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Octobre 2011 : détour dans les bibliothèques

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  • Corbaz, Pierre
  • Protection et liberté dans les confins de la vie : les mesures de contrainte dans un établissement médico-social de psychogériatrie : analyse et réflexions éthiques
  • Vevey : Ed. de l’Aire, 2011

Une « mesure de contrainte » est une intervention allant à l’encontre de la volonté du patient. Elle est par principe interdite. Voici que liberté et autonomie s’affirment face au pouvoir médical. Mais souvent le malaise naît, dans les professions du soin, lorsqu’il faut tout à la fois agir et s’en abstenir. Alors, celui qui est contraint ne se situe pas toujours du côté que l’on croit du stéthoscope.

Faut-il, dans les confins de la maladie d’Alzheimer, protéger de la chute celui qui ne peut marcher seul et n’est pas conscient de son handicap ? Devons-nous, par précaution, contraindre dans le présent pour éviter un dommage, possible, probable, dans le futur ? Comment respecter la volonté de celui qui peine à être conscient de ce qu’il souhaite ? Est-il légitime, pour le patient vulnérable, de privilégier la sécurité au prix de sa liberté ?

Dans de telles situations, il est nécessaire de démonter, analyser, conscientiser les éléments des forces contradictoires en présence, comme de se souvenir que l’on ne possède jamais la vérité absolue. Dans ces territoires des confins de la vie, le doute, le questionnement et le partage des avis sont d’irremplaçables alliés d’une attitude authentiquement éthique, c’est-à-dire centrée sur le visage du patient, toujours unique, qui nous fait face.



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  • Scala, Michele
  • La migration expliquée à mes élèves
  • Lausanne : Ed. d’En Bas, 2011

Ce livre est un vade-mecum original qui aborde et explique aux adolescents les problèmes de la migration. Grâce à un dialogue avec les élèves, l’auteur répond de manière claire et simple aux questions concernant les catégories d’étranger, de touriste, d’immigré clandestin, de sans-papiers et de réfugié politique. Il définit les immigrés selon leur statut juridique, le cadre légal qui s’y réfère, ainsi que le politique d’accueil mise en place. En outre, il décrit les différentes dérives qui en découlent – racisme, xénophobie, discriminations, injustices – ainsi que les problèmes qui surgissent à la croisée des migrations et des religions. Il explore de manière lucide le sujet de l’intégration sociale, économique et politique et, en particulier, les questions liées à la nationalité, à la citoyenneté et au vote des étrangers.

Michele Scala témoigne de son expérience d’immigré et examine comment différents états en Europe, et plus particulièrement la Suisse, affrontent socialement et politiquement les enjeux brûlants de l’immigration.

De plus, l’ouvrage propose des fiches pédagogiques liées aux différents chapitres qui permettent d’interpréter et d’étudier les arguments développés.



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  • Sanchez-Mazas, Margarita
  • La construction de l’invisibilité : suppression de l’aide sociale dans le domaine de l’asile
  • Genève : Ed. ies, 2011

Toute une série de demandes d’asile sont traitées en Suisse par le refus sommaire et la décision de renvoi du territoire qu’autorise la clause dite de « non-entrée en matière » (NEM). Or, en agissant de la sorte, les autorités se voient confrontées à un nouveau problème : comment inciter des personnes à partir, alors qu’elles ne peuvent ou ne veulent pas quitter le pays ? Dès avril 2004, la stratégie appliquée a été de retirer le soutien financier dont bénéficiaient jusque-là ces requérant-e-s. Cette décision constitue un exemple abouti de politique de dissuasion, dont l’objectif est de susciter les départs volontaires par le biais d’une dégradation des conditions de vie des personnes concernées.

A travers les regards croisés des acteurs impliqués – migrant-e-s, représentant-e-s des autorités et du monde associatif, professionnel-le-s du social et de la santé – La construction de l’invisibilité met au jour les contradictions et les effets pervers de cette politique et en révèle les retombées négatives. L’ouvrage analyse en particulier les mécanismes par lesquels les personnes à qui l’asile a été refusé échappent, en fin de compte, à tout contrôle officiel et sortent des statistiques, tout en demeurant sur le territoire. Le bilan de la suppression de l’aide sociale aux personnes frappées de NEM revêt une grande actualité face à l’émergence du phénomène d’invisibilité comme conséquence directe des politiques d’asile restrictives qu’adoptent de plus en plus les pays occidentaux.



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  • Bouregba, Alain
  • L’enfant et son parent : l’histoire d’une empreinte
  • Paris : Dunod, 2011

Tout au long de son développement, l’enfant tisse un lien psychique entre lui et ses parents, construit autour des figures parentales présentes en chacun de nous. Chaque étape de la construction de ce lien laisse à l’enfant une empreinte plus ou moins perceptible qui influencera son existence.

Retracer les différentes transformations des représentations internes relatives à chacun des parents permet de dégager quelques problématiques :
- l’influence du parent réel sur les élaborations internes ;
- l’éloignement parent-enfant ;
- les techniques d’accompagnement et de soutien à la relation enfant-parent.

Illustré de nombreux récits de vie recueillis par l’auteur, le propos vise un étayage conceptuel et pratique pour les dispositifs de soutien et d’accompagnement des familles les plus en difficulté. L’ambition de ces pages est de trouver le mot juste, susceptible de résonner dans le vécu de chaque lecteur.



