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Décembre 2014 : détour dans les bibliothèques

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Bègue, Laurent
Drogues, alcool et agression : l’équation chimique et sociale de la violence
Paris : Dunod, 2014

Les drogues et l’alcool sont-ils une cause de violence ? Quelles sont les substances les plus susceptibles de favoriser les conduites agressives, pour quels types de consommateurs, et par quels mécanismes ?

Cet ouvrage constitue un bilan très documenté des recherches internationales actuelles consacrées aux liens entre les drogues, l’alcool et la violence.

Il expose les données les plus récentes sur les consommations (benzodiazépines, héroïne, amphétamines, cocaïne, ecstasy, cannabis, alcool), et présente de manière accessible les méthodologies qu’utilisent les chercheurs sur le terrain ou au laboratoire pour étudier scientifiquement les effets de ces substances sur le comportement humain. Enfin, il synthétise les dernières connaissances sur les effets de consommations ponctuelles ou chroniques sur le comportement agressif. Il souligne notamment que les drogues et l’alcool influencent la pensée, les émotions et le comportement du fait de leurs propriétés pharmacologiques, mais aussi par les représentations sociales et croyances qui s’y attachent et les contextes sociaux de leur consommation.


 

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Carreras, Laetitia
Travailleuses domestiques sans autorisation de séjour : invisibilités multiples et stratégies de résistance.
Saarbrücken : Editions universitaires européennes, 2014

Comment des travailleuses domestiques sans autorisation de séjour vivent-elles leur rapport au travail ? Malgré leurs multiples invisibilités – femmes migrantes, sans statut légal, effectuant un travail largement « invisibilisé » dans une sphère privée – elles aménagent des espaces de négociation et de résistance. Cette recherche, menée dans le cadre d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en études genre des universités de Genève et de Lausanne, examine l’élaboration de différentes stratégies dans une situation de grande précarité et d’isolement. Le contexte théorique nécessite une analyse en terme de genre des migrations, longtemps conjuguées au masculin, de l’absence d’autorisation de séjour, ainsi que du travail domestique et de son externalisation. L’enquête de terrain, menée à Genève, révèle différentes facettes de la relation aux personnes employeuses, ainsi que la manière dont les travailleuses domestiques se situent dans leur trajectoire migratoire, notamment par comparaison et par l’attribution de sens à leur vécu et aux événements auxquels elles sont confrontées.

L’auteure, ethnologue de formation, travaille depuis le début des années 2000 avec des personnes sans autorisation de séjour, au sein d’une association de défense des droits des migrant-e-s, à Genève.


 

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Maleki, Khosro
Introduction à la sociologie du mécontentement social
Paris : L’Harmattan, 2014

Ce livre propose de se concentrer sur la question du mécontentement social et de discuter des manières de l’analyser et de le conceptualiser. Il montre que l’analyse des mécontentements sociaux offre des pistes de réflexion pour penser la complexité des mécanismes de dynamique de la société. Comprendre leurs émergences, leurs revendications, les formes de responsabilité, les modes de mobilisation, tel est le propos de la sociologie du mécontentement social. L’accent est mis ici sur le passage du sentiment de mécontentement à l’action collective protestataire. Sous quelles conditions sociales le mécontentement émerge-t-il et comment se développe-t-il ? Destiné à appréhender au mieux ces questions sur les mécontentements sociaux, cet ouvrage propose le concept de « dynamique de mécontentement social » qui peut être défini comme un processus spécifique de pratique et de sens. Parmi les causes principales de mécontentement, le sentiment d’injustice est l’un des facteurs les plus importants qui conduit à la réaction forte au mécontentement et à sa propre aggravation.


 

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Sous la direction de Michel Billé
Lien conjugal et vieillissement : travail en réseau et pratiques d’accompagnement
Toulouse : Erès, 2014

Le couple deviendrait-il un attelage bancal quand on devient vieux ? Quelles sont les raisons de ce déséquilibre ? Le lien conjugal porte ses secrets que la maladie donne parfois à connaître. Ceux qui, dans l’exercice de leurs métiers, accompagnent des personnes âgées sont, bien malgré eux parfois, les témoins de vies, jusque dans leurs dimensions les plus intimes. L’histoire du couple, ses grandeurs, ses difficultés, ses vicissitudes sont alors à comprendre pour pouvoir accompagner jusqu’au bout de l’âge ceux qui vivent encore en couple ou dans le souvenir de celui-ci.

Autour de Michel Billé, des professionnels du monde de la santé et du médico-social réunis dans le réseau gérontologique Ville Hôpital du Grand Poitiers témoignent des situations dans lesquelles ils interviennent, de la souffrance qu’ils y côtoient. Ils montrent comment le travail en réseau permet de trouver des solutions pour mieux aider, accompagner et soigner, sans recourir à une réponse exclusivement médicale devant les situations de crise.


