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Manifeste sur l’adolescence et les addictions

Lundi 09.03.2015
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Comment prendre en charge des adolescents avec une consommation problématique de substances ou d’écrans ? Dans une brochure, les professionnel·le·s préconisent d’inclure la famille et de ne pas rejeter la contrainte.

Par Célestine Perissinotto, chargée de projet GREA, et Isabelle Philippe, pédopsychiatre et thérapeute systémicienne, coordinatrice de la Plateforme Ados du GREA

La thématique de l’adolescent face aux consommations de produits et/ou d’écrans est un sujet très voire trop fréquemment abordé sur la scène publique. Elle ne faisait pas l’objet, avant cette brochure, d’un document bibliographique en Suisse. La question de savoir comment les professionnels gèrent cette problématique naît du constat que, d’une part, les services spécialisés en addiction ont développé leur expertise avec les adultes et, d’autre part, que les difficultés liées aux consommations désarçonnent souvent les professionnels de l’enfance et de l’adolescence. Comment alors joindre ces compétences pour développer une meilleure prise en charge des adolescents qui consommeraient trop ou de manière problématique ?

Fort de ce point de départ, l’aventure commence. Nous sommes en 2007. La Plateforme Adolescents du GREA est créée. Elle réunit une vingtaine de professionnels qui sont au contact avec des adolescents ou des jeunes adultes et qui travaillent dans le champ des addictions. A son origine, un tandem éducateur-pédopsychiatre travaille main dans la main pour dépasser les clivages, les chasses gardées, la hiérarchisation des compétences dans l’idée d’un enrichissement mutuel. Le groupe interdisciplinaire se réunit plusieurs fois, échange, met en commun ses expériences venues de toute la Suisse romande, concrétise ses points de vue.

A l’initiative de la plateforme se déroule le 5 novembre 2009 à Yverdon-les-Bains une journée avec près de 120 professionnels de tous horizons. C’est ce jour-là que le projet de brochure prend véritablement son envol. Les participants s’entourent de deux conférenciers de poids, le thérapeute systémicien français Jean-Paul Gaillard et le consultant en toxicomanie québécois Roch Tremblay. Leur travail collectif donne l’impulsion décisive à la réalisation du manuel par la Plateforme Adolescents du GREA.

Premier défi : définir l’adolescence

L’une des premières tâches auxquelles se confrontent les professionnels consiste à définir l’adolescence et à remettre en question ses limites. Qu’est-ce qu’un adolescent ? Quand commence l’adolescence et quand peut-on estimer qu’elle se termine ?

L’adolescent n’est pas un adulte. Il est un humain en construction, pétri de questionnement, de doutes et d’exigences, de peurs et d’enthousiasmes. Cette période coïncide avec des bouleversements psychiques et physiques. C’est une phase de changements, souvent difficile, jalonnée de transgressions, d’initiations et d’expérimentations. S’il est convenu que l’adolescence commence déjà à 10 ou 12 ans, les professionnels partent du principe qu’elle est aussi rallongée. Les neurosciences l’étendent à 25 ans, âge auquel le développement du cortex préfrontal – dit aussi cerveau de l’intelligence car c’est là que résident les processus cognitifs complexes, affectifs et motivationnels, notamment la planification, la prise de décision et le contrôle des humeurs - est terminé. C’est ce laps de temps qui fera référence.

Par besoin d’expérimentation ou de transgression, l’adolescent va être amené à faire connaissance avec les substances psychotropes ou avec les médias électroniques, qu’il va plus ou moins tester et dont il risque plus ou moins d’abuser. Souvent occasionnels et sans lendemain, ces comportements parfois excessifs peuvent prendre une tournure dangereuse si le jeune ne bénéficie pas d’une situation personnelle, familiale, sociale et culturelle suffisamment protectrice et bienveillante. Il est observé que, et c’est une chance, seule une minorité tendra vers une comportement problématique. Quels qu’ils soient, ces comportements ne doivent pas être banalisés.

