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Le travail aux champs, l’école, les apprentissages… Dans l’objectif de Didier Ruef, ces scènes de la vie rwandaise semblent paisibles. C’est pourtant dans une prison que le reportage a été réalisé.
Innocente ou coupable, une personne privée de liberté a droit au respect de sa dignité. Sous toutes les latitudes et dans de nombreux pays, ce principe élémentaire des Droits humains est violé. La Fondation DiDé, pour Dignité en Détention, 20 ans en 2012, s’engage dans des projets de proximité afin d’améliorer concrètement les conditions de détention, en priorité celles des mineurs et des femmes, par la construction de quartiers séparés, par des travaux d’assainissement, des programmes de scolarisation, de formation professionnelle, de santé mentale et par la mise en place d’activités génératrices de revenus.
Le photographe Didier Ruef a suivi les travaux menés par la Fondation DiDé à la prison de Gitarama, au Rwanda. Nous présentons ici une partie de son magnifique reportage.
Une exposition sur l’activité de la Fondation DiDé et de l’Association Espoir, avec des photos, des dessins et des textes réalisés par l’Atelier d’écriture de la Maison d’Arrêt de Colmar a eu lieu en février 2012 à Genève. Cette exposition a été soutenue par l’Etat de Genève et organisée en collaboration avec l’Office des droits humains.
Par l’association DiDé, Dignité en Détention, Genève
Innocente ou coupable, une personne privée de liberté a droit au respect de sa dignité. Sous toutes les latitudes et dans de nombreux pays, ce principe élémentaire des Droits humains est violé. Ce droit existe quelles que soient :
- la cause de la privation de liberté
- la forme de détention
- l’autorité détentrice
La Fondation DiDé [1] s’engage dans des projets de proximité afin que les personnes privées de liberté recouvrent leur dignité et acquièrent une chance de réintégration sociale. Ainsi, avec des partenaires sur le terrain, DiDé cherche à améliorer concrètement les conditions de détention, en priorité celles des mineurs et des femmes, par la construction de quartiers séparés, par des travaux d’assainissement, des programmes de scolarisation et de formation professionnelle, de santé mentale et la mise en place d’activités génératrices de revenus.
La plupart des détenus dans les prisons des pays les plus pauvres attendent leur jugement, souvent durant des années. Certains Etats enferment des personnes dont ils ne savent que faire : orphelins, enfants des rues, femmes vulnérables, détenus âgés, malades mentaux, malades du sida, vagabonds qui se retrouvent derrière les barreaux d’une prison, coupés de leur famille et de leurs proches. Oubliés !
La prison est un lieu de détresse, de corruption et de violence. Le manque de nourriture et d’eau, l’absence d’hygiène et de soins médicaux, une promiscuité de tous les instants fragilisent avant tout les plus faibles. Trop souvent des enfants, des jeunes garçons et filles sont en prison incarcérés avec des adultes et soumis à des traitements dégradants. La violence et/ou la soumission aux abus des adultes deviennent la condition de leur survie.
Nombreux sont les établissements carcéraux qui n’ont pas de quartiers strictement réservés aux femmes, certaines avec leurs enfants en bas âge. Elles sont, elles aussi, victimes d’abus et de violences. Les malades et les malades mentaux manquent cruellement de soins.
Le vocation de DiDé n’est pas d’imposer des projets, mais d’engager un dialogue et des partenariats avec les autorités gouvernementales et des ONGs locales et de soutenir des initiatives visant en priorité les enfants, les femmes et les détenus plus vulnérables. Elle met à disposition de ses partenaires et des responsables locaux son expertise de la problématique carcérale en les aidant à élaborer les projets et les budgets. Elle s’efforce, là où le contexte le permet, de favoriser des alternatives à la détention des enfants en rupture avec la loi par un dialogue politique soutenu avec les autorités gouvernementales.
- Protéger et restaurer la dignité et la santé des détenus en séparant en priorité les enfants des adultes et les femmes des hommes
- Favoriser la réinsertion des détenus dans la société, dont ils sont partie intégrante, par des programmes éducatifs, de formation professionnelle, de santé mentale et des activités génératrices de revenus.
Pour être accepté par la Fondation DiDé, un projet doit répondre notamment aux critères non exhaustifs suivants :
Des projets importants sont actuellement en cours de réalisation au Rwanda. En particulier, un projet d’envergure à la prison centrale de Gitarama et un autre au Centre de réhabilitation pour mineurs de Nyagatare. Avec des programmes consacrés à la santé mentale pour les mineurs et jeunes adultes incarcérés, une promotion de la santé mentale des enfants, des adolescents et des détenus vulnérables par la mise en place de dispositifs de thérapie psychologique. Un projet est également consacré à la construction de trois nouveaux quartiers et à la réhabilitation de l’ancienne prison de Nyagatare en un espace d’éducation et de formation professionnelle.
Des projets sont également en cours de réalisation à Madagascar. Ainsi, à la Maison centrale d’Antsiranana : la construction d’un château d’eau et des travaux d’adduction d’eau. Ou à la Maison de sûreté d’Ampanihy : la réhabilitation du toit d’un dortoir, la construction d’un puits, d’un château d’eau et de blocs sanitaires. Ou à la Maison centrale de Fianarantsoa : appui à la formation des femmes et des jeunes filles détenues.
Fondation DiDé, Genève