 

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Conseil de l’Europe
Connexions : manuel pour combattre le discours de haine en ligne par l’éducation aux droits de l’homme
Strasbourg : Conseil de l’Europe, 2014

L’action du Conseil de l’Europe en faveur de la démocratie est fortement axée sur l’éducation : l’éducation à l’école, mais aussi l’éducation en tant que pratique de la démocratie tout au long de la vie, comme dans le cadre des activités d’apprentissage non formel.

Le discours de haine est l’une des formes les plus inquiétantes de racisme et de discrimination qui sévit aujourd’hui en Europe, amplifiée par Internet et les médias sociaux. Le discours de haine en ligne n’est que la partie visible de l’iceberg de l’intolérance et de l’ethnocentrisme. Les jeunes sont directement concernés, en tant qu’acteurs et victimes d’abus des droits de l’homme en ligne. L’Europe a besoin que les jeunes veillent aux droits de l’homme et les protègent : c’est là l’assurance-vie de la démocratie.

« Connexions » vise à soutenir le Mouvement contre le discours de haine, autrement dit, la campagne de la jeunesse du Conseil de l’Europe pour les droits de l’homme en ligne.

« Connexions » est un outil précieux pour les éducateurs qui souhaitent aborder le discours de haine en ligne sous l’angle des droits de l’homme, tant dans le système éducatif formel que dans le cadre de l’éducation informelle.

Ce manuel a été conçu pour travailler avec les apprenants de 13 à 18 ans, mais les activités proposées peuvent être adaptées à d’autres groupes d’âge.


 

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Dafflon, Alexandre
Il faut bien que jeunesse se fasse ! : ethnographie d’une société de jeunesse campagnarde
Paris : L’Harmattan, 2014

Folklorisée ou stigmatisée, la jeunesse des mondes ruraux est l’objet de discours qui correspondent rarement au vécu des personnes concernées. Elle serait soit la garante des traditions passées et des liens intergénérationnels, soit animée par l’esprit festif, par une culture machiste et par la défense d’une identité paysanne et patriotique, plus encline à se replier sur des valeurs conservatrices qu’à témoigner de positions et d’attitudes progressistes. Face à ces idées reçues, Alexandre Dafflon tente dans cet ouvrage de comprendre qui sont ces jeunes, ce qu’ils et elles font et les logiques qui animent leurs conduites.

À partir d’une enquête ethnographique auprès de membres d’une société de jeunesse campagnarde en Suisse, l’auteur retrace les parcours de vie et les effets que produisent les expériences quotidiennes, intimes et collectives sur les façons de voir, de sentir et d’agir. Il montre qu’au cours de leur engagement, les jeunes aménagent leurs acquis antérieurs et construisent de nouveaux savoir-faire et savoir-être. Ils et elles apprennent également à conserver une langue commune, constitutive du milieu auquel ils ou elles estiment appartenir et dont la diversité des espaces côtoyés les éloignent toujours plus. En insistant sur l’hétérogénéité des histoires de vie et sur les mécanismes par lesquels les jeunes font et sont fait-e-s par la société de jeunesse, Alexandre Dafflon apporte aux études de socialisation un éclairage stimulant.


 

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Polard, José et Linx, Patrick
Vieillir en huis clos : de la surprotection aux abus
Toulouse : Erès, 2014

Qu’est-ce que vieillir en huis clos ? À partir d’un événement représentant une menace réelle ou fantasmatique, un périmètre verrouillé est délimité autour d’une ou de plusieurs personnes âgées vulnérables. La parole, les actes, voire les pensées de celles-ci sont alors placés, plus ou moins durement, sous contrôle. Les relations familiales se dégradent, les aides professionnelles sont entravées.

Ces situations, de plus en plus fréquentes, sont favorisées par la vulnérabilité liée à l’allongement de la vie et par la tentation du repli sur soi lors du grand âge. Deux grands dangers guettent alors : une surprotection infantilisante par un ou plusieurs membres de la famille ou des abus de toutes sortes (psychiques, sectaires, financiers, sexuels) avec l’emprise et la violence qui les accompagnent. Y sont confrontés tous les professionnels du maintien à domicile mais aussi ceux qui exercent en libéral, dans les différents réseaux gérontologiques, ou même en institution où le huis clos peut aussi s’immiscer.

Du fait divers aux situations cliniques, en passant par les œuvres de création, les auteurs analysent les mécanismes agissant dans les huis clos, donnent des repères pour les identifier, alertent sur les conséquences et ouvrent des pistes pour en sortir.


