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Don d’organes après suicide assisté: débat éthique ouvert

Mardi 08.07.2025

Dans une prise de position publiée hier, l’Académie suisse des sciences médicales interroge les conditions et les enjeux du don d’organes après une assistance au suicide.

assistance suicide don organes reiso 400© Rahul / PexelsLa Commission centrale d’éthique (CCE) de l’Académie suisse des sciences médicales publie une prise de position qui ouvre un débat sensible : celui du don d’organes à la suite d’une assistance au suicide. Si ces deux pratiques sont légales et encadrées en Suisse, leur articulation n’a encore jamais été mise en œuvre. Pour la CCE, une telle possibilité soulève des questions médico-éthiques inédites, nécessitant une analyse rigoureuse des conditions juridiques, organisationnelles et déontologiques à respecter.

Une assistance au suicide suivie d’un prélèvement d’organes ne pourrait avoir lieu qu’à l’hôpital ou dans un centre de transplantation, exigeant des ajustements institutionnels. Mais c’est avant tout le respect de l’autonomie qui constitue le cœur des préoccupations éthiques : comment garantir que la volonté de donner ses organes n’influence pas celle de mourir, et inversement ?

La CCE souligne la nécessité de préserver l’indépendance de la décision du ou de la patient·e, sans pression extérieure, tout en tenant compte de l’autonomie du personnel médical. La participation à une assistance au suicide, même couplée à un geste de solidarité tel que le don d’organes, ne doit jamais devenir une obligation implicite pour les professionnel·les de santé.

Une évolution aux implications sociales profondes

Outre les questions éthiques, la CCE met en lumière les éventuelles répercussions sociales. Le couplage entre assistance au suicide et don d’organes pourrait modifier la perception publique de la médecine et influencer la disposition des individus à faire don de leurs organes. La commission appelle donc à une discussion sociétale large et approfondie.

Avec cette publication, l’ASSM ne cherche pas à trancher, mais à susciter une réflexion collective sur les valeurs fondamentales qui guident la pratique médicale, dans un contexte où les frontières entre soin, autonomie et solidarité continuent d’évoluer.

(CROC, avec communiqué)

Voir la prise de position sur le site de l’ASSM

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