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À l’instar du surpoids et de l’obésité, la santé bucco-dentaire reste un marqueur d’inégalités sociales dès le plus jeune âge. Si la situation s’améliore nettement depuis vingt ans, des disparités selon le milieu social des parents se sont maintenues tant sur l’état de santé bucco-dentaire que sur le recours au dentiste.
En 2006, à l’âge de 6 ans, 3 enfants d’ouvriers sur 10 ont eu des caries contre seul 1 enfant de cadres sur 10. Autre constat : les enfants d’ouvriers consultent moins souvent le dentiste. Selon l’enquête Handicap-Santé 2008, parmi les 5-15 ans, 6 enfants d’ouvriers ont eu recours à un dentiste dans l’année contre 8 enfants de cadres sur 10. Rappelons que la la Haute Autorité de santé préconise une visite annuelle chez le dentiste dès l’apparition des dents de lait.
Source : Pratiques en santé
L’étude en format pdf
Les pionniers n’ont jamais la tâche facile
Le commentaire de Jean Martin, membre de la Commission nationale d’éthique
Le dernier bulletin de l’Académie suisse des sciences médicale est consacré aux soins palliatifs, aujourd’hui promus par l’OMS, une stratégie nationale suisse et des programmes cantonaux. Sujet très important dans une société où moins de 20% des personnes ont la chance de mourir à domicile alors que, avec un niveau adéquat de tels soins, ce pourrait être 80%. Pourtant, le nécessaire changement de paradigme et de mentalité se fait très lentement. « L’acharnement thérapeutique en fin de vie est toujours fréquent, ce qui représente un problème autant éthique que pratique », dit le professeur lausannois Gian Domenico Borasio.
En France, Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, a dirigé une commission qui a publié à fin 2012 un rapport sur la fin de vie. Ses conclusions peuvent être dites dévastatrices : « Nos auditions ont mis au jour le malaise, voire la colère des citoyens ; de nombreuses situations de fin de vie ne sont pas correctement appréhendées (…) La recommandation première est de donner la plus grande importance aux paroles et aux souhaits des malades en fin de vie ». En effet, malgré les changements entérinés quant au principe, par la loi Leonetti de 2005 notamment, le corps médical traîne massivement les pieds pour adopter des pratiques qui amélioreraient clairement la qualité de la vie dans sa dernière phase – tout en la prolongeant de plusieurs mois, par rapport à l’acharnement, dans des études randomisées. Aux Etats-Unis, pourtant très sensibles à l’autonomie du malade, les médecins continuent souvent à refuser de dire au patient que le pronostic est mauvais et qu’il va mourir.
J’y pensais en lisant l’autobiographie (1) de notre compatriote Elisabeth Kübler-Ross (1926-2004), mondialement connue pour s’être battue avec courage et persévérance pour une approche de la mort plus ouverte et plus humaine. Elle a décrit cinq stades chez la personne en fin de vie : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. Emigrée aux Etats-Unis, devenue psychiatre un peu par hasard, elle pratique son métier en mettant un accent déterminant sur le contact, l’écoute, l’empathie. Elle travaille avec des mourants et mène avec eux des séminaires à succès – suscitant des critiques de la part de confrères qui prétendent qu’elle « exploite » les patients. S’intéresse ensuite beaucoup aux expériences de mort imminente et, lors de l’émergence du sida au début des années 1980, travaille avec ces malades irrémédiablement condamnés à l’époque. Ces pratiques avec des médiums sortent du cadre médical usuel et l’ont rendue « suspecte ». Tout en n’ayant pas la moindre compétence dans ce domaine, je suis certain que cela n’autorise pas à la discréditer ; elle a été une pionnière remarquable. Quelques citations :
On sait que la grandeur des pionniers, dans tous les domaines, ne leur est souvent accordée qu’à titre posthume. Aujourd’hui pourtant, de nombreux professionnels ont encore trop de difficultés à « accepter la défaite » et à oeuvrer avec le patient pour que sa fin soit la plus libre de douleur, sereine et riche de relations.
1. Kübler-Ross E. The Wheel of Life – a Memoir of Living and Dying (ce qui fait écho au titre de son livre le plus fameux “On Death and Dying” de 1969). New York : Touchstone, 1997.
Le document de l’ASSM en format pdf
Cette étude inédite, signée par un médecin de famille de très grande expérience, propose d’analyser le comportement en fonction de l’ordre de naissance des enfants.
Un livre vivant, étayé de témoignages et de cas concrets, qui aide les parents à mieux comprendre la place de chacun dans la famille.
Un ouvrage aussi pour les adultes ou adolescents souhaitant comprendre et mieux gérer leurs relations familiales.
2e édition revue et augmentée.
