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Genève, Vaud et Valais s’associent dans une campagne de trois ans pour informer sur l’accès aux soins d’urgence après une agression sexuelle et déconstruire les stéréotypes qui freinent encore trop souvent les démarches.
Les cantons de Genève, Vaud et Valais ont lancé hier, lundi 12 mai, une campagne conjointe pour faire connaître les services hospitaliers dédiés aux personnes victimes d’agression sexuelle. Disponibles dans les hôpitaux publics sept jours sur sept, ceux-ci assurent une prise en charge médico-légale complète, accessible jour et nuit, sans nécessité de déposer plainte. Ils permettent notamment de documenter les faits et de préserver des preuves, si la personne souhaite ultérieurement s’adresser à la justice.
Au-delà de l’information sur les soins et structures disponibles, ce dispositif de communication vise notamment à déconstruire les idées reçues sur les violences sexuelles. En insistant sur la diversité des contextes et des situations — qu’il s’agisse d’une rencontre dans un cadre festif ou entre personnes se connaissant déjà — elle interpelle directement les personnes concernées et encourage la reconnaissance des violences subies, y compris lorsque les souvenirs sont fragmentaires ou ambigus.
En chiffres
- Constats médico-légaux analysés (2018-2021) : 740
- Âge médian des victimes : 24 ans
- Victime et agresseur se connaissaient dans 58 % des cas
- Consommation d’alcool ou de drogues rapportée par 63 % des victimes
- Recours aux soins dans les 72 heures après l’agression : 83 %
- Hausse des infractions contre l'intégrité sexuelle enregistrées par la police en 2024 (par rapport à 2023) : + 45% en Valais, + 19% à Genève, + 9% sur Vaud, + 10% en Suisse (9’386 infractions enregistrées)
- Contexte fréquent des agressions : week-ends, été, cadre privé
La campagne d’information se décline en différents supports. Des flyers et affiches en français, allemand, anglais et espagnol seront diffusés dans les hôpitaux, les cabinets médicaux de premier recours, les pharmacies, la police, les associations partenaires et dans le train RegionAlps, en Valais. Des vidéos seront également diffusées sur les réseaux sociaux. Développé en français, allemand, anglais, espagnol, portugais, albanais, ukrainien, arabe et tigrinya, un site internet très clair permet à toute personne de trouver facilement, dans les trois cantons, l’hôpital ou le service d’urgences où se rendre à la suite d'une agression sexuelle. La campagne, dont le financement est réparti entre les trois cantons, sera déployée jusqu’en 2027.
Cette initiative s’appuie sur les résultats d’une étude menée par les Hôpitaux universitaires de Genève et le Centre hospitalier universitaire vaudois. Elle éclaire les réalités rencontrées aux urgences gynéco-obstétricales et souligne l’importance d’une réponse institutionnelle coordonnée. L’objectif de cette campagne de communication est donc de garantir un accès équitable aux soins, à l’information et à la justice, pour toutes les personnes concernées, quels que soient leur langue, leur genre ou leur orientation sexuelle.
(Source : communiqué)
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