Brochure élaborée par et pour les professionnels

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La brochure « Adolescences aux risques de l’addiction » [1] est élaborée par et pour les professionnels actifs sur le terrain. Elle vise à les soutenir dans leur compréhension des mécanismes qui amènent l’adolescent à consommer des substances ou des jeux et dans la prise en en charge. Le but étant de prévenir ces mécanismes, du moins mieux encadrer le jeune sur le chemin de l’adulte en devenir, et repérer celui ou celle qui est réellement menacé par l’addiction. Trois grands axes forment la colonne vertébrale de l’ouvrage :

  • Le travail avec la famille

Toutes les familles ne sont pas égales face à la dépendance de l’un de leurs adolescents. C’est lorsque la famille est débordée, dépassée par son jeune en détresse qu’une aide extérieure est nécessaire. Dans un premier temps, le thérapeute aura comme tâche de convaincre la famille, souvent réticente à collaborer, à entrer comme partenaire dans le processus et à lier une relation négociée entre l’aidant et l’adolescent. La confiance est le liant de ce contrat.

Le thérapeute devra toutefois éviter les pièges d’assimiler le jeune à son problème ou de se substituer aux parents. Son rôle consistera à travailler avec les compétences de la famille tout en étant à l’écoute de sa propre souffrance.

  • L’aide thérapeutique sous contrainte

La contrainte est l’une des spécificités du travail avec l’adolescent qui, contrairement à l’adulte, ne se prête pas souvent, pas spontanément ni volontiers à une prise en charge. La contrainte ne provient pas forcément d’une instance judiciaire, constatent les professionnels, mais aussi par exemple d’une école ou de parents qui peuvent obliger un adolescent à consulter un psychologue ou un service externe. Tout professionnel issu du domaine de la santé ou du social peut être confronté à travailler avec une injonction externe et cette dernière ne devrait pas être une contre-indication pour accepter la prise en charge d’un jeune. Au contraire, elle arrive parfois à point nommé et permet d’agir précocement sur une situation potentiellement à risque.

La confiance et un contrat négocié représentent deux clés maîtresses dans l’élaboration de cette alliance qui implique tous les partenaires : l’adolescent, le thérapeute, le juge ou l’école ainsi que les parents.

  • Le travail sans exclusion

Pour une institution (école, lieux de soins, milieux éducatifs, etc.), il n’est pas toujours aisé de faire face aux problèmes de consommation. Et certainement que le premier réflexe est d’exclure le jeune. Or, exclure c’est arrêter de travailler avec un jeune. L’exclusion est une forme de chantage qui n’a pas de valeur éducative. L’exclusion empêche la reconstruction d’un lien qui ouvre une possibilité au jeune de se sentir accepté, seule base pour entamer un processus de changement.

La brochure amène le professionnel à réfléchir à la non exclusion. Non exclure c’est penser des solutions constructives pour sortir de l’impasse. Il est plus rassurant pour des jeunes de parler d’un comportement interdit et de pouvoir demander du soutien s’ils savent que cela ne va pas engendrer la rupture avec l’institution qui l’accueille (foyers par exemple).

Pour les professionnels qui ont conçu le manuel, il est donc nécessaire qu’il existe des institutions dotées d’un cadre qui établit la clause de non renvoi.

La brochure propose une série de réflexions pour la prise en charge spécifique à cette tranche de la population. Elle invite le professionnel à aller au-delà du symptôme pour tenir compte du contexte social, familial et psychologique du jeune patient. Elle propose un outil pour analyser et nourrir la pratique, qu’elle soit sociale, éducative ou thérapeutique. Mais elle fait aussi comprendre que pour travailler avec les adolescents, il faut les aimer. Pas dans le sens de tisser des liens affectifs, mais dans le sens de pouvoir se plonger dans cet âge et ses problématiques avec plaisir et sincérité.

Une journée autour de l’adolescence le 21 avril 2015 à Lausanne

Une journée interdisciplinaire sera organisée le 21 avril 2015 à Lausanne sur la thématique des adolescents et des addictions. Occasion pour les professionnels d’approfondir le débat, d’échanger sur les problèmes rencontrés, de se pencher ensemble sur des analyses de cas et sur les différents positionnements professionnels.

La journée aborde les points développés dans la brochure, le thème de la transprofessionnalité – pluridisciplinarité, les outils de travail et les enjeux de société. Elle s’adresse aux professionnels des domaines sociaux, éducatifs ou thérapeutiques en relation avec des jeunes et/ou des addictions. Elle peut intéresser aussi des spécialistes des addictions qui ne travaillent pas forcément avec des adolescents. Renseignements et inscriptions sur le site du GREA

[1] « Adolescences aux risques de l’addiction » est une brochure disponible en format PDF ou en version papier (50 pages) à commander sur le site « Intervention précoce ».

L'affiche de la semaine