Site internet des Editions Favre
ASSC CFC, Infirmier/-ère niveau I, Aide soignant/-e, Aide en soins et accompagnement AFP, Bachelor of Science en soins infirmiers HES, Infirmier/-ère dipl. ES… Si vous ne vous y retrouvez plus dans le vaste choix de formations anciennes et nouvelles du domaine des soins et de l’accompagnement, ces deux publications vous seront utiles.
Formation en médecine humaine et dans les professions des soins et de l’accompagnement
Laila Burla, Jasmine Rüfenacht, Obsan Bulletin 2/2013, 8 pages
Après des publications concernant les effectifs de personnel, le futur besoin de personnel et le personnel étranger, la présente publication constitue une autre « pièce du puzzle » des travaux de l’Obsan consacrés au personnel de santé : elle s’intéresse au nombre de personnes formées en Suisse dans des professions de la santé et à l’évolution des chiffres de ces dernières années. L’accent est ici mis sur la formation pré-graduée et post-graduée en médecine humaine et sur les formations dans le domaine des soins et de l’accompagnement.
Le bulletin en format pdf
Bildungsabschlüsse im Bereich Pflege und Betreuung. Systematische Übersichtsarbeit - Formations dans le domaine des soins et de l’accompagnement. Vue d’ensemble systématique
Monika Schäfer, Adrian Scherrer, Laila Burla, Obsan Dossier 24 (en allemand)
Vue d’ensemble des formations et formations continues actuelles et établit une classification des formations régies par l’ancien droit dans le domaine des soins et de l’accompagnement.
Le rapport en format pdf (avec deux tableaux récapitulatifs en français en pages 33 et 34).
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Le récit qui donne envie de devenir médecin généraliste
Jeune médecin généraliste française, Jaddo tient depuis plusieurs années un blog devenu très populaire. Selon un classement de mai 2013 de Slate.fr, elle est l’une des cent Françaises les plus influentes! Inspiré de son blog, son livre a beaucoup de succès et vient d’être réédité. Incisive, mordante, mais toujours empathique vis-à-vis des malades, elle raconte son activité professionnelle dans des histoires brèves. Les difficultés de communication, les malades qui ne comprennent pas ou restituent drôlement les termes médicaux; ceux qui insistent, qui ne viennent pas aux rendez-vous après en avoir bruyamment exigé, qui se présentent aux urgences sans que leur problème le justifie, ceux qui n’osent pas parler.
Elle évoque aussi la fréquence et l’importance des «consultations de seuil»: quand le patient, alors qu’il est sur le pas de porte pour s’en aller, dit: «Ah et oui, encore une petite chose, docteur», et c’est la raison majeure pour laquelle il est venu. Surtout, elle fait toujours preuve de tendresse, d’affection, d’humanité. «Elle s’est cassé le col du fémur. Au bloc opératoire, on l’installe sur une table, couchée sur le côté. Elle est complètement nue, les jambes écartées, dans l’indifférence de dix personnes dont les yeux sont tellement habitués à la nudité qu’ils ne la voient plus. Elle, elle n’est pas habituée… Elle est à un drap de la dignité.»
Mais Jaddo ne prétend pas être toujours impeccable: «Je ne comprends rien de ce qu’elle me raconte et j’ai encore cinq patients à voir. Plus je ne comprends rien et plus je lui en veux; plus je lui en veux et plus je deviens agressive; plus je deviens mauvaise et plus je m’en veux». Cela étant, on lira avec intérêt sa description sourire en coin du «bon malade» (il est poli, il arrive à l’heure, il me dit bonjour docteur, il a mal avec le sourire, il pose des questions auxquelles je sais répondre et il comprend les réponses…
Des remarques toujours pertinentes et des conseils intelligents: «Autorisons-nous une marge de bon sens autour des règles. Il n’y a pas UNE façon de faire, il y en a autant qu’il y a de familles, qu’il y a d’histoires, qu’il y a de rencontres.» Puis-je dire ici à l’auteure un merci personnel, car il n’y a jamais une seule manière, un seul chemin.
Beaucoup donc sur la vie du cabinet médical ou du service ambulatoire d’hôpital (y compris urgences) que des milliers de nos confrères vivent, en France, en Suisse, ailleurs. «Du grave, du sordide, du pas grave, du touchant, du touché, du drôle (…) Ils sont tous différents, ils se ressemblent tous.»
Un livre drôle, substantiel, pratique, attachant.
Jean Martin, médecin, spécialiste de santé publique et d’éthique
Le blog de Jaddo
Bien informé, un patient est mieux à même d’évaluer sa situation et de faire valoir son point de vue. Il participe en toute connaissance de cause aux traitements qui lui sont proposés, ce qui rejaillit positivement sur la qualité de la relation thérapeutique.
