Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
Sélection des derniers livres qui ont retenu l’attention des bibliothèques spécialisées en travail social. Ce mois-ci, par Corinne Biel, Haute école de travail social, Sierre.
Le corps humain est une réalité plurielle. Il est l'objet d'une fabrication subjective, intersubjective et objective. En tant que construction sociale et culturelle, il est associé à des représentations variables d'une personne à l'autre et d'une société à l'autre. C'est une réalité qui nous est à la fois étrange et familière. Nos corps peuvent nous échapper. Cependant, nous pouvons partir à la reconquête de nos enveloppes corporelles. Celles-ci peuvent être construites, déconstruites et reconstruites. Contrairement aux animaux, les êtres humains fabriquent leurs corps. Il n'y a pas de société où les personnes manifestent une attitude passive et résignée face à la condition corporelle. Nous sommes très conscients du fait que le corps joue un rôle important dans l'orientation tout au long de la vie. L'identité corporelle est une réalité dynamique et mouvante. Dans ce livre, le corps est abordé dans une perspective interdisciplinaire allant de l'anthropologie à la philosophie en passant par la littérature et le théâtre. ©Payot
Cet ouvrage rassemble six points de vue d'anthropologues sur l'impensable et l'impensé de la pandémie Covid-19. Des vies aujourd'hui bouleversées, parfois malmenées et pour le moins déconcertantes s'offrent à l'analyse anthropologique. Comment a-t-on pu en arriver là ? Chaque grande crise renvoie l'humain à son arrogance, à ses limites et aux conséquences de ses actes. Masquer le monde ouvre le débat... ©Payot
Le phénomène migratoire nous écartèle entre, d'une part, l'impérieux devoir d'humanité à l'égard des êtres humains en détresse, d'autre part, la nécessité — tout aussi impérieuse — de marquer par une frontière chacun des pays qui découpent la planète. Tiraillée ainsi entre l'éthique humanitaire universelle et la réalité politique particulière, la justice parviendra-t-elle à formuler ses exigences propres en matière de migration ? La présente contribution philosophique à l'examen de cette question s'interroge à nouveaux frais sur un double sujet : la raison des frontières, les sources du droit. Elle prend ses références aux auteurs situés des deux côtés de l'Atlantique : Martha Nussbaum, John Rawls, Michael Walzer, Gaston Fessard, Pierre Manent... Elle s'achève sur l'analyse critique du Pacte mondial sur les migrations (ONU, 2018). ©Payot
L'animation socioculturelle et l'éducation populaire correspondent, en France, à un espace de socialisation et de politisation aux marges de l'école, de la famille et du champ politique. Il repose sur une diversité d'actions publiques mises en oeuvre par l'Etat, les collectivités territoriales et le monde associatif en direction des enfants et des jeunes. Les animateurs / animatrices sont les principaux professionnels qui travaillent dans cet espace généralement traversé par des questions d'engagement social et éducatif. Une partie des animateurs / animatrices travaillent à l'école, en proximité des enseignantes. La réforme des rythmes scolaires permet d'interroger la division du travail éducatif à l'école primaire. Elle témoigne d'une recomposition des formes d'encadrement et de socialisation des enfants en mobilisant différentes catégories d'intervenants qui mettent en place de nouvelles formes d'organisation des activités éducatives. ©Payot
Dans ce récit autobiographique, Scholastique Mukasonga raconte son parcours semé d'embûches pour obtenir son diplôme d'assistante sociale. En 1973, obligée de quitter le Rwanda pour le Burundi, la jeune femme a la chance d'être admise dans une école qui lui décerne le diplôme dont elle rêvait. Elle est pourtant confrontée à la dure épreuve de l'intégration, que ni son entourage ni les événements politiques ne facilitent. Mais les vraies difficultés surgissent après : sans la nationalité burundaise, elle ne peut pas se faire attribuer de travail. Elle réussit quand même à exercer sa profession pendant cinq ans dans les collines de la région de Gitega. C'est là qu'elle rencontre son futur mari, coopérant français pour le ministère de la Culture. La jeune femme quitte son travail pour élever ses deux enfants, puis suit son mari à Djibouti et arrive finalement en France. C'est seulement en 1993, à l'orée de ses quarante ans, qu'elle parvient à reprendre des études et à obtenir, une deuxième fois, le si précieux diplôme. Le récit est centré sur la condition féminine en Afrique et sur le thème de l'exil : en tant que Tutsi, la narratrice a toujours été étrangère dans son pays, au Burundi elle est une exilée et, partout ailleurs, au fond, elle sera une apatride. ©Payot
« Il serait réducteur de considérer les photographies des traversées du désert, des prisons libyennes, des canots gonflables, des sauvetages en mer et des corps qui flottent sur l'eau comme des photos d'actualité ou des clichés militants. Tout cela nous concerne, tout cela constitue pour nous une information précieuse. Le message qui nous parvient peut devenir le carburant qui permettra de changer le cours des choses ou la pierre tombale qui signifiera leur fatale inévitabilité. A nous de choisir ». Roberto Saviano
En 2017, Luigi Di Maio, l'un des leaders du Mouvement 5 étoiles italien, qualifie de "taxis de la mer" les navires affrétés par des ONG humanitaires pour des opérations de sauvetage en Méditerranée, leur reprochant d'encourager le phénomène migratoire. Ce livre est un témoignage en réaction à cette déclaration. Il dénonce la propagande et les mensonges sur l'immigration, à travers les paroles et les images de ceux qui ont vu, documenté, photographié et aidé. ©Payot
Médiathèque de la Haute école de travail social, Sierre.