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  • Sous la direction de Roland Coutanceau et Joanna Smith
  • Violence et famille : comprendre pour prévenir
  • Paris : Dunod, 2011

Le propos de cet ouvrage collectif (une quarantaine d’auteurs) est de présenter toutes les problématiques de violence dans la famille en décrivant de façon pluridisciplinaire la clinique observée.

Au-delà de la recherche de la symptomatologie post-traumatique pour les victimes, du repérage des troubles de la personnalité chez les auteurs, et de l’analyse des facteurs pouvant favoriser le passage à l’acte, il s’agit de permettre le dépistage précoce. Une situation familiale décodée est le premier élément permettant la prévention.

D’autre part, une fois la situation de violence familiale diagnostiquée, la prévention de la récidive suppose une évaluation pluridisciplinaire et une capacité d’accompagnement de tous les protagonistes par les équipes de soin, les éducateurs et les travailleurs sociaux.

L’originalité du livre est d’avoir un regard clinique sur l’ensemble des violences pouvant émerger dans le cadre très particulier de la famille.



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  • Camous, Raphaëlle
  • Ados et prises de risques… : quelles actions de communication pour les sensibiliser aux dangers du tabac, de l’alcool, de la route, etc. ?
  • Cormelles-le-Royal : Ed. EMS - Management & société

Première génération née avec les technologies de l’information, les « nouveaux ados » perçoivent la publicité et la communication différemment de leurs aînés. Toute campagne destinée à ce public doit donc prendre en compte ces spécificités. Mais les campagnes de prévention des risques présentent une difficulté supplémentaire : au-delà de l’intégration de ces nouveaux modes de communication, il faut aussi appréhender la perception particulière que les adolescents ont du danger.

Analysant successivement certaines spécificités de l’adolescence, leur perception du danger, la culture actuelle des 13-18 ans et leur rapport à la publicité, Raphaëlle Camous présente une méthodologie permettant de construire des dispositifs de communication pertinents pour sensibiliser les adolescents aux dangers liés à certaines prises de risques.

Cette approche propose à tous les acteurs de la prévention des outils pratiques et opérationnels : fiches repères, fiches méthodologiques… et exemples concrets, qui illustrent bien la complexité de mise en œuvre des campagnes de prévention auprès des adolescents.



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  • Verbunt, Gilles
  • Manuel d’initiation à l’interculturel
  • Lyon : Chronique sociale, 2011

Les différences culturelles posent problème. Elles peuvent envenimer les relations entre les personnes et les populations. Certains prédisent que le choc des cultures conduira les peuples à des affrontements destructeurs. D’autres, au contraire, voient dans les différences culturelles un moteur pour instaurer une dynamique relationnelle profitable à tous.

Cette voie constructive, celle de l’interculturel, a du mal à s’imposer dans un monde où la première réaction face à « l’autre » est de créer de la distance, de s’entourer de frontières étanches et de murs de plus en plus hauts. Les partisans de l’interculturel refusent ce procédé appauvrissant et mortifère et optent pour un monde de la rencontre et de l’échange.

Transformer un obstacle en enrichissement n’est pas facile. Pour le réussir, la générosité ne suffit pas. Encore faut-il consentir à apprendre à surmonter les obstacles et à saisir, pour un enrichissement personnel et collectif, les chances qu’offre la confrontation avec « l’autre ».

Ce manuel a pour objectif non de présenter une vérité interculturelle toute faite, mais de faire réfléchir à partir de questions pratiques, d’affirmations courantes et de citations d’auteur.



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  • Sous la direction de Michel Vial
  • Le travail des limites dans la relation éducative : aide ? guidage ? accompagnement ? : analyses de pratiques
  • Paris : L’Harmattan, 2010

Comment le professionnel peut-il identifier les limites de la relation éducative ? A quoi peut-il se repérer pour savoir ce qu’il est en train de faire et prendre la posture qui lui importe ? Ce livre s’adresse à tous ceux qui « font de l’éducation » parce que leur statut professionnel le leur demande, les y oblige.

Les champs professionnels concernés sont la formation tout au long de la vie, le scolaire et la formation d’adultes, la santé, le travail social et l’insertion, la direction des ressources humaines, le management, l’intervention sociale… tous les métiers de l’humain. Trois chapitres organisent le propos :

Sens 1 - travailler dans les limites : la limite comme frontière.
- Elle permet d’être à l’intérieur d’un territoire. La limite est utile parce qu’elle donne corps à ce qu’elle enserre : elle constitue, comme une peau. Ou bien la limite est comme une borne, une butée, le résultat d’un jalonnage : un butoir qui ne permet pas d’aller plus loin, qui fait qu’on « est limité », empêché d’avancer.

Sens 2 - travailler contre les limites : la limite comme seuil.
- La limite est ici faite pour être dépassée, l’éducateur organise la transition pour faire que l’autre soit moins limité qu’avant, qu’il s’affranchisse, se dépasse, s’émancipe. C’est faire passer les frontières, en étant en règle ou en contrebande, en échappant aux douanes.

Sens 3 - travailler avec les limites, travailler aux limites : la limite s’habite.
- La limite peut être habitée, assumée : la relation n’est qu’un ensemble de limites dont il faut user, comme une zone limitrophe sans arrière-pays. L’éducateur est en risque permanent. Il assume alors tous les gestes possibles qu’il pense éducatifs : l’entre-deux de l’origine, la pratique de l’agapè et la figure du Parrhésiaste.



Sélection effectuée parLoïc Diacon, Infothèque de la HETS Genève

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