Lancé par le canton de Vaud il y a une dizaine d’années, le projet de cette brochure réunit dorénavant tous les cantons latins : Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Tessin, Valais et Vaud. « L’essentiel sur les droits des patients » comporte neuf volets, chacun composé de trois parties :
- un résumé succinct des droits des patients,
- une partie « En pratique », avec des explications pour une bonne compréhension de la loi,
- une partie « Bon à savoir », avec des réponses aux questions les plus fréquentes.
En fin de cahier, chaque canton présente les adresses des organismes qui délivrent des informations complémentaires ou des conseils, de même que les voies de médiation ou de recours à disposition. Il est cependant conseillé, en cas de conflit, de prendre d’abord contact avec le soignant ou l’établissement concerné, l’expérience montrant que de nombreux cas peuvent se résoudre à l’amiable, sans intervention extérieure.
La brochure en format pdf.
Migration de personnel soignant – arrangements transnationaux dans le domaine de la prise en charge à domicile
Par migration de personnel soignant (care-migration), on entend ici le phénomène de personnes venues de l’étranger pour prodiguer de l’aide et des soins à des personnes qui en ont besoin vivant dans des ménages privés.
En Suisse, ces migrants sont avant tout des femmes provenant de l’Europe centrale ou d’Europe de l’Est. La présente étude qualitative s’intéresse à la perspective des proches qui emploient une migrante pour s’occuper à domicile de personnes tributaires d’aide et de soins.
Le point de vue des proches est complété par des avis d’experts de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche.
L’étude en ligne
Comme la Suisse, l’Allemagne imagine des formes alternatives de logement pour les personnes âgées.
On imagine souvent un choix entre deux options : home médicalisé ou soins à domicile avec aide de ménage, aménagement de la salle de bains et lit médicalisé. Il existe pourtant d’autres formes d’habitat, le logement communautaire ou intergénérationnel en particulier, qui permettent aux personnes âgées de rester mieux intégrés dans la société.
Source : Amiato
Lire aussi l’article de Camille Sigg dans REISO : Habitat protégé : un eldorado pour les aînés ?
L’étude (en allemand) en format pdf
Ce livre propose tout un ensemble de moyens de remédiation pour rétablir une ambiance de travail harmonieuse, un respect mutuel et une discipline nécessaire en classe. Enrichi de témoignages et de cas concrets, cet ouvrage est utile aux enseignants, futurs enseignants et toutes les personnes concernées par les questions d’enseignement et d’éducation. Résolution de problèmes dans des classes enfantines, primaires et secondaires ; enfants de tous âges.
Des élèves qui ne tiennent pas en place et ne respectent plus les règles, des enseignants qui se disent épuisés et impuissants à résoudre les problèmes de comportements. L’indiscipline est-elle en train de se répandre dans les écoles ? Combien de classes sont-elles touchées ? A quoi ressemble une classe dite « difficile » ? Quelles sont les causes de ces phénomènes ? Comment réagir ?
Jean-Claude Richoz est professeur formation à la HEP Vaud avec une expérience accumulée pendant plus de trente ans en tant qu’enseignant secondaire puis chargé de cours et formateur.
La crise financière et sociale manifeste qu’une page de l’histoire se tourne. Les mécanismes et les dispositifs de régulation traditionnels, le rôle de l’Etat social, les dépenses liées aux prestations sociales ainsi que les fondements institutionnels de l’intervention publique sont profondément remis en cause par la prégnance du néo‐libéralisme d’une part et par les mouvements sociopolitiques de la rue d’autre part. L’intervention sociale doit être repensée à l’aune de ces bouleversements, qui génèrent sentiments d’incertitude et contradictions notoires.
De fait, les mutations environnementale, économique, politique, sociale, culturelle, familiale, personnelle nécessitent une recomposition de cette intervention et une définition de nouveaux paradigmes pour les travailleurs sociaux.
Les contributions réunies dans Le travail social à la recherche de nouveaux paradigmes offrent des analyses orientées vers l’avenir du travail social. Elles ouvrent également des perspectives sur un ancrage citoyen porteur d’aspiration et de sens, qui a comme objectif la participation du plus grand nombre à la (re)construction d’une démocratie réellement soucieuse de partage du bien commun.
Françoise Tschopp, professeure émérite de la Haute école de travail social de Genève (HES-SO) fut responsable de son centre de formation continue (CEFOC).
Joëlle Libois, docteure en sciences de l’éducation est professeure à la Haute école de travail social de Genève (HES-SO) dont elle assure actuellement la Direction.
Claudio Bolzman, docteur en sociologie est professeur à la Haute école de travail social de Genève (HES-SO) et chargé de cours au Département de sociologie de l’Université de Genève.
Votre recherche ou votre activité en santé publique ou en travail social s'intéresse au sport et au mouvement ? Partagez vos travaux avec le lectorat de REISO dans le cadre du dossier thématique 2024.