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Mieux préparer la sortie des personnes détenues, accentuer la lutte contre la récidive: développée de manière participative, la stratégie vaudoise réinsertion 2030 mise sur de nouvelles prestations d’accompagnement et de formation.
Le Canton de Vaud renforce son action dans le domaine de la réinsertion des personnes détenues, un pilier essentiel de la politique pénitentiaire. Ainsi, la nouvelle stratégie 2030 vise à la fois le maintien du lien vers l’extérieur durant la détention et une meilleure préparation à la sortie. Cette politique de réinsertion en milieu carcéral se développe sur trois volets : le développement des outils et des prestations d’accompagnement et de formation, la création d’infrastructures pénitentiaires pensées pour la réinsertion, ainsi que le renforcement de la coordination interne.
Convaincu qu’une réinsertion qui porte ses fruits doit être ancrée dans les réalités du terrain, le Service pénitentiaire (SPEN) a impliqué à la fois les collaborateurs·trices et les personnes détenues dans l’évaluation des besoins. Une vaste enquête a ainsi confirmé la nécessité de renforcer cet axe essentiel de la politique carcérale afin que chaque individu en détention puisse (re)trouver une place dans la société.
Il est ainsi prévu de travailler sur les compétences sociales — notamment via des cours de gestion des émotions et de communication non-violente, ainsi que l’organisation de groupes de parole —, le travail sur le délit, la formation et la préparation à la sortie. Le Canton continue par ailleurs de développer la justice restaurative en partenariat avec le Swiss RJ Forum et l’Association pour la justice restaurative en Suisse (AJURES).
Parmi les principales nouveautés mises en place, le « Programme individuel » doit accompagner la personne détenue tout au long de son parcours carcéral. Il est ainsi visé d’offrir une meilleure continuité entre les établissements, et ce dès les premiers jours, que ce soit en exécution de peine ou en détention avant jugement.
En parallèle, le SPEN développe ses ateliers de production autour d’activités utiles et formatrices, à l’image de la fabrication des plaques d’immatriculation vaudoises, lancé à la fin de l’année 2023 et opérationnel dès le 1er mars prochain. De nouveaux cours sur les compétences transversales ainsi que des formations visant à réduire la fracture numérique sont également déployés depuis l’automne 2023.
La stratégie réinsertion s’appuie également sur des infrastructures pensées pour la formation, la socialisation et le maintien du lien avec l’extérieur. La stratégie réinsertion 2030 prévoit des adaptations de l’existant, comme la future cellule numérique qui a pour objectif d’autonomiser la personne détenue dans ses démarches, maintenir les contacts avec l’extérieur et permettre la formation à distance. Les futures constructions dotées d’espaces dédiés à la réinsertion, comme c’est le cas des projets de la Nouvelle Colonie et de la prison des Grands-Marais, s’inscrivent également dans cette stratégie prioritaire du Conseil d’État, inscrite au programme de législature 2022-2027.
Dans le souci de mettre en œuvre cette politique de manière harmonisée et sur l’ensemble des établissements, le SPEN a renforcé la coordination dans ce domaine avec la création de postes dédiés dans chaque établissement pénitentiaire et, en novembre 2023, la nomination d’une cheffe de service adjointe chargée de la réinsertion.
(Source : communiqué de presse)
Voir la brochure « Favoriser une existence sans délinquance ; Comment améliorer la réinsertion des personnes en détention ? », SPEN, novembre 2023, 4 pages
Un podcast proposé par la RTS s’intéresse aux séquelles psychiques qui affectent celles et ceux qui œuvrent, à l'international, auprès de populations précarisées.
Être exposé·e à la souffrance d’autres personnes (voire subir soi-même un traumatisme), être privé·e de voir sa famille pendant de longues semaines, et travailler dans des conditions sécuritaires tendues font malheureusement souvent partie de la vie des travailleur·euses humanitaires, dont la santé mentale se trouve fragilisée par tous ces éléments. Un des épisodes du podcast Dingue de la RTS s’intéresse à ces fonctions si éprouvantes.
Séb*, un Genevois parti plusieurs fois en mission sur le terrain, livre son expérience. Il évoque un traumatisme qui l’a poursuivi pendant plus de dix-huit ans, après avoir été témoin forcé d’un viol. Il reconnaît n’être pas parvenu à surmonter cette épreuve qui lui a inculqué un fort sentiment de culpabilité, n’ayant pas pu empêcher les abus, ni porter secours aux jeunes victimes. Après ce traumatisme, ce père de famille a pris énormément de poids. Il s’est muré chez lui, en proie à des angoisses à répétition, jusqu’à ce qu’il parvienne à demander de l’aide auprès d’un spécialiste.
