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Les albums photos

Agir pour la dignité en détention

25.01.2012

Le travail aux champs, l’école, les apprentissages… Dans l’objectif de Didier Ruef, ces scènes de la vie rwandaise semblent paisibles. C’est pourtant dans une prison que le reportage a été réalisé.

Innocente ou coupable, une personne privée de liberté a droit au respect de sa dignité. Sous toutes les latitudes et dans de nombreux pays, ce principe élémentaire des Droits humains est violé. La Fondation DiDé, pour Dignité en Détention, 20 ans en 2012, s’engage dans des projets de proximité afin d’améliorer concrètement les conditions de détention, en priorité celles des mineurs et des femmes, par la construction de quartiers séparés, par des travaux d’assainissement, des programmes de scolarisation, de formation professionnelle, de santé mentale et par la mise en place d’activités génératrices de revenus.

Le photographe Didier Ruef a suivi les travaux menés par la Fondation DiDé à la prison de Gitarama, au Rwanda. Nous présentons ici une partie de son magnifique reportage.

Une exposition sur l’activité de la Fondation DiDé et de l’Association Espoir, avec des photos, des dessins et des textes réalisés par l’Atelier d’écriture de la Maison d’Arrêt de Colmar a eu lieu en février 2012 à Genève. Cette exposition a été soutenue par l’Etat de Genève et organisée en collaboration avec l’Office des droits humains.

 


Présentation des principes de base et des activités de DiDé

Par l’association DiDé, Dignité en Détention, Genève

Innocente ou coupable, une personne privée de liberté a droit au respect de sa dignité. Sous toutes les latitudes et dans de nombreux pays, ce principe élémentaire des Droits humains est violé. Ce droit existe quelles que soient :
- la cause de la privation de liberté
- la forme de détention
- l’autorité détentrice

La Fondation DiDé [1] s’engage dans des projets de proximité afin que les personnes privées de liberté recouvrent leur dignité et acquièrent une chance de réintégration sociale. Ainsi, avec des partenaires sur le terrain, DiDé cherche à améliorer concrètement les conditions de détention, en priorité celles des mineurs et des femmes, par la construction de quartiers séparés, par des travaux d’assainissement, des programmes de scolarisation et de formation professionnelle, de santé mentale et la mise en place d’activités génératrices de revenus.

Pourquoi intervenir ?

La plupart des détenus dans les prisons des pays les plus pauvres attendent leur jugement, souvent durant des années. Certains Etats enferment des personnes dont ils ne savent que faire : orphelins, enfants des rues, femmes vulnérables, détenus âgés, malades mentaux, malades du sida, vagabonds qui se retrouvent derrière les barreaux d’une prison, coupés de leur famille et de leurs proches. Oubliés !

La prison est un lieu de détresse, de corruption et de violence. Le manque de nourriture et d’eau, l’absence d’hygiène et de soins médicaux, une promiscuité de tous les instants fragilisent avant tout les plus faibles. Trop souvent des enfants, des jeunes garçons et filles sont en prison incarcérés avec des adultes et soumis à des traitements dégradants. La violence et/ou la soumission aux abus des adultes deviennent la condition de leur survie.

Nombreux sont les établissements carcéraux qui n’ont pas de quartiers strictement réservés aux femmes, certaines avec leurs enfants en bas âge. Elles sont, elles aussi, victimes d’abus et de violences. Les malades et les malades mentaux manquent cruellement de soins.

L’aide à l’élaboration des projets

Le vocation de DiDé n’est pas d’imposer des projets, mais d’engager un dialogue et des partenariats avec les autorités gouvernementales et des ONGs locales et de soutenir des initiatives visant en priorité les enfants, les femmes et les détenus plus vulnérables. Elle met à disposition de ses partenaires et des responsables locaux son expertise de la problématique carcérale en les aidant à élaborer les projets et les budgets. Elle s’efforce, là où le contexte le permet, de favoriser des alternatives à la détention des enfants en rupture avec la loi par un dialogue politique soutenu avec les autorités gouvernementales.

Les buts précis des projets

- Protéger et restaurer la dignité et la santé des détenus en séparant en priorité les enfants des adultes et les femmes des hommes

- Favoriser la réinsertion des détenus dans la société, dont ils sont partie intégrante, par des programmes éducatifs, de formation professionnelle, de santé mentale et des activités génératrices de revenus.

Les critères de sélection des projets

Pour être accepté par la Fondation DiDé, un projet doit répondre notamment aux critères non exhaustifs suivants :

  • Contribuer au respect de la dignité de personnes privées de liberté les plus vulnérables
  • Contribuer à leur réinsertion sociale
  • Proposer des solutions simples et pertinentes à une situation de détresse
  • Etre le fruit d’une initiative locale présentée par une structure (ONG, autorité, etc.) fiable ou de DiDé directement, en accord avec les autorités compétentes
  • Bénéficier d’une participation financière des partenaires grâce à des apports locaux (main-d’œuvre, personnel détaché, appui technique, bâtiment, terrain, matériaux, etc.)
  • Inclure des mesures assurant la pérennité du projet et de sa destination finale au-delà de l’intervention de DiDé
  • Etre approuvé par les autorités locales responsables qui garantissent à DiDé et à ses représentants le libre accès au lieu de détention et à tous les détenus.

Des exemples de projets

Des projets importants sont actuellement en cours de réalisation au Rwanda. En particulier, un projet d’envergure à la prison centrale de Gitarama et un autre au Centre de réhabilitation pour mineurs de Nyagatare. Avec des programmes consacrés à la santé mentale pour les mineurs et jeunes adultes incarcérés, une promotion de la santé mentale des enfants, des adolescents et des détenus vulnérables par la mise en place de dispositifs de thérapie psychologique. Un projet est également consacré à la construction de trois nouveaux quartiers et à la réhabilitation de l’ancienne prison de Nyagatare en un espace d’éducation et de formation professionnelle.

Des projets sont également en cours de réalisation à Madagascar. Ainsi, à la Maison centrale d’Antsiranana : la construction d’un château d’eau et des travaux d’adduction d’eau. Ou à la Maison de sûreté d’Ampanihy : la réhabilitation du toit d’un dortoir, la construction d’un puits, d’un château d’eau et de blocs sanitaires. Ou à la Maison centrale de Fianarantsoa : appui à la formation des femmes et des jeunes filles détenues.

Fondation DiDé, Genève