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Un podcast pour «réfléchir à nos façons d’être en lien»

Jeudi 13.11.2025

La saison 3 du podcast Faut en parler ! met en scène quatre hommes discutant librement de leurs émotions. Un format immersif pour questionner les normes viriles et ouvrir un dialogue sur la santé mentale masculine.

La saison 3 du podcast Faut en parler ! met en scène quatre hommes discutant librement de leurs émotions. Un format immersif pour questionner les normes viriles et ouvrir un dialogue sur la santé mentale masculine.

Lancée à la mi-novembre par minds et Stop Suicide, la troisième saison du podcast Faut en parler ! réunit un rappeur, une personnalité politique queer, un auteur et un podcasteur autour d’une discussion sincère et spontanée sur ce qu’ils ont longtemps gardé pour eux : la solitude, la tristesse, la vulnérabilité. En écho à la campagne « Pleure comme un homme ! », ce nouveau format explore les liens entre santé mentale, normes de genre et masculinité, avec pour ambition de faire tomber les barrières émotionnelles qui pèsent sur les hommes et renforcent les rapports de pouvoir genrés.

(REISO) C’est déjà la troisième saison du podcast « Faut en parler ! ». Quelles sont les évolutions avec les saisons précédentes ?

minds podcast marie torres reiso 2025 170Marie Torres © Minds(Marie Torres, responsable communication de Minds) Cette troisième saison marque une vraie évolution dans la manière d’aborder la santé mentale. Après avoir initié le podcast en parlant du suicide puis de la solitude chez les jeunes, nous avons voulu aller encore plus loin dans la libération de la parole, en nous intéressant à la santé mentale des hommes*. Ou plus exactement le rapport des hommes à la santé mentale.

Le ton aussi a changé : les témoignages individuels laissent place à une discussion entre pairs. Quel était l'objectif de ce choix ?

Quatre hommes, qui parlent ensemble, librement, de leurs émotions et de leurs relations : le podcast devient un espace de conversation spontanée, où les rires, les hésitations et les silences font partie du propos. C’est une façon de montrer qu’entre mecs, on peut parler de santé mentale sans que ce soit lourd, ni gênant, et que c’est même une force. Mentionnons encore que cette saison s’inscrit dans la continuité de notre campagne « Pleure comme un homme* ! », récompensée en juin 2025 du Prix de la communication inclusive organisé par l’association DécadréE, qui questionne les stéréotypes autour de la virilité et valorise d’autres manières d’être homme, plus libres et empathiques.

Certains hommes pensent avoir déjà déconstruit tout ou une partie des stéréotypes liés à la virilité et aux injonctions sociétales ancrées dans la culture patriarcale. L’écoute de ce podcast leur est-elle aussi destinée ?

Absolument. Le podcast ne cherche pas à « éduquer » ou à « corriger » qui que ce soit, mais à donner à entendre des vécus différents et à créer de la résonance. Même lorsqu’on se pense « déconstruit », on découvre toujours des zones d’ombre : des façons d’agir, de ressentir ou de réagir qui restent influencées par les normes de genre et par le conditionnement puissant de la société, que l’on soit un homme ou une femme** d’ailleurs. Ce qui est intéressant ici, c’est que les intervenants ne donnent pas de leçons. Ils partagent leurs contradictions, leurs fragilités, leurs tentatives. Et c’est là que beaucoup d’hommes peuvent se reconnaître. L’idée n’est pas de cocher des cases de « bonne masculinité », mais de montrer qu’il y a plusieurs manières d’être un homme, et que la santé mentale fait aussi partie de cette diversité. Et d’une certaine manière, ce podcast s’adresse aussi à celles et ceux qui accompagnent, aiment ou travaillent avec des hommes : il aide à comprendre leurs trajectoires émotionnelles, souvent plus complexes qu’on ne le croit.

Les échanges touchent tout le monde, parce qu’ils parlent de ce qu’on apprend, ou qu’on désapprend, quand on grandit dans une société qui valorise certaines postures et en invisibilise d’autres

Ce podcast n'est donc pas uniquement destiné aux hommes cisgenre, et toute personnes peut y trouver matière à nourrir sa réflexion quant à sa posture et à ses émotions dans notre société...

En effet, même si le format met en scène quatre hommes, les questions qu’ils abordent — comment on exprime ses émotions, comment on demande de l’aide, comment on se sent dans ses relations — sont universelles. Les échanges touchent tout le monde, parce qu’ils parlent de ce qu’on apprend, ou qu’on désapprend, quand on grandit dans une société qui valorise certaines postures et en invisibilise d’autres. Et puis l’un des intervenants, Marius Diserens, s’identifie comme personne queer, ce qui ouvre le propos à une réflexion plus large sur le genre, les modèles et les normes sociales. En somme, ce podcast peut parler à toute personne qui s’intéresse aux émotions, à la santé mentale et à la place du genre dans nos vies quotidiennes. C’est une invitation à réfléchir à nos façons d’être en lien, à écouter autrement, et à prendre soin de soi et des autres.

Quels ont été les retours des auditeurices des deux premières saisons de « Faut en parler ! » ?

Les retours ont été très positifs et souvent émouvants. Les épisodes des saisons précédentes ont aidé à mettre des mots sur des vécus difficiles (suicide, solitude), à ouvrir la discussion avec un·e proche, voire à chercher de l’aide. Le ton a été particulièrement apprécié : des sujets lourds, traités avec humanité, simplicité et espoir, sans sensationnalisme. Ces retours nous ont conforté·es dans l’idée de poursuivre avec une troisième saison centrée sur la santé mentale des hommes, pour prolonger la libération de la parole et la prévention.

(Propos recueillis par Céline Rochat)

* Tout individu qui se reconnait en tant qu’homme ou socialisé en tant que tel.

** Tout individu qui se reconnait en tant que femme ou socialisé en tant que tel.

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