Pierre Bastin, psychiatre à Genève et ancien consultant à l’OMS et au CICR, explique que les travailleur·euses humanitaires « ont une santé mentale moins bonne ». Ces personnes sont particulièrement sujets aux dépressions, à l’anxiété, et au stress. Ils et elles peuvent plus facilement adopter des conduites à risque, abuser de substances ou développer un trouble du comportement alimentaire, comme ce fut le cas pour Séb. Leur prise en charge est cependant semblable à celle des non-humanitaires.
Pour les personnes travaillant sur le terrain, un stress post-traumatique existant peut être traité avec des thérapies adaptées, comme l’hypnose, l’EMDR (une technique qui s’appuie sur le mouvement des yeux) ou encore la thérapie de reconsolidation. Cette dernière approche, qui a été très efficace pour Séb, s’appuie sur le souvenir du traumatisme et vise à dissocier les symptômes physiques des réminiscences stressantes.
Cet épisode de Dingue explique en détail la renaissance de l’ancien travailleur humanitaire. Un épisode intéressant et qui redonne de l’espoir aux personnes confrontées à des troubles mentaux liés aux traumatismes et à leur entourage.
(Yseult Théraulaz)
Un podcast dédié à la santé mentale
Dingue est un podcast de la RTS dédié à la santé mentale. A travers ses entretiens avec des personnes atteintes de troubles mentaux et des spécialistes, le journaliste Adrien Zerbini fait entendre des récits de vies singulières et aide à mieux comprendre les vulnérabilités mentales. Dans les derniers épisodes publiés, le TDAH, la thérapie cognitivo-comportementale ou encore la rechute dépressive ont été abordées.
Ecouter l'épisode « Humanitaire, un métier de dingue » (35 minutes)
L’UNICEF publie un mode d’emploi pour aborder la question des conflits armés avec les plus jeunes. Des outils utiles pour ne pas éluder la question, tout en évitant de leur faire peur.
Les enfants posent des questions sur tout. Si certaines de leurs interrogations font sourire, comme de savoir pourquoi les chiens ne parlent pas, d’autres traduisent une réelle inquiétude, à l’image de toutes les questions en lien avec la guerre. Et à l’heure où des bombes explosent aux quatre coins du monde, l’actualité est propice à ce que les plus jeunes soient confronté·es, volontairement ou pas, à des informations sur les conflits en cours. Afin de donner des clés pour répondre aux questions liées à cette thématique, l’UNICEF publie une brochure gratuite explicative très concrète et succincte.
Destiné aux parents et à toutes celles et ceux qui sont en relation avec des enfants, cette fiche d’informations « Parler de la guerre » fournit neuf conseils faciles à suivre. Parmi ceux-ci figurent les recommandations de ne pas anticiper les éventuelles peurs. L’organisation encourage les adultes à commencer par se renseigner sur ce que l’enfant sait déjà, et ce qu’il ou elle a réellement envie de comprendre ou de savoir. Chaque petit·e étant différent·e, il est inutile de trop en dire s’il·elle n’en ressent pas le besoin.
L’UNICEF conseille également de prendre au sérieux les sentiments de l’enfant. Même si le conflit se déroule loin de son domicile, la jeune personne peut se sentir réellement menacée. L’adulte se doit de l’écouter et de lui expliquer la situation en choisissant des propos qui diffèrent d’un âge à un autre.
La brochure met par ailleurs en garde contre l’énonciation de généralités, qui pourraient pousser un adulte à choisir un camp et à un discriminer un autre. Selon l’organisation, l’enfant n’a que faire de ce type de jugement et il n’apporte rien au débat. Dans cette même perspective, elle déconseille aussi de mettre aussi en avant ce que la guerre a permis de positif, comme un élan d’entraide international, ou encore l’histoire épatante d’un sauvetage réussi, entre autres.
Intitulé « Faites attention à la manière dont vous terminez la discussion », le septième conseil précise qu’il importe de conclure en s’assurant que l’enfant est apaisé·e et en lui rappelant qu’il·elle peut rouvrir le dialogue si le besoin se fait ressentir.
(Yseult Théraulaz)
Voir la fiche d’information « Parler de la guerre », UNICEF Suisse et Liechtenstein, 2023, 6 pages
Votre recherche ou votre activité en santé publique ou en travail social s'intéresse au sport et au mouvement ? Partagez vos travaux avec le lectorat de REISO dans le cadre du dossier thématique 2024.