 

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Patrick Brun et douze volontaires d’ATD Quart Monde
A la rencontre des milieux de pauvreté : de la relation personnelle à l’action collective
Lyon : Chronique sociale, 2014

De plus en plus de professionnels du social, du droit, de l’éducation, de la santé veulent apprendre avec ATD Quart Monde, apprendre des personnes en situation de pauvreté et croiser leur savoir et leur pratique avec elles. Aujourd’hui, il y a nécessité de transmettre ce que les volontaires permanents d’ATD Quart Monde ont appris à être et à faire, pour que cette manière d’agir « en réciprocité » se diffuse, et que son impact se renforce pour libérer les potentiels de chacun.

Cette attitude radicale de croire à la rencontre, de croire à l’incertitude du « donner-recevoir-rendre », où on assume le risque de la rencontre, au lieu de s’en remettre au seul rationalisme des procédures, peut inspirer les professionnels et les libérer pour retrouver ce qui les anime, pour passer de la « bonne distance » professionnelle à la « bonne proximité » éthique.

Cette attitude doit aussi inspirer tout un chacun. Chaque citoyen doit retrouver son pouvoir d’agir, à égalité avec les professionnels, égalité de dignité et de responsabilité.

Le projet de ce livre, qui est de faire partager un savoir-faire et un savoir être dans l’art de la rencontre, appuyé sur 60 ans d’expérience qui ont porté leurs fruits, rejoindra, je l’espère, une aspiration profonde de chacun de nos lecteurs.

Ce livre rend compte d’une véritable aventure, de reconnaissance personnelle et collective d’acquis expérientiels identifiés, explicités, formalisés, interprétés. Aventure éprouvante sur fond indicible de mondes vécus à apprivoiser.

Cet ouvrage lève le voile sur les actions d’avant-garde que mènent ces francs-tireurs aux frontières physiques, sociales et culturelles de mondes en construction/déconstruction.


 

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Chambrier, Guy et Paturet, Jean-Bernard
Faut-il brûler les institutions ? Dangers et confusions de l’idéologie marchande dans le monde médico-social
Rennes : Presses de l’EHESP, 2014

De nombreuses critiques mettent en cause les institutions lors de la prise en charge des personnes dans les secteurs social, médico-social et sanitaire, en raison de leur rigidité supposée et de leur coût présumé. Il faudrait donc « dés-institutionnaliser » au profit de dispositifs plus souples et moins onéreux. Le Comité des ministres des États membres du Conseil de l’Europe s’est joint aux chants des sirènes en adoptant la recommandation du 3 février 2010 relative à la « désinstitutionnalisation » des enfants handicapés, remettant en cause des réflexions et des pratiques qui, par le biais des établissements, sortaient les enfants de violences intrafamiliales ou environnementales.

Dans un monde qui rêve de liberté absolue, cet ouvrage s’attache à revenir précisément sur la question : « Qu’est-ce qu’une institution ? ». Tout processus institutionnel, pour imparfait qu’il soit, n’est-il pas essentiel en ce qu’il fonde et guide les collectifs humains en proie aux aléas et au changement perpétuel ? Qu’il faille ajuster sans cesse les modes de prise en charge est une évidence, mais qui peut croire que passer de structures « fermées » à des services « ouverts » supprimerait la nécessité du processus institutionnel lui-même ? Au-delà des phénomènes de mode et des politiques irresponsables, cet ouvrage, qui mêle de précieux constats sur les pratiques institutionnelles actuelles à des réflexions philosophiques et psychanalytiques sur la place et le fondement de l’institution dans notre société, permet de clarifier et de différencier les notions d’institution, d’organisation et d’établissement, afin de ne pas « jeter le bébé avec l’eau du bain ».


 

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Stiker, Henri-Jacques, Puig, José et Huet, Olivier
Handicap et accompagnement : nouvelles attentes, nouvelles pratiques
Paris : Dunod, 2014

« Qu’est-ce qu’accompagner une personne en situation de handicap ? » Question hantée et comme saturée par cette autre question : « Qu’est-ce que bien accompagner une personne en situation de handicap ? » Question plus éthique que technique.

Le « bon » accompagnement ne peut être que celui jugé tel par les intéressés, seuls légitimes pour finalement décider de ce qui peut ou non être appelé accompagnement. Le bon accompagnement, n’est-il pas, au fond et simplement, l’accompagnement tout court ? Car s’il n’est pas par nature bon il disparaît pour laisser place à un autre type de relation reléguant la personne en situation de handicap dans un statut d’objet pris en charge.

Articulé selon trois axes, l’ouvrage :

  • explore le champ de l’accompagnement, repère les logiques qui sous-tendent les discours sur l’accompagnement et explique la fortune récente de cette terminologie ;
  • propose, après avoir approfondi quelques notions clefs, des déclinaisons ordonnées de ce que signifie être compagnon sans confondre cette relation avec une multitude d’autres ;
  • pose la question de l’enseignement de l’accompagnement car l’accompagnement des personnes en situation de handicap est non seulement un contenu d’enseignement mais d’abord et avant tout un art à transmettre.

 

Sélection effectuée parLoïc Diacon, Infothèque de la HETS Genève

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