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Largement ignorés par la réflexion éthique et politique, les « liens faibles » sont pourtant au cœur des formes contemporaines d’attachement et d’attention aux autres: dans les réseaux sociaux, dans la sphère culturelle, dans notre rapport à l’espace urbain ou à l’environnement, ou encore dans l’espace démocratique du commun.
Si la notion de « liens faibles » a été initialement forgée par le sociologue Granovetter pour rendre compte des ressources sociales inaccessibles aux liens forts (comme la famille, l’amour, l’amitié, le travail, etc.), elle permet d’interroger notre rapport aux visages, objets, musiques, personnages de fiction, aux sentiments, aux lieux et situations du quotidien qui déterminent notre relation aux autres. Grâce à cette notion, nous pouvons observer en quel sens nos affinités esthétiques ou encore nos engagements éthiques et politiques infléchissent nos existences.
C’est donc aux ressources du concept de « liens faibles » pour saisir notre monde commun que se consacre ce volume polyphonique, avec l’ambition de rendre sensible la texture invisible de nos vies et de nos attachements ordinaires.
Lire aussi : Michael Deml, «La force des liens ténus pour mieux vivre en ville», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 22 janvier 2018.
«Le pouvoir des liens faibles», sous la direction de Alexandre Gefen, Sandra Laugier, CNRS Editions, janvier 2020, 384 pages.