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Améliorer la santé sexuelle des femmes LGBT

Vendredi 02.07.2021

Un centre de promotion de santé sexuelle dédiée aux femmes qui ont des rapports sexuels avec des femmes a ouvert ses portes le 1er juillet à Renens. A Genève, une consultation en santé sexuelle dédiée à cette communauté à également ouvert ses portes.

L check 400

« Peu importe comment vous vous définissez, ici c'est vous et votre santé qui comptez! » L'entrée en matière est on ne peut plus claire : au L-Check, les femmes de la communauté LGBT pourront trouver, chaque jeudi de 12h30 à 18h30, une oreille attentive et des compétences médicales qui leur sont spécialement dédiées, sans crainte d'être jugées en raison de leur orientation sexuelle. L'objectif du L-Check, ouvert le 1er juillet à Renens, vise à contribuer à l’amélioration de la prévention et à garantir l’accès à la santé et aux soins pour toutes et tous.

« Cette prestation novatrice et nécessaire offre à la population des femmes qui ont des rapports sexuels avec des femmes (FSF) [1] une autre porte d’entrée dans le système de soins, adaptée à leurs demandes et besoins spécifiques en santé sexuelle », affirme la fondation PROFA dans son communiqué.

Publiés à la fin de novembre 2020, les résultats d’une enquête vaudoise avaient confirmé des données alarmantes dans cette communauté, notamment un suivi gynécologique insuffisant, la présence de violences sexuelles et des troubles psychiques préoccupants (voir chiffres-clés en encadré).

Un binôme infirmière / doctoresse inédit

Avec le L-Check, PROFA crée un espace dédié à l’intérieur d’une structure de santé sexuelle déjà reconnue pour son accueil des diversités. En assurant la discrétion nécessaire aux FSF, la fondation leur permet d’oser venir sans être identifiées comme telles et de reprendre confiance dans le système de soins.

Les consultations sont assurées par une infirmière-conseillère en santé sexuelle et une médecin. Dans un esprit communautaire – par et pour les femmes – cette nouvelle approche par regards croisés contribue à élargir les prestations de base en santé sexuelle : outre la santé sexuelle globale et le contrôle gynécologique standard, toutes les thématiques en lien avec l’intimité peuvent être abordées, dans un espace sécurisé, confidentiel, avec des informations personnalisées, fiables et de qualité.

Le L-Check est financé durant les deux années de sa phase pilote par le Département de la santé et de l’action sociale. « Ce projet vient combler un manque important de couverture concernant la population FSF en santé sexuelle et reproductive, aussi bien dans le domaine de la prévention et de la promotion de la santé que dans celui de la prise en charge », souligne Rebecca Ruiz, Conseillère d’Etat, cheffe du Département.

Le projet sera évalué en continu durant ces deux prochaines années, afin notamment de décider de la suite à lui donner.

Genève : ouverture d'une consultation pour les FSF

A Genève, une consultation en santé sexuelle destinée aux femmes « non uniquement homosexuelles » a également ouvert ses portes. L'association Lestime, en partenariat avec Dialogai, propose des rendez-vous à toutes celles qui ressentent le besoin d'aborder le fonctionnement du corps et des parties génitales, la compréhension du cycle mensuel et des cycles tels que la puberté ou la ménopause, ou encore des questionnements sur l’orientation affective et sexuelle et le genre. Les infections sexuellement transmissibles et des dépistages, la question des sexualités et du désir, ainsi que les difficultés relationnelles ou toutes formes de violence sont également des sujets qui peuvent être évoqués lors de la consutlation.

Ce check-point destiné aux FSF est le premier à Genève. Une structure similaire, mais destinée aux hommes, existait déjà depuis 16 ans dans le canton.

Chiffres-clés (issus de l’enquête vaudoise sur la santé des FSF, par les associations Les Klamydia’s, Lilith et VoGay, 2019)

28% des répondantes n’ont pas de gynécologue et ne sont pas suivies pour leur santé sexuelle

Plus d’un tiers a déjà été discriminé ou pris en charge de manière inadéquate au moins une fois en raison de son orientation sexuelle/identité de genre

61% indiquent ne jamais se protéger lors de relations sexuelles avec des partenaires occasionnel·le·s et 46% ne connaissent pas les moyens de protection ou ne savent pas s’en servir

Plus de la moitié des répondantes ont déjà eu des pensées suicidaires (54%) et moins d’un tiers ont consulté un·e professionnel·le pour en parler (30%)

Plus de deux tiers ont déjà vécu des violences sexuelles et seulement 8% ont eu recours à un service spécialisé dans les violences

(croc / Fondation PROFA / Lestime)

Lien vers la page L-Check

Lien vers le flyer de la consultation Lestime

[1] Dans toutes les communications liées au L-Check, l’emploi du mot « femme », du féminin et de l’acronyme FSF a été choisi pour inclure toute personne qui s’identifie comme femme et toute personne qui se sent concernée, indépendamment de son identité de genre, de son orientation affective et sexuelle ou des termes utilisés pour se définir.

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