était imposée. Enfin, rien n’assure que les améliorations observées après une seule action persistent dans le temps.

Ces différents éléments représentent autant de pistes de réflexion pour penser de futures actions et les conditions qui pourraient s’avérer déterminantes quant à leur utilité. Cette recherche plaide donc en faveur d’études complémentaires pour évaluer différentes initiatives destinées à améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap. Une nouvelle campagne de sensibilisation a eu lieu au printemps 2025 à l’Université de Genève. Son impact est en cours d’évaluation afin de prolonger les résultats présentés ici.

Références

[1] La campagne a été soutenue par le Fonds Helios.
[2] M = moyenne, T1 = Temps de mesure 1 – avant sensibilisation, T2 = Temps de mesure 2 – après sensibilisation

Handicaps Article suivant 1 / 136 Article précédent

Comment citer cet article ?

Thibaut Kinnig et al., «Faire de l’université un espace plus inclusif», REISO, Revue d'information sociale, publié le 4 août 2025, https://www.reiso.org/document/14359

L'affiche de la semaine

Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
Analytique
Matomo
Statistiques de visites du site
Sauvegarder