Une méta-analyse internationale révèle que 7,37% des personnes autistes présentent une diversité de genre, un chiffre bien supérieur à celui de la population générale.
© Image de pikisuperstar sur FreepikLa diversité de genre est significativement plus fréquente parmi les personnes autistes que dans la population générale. C’est ce que met en évidence une étude publiée en ligne dans la revue Autism in Adulthood en avril 2025, fondée sur une revue systématique de la littérature et une méta-analyse. Les auteurs et autrices — parmi lesquel·les figure Adèle Zufferey, directrice de la Fondation Agnodice à Lausanne — ont identifié 24 études menées entre 2013 et 2023, dont 14 comportaient des données quantitatives, représentant 3’894 personnes ayant un diagnostic formel d’autisme selon les critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5).
La méta-analyse estime que 7,37% des personnes autistes s’identifient en dehors des normes traditionnelles de genre — une proportion nettement plus élevée que celle rapportée dans la population générale, où les taux varient généralement entre 0,5% et 4,5%. La diversité de genre (GD) y est entendue au sens large : elle inclut les identités trans, non binaires, agenres, ou autres identités ne s’inscrivant pas dans une conception binaire du genre.
L’analyse révèle que ni l’âge, ni la méthode de diagnostic de l’autisme, ni le mode d’évaluation de la diversité de genre n’ont d’impact significatif sur sa prévalence. Une prévalence plus élevée est toutefois observée chez les personnes assignées femmes à la naissance (14,54%) que chez celles assignées hommes (8,15%), sans que cette différence ne soit statistiquement significative.
Par ailleurs, les identités non binaires apparaissent particulièrement fréquentes parmi les personnes autistes, bien que l’hétérogénéité des définitions de la diversité de genre dans les études empêche une quantification précise. Les études ayant pour objectif principal l’exploration de cette thématique rapportent des taux plus élevés (13,71%) que celles qui s’y intéressent secondairement (4,71%), suggérant une possible sous-estimation dans certaines publications.
Les auteurs et autrices soulignent la nécessité d’une meilleure prise en compte de la diversité de genre dans l’accompagnement des personnes autistes, notamment en matière de soins affirmatifs de genre. Ils appellent à une formation spécifique des professionnel·les de santé, afin de garantir un accès équitable et respectueux aux services de santé.
(CROC, avec blog du centre-imind.fr)
Références